La chronique d'Alana Chantelune

Le dernier Pixar n’est peut-être pas à la hauteur des chef-d’œuvres que sont WALL-E, Toy Story ou Les Indestructibles.
Le récit très basique de la quête de Merida n’apporte pas la même émotion que ses prédécesseurs. Il s’agit essentiellement d’un film d’aventures mené par une fille au fort caractère. Il sera utile de prévenir les jeunes enfants qu’il peut être assez effrayant, et donc d’éviter d’y amener les moins de 7/8 ans. En effet, les décors très sombres, que ce soit la forêt profonde, les couloirs du château ou les pierres embrumées, apportent une forte touche d’angoisse, et les ours sont particulièrement effrayants. Ici, pas de tonalité rose et lumineuse comme dans Raiponce, les décors se veulent réalistes, connotés de vert et de gris qu’on associe à l’Écosse humide et verdoyante.
On est agréablement surpris de découvrir que le thème principal du film est celui des rapports mère-fille, un aspect généralement oublié au profit des rapports père-fils. Là où la reine veut faire respecter la tradition pour maintenir la paix du royaume (et donc marier sa fille, ce qui ne semble pas trop la gêner), Merida ne veut pas être princesse et jouer les diplomates : elle veut être archère et libre (et elle se sent bien loin d’avoir le talent de sa mère pour imposer son autorité aux braillards chefs de clans, qui sont réduits à l’état d’enfants penauds devant elle !). L’entêtement de l’une et de l’autre va mener Merida à employer la magie pour arranger les choses à sa convenance. Hélas, son souhait est déformé et elle va ensuite tout faire pour se rattraper. La course de l’héroïne pour réparer son erreur finira bien, et tout rentrera dans l’ordre. Merida échappera même au mariage, réussissant à faire accepter un compromis aux adultes afin que la jeune génération choisisse par elle-même. Ainsi pas d’histoire d’amour qui résout tout, un choix étonnant et rafraîchissant.
Évidemment, le film est rempli d’humour, en particulier grâce aux trois petits princes, sorte de Tom & Jerry ou de véritables Marx Brothers en puissance, et aux trois prétendants, chacun plus caricatural que l’autre. On regrettera que la musique, si celtique soit-elle, ne propose aucun thème marquant, se contentant d’illustrer l’histoire.
Un film fort beau et sympathique, qui fait passer un moment agréable, mais dont l’histoire finalement très sage n’entrera pas dans la légende de Pixar.

Pages de l'article

1. Synopsis
2. La naissance d'un projet
3. La magie au service du mythe
4. L'Ecosse
5. La musique des Highlands
6. Quelques vidéos
7. La chronique d'Alana Chantelune