Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Aujourd’hui dans les salles : Rebelle !

Par Gillossen, le mercredi 1 août 2012 à 13:45:48

La naissance d'un projet

L’histoire de Rebelle possède une dimension très personnelle pour les réalisateurs. Ils se sont inspirés de leurs propres expériences familiales, et les ont combinées à leurs origines écossaises et à leur amour de ce pays. Forts de solides expériences dans la narration et la création de films, ils ont réussi à raconter un conte original, poignant et plein d’aventures palpitantes. « Il est question de changer son destin. Et Merida, qui sent peser de plus en plus sur elle les contraintes de la vie de château, souhaite désespérément changer le sien. » Mark Andrews, réalisateur.

Fougueuse et très têtue, l’ardente jeune fille aux cheveux roux héroïne de Rebelle est déterminée à tracer son propre chemin. Mark Andrews observe : « C’est inhérent à l’adolescence : cela s’appelle grandir. Les adolescents se développent, se révèlent ; ils se transforment en l’adulte qu’ils seront et cette transformation chaotique est présente tout au long du film. »
Le réalisateur ajoute : « Ce qu’il y a de plus important pour Merida, c’est son arc et son cheval, et la liberté qu’ils lui procurent. C’est une archère hors pair. Elle adore être à l’extérieur et parcourir la campagne écossaise sur son cheval, Angus. » Merida a hérité de son père, le roi Fergus, son amour du grand air. Mark Andrews déclare : « Fergus est un imposant guerrier des Highlands, le genre d’homme à porter une cape en fourrure d’ours. Il est turbulent et parle fort, un peu comme moi, et il est plein de courage et de sagesse. Il a perdu une jambe à cause de Mor’du, l’ours diabolique et raconte cette histoire à tout le monde – qu’ils l’aient déjà entendue ou non. »
Les histoires inépuisables des aventures de Fergus ont captivé sa fille et ses frères, des triplés, depuis leur plus tendre enfance. Par conséquent, lorsque Merida atteint l’adolescence, elle est le portrait craché de son père : elle escalade des falaises, manie l’épée, tire à l’arc et fait subir un solide entraînement à Angus dès qu’elle en a l’occasion. Mais galoper à travers les terres accidentées des Highlands, son arc en bandoulière, n’est pas la destinée de Merida. En tout cas, pas selon sa mère, la reine Elinor, qui a un autre projet en tête pour elle – un destin décidé bien avant leur naissance à toutes les deux. Il est temps de grandir, que Merida le veuille ou non. La productrice Katherine Sarafian explique : « La reine Elinor est une femme active. Elle élève ses enfants. Elle maintient la paix. Elle fait face à ses obligations royales avec élégance et dignité. Et elle a des objectifs pour sa fille. » Malheureusement pour Merida, parmi ces objectifs figurent le devoir royal et un mariage destiné à maintenir la paix fragile entre les clans indisciplinés du royaume. Elinor a passé des années à préparer Merida pour ce moment et elle ne comprend pas la rébellion de sa fille. De son côté, Merida ne supporte pas d’être contrainte par qui que ce soit, et encore moins par sa mère. Katherine Sarafian commente : « Elles sont dans une impasse. »

« L’histoire de Merida est universelle. Beaucoup de gens - adultes, adolescents et enfants - s’identifieront au fait de vouloir choisir sa propre voie tout en restant fidèle à sa famille. La frontière est ténue. Jusqu’où peut-on aller ? » Katherine Sarafian, productrice.
La réalisatrice Brenda Chapman raconte : « Il y a une bonne raison pour que l’histoire de Rebelle soit si pertinente : elle est inspirée d’une véritable relation. Ma fille est d’un caractère têtu. Elle était tellement passionnée et tellement forte - et elle n’avait que 4 ans à l’époque - que je me suis demandée ce que cela allait donner à l’adolescence. J’ai commencé à imaginer ce que donnerait un conte de fées avec une mère active, qui a un poste important, et une fille vraiment obstinée dont on ne veut pas étouffer la force de caractère - même si l’on y est parfois contraint quand même. Au final, ça n’était pas un conte de fées du tout. Rebelle s’est plutôt révélé être une épopée d’action. » Brenda Chapman a instantanément su où se déroulerait ce nouveau conte fantastique. Elle commente : « J’ai une passion pour l’Écosse. J’y ai des racines, bien que je sois américaine et que ma famille soit installée aux États-Unis depuis avant la Révolution, si bien que je n’ai plus de liens familiaux directs avec ce vieux pays. L’Écosse est un endroit absolument extraordinaire. C’est magnifique. Les gens y sont vraiment chaleureux, et ils ont une mentalité formidable. »

Mark Andrews partage la passion de Brenda Chapman pour l’Écosse. Le réalisateur, qui se dit lui-même historien amateur fasciné par tout ce qui touche à l’Écosse, y a passé sa lune de miel. Il y est retourné avec Brenda Chapman en 2006, comme simple consultant non officiel, pour faire des recherches pour Rebelle. Là-bas, ils se sont immédiatement pris d’affection pour leurs guides. Le réalisateur raconte : « Ils connaissaient les traditions locales par cœur. Ils pouvaient nommer chaque arbre, rocher et colline, et chacun avait une histoire. La tradition du conte est très forte dans leur patrimoine. »
Par la suite, Mark Andrews a intégré l’équipe de Rebelle en tant que réalisateur pour développer la vision de Brenda Chapman. Il déclare avoir ressenti un lien immédiat avec la famille du film : « J’ai une fille et trois fils, exactement comme Fergus et Elinor. » Ce papa aguerri voit en la rébellion de Merida le signe qu’elle grandit : « C’est une chose propre aux adolescents qui les pousse à lutter. Ils veulent comprendre le monde par eux-mêmes. »
Tout comme Brenda Chapman, Mark Andrews a fait appel à son expérience familiale. Pour lui, la relation belliqueuse entre Merida et Elinor est universelle. Il explique : « C’est la relation parents-enfants qui est au cœur de ce film - mères et filles ou pères et fils, peu importe. » Selon la productrice Katherine Sarafian, la contribution des deux réalisateurs a vraiment été bénéfique à Rebelle. Elle explique : « Mark et Brenda ont énormément en commun, et ils se complètent également en tant que conteurs et cinéastes. La famille tient une place importante dans leurs vies, et ce sont des artistes estimés, forts d’une grande expérience et d’impressionnants crédits. Chacun apporte quelque chose d’unique au film. Mark a une approche plus exubérante et adore l’action, alors que Brenda aime les moments plus calmes. Rebelle est un incroyable mélange de ces affinités : il reflète le concept lumineux de Brenda et l’enthousiasme aventureux de Mark. »

Le coréalisateur et scénariste Steve Purcell et le superviseur du storyboard Brian Larsen ont également joué un rôle majeur pour déterminer l’intrigue et modeler la personnalité des différents personnages. Steve Purcell commente : « L’aspect émotionnel du film est capital. Une fois la colonne vertébrale et le cœur du film définis, on peut y greffer les autres éléments. Si la colonne vertébrale est assez solide, elle supportera tous les changements apportés au fil des ans tandis que le film prend forme. »
Il continue : « Il est également important qu’il y ait de l’humour pour équilibrer l’émotion. Il doit naître des personnages et venir de leurs personnalités plutôt que d’avoir l’air d’être posé là sans raison. Par exemple, les lords et leurs fils sont extravagants : leurs personnalités bien distinctes se sont révélées une source comique incroyable. » Brian Larsen observe : « L’histoire de Merida est celle du passage à l’âge adulte. J’adore le fait qu’elle aime sa vie exactement comme elle est, elle n’a pas vraiment envie de grandir. C’est très différent d’une histoire classique dans laquelle la femme attend qu’un homme change sa vie. Au fil de l’histoire, sa mère ressent des émotions que Merida ne l’a jamais vue éprouver auparavant - c’est ce qui est finalement à l’origine du propre changement de Merida. Mark et l’équipe qui s’est chargée de l’histoire et du storyboard se sont beaucoup intéressés à l’idée de cette enfant qui reconnaît l’adulte en elle en observant ses parents traverser des épreuves. À travers les rites de passage de Merida, la mère et la fille développent un nouveau respect l’une pour l’autre. »

Pour créer l’histoire de Rebelle, les cinéastes ont utilisé des éléments écossais historiques et traditionnels afin de bâtir leurs propres légendes. L’ours diabolique baptisé Mor’du, le rassemblement et l’unité des clans, le rôle mystique des feux follets et la mystérieuse sorcière capable de provoquer le changement, tous ces éléments prennent racine dans la réalité et dans la mythologie. Brian Larsen raconte : « Lorsque nous avons visité l’Écosse pour nos recherches, nous avons rencontré des conteurs et des historiens extraordinaires qui ont eu une grande influence sur nous. La culture orale est très importante en Écosse : où que nous allions, les gens du coin nous racontaient leur vie quotidienne et celle des gens qu’ils connaissaient. L’histoire de Mor’du a été inspirée des contes que nous avons entendus là-bas. » Les cinéastes ont insufflé à l’histoire le folklore et la magie dont ils se sont imprégnés sur place.
Le chef décorateur Steve Pilcher déclare : « Un soupçon de magie renforce le ton mystique du film. Le film donne une impression de magie sans faire appel à la magie proprement dite : nous avons ajouté du lichen sur les pierres levées ou des gouttes de rosée sur l’herbe - cela capte la lumière et scintille. Nous avons créé un univers fantastique à partir d’éléments naturels, cela correspond parfaitement à cette histoire et à son cadre. »

Andrews ajoute : « Les feux follets sont présents dans de nombreux contes du folklore écossais. On raconte qu’ils vous conduisent vers un trésor ou vers la mort - pour changer votre destin - mais c’est en fait un phénomène gazeux naturel : en s’échappant des marécages et des marais, le gaz s’enflamme spontanément à l’air libre sous forme de petites flammes bleues. Les gens suivaient ces lueurs en pensant qu’il s’agissait de fées, et en gros se noyaient ou s’embourbaient dans les marécages. Nous avons donc fait des feux follets de véritables petits esprits. »
Dès que Steve Pilcher a eu ces instructions, le dessin des feux follets a pris forme. Il explique : « Nous aimions l’effet du bleu saphir dans cet environnement naturel, car il n’y a rien de tel dans le reste du film. Cette couleur est la partie la plus chaude d’une flamme, et pourtant elle a l’air d’être froide. Cette contradiction est intrigante et a donc quelque chose de magique. On a envie de la toucher, de la suivre, mais en même temps on a un peu peur. »
Mark Andrews continue : « Les feux follets sont, d’une certaine manière, comme le fantôme de Marley dans « Un chant de Noël », le conte de Dickens, car Marley n’est pas un esprit maléfique - même s’il fait peur, il tente de faire changer Ebenezer de comportement. C’est ce que font les feux follets. Il y a une dualité en eux, car ils sont soit bons soit mauvais - ils causent de plus en plus de difficultés à Merida, mais en fin de compte, ils la conduisent exactement où elle a besoin d’aller. »

  1. Synopsis
  2. La naissance d'un projet
  3. La magie au service du mythe
  4. L'Ecosse
  5. La musique des Highlands
  6. Quelques vidéos
  7. La chronique d'Alana Chantelune

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :