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Aujourd’hui dans les salles : Rebelle !

Par Gillossen, le mercredi 1 août 2012 à 13:45:48

La magie au service du mythe

Pour représenter à l’écran les décors mystérieux et l’histoire imprégnée de magie de Rebelle, l’équipe du film a fait appel aux talents artistiques caractéristiques des studios Pixar. Des décors aux logiciels, en passant par la photographie et les effets spéciaux ou encore l’éclairage, les cinéastes ont à nouveau réussi l’impossible.

Les Décors

Entre les châteaux et les ruines anciennes, les cercles mégalithiques, les forêts et la végétation, l’équipe des décors de Pixar, supervisée par Derek Williams, a préparé le terrain pour l’action haute en couleur qui permet à Rebelle d’offrir une expérience visuelle écossaise unique et authentique. Derek Williams raconte : « Le défi le plus important du département décors sur Rebelle a été de créer des forêts en leur donnant un aspect naturel et vivant. Nous avons créé sept forêts différentes plantées de sorbiers, de bouleaux et de pins sylvestres. Grâce aux différentes versions de ces arbres, le nombre total de sortes d’arbres que nous avons utilisées s’est élevé à près de 40. La première chose que nous faisons lorsqu’on génère un décor de forêt, c’est une ébauche pour définir la disposition des objets. Une fois que la caméra et l’équipe de mise en scène entrent en jeu, nous retravaillons et commençons à déplacer les objets dans le cadre pour tirer le meilleur parti de la composition. Nous ajoutons de la végétation - de l’herbe, de la mousse, du lichen, des fougères et des bruyères générés par ordinateurs - pour atteindre la complexité souhaitée par le chef décorateur et les réalisateurs. Notre département comptait un trio de génies composé d’Inigo Quilez, Andy Whittock et Jamie Hecker, ils étaient en charge de la mousse, un végétal incroyablement complexe et remarquablement beau. »
Outre la mousse et les arbres, Derek Williams et son équipe ont mené des recherches approfondies sur les roches et les pierres que l’on trouve en écosse, ainsi que sur les types d’armes utilisées autrefois. épées, boucliers, haches, arcs, flèches et autres armes furent créés pour les scènes de bataille du film. Derek Williams commente : « Ce film a une envergure telle qu’il nous a été facile d’augmenter le niveau et de repousser nos limites au-delà de tout ce que nous avions fait auparavant. Les décors étaient bien plus grands, ils nous ont demandé beaucoup plus de travail de modélisation organique et de travail sur les ombrages et les textures. L’un de nos décors favoris est une ruine souterraine. Il est très sombre et inquiétant, il comprend tout ce que nous aimons faire en termes de modélisation, de shaders et d’habillage. »

Le Logiciel

Les studios d’animation Pixar sont connus pour voir les choses en grand lorsqu’il s’agit de technologie et de talent artistique. Pour Rebelle, un nouveau système informatique innovant baptisé PRESTO Animation System, a permis aux auteurs et aux artistes du film de voir encore plus grand. Gordon Cameron, superviseur technologie globale sur le film et membre clé du Global Technology group de Pixar, explique : « Pixar a pris la décision de créer une nouvelle technologie permettant d’anticiper et de résoudre dès aujourd’hui les futurs problèmes rencontrés par les cinéastes, car notre ancien logiciel ne pouvait pas évoluer dans cette direction. »
Le superviseur technique Steve May déclare : « Rebelle est le premier film Pixar à utiliser ce nouveau système d’animation propriétaire. Il nous permet d’atteindre un niveau de complexité dans l’animation impossible auparavant. L’une des choses les plus difficiles à réaliser en animation est de contrôler plusieurs personnages reliés entre eux et dépendants les uns des autres. Il y a une scène dans laquelle Merida monte son fidèle destrier Angus tout en brodant une tapisserie, accompagnée des triplés. L’animation de chaque personnage dépend des autres : si l’un bouge, les autres doivent réagir, et la manière dont ils dépendent les uns des autres évolue au cours du plan. Les connexions sont dynamiques, et pour simplifier la tâche des animateurs il était nécessaire de mettre une nouvelle technologie d’animation au point. »
Le superviseur technique Bill Wise ajoute : « L’une des raisons pour lesquelles nous étions prêts à l’utiliser était surtout les scènes avec les ours et les chevaux. Ce sont des personnages imposants, lourds et musclés, et nous voulions intégrer de la simulation dans le processus d’articulation afin d’obtenir ce mouvement secondaire : la secousse dans le muscle et la chair au moment de l’impact. Nous voulions faire ressentir ce poids et cette masse. Le résultat est visible lorsqu’Angus avance d’un pas lent ; son poitrail et ses muscles bougent à chaque pas. PRESTO nous a permis d’avoir plus de contrôle et plus de puissance pour obtenir ce résultat. Dans ce film en particulier, cela nous a permis d’intégrer la simulation au processus d’animation. C’est une énorme avancée. »

La Photographie : Caméra et éclairage

Dans le domaine de l’animation par ordinateur, la photographie a évolué à pas de géants depuis Toy Story, le premier long métrage de Pixar et le premier long métrage entièrement animé par ordinateur de l’histoire, sorti en 1995. Avec Rebelle, les directeurs de la photographie Rob Anderson (caméra) et Danielle Feinberg (éclairage) vont encore plus loin grâce à des mouvements de caméras audacieux et captivants, et une mise en lumière sophistiquée.

Rob Anderson déclare : « Pour les prises de vue, notre philosophie est toujours de renforcer l’histoire. Si nous travaillons sur une scène émouvante dans laquelle des personnages qui ne se parlaient plus se reparlent, on peut faire en sorte de les réunir un peu plus. L’une de mes scènes préférées est celle où Merida est en colère contre sa mère et s’enfuit à cheval à travers les bois. Nous avons réalisé un plan de situation où on la voit quitter le château, la caméra montre de larges panoramas et de magnifiques paysages. Merida est en colère et le cheval cavale vraiment. C’est comme si la caméra était fixée à une voiture en mouvement pour qu’on puisse chevaucher à leurs côtés tandis que le cheval file à toute allure à travers bois. Merida fait une chute et atterrit au milieu d’un mystérieux cercle de pierres, le tout filmé par un mouvement gracieux et élégant impossible à réaliser dans le monde réel : la caméra fait le tour du site pour montrer cet énorme cercle de pierres à la Stonehenge. Cela inscrit Merida dans un nouvel espace et permet une très jolie transition. »
Le directeur de la photographie déclare également adorer la scène dans laquelle Merida escalade la face rocheuse des Chutes de Feu. « La scène débute avec Merida sur la falaise sculptant un petit symbole sur son arc tandis qu’un aigle pousse un cri et vole en cercles au-dessus d’elle. On a une vue en plongée sur Merida, puis la caméra passe sur elle. C’était un plan très compliqué pour nous car nous voulions qu’il donne l’impression de planer avec l’oiseau tout en gardant Merida dans le cadre tout en bas. La caméra imite les mouvements de l’oiseau, c’est un mouvement très lyrique ; Merida est parfaitement cadrée avec le coucher de soleil et les chutes d’eau au second plan. » Il ajoute : « Travailler avec Mark Andrews a été génial. Il est capable d’entrer dans une pièce et de mettre tout le monde extrêmement à l’aise. Il a l’esprit vif, il connaît son film et il sait ce qu’il veut obtenir de la caméra. Nous avons essayé de lui offrir autant d’options que possible. Nous commençons toujours en utilisant le story-board en guise de feuille de route, puis nous lui proposons des versions plus traditionnelles ou plus novatrices des mêmes moments de l’histoire. »
Danielle Feinberg a précédemment travaillé comme directrice de la photographie en charge de l’éclairage sur Wall.e, un univers bien éloigné de Rebelle. Elle explique : « Ce film a été à la fois rafraîchissant et terrifiant. Wall.e était supposé ressembler à un documentaire, Rebelle est radicalement à l’opposé de cela. Les robots sont vraiment faciles à éclairer, les humains beaucoup moins. Lorsqu’une scène arrive dans notre département, tout a l’air gris car elle n’est éclairée que par une simple lumière blanche. Le service animation visionne ses plans avec cette lumière. Tout paraît terne, il n’y a aucune ambiance, on ne sait ni quel temps il fait, ni quelle heure de la journée il peut être. Quand on commence à éclairer une prise, c’est un moment magique car on est soudain transporté dans un univers totalement différent. »
Elle continue : « Nos personnages sont des êtres vivants. On apprend à vraiment les connaître lorsqu’on commence à les éclairer. Chacun a ses propres excentricités. Merida est dotée de ces magnifiques cheveux roux, mais cela nous a pris du temps pour comprendre comment les éclairer pour que cela rende bien. Nous avons dû changer la lumière principale avec elle pour qu’elle effleure ses joues, ou baisser l’intensité de la lumière pour éviter l’effet masque. Éclairer son cheval, Angus, a également été compliqué car il a une robe très noire, et les boulets et le bout du nez blancs. Si on l’éclairait plus, il pourrait avoir l’air très bizarre. Nous avons fini par utiliser une lumière spéculaire humide, une réflexion lumineuse floue, pour souligner sa silhouette. »
Danielle Feinberg et son équipe ont eu beaucoup de travail pour la scène où une immense foule est éclairée par des centaines de bougies, torches et chandeliers dans la grande salle du château des DunBroch. Avec une lumière nécessaire pour chaque bougie, le travail d’éclairage a atteint des sommets de complexité. De plus, son équipe a participé à la création de l’atmosphère et des décors naturels mystérieux de l’Écosse d’autrefois. La directrice de la photographie commente : « L’une de nos scènes favorites est celle où Merida et Angus se retrouvent au centre du cercle de pierres. C’est un lieu magique où Merida fait la rencontre des feux follets. En plus de la forêt, on découvre un ciel immense avec des nuages sombres. Tout ce qui s’étale devant eux est sombre et inconnu, et tout ce qui s’étend en direction du château est éclairé et sans danger. Si on ajoute à cela les lueurs bleues des feux follets, on obtient une scène vraiment somptueuse. »

Les Effet Spéciaux : Feux follets, brumes et rivières

Rebelle comprend un large éventail d’effet visuels captivants et innovants qui soulignent l’aspect dramatique et la magie des aventures de Merida. La brume, le feu, les feux follets et les remous d’une rivière ne sont que quelques-uns des défis auxquels l’équipe des effets spéciaux a été confrontée.
David Maccarthy, superviseur des effets du film, affirme : « La nature joue un rôle majeur dans les effets de ce film. L’environnement est le principal effet qui donne vie à cet univers. En Écosse, il y a beaucoup d’humidité, de vent et un tas d’autres éléments qui constituent un environnement débordant de vie. » L’un des effets majeurs du film, les feux follets, prend sa source dans le folklore écossais qui raconte que de toutes petites lueurs, dont certains pensent qu’elles sont causées par les gaz des marais, attiraient les curieux qui s’enlisaient ensuite dans les épais marécages - scellant ainsi leur destin. Le superviseur des effets raconte : « Mark Andrews nous disait que dans le film, les feux follets sont comme des feux d’approche pour piste d’atterrissage qui conduisent nos personnages sur un chemin particulier. Les feux follets sont les premiers personnages que nous ayons totalement créés par des effets. Nous voulions utiliser le feu comme signal visuel. »
David Maccarthy précise : « Il a fallu un an à l’équipe des effets pour perfectionner l’aspect de ces petits phares. On commence par créer le cœur des feux follets qui est le véritable personnage - c’est la géométrie. Nous avons rempli ce cœur d’un gaz sonore. Viennent ensuite deux niveaux à l’extérieur. La silhouette principale ressemble beaucoup à une flamme et à une bougie, sauf que lorsqu’elle bouge, son mouvement ne subit pas l’effet de la gravité. On dirait plutôt qu’elle se déplace sous l’eau. Elle exhale une lueur bleue et possède des petits filaments qui ressemblent à du plasma lorsqu’elle se déplace. Les feux follets chuchotent comme le vent à travers les feuilles, et leur déplacement ressemble beaucoup à celui des méduses. Ils se déplacent toujours avec langueur, de manière aérienne, d’avant en arrière et de haut en bas. »

L’un des tournants majeurs de la relation entre Merida et sa mère se produit sur une rivière agitée. David Maccarthy se souvient : « Nous voulions une rivière dont on puisse formellement dire qu’elle se trouve en Écosse. C’est la saison de montaison des saumons et de la fonte du glacier, qui s’écoule sur une série de chutes d’environ 9 mètres de large et 2,5 mètres de haut. »
Le superviseur technique Steve May ajoute : « La scène de la rivière combine de l’animation dernier cri pour les cheveux et les vêtements de Merida, et une simulation d’eau pour la rivière. L’eau est animée grâce à de nouvelles technologies qui permettent de créer aussi bien un mouvement d’ensemble, comme la forme générale de la rivière, que des éléments très détaillés comme les tourbillons qui se forment autour des rochers ou les éclaboussures provoquées par les personnages. » David Maccarthy commente : « C’est probablement la simulation physique la plus complexe jamais réalisée dans l’animation. Cela a été une grande aventure commune pour les équipes artistiques et celles des décors, des effets et l’équipe informatique. » Les départements effets et éclairage ont conjugué leurs efforts pour créer la brume, la fumée et les autres effets d’ambiance du film. David Maccarthy se souvient : « La brume est étrange. Si elle est dirigée ou structurelle, c’est le département effets qui s’en charge. Par exemple, lorsqu’on découvre les pierres levées, la brume doit se comporter d’une certaine manière, c’est donc l’équipe des effets qui gère cela. »
Danielle Feinberg ajoute : « Comme il y a beaucoup de brume en Écosse, on a tendance à avoir beaucoup de silhouettes au loin. C’est merveilleux et cela donne un effet spectaculaire qui orchestre la lumière autour du personnage. Cela ajoute une touche de magie au film, du mystère à propos de ce qui pourrait se trouver dans la forêt.»

  1. Synopsis
  2. La naissance d'un projet
  3. La magie au service du mythe
  4. L'Ecosse
  5. La musique des Highlands
  6. Quelques vidéos
  7. La chronique d'Alana Chantelune

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