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Aujourd’hui dans les salles : Rebelle !

Par Gillossen, le mercredi 1 août 2012 à 13:45:48

L'Ecosse

L’Écosse : des arbres de toutes formes et de toutes tailles au feuillage luxuriant semblent vous inviter dans des forêts magiques où des herbes sauvages, de la mousse et des lichens se mélangent aux broussailles ocres ; une brume argentée ondule à travers la forêt et s’étend sur un loch grandiose... Des rochers aux formes étranges ponctuent un paysage qui stimule l’imagination, et les falaises battues aux quatre vents sculptent des paysages maritimes inviolés et spectaculaires. Ces paysages qui ont fasciné plusieurs générations depuis les fenêtres des châteaux ont nourri l’imagination de nombreux conteurs à travers les âges, et aujourd’hui, ce sont les conteurs et artistes des Pixar Animation Studios qu’ils envoûtent.

« J’ai des origines écossaises. Ma femme et moi y avons passé notre lune de miel, nous avons exploré les Highlands durant un mois. L’Écosse est riche de mythes et légendes. C’est un endroit magique, rude et majestueux. Les couleurs y sont sombres et changeantes, mais en même temps lumineuses et gaies, tout cela grâce aux caprices du climat. » Mark Andrews, réalisateur. La productrice Katherine Sarafian ajoute : « Il peut pleuvoir, mais on s’en moque tellement c’est beau. Et puis, tout à coup, il y a du soleil, et le brouillard apparaît. L’Écosse est un lieu envoûtant, les gens y sont chaleureux et généreux, et le paysage est incroyablement spectaculaire. Il vous attire, c’en est presque mystique. »

« L’Écosse est sauvage et accidentée avec ses roches et ses montagnes, ses arbres et ses vallées. Partout, la nature est présente, les plantes poussent, ce qui apporte une certaine douceur à la rudesse. Cet environnement me fait penser à Merida : le mélange parfait mais complexe entre la dureté et la douceur. » Brenda Chapman, réalisatrice. L’amour partagé des réalisateurs pour cette terre et leurs liens personnels avec l’Écosse ont facilité le choix des lieux où se déroulerait Rebelle. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de travail à faire. Katherine Sarafian déclare : « Les recherches font partie intégrante du processus créatif chez Pixar. »

Repérages en Écosse

L’équipe de production s’est rendue en Écosse à la fin de l’été 2006 puis à nouveau en octobre 2007, rassemblant des milliers de photographies, de croquis, de vidéos, de peintures, de souvenirs et de mets. Katherine Sarafian raconte : « Nous nous sommes profondément plongés dans la culture et l’histoire du pays. Nous avons rencontré des gens et discuté avec eux. Nous avons mangé comme les Écossais, nous nous sommes immergés dans le paysage et avons fait l’expérience du changement constant de la météo. »

Ils ont visité des hauts lieux d’Édimbourg, remontant le Royal Mile et se régalant de haggis fait maison - de la panse de brebis farcie à base de cœur, de foie et de poumons de mouton. Les cinéastes ont assisté aux Lonarch Highland Gathering and Games ainsi qu’au Braemar Gathering pour s’informer sur les Highland Games et le concours de tir à l’arc qu’ils souhaitaient créer pour Rebelle. Ils ont également visité le National Museum of Scotland où ils ont étudié différentes armes, étoffes et autres ornements pour assurer au film une certaine authenticité. Katherine Sarafian continue : « Nous avons passé beaucoup de temps sur le site mégalithique de Callanish, sur l’île de Lewis. Cela semblait être le décor idéal pour un moment important de l’histoire. Les pierres forment un cercle parfait sur une haute falaise battue aux quatre vents avec le ciel en toile de fond, c’est vraiment frappant. On a du mal à s’en détacher. Lors des deux voyages, il m’a été très difficile de faire remonter les artistes dans le car. »
Plusieurs châteaux ont servi de référence pour le château de la famille DunBroch, en particulier Eilean Donan Castle dans les Highlands et Dunnottar Castle, situé à quelques kilomètres au sud de Stonehaven, dans l’Aberdeenshire. Ce dernier, une forteresse médiévale en ruines probablement construite au XVe ou XVIe siècle, a eu un effet majeur sur les projets des cinéastes. Ils comptaient établir le château de la famille du film au bord d’un loch au nord des Highlands, mais après avoir vu la situation spectaculaire de Dunnottar Castle, ils ont décidé de le déplacer vers un éperon rocheux surplombant la mer.

Glen Affric, une vallée située au sud-ouest du village de Cannich dans la région des Highlands, contient l’une des plus grandes forêts de pins de Calédonie d’Écosse, ainsi que des lochs, des landes et des montagnes. Pour l’équipe, impatiente de s’imprégner du charme et du mysticisme du lieu, cela a été totalement magique. Le chef décorateur Steve Pilcher raconte : « C’est vraiment génial d’être sur place, de respirer l’air pur et frais et de sentir le vent sur son visage. En Écosse, la mousse est incroyable. Si on enfonce sa main dedans, elle s’affaisse littéralement d’environ 30 centimètres puis reprend sa forme initiale comme une éponge. Dans les collines, la bruyère est sauvage, mais sa façon d’être luxuriante et ondoyante a quelque chose de féminin. À l’inverse, nous avons trouvé que la présence de la pierre donnait une impression de robustesse, en particulier dans la forêt. »
La directrice artistique des shaders Tia Kratter ajoute : « Nous avions l’impression qu’il y avait un filtre vert au-dessus de nos têtes. Comme si le soleil passait par ce filtre et qu’il baignait tout d’une lumière verte. Si je devais décrire l’Écosse en un mot, ce serait probablement ‘vert'.» Mais Tia Kratter, dont le travail englobe le choix des couleurs et des textures, a aussi découvert une palette de couleurs plus large autour d’elle. Elle commente : « La bruyère est mauve, violette et magenta clair. Il y en avait partout... Elle ne fleurit qu’un mois par an, nous avons eu beaucoup de chance. »

Pour Steve Pilcher, comme pour tout le monde chez Pixar, seule l’histoire compte. Il déclare : « C’est le ton et l’émotion qui dictent l’aspect visuel du film. Et eux-mêmes sont dictés par l’histoire. Il était très important de se souvenir de ces détails de nos voyages en Écosse et de trouver le moyen de les inscrire dans le film pour rendre l’histoire plus riche et plus authentique. » Katherine Sarafian raconte : « Nous avons pris des photos, tourné des vidéos, fait des dessins, écrit des histoires et tenu des journaux de bord. Nous avons tout rapporté, tout déballé et tout rentré dans nos ordinateurs et nous nous sommes demandé : « Quelle est cette terre ? Qui sont ces gens ? Comment cela peut-il s’intégrer à l’histoire que nous essayons de raconter ? » Nous avons travaillé très dur afin de donner vie à la magie, à la beauté et à la rudesse de l’Écosse dans le film à travers l’aspect visuel, la conception des décors et l’atmosphère ».

La richesse d'un monde

Contrairement aux cinéastes d’un film tourné en prises de vues réelles, l’équipe n’est pas retournée en Écosse pour filmer ces détails en vidéo, et elle n’est pas non plus partie à la recherche de lieux similaires pour répliquer le décor écossais qu’ils désiraient. Artisans, techniciens et visionnaires se sont rassemblés dans le studio Pixar de Californie du Nord et se sont mis à concevoir et à construire arbre après arbre ce qui allait devenir un décor complexe et sans précédent.
Katherine Sarafian déclare : « Rebelle a atteint un niveau de complexité visuelle totalement inédit - même pour Pixar. Il n’y a absolument rien eu de facile dans ce film. Nous avons repoussé les limites de l’aspect visuel, de notre technologie et de nos artistes. »
Steve Pilcher était prêt à relever le défi. Il déclare : « J’aime la nature et le fantastique, et j’adore quand ces deux éléments sont rassemblés. J’aime particulièrement la nature lorsqu’on lui permet d’être libre - quand elle est vraiment sauvage - et le mystère, l’histoire et le mysticisme qui vont avec. Je voulais vraiment capturer la palette de couleurs et la qualité tactile de ce que nous avions vu en Écosse. »
Il ajoute : « Ce que j’adore dans l’art de l’animation, c’est que l’on peut amplifier la réalité. Nous voulons que le public la ressente plus forte que dans la vraie vie. Nous pouvons prendre des libertés et rehausser, intensifier les formes, les couleurs et les textures. L’imaginaire nous permet cela. » Tia Kratter note : « Le style visuel de Rebelle, avec sa palette de couleurs sophistiquées et son accent sur la nature, illustre combien l’histoire est unique. Le dernier film sur lequel j’ai travaillé en tant que directrice artistique des shaders était Cars de John Lasseter. Tout y était lisse, avec des couleurs éclatantes et brillantes, et des surfaces émaillées. Les décors de Rebelle sont riches, sombres, dans des couleurs subtiles - principalement du vert avec des couleurs secondaires dans les violets et les mauves. Rien ne brille, tout est patiné par le temps et a beaucoup de texture. » Créer ces textures est la spécialité de la directrice artistique des shaders, qu’il s’agisse de costumes, de gâteaux ou des sols d’un château. Elle raconte : « Cela peut partir d’une peinture, d’une sculpture, d’un coupon de soie, d’une commande à la boulangerie ou d’une énorme dalle. Mon bureau finit par ressembler à celui d’un accessoiriste de film en prises de vues réelles : plein de livres pour mes recherches et de piles de tas de trucs. »
Tia Kratter fait des essais avec de véritables matériaux - qu’il s’agisse de peindre un tissu ou de faire un glaçage sur une forme en mousse de polystyrène - afin de déterminer ce qui sera idéal pour le film. Mais ce n’est pas toujours facile. Elle continue : « L’une des choses que nous avons découvertes lorsque nous étions en Écosse, c’est que tout est très richement superposé. Il y a des couches de végétation sur les rochers, sur les arbres, jusque sur les châteaux. »

Chaque arbre a dû être créé - de multiples versions de sorbiers, de bouleaux, de pins sylvestres - et répertorié dans un catalogue, tout comme les pierres, morceaux de bois et toute autre chose susceptible de se trouver dans un décor de forêt, avant que la composition ne soit créée : soit encore plus de superpositions. Tia Kratter assure que les lois de la nature se sont également appliquées aux personnages dans le film : une variété de textures, de motifs et d’épaisseurs a été utilisée pour souligner les liens entre les personnages et la nature. Steve Pilcher explique : « Ce lien n’est pas le fruit du hasard. J’ai toujours dit que les décors, l’arrière-plan, l’environnement du film sont les meilleurs seconds rôles. C’est très puissant si c’est bien fait. Walt Disney nous l’a prouvé. Avec les fonds de films d’animation comme Pinocchio et Bambi, il se crée une interaction entre les personnages et les décors qui renforce discrètement l’atmosphère et les protagonistes, et les complète. Lorsque quelque chose de spectaculaire arrive à un personnage, la lumière change d’une manière qui influence totalement l’interprétation du plan par le public. Tout est cohérent. Ce qu’il y a de génial avec cette forme artistique, c’est qu’elle intègre le mouvement et que tous ces éléments s’imbriquent pour créer des émotions encore plus fortes. » Le chef décorateur continue : « Finalement, lorsque nous sortons d’une salle de cinéma, nous n’avons que des souvenirs. Nous n’emportons pas de livre, de peinture ou de photo. Nous emportons une série d’images dans la tête. Plus notre travail est bon, plus ces images sont fortes. Si vous sortez de la salle et que vous vous dites : « Waouh, j’étais réellement en Écosse. Je n’ai jamais vu un film pareil », alors nous aurons bien fait notre travail. »
Gordon Cameron, l’un des rares écossais à travailler chez Pixar et superviseur de la technologie globale de Rebelle, salue ses collègues pour être parvenus à capturer l’atmosphère de son pays. Il commente : « Le film n’aurait pas été plus authentique si nous l’avions fait en Écosse. Cette aventure a vraiment été extraordinaire. Je me sens presque moins écossais que bon nombre de personnes de l’équipe ! »
Il ajoute : « La façon dont Brenda et Mark ont écrit les personnages sonne tout à fait juste. Ils sonnent non seulement juste en tant qu’Écossais, mais aussi en tant que personnages et qu’humains ; les particularités des Écossais se reflètent dans les traits et les excentricités des personnages, et dans leur manière de parler. » Kevin Mckidd, qui vient d’Écosse et prête sa voix à Lord MacGuffin et au jeune Macguffin, affirme lui aussi que le film reflète bien son pays natal. « Ce qu’il y a d’extraordinaire dans Rebelle, c’est qu’il évoque de façon formidablement vivante l’atmosphère de l’Écosse. Là-bas, le vent souffle, la mer est agitée, tout est recouvert de fougère ou de mousse, tout est sans arrêt en mouvement. C’est un paysage plein de texture, et c’est remarquablement rendu dans le film. Tout semble tellement réel et vivant... Ils ont réussi à capter magnifiquement l’aspect luxuriant et la nature sauvage et primale des paysages écossais. L’Écosse est presque encore plus belle à l’écran qu’au naturel ! »

  1. Synopsis
  2. La naissance d'un projet
  3. La magie au service du mythe
  4. L'Ecosse
  5. La musique des Highlands
  6. Quelques vidéos
  7. La chronique d'Alana Chantelune

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