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Aujourd’hui dans les salles : les Cinq Légendes

Par Gillossen, le mercredi 28 novembre 2012 à 13:45:00

La genèse du projet

En 1998, Mary Katherine, la fille de William Joyce alors âgée de 6 ans, demande à son père si le Père Noël et le Lapin de Pâques sont amis. D’abord intrigué par la question, l’auteur et dessinateur réfléchit un moment, puis répond «Oui!» avec enthousiasme. Dès lors, il se met à imaginer des histoires merveilleuses pour Mary Katherine et son petit frère Jackson, dans lesquelles ils retrouveraient non seulement le Père Noël et le Lapin de Pâques, mais aussi Jack Frost, la Fée des Dents, le Marchand de Sable, l’Homme de la Lune et même le Croquemitaine. Tandis que ces récits gagnent en envergure, Joyce comprend qu’il y avait là un potentiel formidable.

«Ces légendes ont commencé à prendre de plus en plus d’ampleur à la maison», souligne-t-il. «Je me suis rapidement rendu compte que je ne pouvais pas en rester là car il y avait une matière passionnante. Du coup, je me suis mis à dessiner ces personnages et à leur imaginer une mythologie en m’inspirant de ce que je pouvais trouver à leur sujet» – autrement dit, pas grand-chose. En dehors de «La Nuit avant Noël» de Clement Clarke Moore, Joyce s’est en effet aperçu qu’il existait très peu d’éléments sur le Père Noël et moins encore sur les autres personnages. «Alors que l’histoire de Superman et de Batman est ancrée dans une véritable mythologie, nous demandons à nos enfants de croire dur comme fer à des personnages qui n’ont aucune histoire», remarque Joyce. «Je me suis demandé si j’étais le seul à pointer ce mystère...»

Joyce, à qui l’on doit THE FANTASTIC FLyING BooKS oF Mr. MorrIS LESSMorE, court métrage d’animation oscarisé, et les ouvrages «Georges rétrécit» et «Dinosaur Bob», est aussi l’auteur de la saga «Guardians of Childhood» qui compte treize volumes, dont cinq ont été publiés à ce jour. Chaque livre retrace la mythologie propre aux cinq héros. «Ils sont attachants et fascinants et ont un parcours héroïque», note l’auteur. «Ils sont à la tête de gigantesques empires, grâce auxquels ils supervisent leurs missions, qu’il s’agisse de sillonner la planète en une nuit pour livrer des cadeaux et des œufs de Pâques ou de parcourir les airs pendant 365 nuits à la recherche de dents de lait».

Bien entendu, Hollywood n’a pas tardé à s’intéresser aux albums richement illustrés de Joyce, avant même qu’ils ne soient publiés. «Presque tous les studios ont cherché à acquérir les droits de mes livres mais aucun n’a vraiment cerné l’envergure du projet, d’autant que mes personnages méritaient qu’on leur consacre suffisamment d’espace pour qu’ils puissent exister», indique Joyce. «Je savais qu’on ne pouvait pas se contenter d’un seul film ou d’un seul livre mais qu’il en faudrait plusieurs».

Après plusieurs rendez-vous avec Bill Damaschke, directeur artistique de DreamWorks Animation, fin 2006, Joyce a été convaincu de céder les droits de ses livres au studio. «Les gens de DreamWorks m’ont dit : "C’est d’accord. Avance sur le film, et avance sur les livres et les deux s’enrichiront mutuellement"», reprend Joyce. «Ça a été une expérience des plus captivantes. J’avais déjà collaboré à un film mais jamais simultanément sur un film et un livre qui abordent les mêmes sujets, et qui ont chacun leur singularité». Tous ceux qui ont rejoint l’aventure ont témoigné du même enthousiasme, à commencer par la productrice Christina Steinberg, qui a d’abord collaboré à de nombreux films en prises de vues réelles, avant d’être recrutée chez DreamWorks Animation en 2005 pour produire Bee Movie, DrÔle D’abeille, cité au Golden Globe. Le film lui avait d’ailleurs valu d’être nommée au Producers Guild of America Award.

«Dès le départ, on s’était dit que William allait écrire les livres pendant qu’on planchait sur le film», dit-elle. «On a adoré l’intrigue et la mythologie que William a imaginée pour chacun de ses personnages. Ses ouvrages fourmillent d’histoires! Pour le film, on s’est dit qu’on allait faire un saut dans le futur, une fois que nos personnages sont devenus Gardiens et raconter comment ils ont uni leurs forces pour combattre le plus redoutable esprit maléfique du monde : le Croquemitaine». «Je ne voulais pas que le film fasse concurrence aux livres et que les gens se disent, "Tiens, le film est moins bien que le livre", et qu’ils sachent à l’avance ce qu’ils vont voir à l’écran», souligne l’écrivain. «C’est pour cela que le film se déroule environ trois siècles après la conclusion de la saga littéraire».

Peter Ramsey, longtemps storyboarder sur plusieurs films en prises de vues réelles comme Independence Day, Hulk et Minority Report, a été contacté pour réaliser Les Cinq LÉgendes, après avoir signé Monsters Vs. Aliens: Mutant Pumpkins From Outer Space et été directeur littéraire sur Monstres Contre Aliens. Il livre sa vision du film : «Les protagonistes incarnent des éléments qui sont fondamentaux non seulement pour les enfants mais aussi pour les adultes : il s’agit de la capacité d’émerveillement, des rêves et de l’espoir. C’est une histoire magnifique». «On a beaucoup discuté des personnages avec William», poursuit-il. «On a évoqué le parcours de Jack Frost et ses rapports aux autres, l’importance des Gardiens, leur personnalité et leur rôle. Ce qui est surtout ressorti de nos conversations, c’est qu’on voulait qu’ils soient ancrés dans la réalité et qu’il fallait que le grand public croie en eux et les aime, surtout quand ils ont un aspect juvénile. C’est ce qui m’a donné une solide base de travail pour les imaginer et raconter leur histoire».

Ce parti-pris réaliste se retrouve, bien entendu, dans les choix graphiques. «Le grand chef-opérateur Roger Deakins s’est longue- ment entretenu avec nous, comme il l’avait fait sur DRAGONS, et nous a permis de mettre au point un univers réaliste», indique ramsey. «Nous avons eu la chance de travailler avec des techniciens talentueux, des décorateurs aux animateurs et aux maquettistes, qui se sont donnés à fond pour obtenir une esthétique stylisée mais proche de la réalité. Cela tranche avec les précédents films du studio». Alors que David Lindsay-abaire, lauréat du prix Pulitzer, venait d’achever les paroles de la comédie musicale «Shrek», Damaschke, ramsey et Christina Steinberg lui ont confié le scénario des Cinq Légendes. «Quand on connaît sa passion pour l’univers des super-héros et le fantastique, il était l’homme de la situation», affirme Christina Steinberg.

Lindsay-Abaire évoque une réunion chez DreamWorks Animation, peu après la première de «Shrek» à Broadway : «J’ai rencontré Bill (Damaschke) et Christina Steinberg, ils m’ont brossé les grandes lignes du projet, ils m’ont montré des illustrations absolument sublimes et m’ont donné plusieurs livres de William Joyce. Quelques jours plus tard, j’étais déjà à pied d’œuvre». Le scénariste n’a pas tardé à se retrouver plongé dans l’univers des Gardiens. «Les livres de Joyce sont extrêmement divertissants», dit-il. «William a réussi à rendre ses personnages vivants, sans pour autant perdre de leur féerie. Il rend merveilleusement compte de l’émerveillement propre à l’enfance qui s’estompe au fur et à mesure qu’on devient adulte et il nous permet de retrouver ce sentiment intact. C’est un exploit en soi qui est proprement magique!» Après avoir collaboré avec le scénariste sur roBoTS, en 2005, l’auteur se sentait en confiance.

«David est très astucieux et a une grande intelligence», s’enthousiasme-t-il. «L’une des difficultés du projet résidait dans l’ampleur de l’histoire. Il fallait intégrer dans un seul récit l’ensemble des personnages principaux et leurs mythologies. Le plus difficile, quel que soit le film, c’est de faire en sorte que l’intrigue soit claire, compréhensible,concise,captivante il s’agit d’identifier ce qui touche le spectateur. David sait d’instinct ramener une histoire à sa plus simple expression et mettre l’accent sur les protagonistes, tout en mettant en scène le reste des personnages et des situations. Du coup, le film possède une véritable ampleur romanesque mais chaque histoire propre à chacun des héros demeure intime et réaliste». «David a su mettre en valeur l’âme des protagonistes, tout en imaginant un récit d’aventures flamboyant», renchérit Christina Steinberg. «Il a su faire de chacun des personnages un être à part entière, authentique et drôle, auxquel nous pouvons tous nous attacher».

Guillermo Del Toro, cinéaste souvent primé, avait déjà collaboré avec le studio sur Megamind et avait assuré la production exécutive de Kung Fu Panda 2 et du Chat PottÉ. Il est de nouveau producteur exécutif sur ce film. «C’est un film dont les thèmes sont proches de mon propre univers», confie-t-il. «J’ai trouvé que c’était un projet très ambitieux, d’une grande richesse esthétique et dont le message était généreux. J’y ai été très sensible».

  1. Synopsis
  2. La genèse du projet
  3. Les personnages
  4. Toute une équipe
  5. En avant la musique
  6. Une réponse à une question...

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