La chronique de Witch

Hansel & Gretel : Witch hunters, c'est avant tout un moment de détente délirant. Pas d'analyse compliquée, pas de discussions à n'en plus finir sur le pourquoi du comment du choix du réalisateur, les choses sont simples.
Dans une ambiance steampunk, plus que gothique ou médiévale - avec des rôles secondaires finalement à égalité avec les héros dans le traitement tout en surface de leur personnage - l'idée centrale est limpide : nos deux héros vont poutrer de la sorcière et bien se marrer en le faisant.
Evidemment tous ceux qui ont grincé des dents devant les Frères Grimm ou devant Van Helsing ne seront sans doute pas très enthousiasmés par le scénario très poids plume qu'on leur propose.
Mais pour ceux qui ne sont pas du genre à bouder leur plaisir, il est fort possible que ce film soit un bon moment de rigolade. Avec une 3D pas trop invasive et une image qui ne vous donne pas le tournis. Dans la forêt qui entoure le village d'Augsburg, pas de combats mode ninja auxquels on ne comprend rien (mais une scène de vol qui parlera aux fans de Star Wars).
Tout est clair donc : on sait qui frappe qui et l'accessoiriste spécialisé dans les armes s'est lui aussi fait plaisir pour que chaque chasseur soit bien équipé.

Là, on a bien le temps de tout voir : les décors explosent, les coups pleuvent, les têtes volent et se font atomiser avec à l'image une jubilation un peu gore qui n'est pas pour autant insupportable. On n'est pas dans un film de zombies, ni dans un slasher mais plutôt dans un Underworld qui, cessant de se prendre au sérieux, aurait fricoté avec Scream.
Encore une fois il y a pas mal de choses "too much" pour les amateurs de réalisme cinématographique : du balai-skating, du fracassage de héros qui se relève alors que l'arbitre aurait eu trois fois le temps de compter K.O., de la sorcière pas que maligne ou en tout cas qui présente le défaut de tous les vilains de série B - trop de blabla, pas de résultats (oui Famke, on te fait trop parler, tu aurais pu charmer un peu plus !)
Mais si au cinéma nous n'aimions que le réalisme, McLane n'aurait pas fait de 2ème tour (sans même parler d'un 5ème) Evil dead n'aurait pas mené Sam Raimi au succès et Tarantino n'aurait pas pu nous proposer son Django.
Le scénario d'Hansel & Gretel n'est certainement pas inoubliable, et il est assez cousu de fil blanc sur la découverte du mystère qui entoure le frère et la soeur. Mais, sans trouver la même réussite épurée que celui de Tarantino justement, ce scénario n'est pas plus improbable que celui d'Une Nuit en Enfer. Et il tient à peu près sur le même pass Navigo !
Un parti pris sans doute moins radical et plus "tout public" chez Tommy Wirkola. En tout cas une noirceur moins assumée peut-être.

Une chose est sûre, Jeannot & Margot n'ont pas les pieds dans le même sabot, et à eux deux ils bottent avec humour des fesses ensorcelées. Je suis sûre que l'idée est tentante pour certains !

Alors si vous êtes en pleine phase de recherche fondamentale sur le maintien de la biodiversité liée au Gulfstream ou en préparation d'un article essentiel et innovant sur la migration des carcajous en Amérique du Nord, vous avez sans aucun doute besoin de ce film. Enfin besoin... disons que ça peut vous faire du bien. Et que vos neurones malmenés ne pourront que vous dire merci de ce bon moment de pause.

Pages de l'article

1. Synopsis
2. Quand les contes de fées nous poursuivent à l'âge adulte
3. Hansel et Gretel Rebooted
4. Les Acteurs
5. L’univers d'Hansel et Gretel : la production
6. La chronique de Witch