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Aujourd’hui en salles : Dragons 2 !

Par Gillossen, le mercredi 2 juillet 2014 à 13:15:00

Le temps a passé

En 2010, Dragons, produit par DreamWorks Animation, a envahi les écrans et conquis le public du monde entier grâce à son cocktail d’action de haut vol, d’humour plein d’esprit et de densité dramaturgique : le film a totalisé 495 millions de dollars de recettes mondiales, raflant dans la foulée deux nominations aux Oscars pour le meilleur film d’animation et la meilleure musique. Mais le succès de cet opus, écrit et réalisé par Dean Deblois et Chris Sanders, n’a pas été immédiat. Même s’il a, dès le départ, été plébiscité par la critique et s'est hissé au sommet du box-office le weekend de sa sortie, "ses résultats étaient en-deçà des objectifs du studio. Mais il avait un fabuleux potentiel. Il a frôlé les sommets pendant sept semaines d'affilée. Nous étions tous très fiers de constater que le bouche-à-oreille autour du film attirait le public dans les salles, et peu à peu, nous avons fini par dépasser les attentes du studio", raconte DeBlois.

Le triomphe de Dragons a donné lieu à une série pour la télévision, un spectacle sur scène… et des légions de fans fidèles à son univers. "C’est extrêmement gratifiant de voir que notre passion pour le projet est partagée. On reçoit énormément de preuves de cet amour - des vidéos de fans, des récits que cela leur inspire, des dessins reprenant les personnages – et on sait alors que le film existe par lui-même d’une manière phénoménale que l’on n’avait pas du tout imaginée", signale le réalisateur. Dès le départ, les dirigeants de DreamWorks Animation ont considéré Dragons comme une saga potentielle. Grâce à son excellent accueil et à ses résultats au box-office, une suite s'est rapidement imposée. Comme Chris Sanders travaillait à la réalisation de Les Croods, autre projet de DreamWorks Animation, les patrons du studio ont décidé de solliciter DeBlois afin qu'il prenne seul les commandes de Dragons 2, tout en confiant à Sanders le rôle de producteur exécutif. "Je leur ai répondu, 'Ça m’intéresse vraiment à condition que vous soyez prêts à envisager d'en faire une trilogie. Le précédent film peut servir de premier volet, celui-ci de deuxième partie, plus ample, et le troisième sera l’apothéose'. Heureusement que l’idée leur a plu", se souvient DeBlois. "À Hollywood, Dean DeBlois est considéré comme un type fiable et authentique. Il sait magnifiquement raconter les histoires. Il a gardé un esprit d'enfant, ce qui est une qualité incontestable pour faire un film qui parle de petits garçons et de leurs dragons. Il a une imagination fertile mais il sait laisser ses collaborateurs apporter au projet le meilleur d’eux-mêmes, si bien qu'on ne peut pas rêver mieux", explique la productrice Bonnie Arnold. Le superviseur des effets visuels David Walvoord renchérit : "C’est génial de travailler avec Dean. Il n’est pas simplement le réalisateur mais aussi l’auteur du film. Il est formidablement proche des personnages et de leur univers. Il a donc une idée tellement précise de la manière dont ce monde est censé être représenté que c’est une source prodigieuse d’inspiration pour nous tous. Dans le même temps, c'est ce qui nous rend la tâche beaucoup plus facile car il est parfaitement capable d’expliquer ce qu’il recherche et cela nous permet d'aller dans la même direction".

Tiré des livres pour enfants de l’auteur britannique Cressida Cowell, le premier opus a fait découvrir au public le Viking adolescent dégingandé Harold : sa vie est bouleversée lorsqu’il fait la connaissance d’un dragon blessé, appartenant à l’espèce des Furies Nocturnes, qu’il prénomme Krokmou et qui devient son ami. D’après Bonnie Arnold, DeBlois a considéré Dragons 2 comme l’étape initiatique au cours de laquelle Harold entre dans l’âge adulte, et "pas comme 'de nouvelles aventures' d’Harold et Krokmou", ce qui est souvent le cas des suites. "Quand Dean a pitché son idée pour le deuxième opus aux dirigeants de DreamWorks Animation, un élément primordial en est ressorti : il voulait que l’on retrouve les personnages cinq ans plus tard. Il faut reconnaître que ça rendait le postulat plus intéressant et que ça le différenciait de la plupart des films d'animation. C’était même culotté de sa part et c’est pour ça que nous sommes soulagés et heureux que DreamWorks nous ait suivis", poursuit-elle. Et pourtant, ce n’était pas une approche facile à exploiter. D’après DeBlois, ce choix s'est même avéré être un défi sur le plan des décors. L'équipe artistique a dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à vieillir chacun des personnages, tout en leur conservant leurs particularités et leur charme. "Nous avons fini par nous rendre compte que, pour la plupart des personnages, il suffisait visiblement qu'ils aient la même allure et la même silhouette mais qu'il fallait malgré tout les grandir, renouveler leur garde-robe, changer leur coiffure et vieillir légèrement les traits de leur visage. Harold a sans doute été le personnage le plus compliqué à aborder car, en le vieillissant, on ne voulait surtout pas qu’il ressemble au héros hollywoodien habituel. Il devait rester un peu gauche, parce que ce côté maladroit et ridicule fait tout son charme", constate-t-il. "Nous nous sommes donc assurés qu’en grandissant, il ne prenne pas vraiment beaucoup plus de poids, contrairement à ce qu’espérait son paternel, le chef de tribu Stoïk la Brute, dans le précédent film. Il est encore un peu efflanqué mais il continue à compenser par son intelligence, sa vivacité d’esprit et ses idées novatrices", reprend DeBlois.

Jay Baruchel prête une nouvelle fois sa voix à Harold. D’après DeBlois, il incarne lui-même toutes les qualités du personnage. "Je ne vois personne d’autre que lui pour l'incarner aussi bien car le personnage et Jay se ressemblent étrangement. Jay est très proche d'Harold : un garçon à l’esprit vif, intelligent, alerte, délicieusement gauche, ce dont il est conscient, même s'il en joue", précise le réalisateur. "C’est grâce à la capacité de Baruchel à traduire les émotions d’Harold que le public peut s’identifier et s’attacher au personnage", souligne Bonnie Arnold. "Le public vit le film à travers le regard d’Harold. Ce qui rend l’aventure encore plus trépidante, c'est le fait de comprendre ce que ressent le protagoniste dans telle ou telle situation. Jay est vraiment en phase avec son personnage et cela s’entend dans sa voix quand il le joue. Même si c'est Dean qui est l'auteur des répliques – et quel dialoguiste génial ! – , Jay connaît Harold comme personne", ajoute-t-elle. DeBlois acquiesce. "Jay modifie souvent son texte pour coller à son personnage, ce qu’il peut se permettre parce qu'il le connaît intimement", confirme-t-il.

Grâce aux efforts d’Harold dans le premier opus, les habitants de Beurk, qui considéraient auparavant les dragons comme une engeance à éradiquer, vivent dorénavant avec eux en toute amitié et vont même jusqu'à les chevaucher ! Cette fois, ils doivent affronter un tout autre genre de problème, quoique bénin : les dragons sont désormais très nombreux ! Comme chaque habitant a son propre dragon, ces derniers font donc partie intégrante du quotidien, si bien que l’île de Beurk a radicalement changé de physionomie. Pour accueillir ses nouveaux habitants et rendre la cohabitation un peu moins dangereuse pour tout le monde, l’île a subi d’importants changements : un réseau d’aqueducs et de gouttières a été installé pour prévenir les incendies en un rien de temps ; des distributeurs de nourriture ont été mis à disposition afin qu'aucun dragon ne souffre plus de la faim; des grottes ont été transformées en écuries aménagées ; et une armurerie pour dragons pourvoit à leurs moindres besoins. "L’armurerie, qui fait aussi office de centre de lavage, était autrefois une vieille forge, là même où Harold était apprenti dans le premier film. Qu’un dragon ait une rage de dents ou qu'il ait besoin d’être bichonné, tout est prévu", indique DeBlois. Le chef-décorateur Pierre-Olivier Vincent, affectueusement surnommé P.O.V., précise : "C’est désormais un endroit beaucoup plus gai et harmonieux et cela se voit aux myriades de nouvelles couleurs que nous avons utilisées en redessinant le village. En réalité, les couleurs des principaux dragons que l’on découvre dans ce film nous en ont donné l’idée en le recréant".

À la tête de la forge des dragons, on retrouve Gueulfor, le forgeron du village et le bras droit de Stoïk la Brute que celui-ci n’hésite jamais à solliciter. Toujours partant pour l’aventure, il est à nouveau joué par Craig Ferguson. "Gueulfor est celui qui doit concevoir tout ce qui rend la cohabitation avec les dragons moins risquée au quotidien. C’est pour ça qu’il a la nostalgie du passé, époque à laquelle ils devaient combattre les dragons et non vivre en paix avec eux. Craig exprime très bien cette frustration", souligne le réalisateur. Même si leurs rapports ont changé, il n'en demeure pas moins que les Vikings restent des Vikings et les Dragons restent des Dragons ! L’équipe de Dragons 2 a pris conscience qu’il fallait aux habitants de Beurk un nouveau moyen d’exprimer leur agressivité naturelle. C’est pourquoi ils ont imaginé les courses de dragons !

Pendant la compétition, les Vikings chevauchent les dragons : "Ce genre de course est grisant, enfin, tant que vous n’êtes pas un mouton, à mon avis", plaisante Jay Baruchel. Les participants doivent en effet faire le tour de l’île et repérer les animaux marqués d’une cible en couleurs, les attraper et les jeter dans le panier de leur équipe. Chaque mouton vaut 1 point, sauf le mouton noir qui vaut à lui seul 10 points. "C’est un peu le Rallye automobile Monte-Carlo de Beurk", constate DeBlois. Une course de dragons a aussi fourni aux producteurs un très bon prétexte pour faire découvrir le nouveau Beurk au public. La scène d’ouverture de Dragons 2 montre que "la course d’obstacle est un élément fondamental et viscéral de ce jeu qui permet de survoler toutes les nouvelles infrastructures de Beurk et de montrer des personnages qui ont eu cinq ans pour nouer des liens avec leur propre dragon", souligne DeBlois. Astrid (America Ferrera), jeune fille qui ne s'en laisse pas compter et qui aime la compétition, file comme une flèche dans le ciel sur le dos de Tempête le Dragon Vipère. Les jumeaux turbulents Kognedur (Kristen Wiig) et Kranedur (T. J. Miller) chevauchent le Braguettaure à deux têtes, respectivement Burp et Barf. Le timide et nerveux Varek (Christopher Mintz-plasse) tient en équilibre précaire sur son Gronk nommé Bouledogre, tandis que Rustik (Jonah Hill), suffisant et prétentieux, vole à toute allure sur Krochefer, son Cauchemar Monstrueux.

"Ça doit bouger, faire rire et rassurer le public qui a déjà vu le précédent film", affirme DeBlois. ¬"Bref, tout ce qui a séduit le spectateur dans l'île de Beurk est désormais plus majestueux et plus beau encore, c'est ce qui rehausse les enjeux du film. On comprend que cet endroit est devenu un vrai paradis sur Terre, que toute menace ne peut être que désastreuse". Et une menace va effectivement se profiler… Les grands absents de la course de dragons sont bien entendu Harold et Krokmou. En effet, le duo inséparable se consacre à son activité de prédilection, à savoir parcourir les cieux en quête de nouveaux dragons et de nouvelles terres pour les cartographier sur les relevés d’Harold de plus en plus étendus. "Pour s’amuser, Harold et Krokmou passent non seulement leur temps à repousser les limites de ce qu’ils peuvent faire en volant mais ils parcourent également de longues distances pour découvrir et recenser des territoires encore inexplorés", reprend DeBlois. "C’est devenu leur passe-temps favori". "Ils sont partis de la carte des Vikings que l’on voit dans le premier opus et y ont ajouté d’autres territoires un peu partout. Harold est tout simplement quelqu’un de curieux et qui ne tient pas en place. Il est toujours à la recherche d’une nouvelle aventure", raconte le directeur d’écriture Tom Owens.

Ce matin-là, s’envoler vers l’inconnu est aussi pour Harold une façon de décompresser car avant le début des courses, son père Stoïk lui a annoncé qu’il était désormais grand temps qu'il assume le commandement de l’île mais Harold ne s'y sent pas vraiment prêt. "Stoïk est un homme imposant, sacrément costaud, musclé et sociable, il est très fier de son fils, malgré sa taille, parce qu’il a réussi à apporter la paix à Beurk. Leur relation s’est améliorée au cours des cinq dernières années. Après avoir longtemps eu honte d’Harold, Stoïk veut dorénavant faire de son fils le prochain chef de l’île", affirme Gerard Butler qui incarne Stoïk. Étant donné qu’il n’est pas sûr de ce qu’il veut faire, Harold ne parvient pas à s’imaginer succéder à son père et marcher dans ses larges pas, au sens propre et figuré. "Dans le premier film, nous avons entraperçu de quoi Harold était capable, aujourd'hui les responsabilités d’adulte qui l’attendent commencent à peser sur lui. Il ne faut pas être Einstein pour comprendre qu’en tant que fils du chef de la tribu, il sera appelé à prendre la place de son père mais il a du mal à se faire à cette idée", précise Baruchel. Même s’il cherche encore sa vocation, il a conscience de ses points forts et il met ses talents d’inventeur à profit en créant toutes sortes d’outils ingénieux. "Dans les nouvelles contrées où ils s'aventurent, il n’est pas rare qu’Harold et Krokmou croisent de nouveaux dragons agressifs. Il a donc bien fallu qu’Harold, en intellectuel éclairé, se confectionne une arme pour brider la puissance de feu d’un dragon. Il s’agit de la garde d’une épée dont la lame est rétractable et qui possède deux cartouches : l’une des deux contient la salive inflammable d’un Cauchemar Monstrueux qui agit comme du napalm gluant. Aux yeux des dragons, c’est une image très forte. Ça leur fait croire qu’Harold est un dragon puisqu’il peut lui aussi cracher du feu. Si Harold se retrouve cerné par une horde de dragons agressifs, il utilise le revers de la garde de son épée qui, elle, contient une cartouche de gaz de Braguettaur Hideux, hautement inflammable. Il lui suffit d’en pulvériser en cercle tout autour de lui et de l’enflammer pour que le flash explosif attire leur attention", note DeBlois.

Baruchel ajoute : "C’est son sabre laser et c’est dément ! Il s’est aussi fabriqué ce que je préfère dans le nouveau film : une tenue de pilote absolument démentielle qui lui tient chaud sous son allure branchée et dont les avant-bras sont équipés de tout le nécessaire pour ses excursions aériennes. Il porte également une dague qui lui sert d’outil, un crayon et un compas rudimentaire, ainsi que du papier pour enrichir sa carte. Il sait maintenant chevaucher Krokmou mais aussi voler à ses côtés, ce qui est vraiment extraordinaire". "Dean Deblois a contribué de manière décisive à l’élaboration du costume d’Harold. Il voulait vraiment que celui-ci porte une tenue qui reflète sa connaissance approfondie des dragons acquise au cours des cinq années écoulées et sa volonté de leur ressembler, ¬ au moins dans la maîtrise du vol. Harold est un peu le Léonard de Vinci du Moyen-Âge", admet POV. Le seul autre personnage à avoir permis à Harold d'enrichir ses découvertes n'est autre que l'audacieuse et dure à cuire Astrid, devenue sa compagne d’exploration ¬et bien plus encore... "Astrid est désormais la petite amie d’Harold. Elle est la première à prendre sa défense et à l’encourager. Elle a une âme de chef. Ils sont vraiment à égalité. Quand Harold part à l’aventure, elle n’est pas du genre à rester à l’attendre en espérant qu’il rentre sain et sauf", affirme America Ferrera, qui prête de nouveau sa voix à la courageuse jeune fille Viking.

"Bien qu’Astrid ne voie pas les choses comme Harold, elle le connaît suffisamment pour le pousser à trouver des solutions qu’il n’aurait peut-être pas cherchées sans elle. Elle sait tirer le meilleur de lui-même", confie Tom Owens. "Quelle chance qu’America ait pu reprendre le rôle d’Astrid !", note le réalisateur. "Elle possède une voix très forte et puissante, cela rejaillit sur le personnage grâce à ce côté piquant et audacieux. Mais la voix d’America fait aussi naturellement transparaître son bon sens et son assurance, tout ce qu’incarne Astrid dans l’histoire". Astrid se trouve aux côtés d’Harold lorsqu’il découvre une forteresse de trappeurs aux confins du nord de la Norvège qui a, semble-t-il, été pulvérisée par une terrible tempête de glace. Il n'en subsiste que de gigantesques éclats de bois fichés dans d’énormes stalagmites. En survolant la zone de plus près, ils tombent sur un navire et son équipage hétéroclite, mené par un jeune trappeur musclé, dont le nom est une répétition de son patronyme : Eret, fils d’Eret. Il a un égo surdimensionné et il finit par repérer Krokmou et Tempête. "Eret, fils d’Eret, qui est l’un des trois nouveaux personnages principaux de DRAGONS 2, est plutôt du genre égocentrique. Il revendique le statut de meilleur chasseur de dragons au monde parce que lui et sa bande les chassent avec succès depuis déjà quelque temps", poursuit DeBlois. "Eret croit connaître les dragons mieux que quiconque mais il n’a absolument aucune idée des liens profonds qui peuvent se nouer entre un Viking et un dragon", indique Owens. Au bout d'un moment, il finira par changer d’avis. Le réalisateur reprend : "Eret est plus réfléchi qu’Harold et Astrid ne le croient lors de leur première confrontation. Grâce à eux, Eret finit par s'apercevoir que les dragons n'ont pas qu'une utilité fonctionnelle, comme il l'a toujours pensé – ils sont fidèles et si l’on prend le temps de gagner leur loyauté, ils sont prêts à tout pour vous".

Pour incarner Eret, fils d’Eret, les producteurs ont choisi Kit Harington, jeune et célèbre acteur britannique de la série Game Of Thrones - Le Trône De Fer. "Kit a été sélectionné parmi une liste d’acteurs potentiels pour prêter sa voix à Eret. Je l’ai découvert dans Game Of Thrones - Le Trône De Fer et j'avoue qu’il est mon personnage préféré de la série. Je le trouvais parfait pour ce rôle", constate DeBlois. Et Bonnie Arnold de préciser, "Eret est censé avoir environ 20 ans, le même âge qu’Harold. La voix juvénile de Kit nous a plu car elle est à la fois charmante et autoritaire. Game Of Thrones - Le Trône De Fer décollait tout juste quand nous nous sommes rencontrés et c’est une chance qu’il soit devenu si connu grâce à ça alors que nous préparions le film". Malgré ses talents, Eret ne chasse pas les dragons pour son plaisir. Il travaille en effet pour Drago, mégalomane malveillant, sans conscience, ni pitié, qui s’est un jour imposé en chef après s'être revendiqué comme un homme du peuple soucieux de libérer l’humanité de la tyrannie des dragons. Il est en fait beaucoup plus dangereux qu’Eret qui n’est qu’un homme de main : Drago, lui, est en train de lever une armée de dragons. "Drago est un homme dont la réputation dépasse les frontières mais pour de mauvaises raisons. Il a tué de nombreux Vikings, même Stoïk le redoute car il sait d’expérience de quoi Drago est capable", ajoute Gerard Butler. "Drago n’aime pas du tout les dragons mais il est un peu comme Harold : il a su les apprivoiser, même s'il est animé de mauvaises intentions. Il est comme un dresseur de chiens qui ne leur apprendrait qu’à attaquer. Grâce à la peur et au contrôle qu’il exerce sur eux, il les oblige à se plier à ses quatre volontés", confirme Owens.

Pour jouer ce personnage redoutable, les producteurs ont sollicité l’acteur nommé aux Oscars Djimon Hounsou, connu pour ses rôles marquants et souvent terrifiants. "Quelle voix formidable et puissante !", reprend Owens. "Une fois, j’ai assisté à un enregistrement de Djimon. Pendant qu’il s’échauffait la voix, il émettait toutes sortes de sons très forts et primaires pour se mettre dans l’ambiance. Ça devenait vraiment de plus en plus impressionnant. Quand il a fait l’enregistrement, il avait l’air furieux et il transpirait à grosses gouttes à cause de l’intensité de son jeu. C’était vraiment génial de l’observer travailler".

Mais Drago va devoir affronter un mystérieux chevaucheur de dragons, qui les sauve systématiquement des griffes d’Eret et les cache dans les profondeurs de l’Arctique. Tandis qu’Harold cherche des réponses à ses questions et plonge dans l'aventure, il ne tarde pas à se retrouver face à la mystérieuse cavalière qu’Harold pensait ne jamais rencontrer : sa mère. Enlevée par un dragon alors qu’Harold n’était encore qu’un bébé, elle a passé ces vingt dernières années loin de Beurk, si bien qu'au village, tout le monde la croit morte. "Dans le premier volet, il n’est jamais précisé que la mère d’Harold est morte, c’est simplement sous-entendu", rappelle Owens. "Cela nous a permis d’envisager qu’elle ne le soit pas". Dans Dragons 2, elle est effectivement bel et bien vivante. Experte en matière de dragons, Valka sait communiquer avec ces derniers et a même découvert des secrets à leur sujet, inconnus d'Harold. Elle habite la Montagne aux Dragons, gigantesque formation de glace jouissant du microclimat d’une étonnante oasis tropicale nichée en son cœur. "Pendant tout ce temps, elle a vécu comme Dian Fossey parmi des milliers de dragons, étudiant leurs comportements et devenant leur plus fervente protectrice", glisse DeBlois. La scène où Valka montre à Harold le lieu qu’elle appelle son foyer est un moment particulièrement fort du film. "Dès le départ, Dean Deblois savait très clairement à quoi l’Oasis aux Dragons devait ressembler. Nous étions conscients que ce devait être un endroit surprenant où des plantes pouvaient survivre, dans une région arctique suffisamment vaste pour subvenir aux besoins de toute une communauté de dragons", souligne le chef maquettiste Gil Zimmerman.

"D’un point de vue cinématographique, nous devions trouver le moyen de dévoiler tout cela car c’est un point crucial de l’histoire et nous voulions que le public en ait plein les yeux en le découvrant", poursuit-il. "Nous avons alors recouru au vieil adage qui dit que pour pénétrer dans un espace large et vaste, on doit d'abord passer par un chemin étroit et exigu". Dans le film, lorsque Valka emmène Harold dans son monde, elle lui fait emprunter un tunnel sombre et étroit. À l’approche de l’oasis, le premier indice de sa magnificence se lit sur le visage d’Harold – cadré en gros plan – littéralement pétrifié. "Le public découvre ensuite la vue spectaculaire qui s’offre à lui", souligne Zimmerman. "C'est à couper le souffle, n’est-ce pas ? Pour nous dans le métier, c’était aussi l’occasion de rendre ce sentiment palpable. Le public doit être ébahi quand le regard d’Harold découvre ce monde. Il le voit sans y croire tant il est vaste et magnifique. Il était primordial que nous transmettions tout cela à travers la lumière", note le chef éclairagiste Pablo Valle. "Deux événements se déroulent au cours de cette scène et chacun d’entre eux était un plaisir pour nous," reprend Valle. "Il y a, d’un côté, les retrouvailles entre une mère et son fils après tant d’années et de l’autre, la prise de conscience d’Harold qui se rend compte que le monde est plus vaste qu’il ne l’aurait imaginé".

Cet espace immense regorge de fougères tropicales, de cascades naturelles et de sources d’eau chaude bouillonnante mais aussi de milliers de dragons. "Outre la séquence de la grande bataille, c’est l’un des deux moments-clés du scénario pour lequel nous devions nous surpasser", déclare Zimmerman. Harold a un flot de questions à poser à sa mère ! Le fait de la rencontrer revient, au fond, à trouver la pièce manquante et insaisissable d’un puzzle et il se rend compte que Valka et lui ont beaucoup en commun. "Harold est conscient qu’il n’est pas la copie conforme de son père et se sent un peu gêné de savoir qu’une part de lui aspire à quelque chose d’autre – à un supplément d'âme en quelque sorte. Il se sent beaucoup plus à l’aise quand il est en vadrouille avec son dragon, cherchant à donner un but à sa vie. Lorsqu' il finit par rencontrer sa mère et apprend quel est son but dans l’existence, cela signifie beaucoup pour Harold car il sent alors qu’il a trouvé ce qui lui manquait. Il sait enfin qui il est", déclare DeBlois. Le seul point qui sépare Valka et Harold est leur conception des relations entre hommes et dragons. Valka ne croit pas en une cohabitation possible parce que, d’après le réalisateur, "elle a trop souvent vu le mal dont les hommes pouvaient être responsables". Elle croit que la seule façon de préserver les dragons est de les soustraire aux hommes. De son côté, Harold est convaincu que la cohabitation est possible, non seulement parce qu’il en a lui-même fait l’expérience mais aussi parce qu’il sait qu’il peut changer les mentalités et rétablir la paix. Ils doivent résoudre ce dilemme qui les sépare et Valka finit par se ranger aux arguments de son fils.

Dès l'instant où il a imaginé le personnage de Valka, DeBlois a su qu'il voulait confier le rôle à l’actrice oscarisée Cate Blanchett. "J’ai écrit ce personnage en pensant à Cate, sans même savoir si ça l’intéresserait. Je pensais simplement qu’elle était le modèle tout trouvé pour le personnage. Elle avait déjà tenu des rôles de femmes fortes, faisant preuve d’ardeur et d’autorité", relève DeBlois. "Quand nous avons assisté aux Oscars l’année où nous avons été nommés pour Dragons, j’ai repéré Cate qui se mêlait aux invités avant la cérémonie. Je suis allée la voir et lui ai déclaré, 'Je vous ai écrit un rôle dans Dragons 2, que cela vous intéresse ou non'. Elle a immédiatement voulu en savoir plus et du coup, je lui ai un peu parlé du personnage puis elle m’a répondu, 'Bon, écoutez, mes fils sont de grands fans du premier film et nous le regardons souvent à la maison. Pour l’instant, j’ai un peu de temps, envoyez-moi le scénario'", se remémore DeBlois en riant.

"Nous étions tous très emballés de la voir rejoindre l’équipe. C’est une actrice exceptionnelle, dotée d’une voix riche en émotions", soutient Owens. Dans Dragons 2, les retrouvailles entre Stoïk et Valka ont lieu au bout de vingt ans. Pour en souligner pleinement l’importance, les producteurs ont décidé d’en faire une scène poignante. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on retrouve une personne aimée et présumée morte depuis 20 ans !

DeBlois s'explique : "La scène où Stoïk revoit Valka pour la première fois est quasiment identique au scénario initial. Elle est restée très dépouillée : nous voulions que Stoïk reste sans voix ¬et stupéfait comme s’il venait de voir un fantôme¬ quand il tombe sur elle. De son côté, Valka bafouille pour tenter de se sortir de la situation car elle sait qu’elle a pris la mauvaise décision en ne retournant pas dans sa famille et elle essaie de se justifier mais cela lui fait seulement perdre son sang-froid. Pendant ce temps, Stoïk s'approche d’elle sans oser en croire ses yeux. La séquence se termine par une phrase magnifique de Stoïk puis par un baiser, si bien que le public comprend que pour Stoïk, tout est oublié et pardonné. L' idée de savoir que Valka est le seul amour de Stoïk et qu’il n’a jamais été intéressé par aucune autre femme me plaît beaucoup". "Stoïk s’était résigné à une vie sans Valka quand, soudain, elle réapparaît. Pour lui, l'éventualité que sa femme revienne, qu’Harold ait une mère et qu’ils soient à nouveau une famille était inenvisageable. C’est romantique, grisant et déchirant. Il se sent rajeunir et il déborde de bonheur", affirme Butler. Pour Harold aussi, voir ses parents réunis pour la première fois est un moment très fort. Il retrouve chez eux des tempéraments fougueux, forts et obstinés et découvre ainsi sa propre identité. "De nombreux films d’animation partent du postulat qu’un des parents, ou les deux, ont disparu. Nous avons vu là l’opportunité de présenter une famille que l’on croyait séparée à jamais et de faire sentir que la vie d’Harold est enfin comblée, avant qu’il ne s’embarque dans une nouvelle aventure", relate DeBlois.

"Je n’ai jamais vu de personnages animés aussi complexes, profonds et humains. On voit Harold et ses parents former à nouveau une famille", indique America Ferrera. "Et on comprend ce que leur vie aurait pu être si ses parents n’avaient pas été séparés". Soulignant l’émotion de ces retrouvailles, le compositeur nommé aux Oscars John Powell a écrit une partition ample, tandis qu'avec le chanteur folk islandais Jónsi, il a composé une chanson pour Stoïk et Valka. "Dean souhaitait un morceau qui ressemble à une vieille chanson folk qu’ils pourraient chanter ensemble, une mélodie qui aurait accompagné leur première rencontre il y a tant d'années. Du coup, Jónsi et moi nous sommes mis au travail et avons commencé à écrire des mélodies. L’air est devenu le thème musical qui évoque la relation de Stoïk et Valka dans le film", se rappelle Powell. "John et moi avions tous les deux participé à Dragons mais c’est la première fois que nous avons travaillé ensemble sur la partition. Même si nos styles sont différents, j’ai beaucoup appris à son contact, je suis vraiment heureux de cette chanson et du résultat de notre collaboration", s’enthousiasme Jónsi. Tandis que la menace de Drago et de son armée de dragons continue de peser, les retrouvailles familiales ne pouvaient pas mieux tomber. C’est l’occasion pour Stoïk, Harold et Valka de puiser leur force dans l'unité familiale et, aidés de leurs fidèles amis, de s'allier pour combattre un danger imminent particulièrement inquiétant.

Au passage, les amis en question permettent d'apporter une bouffée d'air frais et d'humour dans le film. Citons notamment Kognedur qui s’entiche d’Eret, fils d’Eret, tout en repoussant les avances de deux prétendants, Rustik le Morveux et Varek. "Kristen Wiig, qui joue Kognedur, s'en tire à merveille", remarque DeBlois en faisant allusion à son rejet constant des deux garçons et à son attitude servile envers Eret. "Elle est la dernière – et rare – fille de Beurk à être encore célibataire mais aucun des deux ne l'intéresse. Entre Astrid et Valka, nous avons des personnages féminins très forts. C’est pour cette raison que nous avons pensé qu’on pouvait se permettre d'en imaginer un troisième totalement creux et insipide. Kognedur est aussi superficielle que possible. Elle est prête à tout pour attirer l’attention d’Eret, alors que Rustik et Varek en pincent pour elle". Cette fois-ci, le public découvre une nouvelle facette de Jonah Hill. Il joue de son charme afin que son personnage, Rustik, prenne l’avantage sur Varek pour gagner les faveurs de Kognedur. Mais, au fond, il reste le même. "Rustik cherche toujours à attirer l’attention sur lui et à impressionner. Parmi la bande d’amis, Rustik est le seul à n’avoir pas beaucoup mûri en cinq ans, ce qui ajoute encore à sa propension naturelle à en faire des tonnes", observe DeBlois. "Ce qui me frappe chez Rustik, c' est qu’il ressemble au gars qui avait la cote au lycée. Il n'a toujours pas grandi. Il est devenu plus vieux,¬ des poils lui ont même poussé sur le visage, pour sa plus grande fierté, ¬ mais il a gardé un esprit foncièrement immature", tient à préciser Owens.

Christopher Mintz-plasse prête de nouveau sa voix à Varek, l’adorable gros lourdaud qui sait tout sur les dragons. "On découvre une facette plus agressive de sa personnalité dans cette histoire car il rivalise avec Rustik", ajoute Owens. Le rôle du frère jumeau de Kognedur est tenu par T. J. Miller. "T. J. Miller est l’une des personnes les plus drôles sur Terre. Il fait toutes sortes d’improvisations que j’adore reprendre à mon compte dès que l'occasion se présente. Je ne me lasse pas de ses chamailleries avec Kristen dans le rôle des jumeaux qui se disputent sans cesse. Ce sont des petites blagues sans importance et assez ridicules. Nous aimons jouer avec l’idée qu’ils sont contraints de travailler ensemble mais qu’ils ne perdent jamais une occasion de se mettre des bâtons dans les roues", conclut DeBlois.

  1. Synopsis
  2. Les personnages
  3. Le temps a passé
  4. Le monde des dragons
  5. Inspirations
  6. Un bond technologique
  7. Et pour quelques vidéos de plus !

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