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Un entretien avec Hervé Jubert

Par Gillossen, le vendredi 14 décembre 2012 à 11:07:56

MagiesHervé Jubert fait partie des auteurs au lancement de la nouvelle collection Young Adult du Pré-aux-clercs : Pandore.
Avec Magies Secrètes, il signe à cette occasion un roman que nous avons particulièrement apprécié et où l'on retrouve tout le charme de ses œuvres précédentes.
Il aurait donc été difficile pour nous de laisser filer la chance de pouvoir lui poser quelques questions !

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L'entretien

Une question bête pour commencer  : comment est né le projet Magies secrètes  ?
Beauregard, l'ingénieur-mage du roman, a eu une vie antérieure. Un embryon de Magies secrètes a vu le jour en 98 aux éditions du Masque, dans la collection Abysses... qui n'a pas duré très longtemps. Frustré, j'ai rangé mon héros dans un tiroir. Mais j'ai continué à enrichir son univers, dix ans durant. Un beau jour, Xavier Mauméjean m'a proposé de participer à l'aventure de Pandore. Il voulait de la fantasy urbaine. Il a accepté que j'exhume Beauregard, que je le dépoussière et que je le développe. Joie.
La collection Pandore s’est-elle donc imposée rapidement comme «  lieu d’accueil  » pour ce roman  ?
Un : Ce roman est une commande pour la collection. Deux : Nous avons beaucoup de choses en commun avec Xavier, l'amour de la littérature populaire, les genres transversaux, le bizarre... C'était le lieu rêvé.
Comment s’est déroulée la collaboration avec Xavier Mauméjean,  le directeur de collection  ?
La collaboration fut impeccable. Et elle va continuer. Nous projetons un tome 2 qui se déroulera dans l'équivalent féerique de Londres. Il sera très bondien. Ainsi qu'un tome 3, loin, là-bas, à l'horizon.
Avez-vous un rapport particulier avec la ville au sens large  ? De roman en roman, vous savez les rendre vivantes, fascinantes...
Paris avec Blanche. L'expo universelle avec le Palais des mirages. Les villes historiques avec Roberta. Sequana pour Magies secrètes. C'est vrai, j'aime les villes depuis que je vis à la campagne. En fait, j'aime les microcosmes, les ensembles fermés, un tantinet organiques, qui recèlent du mystère, des labyrinthes, des souterrains...
Avec Beauregard, vous avez choisi un personnage principal assez atypique, pas forcément attachant ou caressant le lecteur dans le sens du poil. L’intrigue doit-elle toujours être plus forte que les personnages  ?
En l'occurrence, dans Magies secrètes, l'univers est plus fort que l'intrigue et que les personnages. Ils reviendront sur le devant de la scène dans le tome 2. Et Beauregard est atypique, effectivement. Pas vraiment là car pas vraiment de notre monde. Fuyant comme une ombre. Les personnages ont leur vie propre et ça s'est trouvé comme ça.
Vos notes de bas de page enrichissent largement l’univers du roman. Etait-ce un parti pris que vous teniez à adopter dès le départ  ?
J'avais été bluffé par le Jonathan Strange et Mister Norrell, lui aussi bien pourvu en notes. j'ai proposé d'en mettre à Xavier. Il a accepté. Au bout du compte, il semblerait que cela gêne considérablement la lecture. Mon conseil à ceux qui comptent s'attaquer à Magies secrètes, zappez-les, lisez-les après.
Ce qui frappe dès les premières pages du roman, c’est précisément cet univers foisonnant. Vous avez même ouvert un blog sur Sequana. Quelle place lui accordez-vous (à cet univers) dans votre bibliographie  ? (Si ce n’est pas trop tôt pour en juger...)
Cet univers concentre deux choses que j'aime depuis toujours, le fantastique et Paris. Vu les notes et le blog que j'essaie d'enrichir régulièrement, Sequana a de l'importance à mes yeux. Je m'y sens bien. Et je dois avouer que, même si ce n'est pas le bouquin le plus facile que j'ai écrit, c'est un de mes préférés.
On vous imagine en tout cas très bien revenir à celui-ci...
J'y reviendrai, j'y reviendrai.
Adoptez-vous un style particulier quand il s’agit d’écrire un roman destiné à la Jeunesse ou ne faites-vous aucune distinction/concession  ?
Je ne fais pas de distinction dans la mesure où je ne me permets rien de véritablement choquant. J'écris tout public avec une barre plus ou moins haute selon le livre. Treize-quatorze ans pour Magies secrètes. Dix-onze pour les autres. En tout cas, quand j'écris pour la jeunesse (et je ne publie qu'en jeunesse depuis douze ans) je me mets, à moi, une barre assez haute, tant au niveau du style que des références. Les ados aiment qu'on ne les prenne pas pour des idiots. Les adultes non plus d'ailleurs. Et ils sont nombreux à lire de la soi-disant jeunesse.
Sur quoi travaillez-vous actuellement  ?
Je planche sur une heptalogie (j'ai appris ce mot ce matin) pour Rageot. Un thriller fantastique autour du monde. Avant l'été, Beauregard 2. Il faut aussi que j'écrive mes Seth 3 et 4. Bref, je ne chôme pas.
Lors de notre premier entretien, nous avions évoqué la façon dont vos écrits semblent prêts à une adaptation dans la foulée. Les choses ont-elles évolué depuis  de ce côté-là ?
Rien n'a bougé, non. Je continue quand même à rêver. Mais, bon, tant que je serai dans l'imaginaire et la jeunesse, deux marques d'infamie aux yeux des producteurs français, je n'ai pas grande chance de voir ce miracle m'arriver un jour.
Un conseil de lecture pour nos visiteurs, tous genres littéraires confondus, vos vœux pour 2013 en prenant un peu d’avance  ?
L'extravagant voyage du jeune et audacieux TS Spivet de Reif Larsen. Une merveille. En cours d'adaptation par Jean-Pierre Jeunet, justement. Le Drood de Simmons, dans le genre oppressant et bluffant se pose là, lui aussi. Et, mâtin, comme il décrit bien Londres  ! Mes vœux pour 2013  ? La paix sur Terre et plein de bouquins sous le sapin  !

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