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Discussion entre Brandon Sanderson et Tom Doherty
Par Alice, le mardi 10 mars 2015 à 18:53:59
Branderson Sanderson et Tom Doherty (le fondateur de Tor Books), reviennent ensemble sur les débuts de l'éditeur, la découverte de la Roue du Temps et sur la genèse du dernier roman de l'auteur, The Rithmatist (inédit en VF).
Vous trouverez ci-dessous leurs échanges traduits en français.
Les débuts de TOR
SANDERSON : Le premier livre Tor que j'ai lu, probablement comme beaucoup d'autres lecteurs, était La Stratégie Ender. Je suis devenu juste après un lecteur de fantasy et de science-fiction. C'était le tout début, avant même que L'invasion des ténèbres ne sorte. Et maintenant, on a enfin un film. Ça n'aura jamais de fin pas vrai ?
Je me rappelle que, dans les années 90, avant que je ne sois publié, j'écrivais des livres mais j'étais toujours un super fanboy, un de mes amis avait un script pour un film de La Stratégie Ender. Je ne sais même pas si c'était le vrai script mais il est passé de main en main. Nous disions tous: Nous avons lu le script pour le film La Stratégie Ender !
A présent, quinze ans plus tard, cela doit être très différent.
C'est à ce moment-là que j'ai su que Tor était quelque chose d'important. Je disais: Hey ! Qui est cet éditeur?
Vous avez le meilleur logo dans le monde de l'édition. Je ne sais pas si vous le savez, mais la petite montagne….
DOHERTY : Tout était une question de visibilité. J'ai débuté comme vendeur et nous avions l'habitude de vérifier les stocks. Je voulais quelque chose que l'on puisse voir de loin. Si tu as dix lettres, elles doivent être petites pour tenir sur le dos d'un livre de poche. Si tu as trois lettres avec une superbe image, elles tiennent dedans et vous pouvez le faire assez gros pour que ce soit visible. C'était l'idée derrière le logo de Tor : le sommet d'une montagne, petite, jolie, et seulement trois lettres.
SANDERSON : Ce sommet de montagne signifie fantasy pour moi, en tant que lecteur. J'ai vu beaucoup de logos, et, par exemple, j'apprécie celui de Bantam, mais c'est une poule non ? Ce n'est pas Bantam ? Je n'avais pas vu la poule et j'ai pensé : Ooooh! Un roman de fantasy.
Avec le sommet de la montagne Tor, on a le Mont Dragon, on a les mines de la Moria avec les montagnes… C'est tellement évocateur du genre. Je le vois et je pense : Oh! Un roman de fantasy
. C'était vraiment très intelligent.
DOHERTY : C'était plutôt de la chance, parce que je ne l'ai pas créé spécialement pour la fantasy. Je voulais quelque chose d'agréable, de visible et un symbole du genre de choses que nous voulions faire. Au début, nous avions prévu de faire de l'histoire : passé, présent et futur. Tu sais, en commençant par la préhistoire, qui est pour moi de la science-fiction car c'est une extrapolation de l'anthropologie, plutôt que de la physique projetée dans le futur. Le lointain passé nous mène au présent et au temps où la civilisation européenne, qui était industrielle et bien plus avancée, rencontra l'âge de pierre de l'Amérique du Nord. Les éditeurs qui sont à l'aise avec l'homme rencontre l'alien sont à l'aise avec la rupture entre des civilisations si différentes.
SANDERSON : Je n'avais jamais entendu cette description. C'est vraiment cool.
DOHERTY : Puis, d'un autre côté, nous faisions de la science-fiction proche de l'avenir. D'autres gens commencèrent à faire de même et à appeler ça du techno-thriller.
SANDERSON : D'accord. Un peu comme Michael Crichton.
DOHERTY : Oui. Michael Crichton était le commencement, vraiment, et cela se vend mieux en tant que thriller.
SANDERSON : Si vous regardez en arrière, James Bond a toujours été légèrement de la science-fiction. Les gens qui pourraient penser: Oh, de la science-fiction, je ne fais pas de ça
prendront un James Bond et le liront.
DOHERTY : C'est ainsi que nous avons créé Forge (la filiale de Tor). Nous faisions ces romans de science-fiction futuriste qui n'obtenaient aucune critique car les gens qui auraient pu en faire les critiques étaient des critiques de thriller.
Nous avions un livre de Paul Erdman, ce n'est pas réellement un techno-thriller, plus un thriller financier. Le San Francisco Chronicle a toujours été très bon avec lui, mais ils ont totalement ignoré ce livre. On les a contacté et on a dit: Ecoutez, loin de nous l'idée de vous dire qui il faut chroniquer, mais nous étions simplement un peu surpris que vous ayez ignoré Paul Erdman alors que vous lui aviez donné de bonnes critiques par le passé
. Et ils ont répondu : Oh, nous n'aurions jamais évité Paul Erdman. Nous allons regarder ça
. Quand ils sont revenus vers nous, ils ont déclaré : Oh, nous avons eu le livre de Tor et nous l'avons envoyé à notre critique de science-fiction. Il l'a mis de côté comme n'étant pas pour lui.
C'est pourquoi nous avons créé Forge.
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