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Choujin-X

Titre VO: Chôjin X (Ce Cycle est En Cours)

Auteur/Autrice : Ishida Sui
Traduction : Kanehisa Hana
Choujin-X

Choujin-X - 1

En 1998, suite à la multiplication de surhumains appelés “choujin“, le monde a été divisé en provinces autonomes. Cinquante ans après, un crash aérien va changer à tout jamais le destin de la jeune Ely, cultivatrice de “tomeïto“, et impacter le paisible quotidien des lycéens Tokio Kurohara et Azuma Higashi, qui jouent aux justiciers face aux petits malfrats de quartier…

Choujin-X

Choujin-X - 2

Le lycéen Tokio Kurohara vient de devenir un choujin. Dans un zoo fermé, il s’engage avec Ely Otta, une jeune cultivatrice de “tomeïto” dans un violent combat contre Nari, la choujin d’un serpent blanc. Mais leur rivale s’est transformée en un immense reptile et les deux héros semblent sans défense face à cet ennemi colossal. ils n’ont aucune idée de la façon dont ils doivent s’y prendre.
Sans ressource, Tokio est saisi de panique. Ely, épuisée, le somme de fuir… Comment puis-je m’en sortir ?


Critique

Par Benedick, le 28/11/2022

A moins de réduire ses références aux années 1990 ou 2000, il est difficile d’ignorer l’impact de Tokyo Ghoul (2011-2018) dans l’écosystème manga francophone. Les 30 tomes de l’œuvre de Sui Ishida représentent 3 millions de vente pour l’éditeur Français Glénat, ce qui est comparable à un Bleach ou un Berserk si les comptes se font par numéro. La qualité visuelle des couvertures, une mythologie de fantasy urbaine fascinante et un ton convenant autant aux adolescents qu’aux jeunes adultes de tous genres sont les principales raisons de ce succès générationnel de la décennie 2010. Et après une « pause active » de 3 ans; durant laquelle il a notamment créé le jeu vidéo Jack Jeanne , Sui Ishida est revenu à la bande dessinée avec Choujin X.
Ce qui peut déstabiliser, mais aussi séduire, c’est que l’univers fictif de Choujin X se découvre selon le ressenti de notre jeune protagoniste, Tokio. Notamment, les Choujin qui pourraient être aussi qualifiés de mutants, démons ou magiciens, vu la diversité de ces êtres. Néanmoins, le monde est inspiré du Japon moderne et le point de vue d’un autre personnage, une opiniâtre et adorable agricultrice, permet de s’immerger avec aise dans cette fiction qui n’essaie pas d’expliquer ses rouages.
Un talent de l’auteur est de rendre sympathiques ses individus devenus « autre chose », avec toutes les changements que cela implique. D’ailleurs, la nature d’homme-vautour de Tokio donne une richesse de caractérisation: opportuniste, dérangeant, pitoyable mais pouvant être incroyablement efficace et juste lorsque la survie est en cause. Et son identité graphique est superbement exploitée par différents effets de style : de la chose kafkaïenne effrayante à l’aspect moche mais étrangement touchant. D’une manière générale, le dessin de Sui Ishida se distingue des standards actuels par sa mise en scène très « storybordée » avec un trait à l’aspect crayonné, limitant les décors, et n’hésitant pas à déformer les proportions. Ceci génère une réelle présence physique aux personnages et aux émotions, mais l’effet pourrait paraître trop appuyé pour des personnes préférant un dessin plus homogène. En revanche, lors des scènes de dialogues et de réflexions, le dessin est précis avec une mise en case exprimant bien les situations d’incertitude, sans forcer les atermoiements.
Dynamique dans sa narration, ce manga n’hésitant pas à employer un humour de rupture lors des scènes d’action, comme pour rappeler le statut trivial de nos galériens à pouvoirs. Et comme toute fiction proche du genre super-héroïque (ici, pensez plutôt aux comics X-men), l’ambiguïté des factions de Choujin voulant s’imposer ou s’intégrer aux humains commence à apparaître, avec une sensibilité toute japonaise concernant l’équilibre entre l’individualité et l’idéal du « bien commun ».
Moins romantique et déjanté que Dandadan, moins roublard et dérangeant que Chainsaw Man, Choujin X se démarque des mangas récents de Fantasy urbaine par une intention de créer un univers où les « plus qu’humains » font partie de l’environnement social. Dans ce sens, il se rapproche d’un Birdmen, mais avec des points de vue plus séparés et une mise en scène plus explosive. Derrière un dessin qui tend vers l’animation, voir le cartoon, Choujin X tente une réelle écriture organique pour ses personnages et son univers, sans jouer sur l’indulgence ou, pire, le cynisme vis-à-vis des stéréotypes de « super-humains ». A suivre !

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