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Aujourd’hui en salles : Maléfique

Par Gillossen, le mercredi 28 mai 2014 à 12:30:13

De la magie dans l'air

La magie des décors

Le tournage de Maléfique a débuté le 11 juin 2012 et s’est déroulé presque entièrement dans les célèbres studios britanniques de Pinewood. Le tournage principal a duré cinq mois sur six plateaux et plusieurs milliers de mètres carrés de backlot et de terrain. Le film se déroule dans plusieurs décors extraordinaires. Les chefs décorateurs Gary Freeman et Dylan Cole, aidés de l’ensemblier Lee Sandales, ont collaboré avec Robert Stromberg afin de créer des intérieurs et des extérieurs dignes de la vision épique du réalisateur.

Gary Freeman déclare : « Nous avons construit une quarantaine de décors allant d’une pièce minuscule d’à peine plus de un mètre carré, à l’immense salle de réception du château de 465 mètres carrés. Il s’agit de décors complexes du point de vue architectural et technique car ils font appel à énormément de styles différents : il y a des paysages pittoresque du nord de l’Europe, d’imposants châteaux et des chaumières tout droit sorties d’un conte de fées. » Le réalisateur Robert Stromberg, a cette fois-ci laissé le soin au département artistique de donner vie concrètement à l’univers de MALÉFIQUE. Gary Freeman commente : « Robert nous a expliqué très précisément ce qu’il voulait. Il avait envie de créer un univers parsemé d’éléments fantastiques mais qui reste réaliste. Il fallait qu’on ait l’impression d’un monde familier, l’impression d’avoir déjà vu ces décors, peut-être dans un livre de contes, ou en se promenant dans une clairière. Un univers magique et différent. La même philosophie s’est appliquée à l’architecture. Nous avons tous visité des châteaux qui nous ont enchantés, mais une fois encore, nous tenions à repousser les limites. »
À propos des différences entre les deux univers du film, Gary Freeman déclare : « Le monde des humains est défini par la présence d’un imposant château qui ne s’intègre pas à son environnement et fait davantage figure de démonstration de force. À l’inverse, dans le royaume des fées, les créatures viennent toutes des arbres et vivent en harmonie entre elles et avec la nature, ce qui crée un contraste saisissant entre les deux univers. » Le château du roi Henry est la reproduction presque parfaite - intérieur et extérieur - de celui du film d’animation de 1959. Gary Freeman commente : « L’esthétique du dessin animé est fabuleuse. C’était un film avant-gardiste à sa sortie. Le traitement des couleurs et des contrastes est extraordinaire. Chaque élément pris séparément pourrait donner à penser qu’il tranchera trop sur le reste, mais une fois assemblés, ils fonctionnent à la perfection. »
Sur le plan architectural, le château du film d’animation était nourri de différents styles, ce qui n’est pas le cas de celui du film. Le chef décorateur explique : « Le public contemporain n’est pas dupe, un château qui mélangerait les styles victorien, gothique et roman n’existe pas. Nous nous sommes donc limités à un seul style architectural. Il s’agit également d’un hybride, mais il est plus logique : nous avons opté pour une architecture typique de Prague alliée à des formes caractéristiques du style roman. Nous avons ensuite utilisé les arcs-boutants, sorte de thème récurrent, pour faire le lien entre tous les espaces. » Il poursuit : « Nous nous sommes inspirés en grande partie du Mont-Saint-Michel et de son architecture imposante, marquée par des reliefs. Ce lieu avait d’ailleurs également beaucoup influencé la création du château du dessin animé. Pour Maléfique, nous avons décidé de travailler les détails pour rendre le château plus réaliste. Il a une légitimité au plan architectural. Par ailleurs, nous avons utilisé des matériaux plus luxueux que ceux que l’on voit habituellement dans un château de style normand. Nous avons par exemple opté pour des sols en marbre, et des couleurs riches et expressives. »
La grande salle où se déroule le baptême d’Aurore prend aussi pour modèle celle du dessin animé. Avec ses authentiques meubles antiques, c’est un exemple époustouflant de l’artisanat britannique. En la découvrant, le directeur photo oscarisé Dean Semler a déclaré que c’était sans doute le décor le plus impressionnant qu’il ait jamais vu. La construction de la grande salle de réception a demandé 14 semaines de travail aux 250 ouvriers et à la vingtaine d’employés du département artistique. Outre le royaume des hommes, Gary Freeman et Dylan Cole ont construit le vaste royaume des fées sur le backlot des Pinewood Studios. Il comprend une cascade, une vallée, une magnifique prairie fleurie et une rivière menant à la butte des fées, un décor clé du film. Mais l’équipe ne s’est pas arrêtée là, comme l’explique Gary Freeman : « Nous avons créé une version du royaume des fées en studio pour les scènes de nuit. Nous avons tout fabriqué jusque dans les moindres détails, les fleurs et les buissons ont été réalisés à l’échelle. Quant aux arbres, ce sont des reproductions de chênes de 800 ans dans le style enchanteur propre à l’univers d’Arthur Rackham. En dépit de leur caractère fantastique, ils ont l’air tout à fait réel… sauf qu’ils sont en plâtre et en mousse. » L’équipe en charge des décors a également dû construire l’univers d’Aurore : une chaumière située au cœur de la forêt du royaume des hommes. Le chef décorateur commente : « La chaumière où vit Aurore se trouve à la lisière de la forêt. Les arbres y sont plus réalistes, ils ne sont pas aussi féeriques que dans la forêt magique, les formes sont plus simples, mais ils sont néanmoins très grands et très beaux. Les couleurs aussi sont différentes. Nous avons opté pour des teintes rosées et bleutées dans le royaume des fées et pour des tons plus chauds jaunes-orangés pour la forêt d’Aurore, il existe donc une différence mais elle est assez subtile. »
La chaumière a été entièrement construite sur le backlot des studios de Pinewood. Sa charpente en bois soutient un authentique toit de chaume réalisé à la main par des couvreurs chaumiers traditionnels. Les efforts fournis par l’équipe en charge des décors du film n’ont pas échappé aux acteurs, en particulier à Sam Riley, qui tournait son premier film en studio. Il raconte : « Les décors en studio étaient très impressionnants et dans les décors extérieurs, il y avait des cascades qui se déversaient sur ce qui ressemblait à de vrais rochers. L’équipe avait même construit une chaumière avec un authentique toit de chaume ! Ils ont fait un travail incroyable. C’est vraiment extraordinaire de travailler en studio, ce que je n’avais jamais fait jusqu’à présent, et de voir tous les départements œuvrer de concert pour donner vie à un film. » Il ajoute : « Ce n’est pas comme jouer devant un fond bleu, les décors sont réels, on peut les toucher et cela nous donne vraiment l’impression d’être dans un univers magique. J’étais fasciné à chaque fois que je mettais les pieds sur le plateau. »

La magie des effets visuels

Maléfique est un film à grand spectacle qui met en scène des créatures fantastiques et des métamorphoses extraordinaires dans des décors grandioses entre réalisme et féerie. C’est pourquoi l’histoire n’aurait pas pu être racontée sans effets visuels. Carey Villegas, qui a travaillé avec Robert Stromberg sur de nombreux films au cours des quinze dernières années, a rejoint l’équipe de production en qualité de superviseur senior des effets visuels. Il déclare : « Le dernier film sur lequel j’ai collaboré avec Robert était Alice Au Pays Des Merveilles, dont presque tous les décors ont été réalisés sur ordinateur en postproduction. Sur Maléfique, beaucoup de décors ont été construits. L’atmosphère du film est très différente, c’était plus concret, plus réaliste. En dépit de son caractère fantastique, le film reste ancré dans la réalité. » Réaliser un film dont la plupart des décors et arrière-plans et de nombreux personnages n’existent que dans l’imagination constitue un défi à bien des égards. Robert Stromberg déclare : « Jouer devant un fond bleu est assez particulier, mais les acteurs du film sont tellement talentueux qu’on en oublie qu’ils ne se trouvent pas réellement dans cet univers féerique. Ils livrent des interprétations formidables en dépit du fait qu’ils doivent imaginer leur environnement… voire même la taille du personnage qu’ils incarnent. » Le réalisateur poursuit : « Les fées constituent un bon exemple. Pendant une partie du film, elles mesurent à peine plus d’une cinquantaine de centimètres et peuvent voler. Mais grâce aux formidables actrices qui les interprètent, elles sont drôles et pleines de personnalité, et lorsque je les regardais jouer, j’en oubliais totalement qu’elles étaient suspendues à des câbles vêtues de sorte de combinaisons spatiales et qu’elles avaient le visage bardé de marqueurs. » Créer les fées a été un défi de taille pour Carey Villegas et son équipe. Il explique : « Toute la difficulté a été d’arriver à intégrer les nuances du jeu des actrices dans leurs personnages, car les fées ne mesurent que 53 centimètres et sont aussi rapides que des bourdons, elles sont capables de se déplacer et de changer de direction très rapidement. Nous étions donc conscients qu’il allait falloir les créer entièrement sur ordinateur. »
Le superviseur des effets visuels a eu recours à la technique de la performance capture pour les scènes dans lesquelles les trois fées apparaissent sous leur forme originale de 53 centimètres afin de conserver toute la complexité du jeu des actrices. Son équipe a enregistré leurs expressions grâce à 150 marqueurs placés sur leurs visages et les a intégrées aux personnages en images de synthèse. Dans leur version miniature, ces drôles de fées sont légèrement caricaturées : la taille de leurs têtes et de leurs yeux a été augmentée, et leurs traits ont été accentués. Les ailes de Maléfique ont également posé un défi technique et créatif à l’équipe en charge des effets visuels. Carey Villegas commente : « En tant que fée, Maléfique a des ailes qui lui permettent de voler, mais ses ailes sont presque un personnage à part entière. Elles font ce qu’elles veulent quand bon leur semble. Elles sont censées être constamment en mouvement, c’est pourquoi nous avons pris très tôt la décision de les créer entièrement par ordinateur. Il était très important que les ailes soient réussies car toute la crédibilité du personnage de Maléfique en dépendait. Il était essentiel qu’elles s’intègrent parfaitement au personnage. » Par chance, Carey Villegas a pu s’appuyer sur les ailes grandeur nature fabriquées par le maquilleur prosthétique David White et son équipe. Il déclare : « C’est un véritable avantage pour les effets visuels de pouvoir s’appuyer sur des photos ou un objet tangible qu’on peut toucher et dont on peut sentir la texture, puis que l’on peut placer sous la lumière naturelle pour voir la manière dont le soleil s’y reflète et l’ombre portée au sol. À chaque fois que c’est possible il est préférable de créer réellement l’objet, même s’il n’apparaît pas dans le film tel quel, car cela rend la version générée par ordinateur beaucoup plus réaliste et détaillée. » Diaval et ses nombreuses métamorphoses ont également mis le superviseur des effets visuels et son équipe au défi. Dans le film d’animation, Diaval n’apparaissait que sous la forme d’un corbeau, mais dans le film en prises de vues réelles Maléfique peut le transformer en n’importe quel animal, et même lui faire prendre forme humaine. Villegas commente : « Toutes ces métamorphoses ont rendu notre travail très difficile car chacune est différente. Nous tenions à ce que chaque transformation soit unique, nous avons donc utilisé l’action de la scène, le mouvement du corps du personnage ou le vol du corbeau, pour initier sa métamorphose. »
Pour compliquer la tâche, quelle que soit la forme qu’il prenne, Diaval conserve toujours un élément propre au corbeau. Le superviseur des effets visuels explique : « Nous avons essayé d’intégrer des plumes à chacune des formes qu’il prend. Lorsqu’il se transforme en loup, par exemple, il conserve ses pattes de corbeau, mais elles sont si délicates qu’il a été compliqué de les adapter à une créature aussi imposante. » L’équipe de Carey Villegas a également eu pour mission de créer toutes les créatures féeriques qui peuplent le royaume de Maléfique. Il déclare : « La création de tous les personnages du film, des fées aux créatures magiques des landes, s’est faite de façon continue, avec des ajustements permanents. Un personnage n’est jamais terminé tant que le plan dans lequel il apparaît n’est pas finalisé. Nous étions très impliqués car notre travail consiste à créer toutes les facettes de ces créatures, de la réaction de leurs cheveux à la gravité ou au vent jusqu’au moindre pore de leur peau ou poil de leur fourrure, en passant par les vêtements qu’ils portent. »
Des discussions sur la base de croquis ont d’abord permis à l’équipe de définir l’apparence de chaque personnage ainsi que ce que les cinéastes voulaient qu’il transmette. L’étape suivante a consisté à voir le personnage en mouvement et en trois dimensions grâce à un programme informatique conçu spécialement pour transformer les dessins d’artiste en modèles 3D. L’équipe de Carey Villegas a également créé l’immense mur de ronces que Maléfique érige pour protéger le royaume des fées. Le superviseur des effets visuels déclare : « Le mur de ronces ressemble à la grande muraille de Chine, mais dans des proportions beaucoup plus importantes, un peu comme le haricot de « Jack et le haricot magique ». C’est un mur végétal naturel que l’on voit pousser à l’écran. Dans la scène où de nombreux soldats tentent de le brûler, il réagit comme un personnage à part entière. Il a donc fallu lui conférer un côté végétal et humain à la fois en lui permettant d’utiliser ses branches comme des mains ou des bras afin qu’il puisse se saisir des soldats et les projeter dans les airs. »

  1. Synopsis
  2. Les coulisses du projet
  3. Un réalisateur, une vision
  4. Du conte au grand écran
  5. De la magie dans l'air
  6. Les personnages

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