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Aujourd’hui en salles : Dragons 2 !

Par Gillossen, le mercredi 2 juillet 2014 à 13:15:00

Le monde des dragons

Dans le premier opus, les auteurs ont laissé entendre qu'il existait une hiérarchie chez les dragons : en effet, il se trouve qu’un monstrueux dragon prédateur se cache dans une caverne et se fait servir sa nourriture par des hordes de dragons, sous peine d’être eux-mêmes dévorés. Et si la Mort Rouge du premier épisode n’était pas à l'une des extrémités de la chaîne alimentaire ? Et s’il existait quelques échelons supplémentaires avec, au sommet, un dragon gigantesque, dépassant l'entendement ? "En me lançant dans le deuxième opus, je sentais que c’était un aspect à explorer", souligne DeBlois. "Dans Dragons 2, il ne subsiste qu’une poignée d’Ice Beasts mais ce sont des dominateurs nés. Ils ont la particularité secrète de communiquer avec les autres dragons et de pouvoir les manipuler, tous à l’exception des bébés, qui n’écoutent personne. Du coup, si on contrôle le dominateur, on contrôle tous les autres". L’arme secrète de Drago n'est autre que l'une de ces créatures qu’il a entraînée à combattre selon son bon vouloir. Quand il découvre que Valka protège un Ice Beast bienveillant dans son sanctuaire, il met au point un stratagème pour le précipiter dans une bataille spectaculaire, avant d’aller piller Beurk pour y capturer tous les dragons.

En créant la bête ultime, les auteurs du film on dû relever le défi de définir la nature même d’un dragon. "C'est Dean Deblois qui a eu l'idée des Ice Beasts", signale le chef-décorateur. "Il voulait une créature de la puissance d’un ours polaire. Ça a été notre point de départ. Après, nous avons dû beaucoup travailler, bien sûr, pour transformer notre ours polaire en une sorte de dragon. Mais on en retrouve des traces dans l’anatomie d’un Ice Beast : quand il se dresse il adopte la posture d’un ours polaire".

"Quand on s'éloignait trop de la réalité, on échouait à chaque fois à dessiner cette créature", dit DeBlois, en riant. "À un moment donné, nous nous sommes retrouvés avec un dragon qui ressemblait à un mammouth aux poils laineux mais si vous dotez un dragon d’une fourrure ou de poils, ça ne va plus du tout". "Nous avons fini par obtenir cette créature aux défenses gigantesques, qui nous ont en fait été inspirées par un mammouth à poil laineux", poursuit-il. "Ils sont imposants et ce qui est cool – sans mauvais jeu de mots –, c’est qu’ils ne crachent pas du feu : ils soufflent d’énormes éclats de glace", glisse Baruchel. "Nous nous sommes dit qu’à partir du moment où un Ice Beast est un dragon de mer, il ingurgite d’énormes quantités d’eau qu’il emmagasine dans les goitres de son cou. Au besoin, il peut la régurgiter avec une telle violence que sa cible en est pulvérisée. Comme son haleine est extrêmement glacée, l’eau se fige aussitôt, ce qui crée ces formations de glace, intrigantes et inquiétantes", reprend DeBlois. Cela s’est avéré un formidable défi à relever pour l’équipe Effets visuels. "La glace est un élément incroyablement difficile à restituer", déclare le superviseur effets visuels David Walvoord. "Ce n’est pas un de ces éléments qu’on a l’habitude de créer, comme la peau ou les poils. Ils sont certes compliqués à élaborer, mais on en a l’habitude. Pas la glace ! Nous n’avions aucune idée de l’allure qu'elle devait avoir. Il a fallu beaucoup de recherches et de tentatives avant de parvenir à un résultat concluant et crédible, qui donne aussi lieu à des sculptures étranges et amusantes au bout du compte. Il fallait également que cela en jette à l’écran". Lorsqu’ils s’affrontent, le contraste entre les deux Ice Beasts est frappant. Drago a entraîné son dragon à être un combattant agressif et il arbore de nombreuses cicatrices sur sa peau sombre, signes d’autant de combats passés. L’Ice Beast de Valka est tout autre : c’est une créature bienveillante, lumineuse et blanche, "plutôt majestueuse", indique POV.

"Le département des textures a réalisé un travail fantastique en veillant aux détails de toute la surface de leur peau", déclare Valle. Dans la séquence de la bataille plus vraie que nature, "la caméra zoome constamment jusqu’à montrer les détails de leur peau écaillée". Valle souligne qu’un éclairage efficace s’est avéré essentiel pour différencier les deux Ice Beasts, notamment quand ils sont au cœur du combat, ce qui permet de distinguer le bon du méchant. "Il fallait surtout que le public ne les confonde pas", affirme-t-il. "Ils appartiennent à la même famille de dragons mais il faut absolument qu'on sache dans quel camp ils se situent. Le plus grand défi concernant l’éclairage a été leur taille. Ils ont tous les deux l'envergure d'une montagne. C'est difficile de restituer cet aspect gigantesque et si on tente de le faire, on risque d'en exagérer tellement le gabarit qu’ils peuvent alors oblitérer tout le reste". C’était également un défi pour les autres équipes.

"Gil Zimmerman, notre chef maquettiste, a consacré beaucoup de temps et d’énergie à tenter de calibrer ces plans pour restituer la psychologie et la taille de tous ces personnages. C’est assez compliqué parce qu’il y a l’échelle humaine, celle des dragons en général et des plus gros dragons encore. Ce n’est pas toujours évident à cadrer", tient à préciser POV. "La séquence de la grande bataille est, d’après mon expérience, totalement inédite dans l’univers de l’animation. C'est assez comparable aux réalisations d'ILM (Industrial Light & Magic) ou de Weta. C’est certainement le défi le plus important à relever pour chacun des départements concernés, ne serait-ce que par l’ampleur de la tâche", raconte Zimmerman. Le chef-monteur John K. Carr a apprécié de travailler au découpage de la scène.

"La scène de la bataille a été amusante à monter car, lorsque Stoïk affronte Drago, on aperçoit aussi les deux Ice Beasts en découdre au loin : tandis qu'ils reproduisent les assauts des Vikings, chacun prend le dessus tour à tour, en même temps que leurs homologues humains. Du coup, quand l’Ice Beast de Drago est en train de gagner la bataille, Drago la remporte aussi et si Stoïk est vainqueur, c’est aussi le cas de l’Ice Beast de Valka". "Certaines images de cette bataille sont extraordinaires. Il y a, par exemple, une scène de 800 ou 900 plans qui nous fait survoler le champ de bataille au tout début de la séquence. La coordination des caméras, de l’animation, des foules, de l’éclairage, des effets spéciaux et des filets tombant sur les dragons en plein vol, vous donne le sentiment de survoler la tête de tous ces types perdus dans la foule", signale Walvoord. "Tout cela est fascinant et très amusant à observer". Il ajoute : "Toute la séquence de bataille est absolument sidérante. Alors que chacun a l’habitude de voir des films d’animation chatoyants et joyeux, la scène est quasi intégralement en noir et blanc. Pas complètement, bien sûr, mais les personnages sont très sombres sont sur fond de neige blanche et nous avons vraiment joué sur les silhouettes pour les rendre aussi visuellement parlantes que possible. Dean désirait une séquence à la fois éclatante et réaliste. Je crois que nous y sommes parvenus". Bien entendu, des milliers d’autres dragons, dont Krokmou, sont plongés au cœur de la bataille. Lorsqu’on lui demande pourquoi Krokmou est si apprécié, Gil Zimmerman évoque la capacité de ce dragon à susciter l'empathie du spectateur.

"Parfois, il se comporte comme un vrai chiot, d’autres fois il fait penser à un petit chat, ou même un peu des deux. Krokmou est un personnage innocent, qui possède une certaine intelligence, supérieure à celle d’un animal de compagnie mais il témoigne d’une grande naïveté qui le rend attachant. Les spectateurs retrouvent chez lui leur propre animal de compagnie. Pour aller dans ce sens, nous cherchons toujours une occasion de jouer la carte de Krokmou dès qu'on le peut", souligne-t-il. La productrice Bonnie Arnold estime que le spectateur appréciera les différents types de dragons qu'on découvre dans Dragons 2. Elle précise : "Le public ne sera pas déçu quand il verra ce qu’on lui a réservé. Nous avons pu rendre les dragons découverts dans le premier volet plus intéressants encore, en leur attribuant de vrais noms, davantage de caractéristiques et des personnalités plus marquées. Il existe aussi une proximité entre les personnages et leur dragon, car ils travaillent de concert. Cela donne des situations cocasses mais parfois aussi héroïques et poignantes". Stoïk possède un tout nouveau dragon, Cranecrusher, qui n’existait pas dans le précédent film. "Il ressemble à un grand rhinocéros croisé avec un cochon truffier. C’est un dragon pisteur très zélé et sérieux qui trouve à peu près tout et n’importe quoi à l’odorat. C’est un fin limier. Nous voulions un dragon de bonne taille pour que l’on sente qu’il peut supporter le poids de Stoïk, quand celui-ci le chevauche sans que Stoïk paraisse ridiculement petit", affirme DeBlois. Butler le voit ainsi : "Cranecrusher est à l'image de Stoïk s’il était un dragon, fier et intolérant à l'égard des imbéciles. Il est très puissant et il n’est pas près de disparaître".

Le dragon de Valka, Jumper, qui a tout d’un hibou, est une créature fascinante, affublée de deux paires d’ailes qui peuvent se séparer et rendre sa silhouette frappante dans le ciel. Il s’agit d'ailleurs du même dragon qui l’a kidnappée 20 ans auparavant. Grâce à cette longue relation, "ils ont une façon si intuitive de voler ensemble que Valka n’a pas besoin de selle. Elle se tient debout sur lui, il s’enroule comme un tonneau et elle marche tout autour de lui", explique DeBlois. La relation d’Astrid et de Tempête le Dragon Vipère a évolué, tout comme celle des autres cavaliers avec leur propre dragon. "Ils ont eu cinq ans pour apprendre à se connaître, ils se comprennent et, dans une certaine mesure, ils se ressemblent. Astrid est très têtue et parfaitement débrouillarde. Nous avons donné à Tempête une personnalité qui vient compléter la sienne, en faisant d’elle un chien qui adore rapporter ce qu'on lui lance, ce qui ressort dans sa façon d’écouter et de répondre au moindre ordre d’Astrid avec le plus grand enthousiasme. Tempête aime donc rapporter tout ce qu’on lui lance, que ce soit une balle ou un humain ! Elles partagent une relation vraiment espiègle, ce qui offre un peu de légèreté à Astrid qui se montre très sérieuse et forte le reste du temps ", déclare le réalisateur. Les jumeaux Kognedur et Kranedur chevauchent le même dragon, un Braguettaur à deux têtes, chacune nommée Burp et Barf, dont les tempéraments sont aux antipodes l'un de l'autre. D'où des disputes incessantes. DeBlois poursuit : "Varek et son Gronk, Bouledogre, forment un tandem adorable. Bouledogre est la pote loyale sur laquelle Varek peut toujours compter. Son allure suggère un air un peu benêt, ce qui se reflète chez Varek. Mais il ne peut pas passer pour un imbécile car il est plutôt intelligent. Elle est tout le temps là pour lui… même s' ils ne sont pas très rapides". "Rustik et son dragon, Krochefer, un Cauchemar Monstrueux, se mettent toujours en scène avec un côté agressif, essayant d’attirer l’attention sur eux, toujours prêts à impressionner leur auditoire. On dirait un petit garçon au volant d’une grosse voiture qui cherche à rouler des mécaniques", plaisante DeBlois.

Le dragon de Gueulfor, Grump, est gros et paresseux, semblable à un morse. "Il est toujours en train de grogner, il est constamment dans les pattes de tout le monde et il passe son temps à s'endormir, ce qui agace Gueulfor au quotidien". Parmi l'ensemble des dragons du film, seul Furie Nocturne ressemble à un dragon "classique", ce qui est parfaitement délibéré. POV précise : "Si vous recherchez 'dragons' sur Google, vous tombez bêtement et presque toujours sur des sortes de lézards ailés. Nous avons créé des dragons qui ont plus de caractère que ça. Par exemple, qu’est-ce que ça donne si vous croisez un bouledogue et un dragon ? Un Gronk. Nous nous sommes inspirés du règne animal et pas seulement des reptiles. Si nous trouvions un oiseau étrange à transformer en dragon, nous aurions peut-être gardé certaines de ses couleurs pour la nouvelle créature". Quand il a fallu créer la multitude de dragons qui vivent à l’abri dans le sanctuaire de Valka, l’équipe du film s’est appuyée sur les nouvelles technologies, qui ont permis aux artistes de les reproduire rapidement en quantité. Mais il faut aussi évoquer les bébés dragons.

"Nous les avons surnommés Mini Krachfeu et ils font leur apparition dans l’Oasis aux Dragons comme autant de petits déclencheurs d’incendies, surexcités et ingérables. Ils sont les seuls dragons à ne pouvoir être contrôlés, ni manipulés par l’Ice Beast parce qu’ils sont trop jeunes, si bien qu'Harold le tourne même à son avantage un peu plus tard dans le film", observe DeBlois.

Qu’est ce qui touche autant le public dans l’histoire de Dragons ? La productrice Bonnie Arnold suggère qu’il s’agit de la dimension universelle de la relation d’Harold avec Krokmou. "C’est la première fois que je participe à un projet qui n'a cessé d'évoluer, jusqu’à devenir de plus en plus apprécié au fil du temps", dit-elle."Nous recevons encore de petites lettres d’amour de la part d’adultes qui écrivent, 'Est-ce que je devrais me sentir gêné d’apprécier Dragons alors que j’ai 40 ans ?' C’est stimulant de savoir que des gens de tout âge ont été émus par cette histoire et par les aventures d’Harold et Krokmou". Gil Zimmerman estime que c’est à la fois merveilleux et effrayant de participer à une aventure qui a connu un tel succès. Il précise : "C’est fabuleux parce que nous sommes extrêmement fiers du premier opus et émus par les réactions que nous avons suscitées chez quantité de fans de tout âge et du monde entier mais c’est aussi intimidant en raison des attentes du public. Nous voulons que les fans soient aussi enthousiasmés, si ce n’est plus, par cette histoire, qu’ils l’ont été par la précédente. Nous espérons sincèrement que le public sortira du cinéma en ayant hâte de voir la suite".

"J’ai les mêmes attentes pour chacun des films auxquels j’ai participé, à savoir que les gens aient le sentiment de n’avoir jamais rien vu de pareil et que ça vaut le coup d’aller au cinéma pour partager cette expérience avec le reste du public", renchérit David Walvoord. "J’espère que pendant 90 minutes, ils oublieront tout le reste et croiront vraiment qu’il existe un lieu comme celui-ci quelque part dans le monde, où les enfants chevauchent des dragons !" "J’ai participé à bon nombre de projets mais c’est plus rare de travailler sur un film qui touche à ce point les gens. C’est vraiment génial", affirme Tom Owens. Le mot de la fin revient à Jay Baruchel : "Participer à la saga Dragons est l’une de mes expériences les plus inoubliables. Je n’avais absolument aucune idée de ce qui m’attendait quand je suis arrivé pour ma première session d’enregistrement. Je n’ai joué qu’un rôle parmi des milliers de collaborateurs mais je me sens flatté d'avoir participé à un film comme Dragons qui compte autant pour les gens".

  1. Synopsis
  2. Les personnages
  3. Le temps a passé
  4. Le monde des dragons
  5. Inspirations
  6. Un bond technologique
  7. Et pour quelques vidéos de plus !

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