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Ce moment où votre création vous échappe…

Par Gillossen, le vendredi 28 février 2014 à 12:32:40

IntimateOn connait la règle en cours sur internet : si quelque chose existe, son pendant en version "porno" existe aussi...
Le pauvre Ken Levine, créateur de la saga BioShock avait expressément demandé il y a quelques temps de cesser de faire de son héroïne Elizabeth l'objet de fantasmes. Peine perdue visiblement, puisque son appel aura eu tendance au bout du compte à provoquer l'effet inverse. Mais, évidemment, BioShock n'est pas la seule licence touchée dans le domaine du jeu vidéo, et, de façon plus large et quel que soit le support d'origine, on ne compte plus les détournements concernant Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux (avec parfois des résultats ou des points de départ... cocasses), et ce depuis bien longtemps.
De quoi peut-être faire réfléchir au-delà du côté anecdotique de la chose sur nos rapports avec des personnages que l'on a souvent appréciés pour ne pas dire adorés et que certain(e)s décident donc de transposer dans un cadre bien différent, avec parfois un soin du détail troublant. On pourrait aussi se demander à partir de quel moment justement la création échappe à son créateur/sa créatrice ? Comment ceux-ci doivent réagir en tombant sur de telles "parodies" ? Si l'on imagine très bien un George R.R. Martin rire des films plus moins classés X inspirés de son Trône de Fer, tout le monde n'a sans doute pas son recul. On sait que Nick Rodwell, le second mari de la veuve d'Hergé attaque tout ce qui bouge concernant Tintin et pas seulement d'ailleurs les détournements à caractère érotique ou plus.
Dans le cas de la dernière parodie de BioShock en date, on peut constater que le créateur du jeu incriminé (BioCock Intimate, plus "subtil" apparemment que son titre ne le laisse penser...) est lui-même intervenu dans le débat, expliquant qu'il avait failli tout arrêter en découvrant le témoignage de Ken Levine mais qu'il était déjà lancé et s'était engagé à le terminer, en tant que grand fan de l'univers lui-même. Il n'était pas question pour lui dans sa démarche de se moquer du jeu ou d'agir ainsi par haine. Mieux encore (?), l'auteur de l'article cité ici en source estime même que cette Elizabeth-là devient plus active et davantage maîtresse de son destin (aussi limité soit ce nouveau cadre d'existence...) que dans le jeu et donc plus conforme à ce qu'espérait justement voir la journaliste dans BioShock Infinite, un comble. Mais ce n'est d'ailleurs pas le seul amateur qui revendiquer son amour pour telle ou telle œuvre et à lui consacrer de longues heures pour donner vie à leurs "fantaisies". Que dans certains cas ce soit la veine érotique qui soit exploitée n'est finalement qu'un aspect parmi d'autres du phénomène, d'autant qu'il n'est pas question de gagner de l'argent en pareille situation.
Bref, si tout dépend aussi de l'attachement du lecteur envers un personnage donné - que le voisin pourrait très bien trouver de son côté sans profondeur -, le débat sur la condition de la création d'autrui à l'heure de la toile et son utilisation parfois totalement à l'opposé du sens voulu à l'origine par l'auteur, ou au contraire plus réussie encore aux yeux d'untel au point de mettre en doute jusqu'à la légitimité du créateur, n'a pas fini faire parler.

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