Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Aujourd’hui dans les salles : les Cinq Légendes

Par Gillossen, le mercredi 28 novembre 2012 à 13:45:00

Les personnages

D’après les ouvrages de Joyce, le Père Noël est le chef des Gardiens mais il doit son titre à l’Homme de la Lune, «qui veille avec sagesse sur le monde», selon Ramsey, et qui l’a choisi il y a plusieurs siècles. «Quand l’Homme de la Lune a compris qu’il fallait constituer une équipe de gardiens pour protéger les enfants de la Terre de Pitch, il a d’abord choisi Le Père Noël», affirme Joyce. Pour l’écrivain, ce dernier, quand il était jeune, était un cosaque maniant l’épée, «le guerrier et voleur le plus exalté de toute la Russie», jusqu’à ce qu’il devienne le protecteur des enfants. Pour le film, la production estimait que ce personnage insoumis et haut en couleurs à la voix tonitruante, à l’attitude fanfaronne et aux tatouages coquins visibles sur ses avant-bras, devait être incarné par un comédien tout aussi charismatique. Et quel meilleur choix pouvait-on faire qu’Alec Baldwin? «Alec incarne Le Père Noël», signale Ramsey. «Il est joueur, malicieux et il aime jouer les caïds. Quand le spectateur découvrira le regard du Père Noël et entendra la voix d’Alec, il cernera sans mal la personnalité du personnage». «Personne n’aurait pu camper son tempérament aussi bien qu’Alec», ajoute Joyce.

«Pour moi, le Père Noël est un métissage de plusieurs personnalités», affirme le comédien. «Il est un peu magicien – à la façon du magicien d’Oz –, il est bienveillant – comme un prof qu’on adore – et il veille scrupuleusement sur les intérêts des enfants. Humainement, il cherche constamment à tirer la couverture à lui : il veut que tout le monde sache que c’est lui qui est aux manettes. Noël est l’événement qui compte le plus. Il se dispute constamment avec le Lapin de Pâques pour savoir si c’est Pâques ou Noël qui a le plus d’importance. À cet égard, il me fait penser à Donald Trump !» «Je me reconnais assez bien en Père Noël car tout comme un producteur, il est censé mettre en œuvre un projet, même s’il ne sait pas toujours comment s’y prendre», signale Christina Steinberg. «Il croit vraiment qu’il est capable de faire advenir les choses par sa seule volonté. Pour nous, c’est une sorte de blouson noir au cœur d’or. Il a un esprit joyeux et optimiste et une vraie capacité d’émerveillement. Par ailleurs, il est dur et il sait analyser les situations. Ce n’est pas un homme de compromis». Un jour, Le Père Noël accompagné de ses imposants yetis (qui confectionnent ses jouets) et des lutins omniprésents qui sont constamment dans ses jambes, croise l’ombre d’un ennemi qu’il pensait disparu depuis longtemps : Pitch, le Croquemitaine.

Pitch s’est introduit dans l’atelier de la magnifique Forteresse du Pôle Nord du Père Noël et souffle du sable noir sur le Globe de la Confiance de ce dernier. Il s’agit d’un énorme globe, habituellement illuminé de millions de petites lumières représentant la confiance des enfants du monde entier. Le fait que la luminosité du Globe faiblisse est la preuve que Pitch prépare un mauvais coup. «Le problème de Pitch, c’est que les enfants aiment les Gardiens et ont confiance en eux», explique le réalisateur. «Ils s’investissent affectivement en eux et leurs parents les encouragent à le faire. Quant au Croquemitaine, c’est tout le contraire : les parents ne cessent de répéter, "Ne crains rien, il n’y a rien dans le noir", "Tu fais juste un cauchemar", "Le Croquemitaine n’existe pas". Et l’élément déclencheur de notre intrigue, c’est que Pitch en a plus qu’assez de ce discours. Il incarne la peur et il veut qu’on croie en lui, en s’arrangeant pour qu’on ne croie plus dans les Gardiens». «Les Gardiens symbolisent l’espoir, la joie, l’émerveillement et le rêve», précise Christina Steinberg. «Si Pitch réussit à les éliminer, ils cesseront vraiment d’exister ; ce qu’ils incarnent disparaîtra de la surface du globe et la peur régnera sans partage».

Pour parvenir à ses fins, Pitch détourne l’un des outils des Gardiens de sa fonction première. «Il en veut à la terre entière d’avoir été mis à l’écart pendant des siècles», indique Jude Law, qui prête sa voix au Croquemitaine. «Il trouve un moyen de subtiliser le sable du Marchand de Sable – un sable d’or pur qui suscite des rêves heureux – et l’utilise pour distiller des cauchemars (dans lesquels des chevaux noirs informes obéissent aux ordres de Pitch), répandant ainsi la peur chez les enfants». Et il faut dire que sa méthode est assez efficace. «Nous avons pas mal réfléchi à la manière dont la peur agit dans la réalité et à quelle logique elle répond» relève Ramsey. «Si on raisonne en se disant: "Je veux sortir de chez moi mais le ciel est nuageux, ce qui veut dire qu’il risque de pleuvoir et s’il pleut, je risque d’attraper un rhume et si j’attrape un rhume etc." Assez rapidement, on se convainc de rester chez soi et on passe à côté de la vie car on se laisse contaminer par la peur de façon malsaine. La peur vous coupe du monde. Il fallait donc imaginer un personnage séduisant, capable de vous convaincre que seule la peur est un sentiment légitime».

Christina Steinberg acquiesce : «Il fallait qu’on ait un ennemi à la mesure de nos héros. Avec Peter, William Joyce et David Lindsay-abaire, nous avons longuement évoqué ensemble nos méchants de cinéma préférés. Nous nous sommes tous souvenus avec émotion du Magicien D’oz et du moment où on se réfugiait dans notre chambre et qu’on tentait d’apercevoir la Méchante Sorcière de l’Ouest. Elle était effrayante, tout en étant attirante et charismatique. On voulait que Pitch soit comme ça, lui aussi : ce n’est pas seulement un méchant terrifiant. Il a beaucoup de tempérament ; il est cruel, drôle et intelligent». «Pitch a un côté humain», ajoute Lindsay-Abaire. «Comme notre héros, Jack Frost, Pitch est un être solitaire qui veut seulement qu’on croie en lui. Malheureusement, il se dit que la seule manière d’y parvenir consiste à répandre la peur et l’intimidation». «Quand on a évoqué le nom de Jude Law, on a tous été enthousiastes», affirme Ramsey. «On a écouté sa voix sur des essais d’animation de son personnage et on a vu qu’on avait fait le bon choix. Pitch utilise l’ombre pour se déplacer. Il est presque invisible. La voix de Jude lui correspond parfaitement – on appelle ça ‘le côté sensuel de Pitch’ – et on a juste envie de l’écouter pour l’éternité, même s’il vous dit des choses terribles». «L’histoire de Pitch est assez forte», poursuit Ramsey. «Il a été oublié pendant très longtemps et il a trouvé un moyen de se venger, de décupler son pouvoir. Jude a réussi à incarner les différentes facettes de la personnalité de Pitch. Rien qu’à l’écouter, on en a la chair de poule». «Le choix des voix s’est avéré exemplaire», renchérit Guillermo Del Toro. «Jude apporte de la fragilité, du raffinement, de l’intelligence et de l’intuition au personnage et pas mal de choses qu’on ne peut deviner qu’en filigrane. Grâce à sa voix, on perçoit le sentiment d’isolement et de solitude de Pitch».

Après la «visite» du Croquemitaine chez le Père Noël, ce dernier convoque les autres Gardiens – le Lapin de Pâques, la Fée des Dents et le Marchand de Sable – pour une réunion au sommet au Pôle Nord. Les Gardiens ne travaillent pas toujours de concert car ils ont tous des «missions des plus complexes», comme le note Ramsey. «le Père Noël livre des jouets aux enfants du monde entier en une seule nuit. Une sacrée mission! Le Lapin de Pâques, lui aussi, offre des œufs aux enfants du monde entier, ce qu’il doit préparer avec soin. Quant à la Fée et au Marchand, ils sont occupés toutes les nuits. Du coup, ils ne se réunissent qu’en cas d’extrême urgence». Autant dire que la situation actuelle le nécessite. Dans les livres de Joyce, E. Aster Bunnymund, plus connu sous le nom de Lapin de Pâques, est un «Pooka», dernier représentant d’une ancienne lignée de lapins-prêtres géants, aptes au combat, qui protègent toute vie. Bunny est capable de créer des portails magiques lui permettant de voyager à travers le monde à la vitesse de la lumière afin de livrer ses œufs de Pâques richement décorés.

«Ce Lapin est le personnage le plus attachant qui soit», déclare Hugh Jackman qui lui prête sa voix. «C’est un sacré numéro! Une sorte de mélange d’Indiana Jones et de Steve Irwin. Il protège la nature, il maîtrise les arts martiaux à merveille et il est très fort. Bien entendu, il peut sauter très haut et il est équipé de deux boomerangs sur les hanches, au lieu de revolvers, qu’il utilise avec efficacité. C’est génial que la production m’ait laissé la possibilité de le jouer comme un Australien irascible, un peu grincheux et très direct. Il ne mâche pas ses mots. Il a une mission à remplir et il va la remplir, coûte que coûte». «Il ressemble un peu à un cow-boy», remarque Ramsey. «Il offre un parfait contrepoint au Père Noël qui, dès qu’il entre dans une pièce, renverse tout sur son passage en raison de son embonpoint». «Il peut se révéler un vaillant guerrier», signale Christina Steinberg. «Mais c’est aussi un être proche de la nature, qui veille sur le printemps, l’espoir du renouveau, et sur les petits œufs qu’il garde précieusement».

«Ce qui a beaucoup motivé Hugh, c’est la rivalité entre le Lapin et le Père Noël», dit Ramsey. «Il adorait ça. Il a enregistré plusieurs scènes où il est fâché parce que le Père Noël passe son temps à tirer la couverture à lui et à voler la vedette à Pâques. Mais le Lapin protégera sa fête jusqu’au bout et Hugh a bien cerné cette dimension-là du personnage». Isla Fisher incarne la Fée des Dents, personnage mi- humain, mi-colibri, chargée de récupérer les dents de lait perdues dans le monde, 365 jours par an. «Elle est toute petite avec de magnifiques ailes bleu-vert et de très grands yeux», déclare la comédienne. «Elle a une très forte personnalité et elle me fait un peu penser à Tracy Flick dans L’arriviste. Elle est perfectionniste et obsédée par la ponctualité. C’est une maniaque dans sa manière de recueillir les dents mais il y a aussi de la sensibilité chez elle et elle s’emballe totalement à la vue de jolies quenottes bien blanches». «On l’a imaginée en colibri car elle est toujours d’attaque», précise Ramsey. «Elle est constamment occupée, elle a tout le temps des milliers de choses à faire et son esprit vagabonde d’un lieu à l’autre. De plus c’est une très grande bavarde !»

Pour autant, elle ne travaille pas seule. Le réalisateur signale : «Elle est secondée par de nombreuses Dents de Lait, de toutes petites fées qui sont comme ses doubles en miniatures. Elles volent un peu partout, occupées à recueillir les dents et à laisser de petits cadeaux ou de l’argent à la place». Pour Lindsay-Abaire, «La Fée des Dents est une aiguilleuse du ciel qui surveille les enfants – et leurs dents – du monde entier». «Pendant longtemps, c’est le personnage qui nous a posé le plus de problèmes», observe Ramsey. «Mais les animateurs ont effectué quelques tests avec la voix d’Isla et on s’est dit qu’on tenait le personnage. C’est une formidable comédienne. Elle a des scènes très émouvantes où elle trouve le parfait équilibre entre dureté et vulnérabilité et où on comprend ce qui compte à ses yeux dans son travail. Elle a su cerner tous les aspects de la personnalité de la Fée». Alors qu’on souhaiterait souvent demander à la Fée de cesser de parler pendant au moins une minute, le Marchand de Sable, lui, ne pipe pas mot. Bâtisseur de beaux rêves, «il est celui qui libère votre imaginaire et vous permet de donner libre cours à vos fantasmes», rappelle Ramsey.

«C’est formidable d’avoir un personnage dans l’œil du cyclone», ajoute-t-il. «Il est l’un des personnages-clés du film. Il a beau ne pas dire grand-chose, il a une fonction essentielle dans l’histoire et il compte énormément aux yeux des Gardiens. Son pouvoir de construction des rêves est fondamental». «Il communique grâce à des images oniriques au-dessus de sa tête», explique Christina Steinberg. «Il est comme Bouddha. C’est un être doux et calme mais il a, lui aussi, une autre facette et, en cas de besoin, il se défend et protège les enfants. C’est un redoutable combattant qui, comme Yoda dans Star Wars, est à même de défaire son ennemi. Il sait se servir du sable pour créer et maîtriser n’importe quel objet dont il peut avoir besoin et il sort victorieux de la plupart de ses combats».

Lorsque les Gardiens sont réunis, l’Homme de la Lune leur apprend une nouvelle étonnante : pour vaincre Pitch, il leur faut faire appel à un renfort inattendu : Jack Frost. «Ils savent que Jack est un fauteur de troubles immature», affirme Ramsey, et c’est vrai qu’il semble coller à cette image. Jack est un blagueur vieux de 300 ans, qui a pris l’apparence d’un ado de 17 ans et qui a le pouvoir de créer de la glace, du vent et de la neige. Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il provoque des dégâts, contrôlant le vent grâce à un simple toucher de sa baguette magique. Pour lui, rien ne vaut une journée où il aura lancé des boules de neige, pulvérisé des fenêtres et fait fermer des écoles en raison d’une tempête de neige. Il n’a aucune responsabilité, aucun supérieur hiérarchique et aucun but dans la vie ou, en tous les cas, c’est ce qu’il croit.

«En dehors du fait qu’il s’appelle Jack Frost, il ne connaît rien de son passé et encore moins de sa raison d’être sur cette Terre», précise le réalisateur. «Pire encore, personne ne peut le voir et, contrairement aux Gardiens, personne ne croit en lui, si bien que c’est un personnage solitaire et marginal». Pour l’incarner, Ramsey et son équipe étaient conscients qu’il leur fallait un acteur capable de faire preuve de charisme – Les Cinq LÉgendes est, à bien des égards, son histoire – mais aussi de malice et de fragilite pour exprimer la palette d’émotions du personnage. C’est Chris Pine qui a été choisi. «On avait adoré Chris dans Star Trek», indique le réalisateur. «Il est à la fois séduisant et intelligent. Il y a un éclair dans son regard qu’on retrouve dans sa voix. C’est un acteur charismatique qui a de l’énergie et de l’humour, en gros, toutes les qualités de Jack Frost».

C’est le calvaire de Jack qui a attiré Chris Pine. «Le film raconte la trajectoire initiatique de Jack qui finit par trouver un foyer, des amis, une famille et une raison d’être», note-t-il. «Jack adore déclencher des batailles de boules de neige, car il aime non seulement voir les enfants s’amuser, mais aussi leur faire savoir que c’est grâce à lui qu’ils passent du bon temps. La quête de Jack – consistant à nouer des liens avec autrui et à découvrir sa mission sur cette Terre – a une dimension profondément humaine».

  1. Synopsis
  2. La genèse du projet
  3. Les personnages
  4. Toute une équipe
  5. En avant la musique
  6. Une réponse à une question...

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :