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En salles : La Belle et la Bête

Par Gillossen, le mercredi 12 février 2014 à 12:30:30

Entretien avec Léa Seydoux

Comment avez-vous réagi en recevant la proposition de jouer Belle ?
J’ai été très flattée, et puis tout de suite, je me suis dit que c’était un film pour moi.
Il y avait longtemps que vous y pensiez ?
Quand j’étais sur le tournage de L’enfant D’en Haut d’Ursula Meier, j’ai eu comme une prémonition. Je me disais qu’il serait bon d’adapter les contes au cinéma, et je me serais bien vue faire «La Belle au bois dormant». Cette idée faisait son chemin dans ma tête, je n’avais pas encore commencé LA VIE D’ADÈLE, et c’est alors qu’est arrivée la proposition de faire LA BELLE ET LA BÊTE. J’ai lu le script et j’ai accepté très vite, sachant que Vincent avait répondu oui.
Le fait d’imaginer Vincent dans le rôle de la bête vous a-t-il aidé ?
Oui, mais ce qui m’a surtout motivée, c’est que le conte m’avait beaucoup nourrie. Quand j’étais petite, j’ai vu le film de Cocteau à répétition. Je lisais les contes de Perrault, je regardais les dessins animés de Disney, je m’identifiais totalement.
À quel personnage en particulier ?
Je crois que je me sentais très proche de «La Belle au bois dormant» et de «Cendrillon». Belle est différente : elle a perdu sa mère et elle vit avec son père. C’est elle que je trouvais la plus féérique. Encore aujourd’hui, je suis ébahie par la beauté et la richesse du film de Cocteau, dont les effets spéciaux sont spectaculaires, même s’ils sont faits de bric et de broc.
Vous semblez n’avoir eu aucun mal à entrer dans cet univers...
En effet, je m’y suis sentie à l’aise parce que j’en suis toujours proche. Déjà enfant, j’étais sensible à ce que les contes de fées véhiculent : la possibilité de pouvoir sortir de sa condition, de prendre son destin en main, de faire des choix. Pour les enfants, c’est formidable, mais on peut aussi trouver du sens dans les métaphores et dans la psychologie des personnages.
Vous voulez parler de l’évolution de Belle lorsqu’elle rencontre la Bête ?
Bien sûr, c’est l’histoire d’une jeune fille qui part du foyer familial pour découvrir l’amour.
Est-ce que vous imaginiez André Dussollier jouer votre père à la lecture du scénario ?
Non, mais la rencontre s’est faite de façon très naturelle et le rapport père/fille s’est établi immédiatement. C’était une très jolie rencontre, je dois dire. En plus il m’a beaucoup impressionnée avec sa diction parfaite, sa façon de placer les mots, le ton. Il a une technique venue du théâtre, qui fait que tout est audible, toutes les intentions sont perceptibles. C’est un truc qui se perd aujourd’hui, une autre façon de jouer, mais qui m’intrigue et me donne envie de faire du théâtre.
Comment s’est passé le travail avec Vincent ?
Très bien, même si j’avais un peu peur, forcément. Il est impressionnant, Vincent. Au début, la plus grande partie du travail a consisté à essayer de ne pas trop rire. J’avais du mal à garder mon sérieux en le voyant. Il portait son costume qui est sublime, mais il fallait imaginer la tête, là où il n’y avait que le visage de Vincent marqué par des sortes de croix et encadré par un truc vert. Après, il faut imaginer une bête terrifiante. Je savais à quoi il devait ressembler parce que le masque qui le représente existait déjà. C’était assez dur pour lui. Je le voyais transpirer, il avait très chaud dans son costume. Il m’a dit qu’il avait perdu dix kilos sur le tournage.
Vous-même, comment vous sentiez-vous dans les robes ?
Elles sont magnifiques. Avec Christophe, on travaillait ensemble, dans le même sens, avec une même excitation. À propos des costumes, il avait en tête de coller à l’époque Empire. Je trouve ça très joli, et je lui ai dit que ce serait dommage de se limiter à cette époque, qu’il faudrait aussi se rapprocher de l’idée qu’on se fait des tenues de princesse, c’est à dire des robes bouffantes, avec la taille serrée.
Ça aide d’entrer dans les costumes pour se mettre dans l’ambiance ?
Oui bien sûr, mais je considère que tous les films sont des films en costume. Un costume, c’est fondamental pour jouer. Ca indique quelque chose sur le contexte, sur l’endroit où on se trouve et sur ce qu’on raconte. Dans Les Adieux À La Reine, j’avais une robe d’époque, que j’ai fini par oublier, parce que c’était toujours la même. Ici, c’est la première fois que je porte différentes robes de princesse, et j’avais une pensée pour toutes les petites filles qui verront le film.
Comment vous êtes-vous sentie dans les décors ?
Il y en avait de très beaux comme la salle à manger, ou la chambre de Belle, mais souvent, on tournait sur des fonds verts, donc il fallait imaginer. Après, je pense que le résultat va être spectaculaire. Quand j’ai vu certaines images avec des effets spéciaux, j’étais très étonnée, j’avais oublié qu’il allait y en avoir. J’avais déjà un peu d’expérience de fonds verts sur Mission Impossible, mais c’était vraiment minime, à côte de LA BELLE ET LA BÊTE.
Et avec le recul qu’est-ce que vous en retenez ?
Ce n’est pas évident parce qu’à un moment, la technique devient reine, ce qui limite la liberté d’expression pour un acteur. On tournait à Babelsberg près de Berlin en hiver, avec seulement quatre heures de lumière par jour. Et tout était tourné en studio, avec de la fumée, des costumes imposants, des grues, des appareils dans tous les sens, le tout très technique, extrêmement découpé. Pendant trois mois et demi, on n’a pas vu la lumière du jour ! Heureusement tout le monde s’entendait bien. Et j’étais très en phase avec Christophe, on s’est bien trouvés. On a en commun ce goût des choses magiques. L’expérience était assez agréable. S’il fallait recommencer, je serais ravie.
  1. Synopsis
  2. Entretien avec Christophe Gans
  3. Entretien avec Vincent Cassel
  4. Entretien avec Léa Seydoux
  5. Entretien avec Richard Grandpierre, producteur
  6. Entretien avec Thierry Flamand, Chef décorateur
  7. Entretien avec Pierre-Yves Gayraud, Créateur costumes

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