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Hollywood est partant pour Gaiman

Par Publivore, le dimanche 22 juillet 2007 à 11:30:19

Le magazine Variety, spécialisé dans l'actualité du cinéma, et plus particulièrement celui qui fait vibrer Hollywood, consacre un article dense et bien informé sur l'un de nos chouchous, le sieur Neil Gaiman, à l'occasion des divers projets cinéma qui se concrétisent pour lui cette année.
Tout cela traduit rien que pour vous !

L'écrivain de Fantasy découvre la magie des grands écrans

Hollywood a tenté de mettre la main sur Neil Gaiman depuis des années.

L'écrivain à l'origine d'une renaissance de la Mythologie et de la Fantasy s'est créé une base énorme de fans avec sa voix distinctive, qui retentit à travers une panoplie de supports : les comics (la série Sandman de plus de 2000 pages chez DC/Vertigo), les romans graphiques (Stardust, les miniséries télévisées (Neverwhere pour la BBC), les livres pour enfants (Coraline en 2002) et la fantasy pour adultes, que ce soient avec des histoires courtes (en dernier lieu Fragile Things) ou des romans comme American Gods ou Anansi Boys.

Enfin, après une longue et pénible gestation, la saison 2007-2008 devrait être celle de Gaiman au cinéma.

La Comic-Con 2007, la tentaculaire convention de San Diego (du 26 au 29 Juillet), sera l'occasion de découvrir trois des dernières collaborations de l'auteur avec les studios.

Paramount diffusera Stardust, film de fantasy entre romance et aventures au coût de 70 millions de $, dans lequel jouent Claire Danes, Robert DeNiro, Michelle Pfeiffer et Sienna Miller, et qui sortira le 10 Août aux USA. On aura droit également à 20 minutes de Beowulf, film épique en capture 3D, dirigé par Zemeckis, écrit par Gaiman avec Roger Avary, et prévu pour le 16 Novembre.

Une autre production en 3D apparaîtra sur les écrans pour Halloween 2008, Coraline, mis en scène par Henry Selick, qui a déjà dirigé le film en stop-motion James et la pêche géante. On y retrouve Dakota Fannings. On en découvrira les premières images (5') à San Diego.

Le changement de support de la petite page au grand écran pour une imagination aussi débridée peut être épineuse, comme peut l'attester l'auteur de comics- réalisateur Franck Miller. C'est seulement après que Robert Rodriguez est accepté de co-diriger Sin City en 2005 que les effets cinématographiques de Miller ont été portés intacts à l'écran, suivis par 300, de Zack Snyder.

C'est une question de constance dans l'expression. "Si vous durez assez longtemps, les gens finissent pas s'intéresser à vous, précise Gaiman. Il y a un moment où vous n'avez plus rien à modifier. Comme Sin City. Ils disent : 'Si vous aimez les comics, vous aimerez ça.' "

Mais, là où les romans graphiques de Miller sont déjà formatés pour le cinéma, Gaiman écrit en premier, puis collabore avec divers artistes pour porter sur la page clanche ses fantaisies.

Des comics comme 1602 ou Sandman sont des histoires denses et complexes avec de nombreux personnages - et ils ont engendrés des légions de fans.

Le blog de Gaiman, lancé en 2002 suite à l'achèvement de son roman American Gods, drainent aujourd'hui 1.4 millions de visiteurs par mois. "J'aime occupé le terrain, dit-il. Je suis un romancier. Quand le monde devient envahissant, c'est sympa de partir pour un moment et d'écrire un roman. J'aimeégalement collaborer avec des personnes réelles sur les comics et les films. J'aime tous les supports."

Il construit son chemin depuis 20 ans. Les jeunes femmes gothiques de 20 ans qui aimaient ses BDs en sont aujourd'hui des mères de famille de 40 ans avec de discret tatouages sur Sandman, s'amuse Gaiman.

Même à 46 ans, le grand écrivain au cheveux en bataille a les grands yeux doux de quelqu'un heureux d'être en contact avec sa muse intérieure.

Gaiman est le type de jeune Britannique qui a eu le coffret complet des Chroniques de Narnia pour son septième anniversaire, et les a lus dans la journée. (Il refuse de voir les films). Quand il a eu 14 ans, il a souscrit au Book of the Month club pour obtenir le gigantesque Oxford English Dictionary, accompagné d'un miroir qui lui a permis de dévoiler les obscurs écrits de William Morris dans The Well at the World's End.

Lors du tournage de la mini série Neverwhere pour la BBC, un journaliste a avoué avoir eu la chair de poule devant le décor particulèrement élaboré du marché flottant. "Il était énorme, avec plein de personnages bizarres et d'objets étranges, s'amuse Gaiman. Je lui ai dit que c'était à cela que ressemblait l'intérieur de ma tête. Il a eu un regard de pure horreur. Ce n'est pas comme ça pour tout le monde ? C'est pourtant mon univers !"

Devant des fans aussi célèbres que Tori Amos, Norman Mailer et Clive Barker, les producteurs et exécutifs des studios dans le vent ont longtemps couru après Gaiman. Il a écrit le script de la version anglaise de Princesse Mononoke, et Lisa Henson a offert la possibilité à Gaiman et Dave McKean, son collaborateur de longue date, la possibilité de faire Mirrormask pour 4 millions de $, film qui a tout juste pu sortir.

"Ce n'était pas une adaptation, précise Gaiman. C'était un budget. C'est un drôle de façon de faire de l'art. Mais ce n'était pas amusant. Toutes les autres coses que j'ai faites avec Dave ont été amusante : j'inventais et il mettait en images."

Lorsqu'il était à la tête de la production chez Warner Bros., Lorenzo di Bonaventura a essayé de faire le spinoff de Sandman : "Death and the High Cost of Living", la mini-série de comics Books of Magic et Sandman.

"Cela fait pas mal d'échec avec Neil, admet Di Bonaventura. Il est difficile de le faire rentrer dans une boîte. C'est la raison pour laquelle les gens le suivent. "I've had a lot of failure with Neil," Di Bonaventura admits. Ils aiment sa particularité. Il a cette exentricité et cet amour de la créativité débridée. Mais son travail ne suit pas une structure commune et n'a pas de caractéristiques. C'est très difficile. Ca rend le 'marketong plus ardu."

Sachant que di Bonaventura a travaillé avec Gaiman, Paramount a demandé au producteur, aujourd'hui au sein de ce studio, d'aider Vaughn sur Stardust.

Gaiman avait ramené le projet de chez Miramax, initialement choisi, et été très concerné par le choix du réalisateur. Il croyait en Vaughn, qui avait produit un court écrit par Gaiman, et amenait des financements externes pour le lancement.

Alors qu'il admet que cela aurait été agréable d'adapter son roman comme une mi-série de 10 heures pour la BBC avec un budget de 50 million de $, Gaiman précise : "Cela n'arrivera jamais". Il a donc accepté le défi d'un film, en aidant la scénariste choisie, Jane Goldman, à adapter son oeuvre pour le grand écran sur une durée de deux heures.

En fait, Stardust était un cauchemar logistique, avec des prises de vue dans des lieux aussi éloignés que l'île de Skie et alourdi par des effets spéciaux très ambitieux. "Des intrigues s'entrecroisant pour former une histoire complexe est une tâche difficile à mener à grande échelle, explique Di Bonaventura. C'est Princess Bride sous stéroïdes'".

Même après de tels succès que Le Seigneur des Anneuax, Harry Potterou Pirates des Caraïbes, une oeuvre saugrenue de fantasy romantique pleine à craquer de pirates de cape et d'épée, de méchants princes, d'une étoile filante qui se transforme en jolie blonde et d'un trio de sorcières jacassantes n'est pas facile à vendre.

Reste à voir si Paramount pourra atteindre les amateurs de Gaiman et leur montrer son mode tel qu'ils le souhaitent. Gaiman lui-même n'est pas convaincu que le marketing bizarre du studio a capté efficacement l'ambiance et l'émotion de Stardust.

Cela pourrait prouver que l'animation simple comme Beowulf et Coraline est plus à même de traduire sur grand écran la fantastique imagination de Gaiman.


Ce dernier a développé un scénario de Beowulf depuis 1997 comme un film d'action avec Roger Avery, qui a insité pour réalisé lui-même le projet, jusqu'à ce que Paramount lui fasse une offre financière qu'il ne pouvait pas refuser, incluant la promesse de diriger un autre film pour le studio.

Au contraire de Mirrormask, avec la couverture du studio, Gaiman a pu laisser libre court à sa folie avec de surprenantes batailles aquatiques entre son héros et le monstre Grendel. "4 millions de $ représente 2 minutes de Beowulf", assure-t-il.

Zemeckis lui a demandé d'écrire tout ce qu'il voulait : "Le ciel est la limite. Il n'y a rien que tu puisses imaginer qui coûtera plus d'1 million la minute." Gaiman a été mis KO en découvrant les 20 premières en 3D.

La prochaine étape en toute logique : il veut réaliser lui-même Death, le spin-off de Sandman. Dans ce but, il est en cours d'apprentissage auprès de son camarade fantaisiste Guillermo del Toro sur le tournaeg de Hellboy 2.


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