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Wollodrïn
(Ce Cycle est En Cours)
Dessin : Jérôme Lereculey (Proposer une Biographie)
Le Matin des Cendres (1ère partie)
Condamnés à mort, les prisonniers de la cellule XXVII se voient proposer par un riche commanditaire un marché qui ne se refuse pas. La liberté assortie d’une forte prime s’ils acceptent de partir sur-le-champ pour une mission particulièrement risquée : infiltrer le territoire des orcs, entrés depuis peu en guerre, et retrouver une jeune et richissime héritière portée disparue…
Le Matin des Cendres (2ème partie)
Le groupe des prisonniers de la cellule XXVII a volé en éclats à la suite d’une bataille sanglante : tandis que les uns ont réussi à fuir, les autres sont capturés par les orcs. La mission semble désormais oubliée, et pourtant les deux rescapés Rohrr et Ebrinh ne comptent pas s’arrêter là, décidés à sauver leurs amis d’une mort certaine et à tenir parole. Mais le temps leur est compté…
Le Convoi (1ère partie)
Onimaku l’humaine et Hazngar l’orc, unis depuis l’anéantissement du clan de ce dernier, cherchent fortune au gré de leurs errances… Jusqu’à ce que leur chemin croise celui de pionniers en route pour le lointain pays d’Hingell. Ces derniers, abandonnés par leurs guides, les enrôlent pour être menés jusqu’à la terre promise. Mais certains sont prêts à tout pour que le convoi n’arrive jamais à bon port…
Le Convoi (2ème partie)
Onimaku et Hazngar sont pris au piège de la ville de Egron Hel. En compagnie de quelques survivants, ils trouvent refuge dans des halles et de là, cherchent un moyen de s’échapper. Parmi eux, une vieille femme semble en savoir long : Eeklhör, la Première Née, est la cible de l’attaque, et la seule capable de les faire sortir vivant de cet enfer… Mais encore faut-il accepter d’en payer le prix.
Celui qui dort (1ère partie)
Tridïk est un nain romantique. Amoureux fou de Mëlinhh, il rêve de lui offrir une fleur qu’on ne trouve qu’au plus profond des montagnes. Le jour où l’occasion se présente sous la forme d’un passage secret, Tridïk n’hésite pas. Son paquetage sur le dos, il part à l’aventure, ignorant qu’en descendant dans les profondeurs du royaume interdit, il va réveiller celui qui dort et qu’on ne doit tirer de son sommeil.
Celui qui dort (2ème partie)
Parti seul dans les profondeurs du royaume interdit, le jeune Tridïk a involontairement réveillé « celui qui dort », un jeune et effrayant guerrier elfe, totalement amnésique. Après l’avoir aidé à vaincre les spectres des guerriers nains, Tridïk, devenu héritier du pouvoir du grand héros nain Bhaälzec, décide de l’aider à recouvrer la mémoire. Désormais inéluctablement liés, ils partent ensemble pour le pays des elfes.
Critique
Par John Doe, le 12/05/2012
Quatre ans après Sept Voleurs, David Chauvel et Jérôme Lereculey reviennent à l’univers imaginé pour ce qui aurait pu n’être qu’un one-shot. Même s’ils en reprennent deux des personnages, il n’est aucunement indispensable d’avoir lu Sept Voleurs pour comprendre Wollodrïn, dont le Matin des Cendres constitue un premier arc.
Le début emprunte d’ailleurs à Sept Voleurs sa structure : un groupe de personnages est réuni pour mener à bien une mission dangereuse… qui ne se passera pas comme prévu, forcément !
Les portes de la ville une fois franchies, le lecteur se retrouve très vite plongé dans une ambiance de western. En effet, ce périple en terres orques évoque irrésistiblement les grands espaces de l’Ouest américain, les orques remplaçant les indiens. Et ce d’autant plus que l’objectif de nos Dirty Seven évoque lointainement celui des Searchers du classique réalisé par John Ford en 1956.
Du groupe aux compétences variées (un archer, un soldat, un voleur…), le personnage le plus intéressant est sans doute celui de la ranger Onimaku. Cette ancienne éclaireuse de l’armée régulière a pu constater de près les ravages de la formule “un bon orc est un orc mort”, pour reprendre en les détournant à peine les paroles prononcées par le héros des Searchers précédemment évoqués.
Il n’y a pas pour autant d’angélisme : les orcs ne sont pas des saints. Ils sont rustres, brutaux, cruels… mais pas davantage que les humains à qui ils servent pourtant de repoussoirs. Ce sont des êtres doués de raison, des peuples avec leurs us et coutumes, qui ne méritent ni d’être portés au pinacle ni d’être voués aux gémonies.
La force du Matin des Cendres est que ces éléments ne passent pas par de longues tirades mais par le cadre spécifique des images et de la mise en scène. Pour autant, David Chauvel ne se laisse pas envahir par le contexte et n’oublie pas de faire avancer son histoire à un rythme soutenu. Le trait de Jérôme Lereculey est propre, bien servi par une colorisation aux dominantes brunes et vertes qui colle à l’ambiance de l’histoire. Le dessinateur est autant à l’aise pour rendre lisibles les scènes de combats que pour dépeindre les scènes de pause qui permettent d’en apprendre un peu plus sur les personnages.
Le Matin des Cendres est donc un très bon diptyque de fantasy, qui présente l’avantage d’offrir un récit complet qui se suffit à lui-même.
Deuxième diptyque de la série, le Convoi est la suite chronologique du Matin des Cendres. Pour mon plus grand plaisir, nous retrouvons la ranger Onimaku, accompagnée de l’orc Hazngar. Ce duo improbable se retrouve de nouveau sur les routes et va se retrouver, par la force des choses, à devoir guider un convoi de pèlerins vers une supposée Terre Promise. Les amateurs de western reconnaîtront un canevas traditionnel de certaines grandes oeuvres du genre, magnifié par la mise en scène de Lereculey, dont la collaboration avec Chauvel fait une fois de plus des merveilles.
Le scénario est enrichi par le thème de l’intolérance. N’attendez pas de grand discours ou un quelconque plaidoyer humaniste : tout cela passe par le biais d’une phrase de dialogue, voire même d’une simple image (cf. les deux dernières cases de la page 47).
L’action n’est pas oubliée pour autant : la première partie s’achève d’ailleurs sur un cliffhanger haletant, qui voit nos héros en fâcheuse posture et confrontés à des adversaires pour le moins inattendus !
Comment nos héros s’en sortent-ils, je vous laisse le découvrir… Ce quatrième tome s’avère efficace sur le plan de l’action pure. L’ambiance, mêlant fantasy et horreur, est bien rendue par un Lereculey toujours inspiré. Si tout cela n’est pas complètement original (mais qu’est-ce qui l’est vraiment, après tout ?), l’exécution est par contre sans défaut. La mise en scène est particulièrement cinématographique, et on visualise sans difficulté les enjeux du décor et du placement des personnages dans le cadre.
Cette deuxième partie du Convoi voit également l’apparition d’un nouveau personnage intrigant, Eeklhör, qui possède pas mal de prestance et dont les actes auront des conséquences importantes pour la suite de la série. La révélation de la dernière page, mise en valeur par le recours à un flashback à la fois bien vu et frustrant, donne d’ailleurs hâte de lire la suite !
Troisième diptyque, Celui qui dort change le décor en nous emmenant visiter le royaume des nains, avec un nouveau héros, Tridïk, un jeune nain manchot. Loin de l’image d’Epinal du nain bourru, costaud, au sens de l’honneur exacerbé et à la barbe fournie, les auteurs prennent un malin plaisir à prendre le contrepied de ces stéréotypes. Notre héros est imberbe, rêveur, romantique (son périple démarre car il veut offrir une fleur rare à sa bien-aimée) et de constitution fluette.
L’histoire évoquera irrésistiblement aux lecteurs de Tolkien quelques passages du Seigneur des Anneaux et du Hobbit (la partie dans les souterrains, ce mal qui dort et qu’il ne faut pas réveiller,…). A l’image du premier cycle, le scénario développe une vision nuancée du conflit entre deux civilisations (ici, les elfes et les nains) ; il conte également l’histoire de la naissance d’une amitié improbable entre Tridïk et Haffanen.
Le dessin de Jérôme Lereculey est tout aussi inspiré que dans les tomes précédents, à l’image de la double planche (première partie, pages 34-35), particulièrement lumineuse pour dépeindre l’émerveillement de Tridïk.
Un bon troisième cycle qui introduit de nouvelles perspectives, et dont les deux dernières cases, permettant de faire le lien avec le futur quatrième cycle, attisent la curiosité du lecteur.
8.0/10
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