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Un nouvel entretien avec Peter V. Brett !

Par Julie, le vendredi 27 novembre 2009 à 13:20:18

Depuis que son premier roman, L’Homme-rune (titre original The Painted Man, The Warded Man aux États-Unis) est sorti l’année dernière, Peter V Brett s’est forgé une solide réputation. Considéré par beaucoup comme étant le meilleur auteur de Fantasy depuis Patrick Rothfuss avec Le Nom du Vent, et parallèlement aux débuts de Scott Lynch avec Les mensonges de Locke Lamora ou de Joe Abercrombie avec L’Eloquence de l’épée, le premier roman de Brett apparaît très prometteur.
Peter et moi avons parlé de beaucoup de choses au cours de cette interview, entre autres du fait qu’une grande partie de L’Homme-Rune a été écrite sur son Smartphone, comment un auteur jamais encore publié peut s’attaquer à une trilogie, à quel point sa vie a changé depuis qu’il est écrivain à temps-plein ou encore pourquoi il n’écrit pas 900.000 mots par an.
Mais je suppose que ce n’est pas moi que vous voulez entendre ! Je laisse donc l’auteur en personne vous le raconter.

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L'interview proprement dite

Peter, bienvenue sur A Dribble of Ink! Pour commencer, vous pourriez nous raconter quelque chose que nous ne savons pas sur Peter V Brett.
J’ai eu les cheveux très longs et je portais des T-shirts de heavy metal quand j’étais au lycée.
Et pourquoi pas quelque chose que nous ne savons pas encore à propos de L’Homme Rune ?
La première version avait une fin (selon moi, merdique) complètement différente, Rojer et Leesha n’y apparaissaient qu’une fois adultes. Avec du recul, je comprends que personne n’ait voulu acheter ou représenter cette version.
On dirait que le roman a subi des modifications drastiques au cours de sa création. Comment gérez-vous votre plan ?
Je suis un farouche partisan des plans. J’ai appris la leçon en écrivant mes précédents romans (qui n’ont pas été publiés). Certains écrivains peuvent inventer l’histoire au fur et à mesure qu’ils écrivent mais je pense qu’ils ne sont pas nombreux, et en dehors de quelques exceptions, cela se ressent dans leur travail.
Mais cela étant dit, les plans sont faits pour être modifiés. On a toujours de nouvelles idées et inspirations, et seul un imbécile se bornerait à son plan initial alors qu’il a eu une meilleure idée. La clé c’est de REVOIR son plan, du début à la fin, d’y incorporer de nouvelles idées, plutôt que de sortir des sentiers battus sans plan de route.
Des exemples précis sur la façon dont vos personnages ou votre histoire vous ont surpris ?
Cela arrive tout le temps. Au fur et à mesure que j’écris sur un personnage et que j’apprends à mieux connaître sa personnalité, j’en arrive souvent à un moment de mon plan où ils sont sensés faire ou dire quelque chose et se bornent à ne pas le faire car ce n’est pas dans leur nature. Il y a aussi des personnages plus secondaires comme Abban, Bruna ou Elona, la mère de Leecha, qui contre toute attente volent la vedette aux autres personnages dans toutes les scènes dans lesquelles ils apparaissent. Ces choses peuvent complètement ruiner un plan, mais j’ai tendance à considérer cela plus comme une preuve que je fais bien les choses, plutôt que l’inverse. Les bons personnages et les bonnes histoires développent leur propre vie.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez signé un autographe sur un exemplaire de votre première publication ?
Oh ! Je m’en souviens comme si c’était hier. Sûrement parce que c’est presque le cas. Je trainais avec mon ancien colocataire, Cobie, avec qui j’avais l’habitude de jouer à Donjons et Dragons à la fac. Il se trouvait être en ville à ce moment (maintenant c’est un chirurgien champion de jet-setting), quand le colis de livres reliés est arrivé de chez Voyager (l’éditeur).
Je ne m’y attendais même pas, ils m’avaient fait la surprise.
Mes carnets de notes du lycée faisaient déjà état de mes ambitions : « devenir un romancier publié ». Tenir ces livres entre mes mains vingt ans plus tard était un moment incroyablement significatif pour moi, et c’était un énorme coup de chance d’être à ce moment précis avec l’ami qui m’a connu pendant toute cette période, avec qui j’ai partagé mon amour profond et immuable pour la Fantasy et les romans de Fantasy. On est juste restés là, silencieusement, à feuilleter les livres.
« Est-ce que je peux avoir le premier exemplaire ? » m’a-t-il demandé.
« Ouais, bien sûr !» j’ai dit.
« Il va falloir que tu le signes ! » a-t-il dit, en sortant un crayon de la poche de sa veste.
« Non, attends ! » j’ai crié. « Ma mère m’a offert des stylos spécialement pour ça pour mon anniversaire ! »
Et c’était vrai. J’ai couru à mon bureau pour les trouver, et j’ai dédicacé son livre avec le set de stylos que j’utilise depuis pour signer tous mes livres. C’était un moment surréaliste, et ça l’a été presque autant quand quelqu’un que je ne connaissais pas m’a demandé un autographe pour la première fois.
Votre premier roman a pour titre The Warded Man aux États-Unis, et The Painted Man dans les autres pays. The Painted Man sonne beaucoup mieux. Pourquoi avoir changé le titre ?
The Painted Man était mon titre original. Les éditions Del Roy books étaient les premiers à acheter le manuscrit, et ils ont pensé que le titre ne plairait pas au public américain. Je leur ai envoyé une longue liste de titres alternatifs, mais ils n’avaient pas encore fait leur choix quand les éditions Voyager au Royaume-Uni étaient prêtes à lancer la production. Mon éditeur chez Voyager m’a demandé si j’aimerais garder le titre original, et j’ai accepté avec joie, vu que ça avait toujours été mon préféré.
J’étais un peu frustré d’avoir deux titres différents, surtout parce que j’avais peur qu’une réaction positive sur l’un des marchés ne se répercute pas sur l’autre, mais aussi que certaines personnes achètent les deux versions pensant qu’il s’agissait de deux livres distincts. Cela dit, il semble que ce n’ait pas été le cas. C’est sans doute lié au fait que je me suis toujours forcé à utiliser les deux titres à chaque fois que j’en parlais sur le net, en précisant qu’il s’agissait d’un seul et même livre.
Qu’avez-vous appris lors de l’écriture de L’Homme Rune qui a aidé à faire de The Desert Spear un meilleur roman ?
Que la clé de mon écriture c’est de me mettre dans la tête de mes narrateurs, et la meilleure façon d’y arriver, c’est d’entrainer le lecteur à travers les étapes de leur vie qui ont défini leur perception du monde. Je ne pense pas être capable d’écrire à nouveau un roman avec un seul narrateur, ou pire, à la première personne. Cela m’ennuie, me perturbe. Pour moi, la magie opère grâce aux interactions de cet ensemble.
Peter, j’ai une question insidieuse. Je suis toujours embêté quand je parcours les rayons d’une librairie et que j’aperçois le premier volume d’une trilogie (ou pire d’une série plus longue) d’un auteur débutant. N’est-ce pas un peu risqué pour quelqu’un d’espérer se faire un nom dans l’industrie du livre en essayant de vendre le tiers d’une histoire ? Quand vous avez dégainé votre Blackberry pour la première fois (nous reviendrons sur ce détail plus tard), pourquoi avoir choisi une trilogie plutôt qu’un livre unique, théoriquement plus sûr ?
Eh bien, le simple fait de vouloir écrire ce roman était un risque en soit. Écrire un roman de A à Z, quel qu’il soit, est un gigantesque investissement en terme de temps, d’efforts et d’énergie créative comparé à la chance sur mille que vous avez d’être publié, surtout par un éditeur important. Bien sûr, il est conseillé d’avoir une idée de ce qui est vendeur dès le départ, mais je crois surtout qu’il faut écrire ce qui vous semble bon. Il ne m’est jamais venu à l’idée d’essayer de faire autre chose.
Cela dit, malgré tout, je pense que l’on peut lire L’Homme Rune indépendamment des autres. Le fil de l’histoire est assez clair, il y a un début, un milieu et une fin, dans le tome 2 aussi, et je l’espère, dans tous les livres à venir. La dernière partie est plus là pour donner envie de lire la suite que pour créer du suspense, et je ne pense pas que le lecteur se retrouve avec des questions sans réponses vis-à-vis de la narration principale.
Je vois L’Homme Rune comme une histoire à part entière à l’intérieur d’une histoire plus importante. The Desert Spear aura des protagonistes différents, et racontera l’histoire de chacun d’entre eux, avec un début, un milieu et une fin, tout en s’inscrivant dans une histoire plus importante.
Dans une interview récente avec « Dark Wolf’s Fantasy Review », vous mentionnez que, bien qu’ayant signé pour trois livres, votre intention est de faire une histoire en cinq volumes. En quoi ce genre d’incertitude affecte la façon dont vous envisagez l’écriture des romans qui suivent L’Homme Rune ?
Je n’utiliserais pas le mot « incertitude ». The Desert Spear était conçu bien avant que j’essaie de vendre L’Homme Rune, et je suis mon plan assez rigoureusement. Je connais aussi l’intrigue du dernier livre de la série. Je pourrais en faire trois livres si je voulais vraiment, mais je pense que cela desservirait les personnages, l’histoire et leur univers. Je n’ai aucune intention d’en faire une saga de plus de dix livres comme Robert Jordan ou Terry Goodkind, mais je veux explorer les nombreuses voies qu’offre le cadre de mon roman ainsi que ses personnages. Je crois que si je finissais cette saga en trois livres, la fin serait précipitée, et les lecteurs passeraient à coté de nombreuses histoires que j’ai à raconter.
J’ai un plan approximatif prévu pour le troisième livre, dont le titre sera The Daylight War, je m’intéresserai d’avantage à la tendance qu’ont les êtres humains à se battre entre eux, alors même que les démons griffent à leur porte. J’ai des pages et des pages de notes sur ce qu’il se passe dans la suite, mais je n’ai pas encore défini leur place exacte dans la dernière partie de l’histoire.
Quels sont les problèmes inhérents à la High Fantasy aujourd’hui, et comment L’Homme Rune y fait-il face ?
Je ne crois pas qu’il y ait de « problème » particulier avec la High Fantasy. Quel que soit le média ou le genre, il y a des créateurs qui sont doués et d’autres non. Je pense qu’il existe des risques cependant, et même les meilleurs auteurs doivent s’en méfier. Le risque majeur est le fait d’avoir une histoire et un monde qui prennent une importance telle dans la narration qu’il en devient impossible d’avoir une fin ou une progression réelles dans chaque livre. Il en résulte des fins qui ne sont pas satisfaisantes, et c’est un non-respect du contrat qui lie l’auteur au lecteur. Quand vous lisez un livre de plus de 500 pages, vous pouvez au moins espérer obtenir certaines réponses à la fin, surtout lorsque vous devez attendre le prochain tome pendant encore une année, voire plus. C’est une chose à laquelle tous les auteurs de High Fantasy doivent faire attention, moi y compris, lors de la progression de leur saga.
Quant aux réponses qu’apporte L’Homme Eune, je viens d’en parler. Le livre a un début, un milieu et une fin pour tous ses narrateurs. Ils vivent des aventures, grandissent, et à la fin résolvent au moins leurs problèmes les plus urgents.
Beaucoup de gens sur le net décrivent L’Homme Rune comme étant « le meilleur premier roman depuis Le Nom du Vent », le roman tant acclamé de Patrick Rothfuss. En tant que nouvel auteur, comment gérez-vous ce genre d’égards sans prendre la grosse tête ?
Il est vrai que j’ai été assez chanceux d’avoir des critiques positives aussi rapidement, mais très honnêtement, ça a eu l’effet inverse. Je trouve toute cette attention plutôt humiliante. Plus les gens apprécient votre premier livre, plus la pression est importante pour fournir une suite aussi bonne (puis-je même espérer meilleure ?), ce qui a pour conséquence une névrose et une anxiété sans fin. Je pense que c’est ce que ressentent beaucoup d’auteurs. Vous êtes juste aussi bon que votre dernier livre, et c’est toujours plus facile de travailler sans personne sur le dos.
De plus, j’ai un bébé à la maison, et il n’en a rien à faire de mon égo. C’est dur de garder la grosse tête quand vous changer des couches à 4h du matin.
Votre vie a-t-elle beaucoup changé depuis que vous avez été publié ?
Énormément. A cause de mon contrat et de mes engagements pour écrire les prochains tomes, je n’ai pas pu continuer à travailler, je suis donc un écrivain à temps plein depuis plus d’un an.

C’est incroyable, surtout depuis que ma fille, Cassandra, est née l’été dernier, juste avant la publication de L’Homme Rune. Je me sens vraiment chanceux, car écrire à temps plein me permet de rester avec elle à la maison pendant la journée, et de pouvoir suivre son développement, ce que beaucoup de pères ne peuvent pas faire.

Quel aspect de votre vie est désespérément resté le même depuis la signature de ce contrat ?
La remise en doute et l’incertitude constantes à propos de mes écrits. Même lorsque des maisons d’édition, des agents et des éditeurs sont impliqués dans votre travail, à la fin de la journée, vous êtes toujours seul à écrire, et vous vous demandez sans cesse si vos histoires parleront aux autres comme elles vous parlent. Il n’y rien d’autre à faire que de continuer d’avancer, cela dit. Faire votre travail au mieux, et refuser de rendre quoi que ce soit dont vous ne soyez pas satisfait, même si cela veut dire écrire encore pendant des heures qui vous semblent interminables.
Comment fait-on la transition lorsqu’on passe du stade d’écrivain amateur (comme c’est le cas pour beaucoup d’entre nous) à celui d’un écrivain à temps plein qui doit respecter les délais ? Après avoir écrit si longtemps pendant vos trajets pour aller au travail (une routine bien réglée qui s’était installée à vos dépens), avez-vous eu du mal à changer vos habitudes de travail ?
Oui, et c’est quelque chose que j’explique en détails sur mon blog. Il y a beaucoup d’aspects inhérents au fait d’être un écrivain professionnel auxquels vous ne pensez pas quand c’est juste un hobby, mais quand cela devient votre moyen de faire vivre votre famille, une quantité incroyable de paperasserie et d’obligations vient s’ajouter à l’écriture. Je m’étais fait tout un tas d’idées très naïves quant au temps qu’il me faudrait pour finir The Desert Spear une fois devenu écrivain à temps plein, et j’ai dû accepter la dure réalité des choses. Heureusement, j’avais une bonne longueur d’avance avant que le premier livre ne soit publié, les lecteurs ne se sont donc pas rendu compte qu’il m’a fallu deux fois plus de temps que prévu pour finir la suite. Avec un peu de chance, je serai plus réaliste quand je donnerai une date pour le troisième volet.
On a beaucoup parlé du fait que vous avez écrit la majorité de votre roman sur un Blackberry. Maintenant que vous êtes un écrivain professionnel, vous travaillez certainement de façon plus traditionnelle. A quoi ressemble une journée de travail maintenant ?
Eh bien, pour votre gouverne, ce n’était pas un Blackberry, mais un Smartphone HP iPaq équipé de Microsoft Office Word. Je n’aurais jamais pu finir mon livre sans ça.
C’est drôle, parfois je me dis que ma muse vit dans ce téléphone (elle est maintenant dans le nouveau modèle que j’utilise). Je travaille principalement dans un bureau maintenant, mais j’écris toujours plus vite, et je viens à bout de mon travail beaucoup plus facilement sur mon téléphone que sur mon ordinateur. Je pense que c’est juste parce qu’il y a moins de distractions. Dans ma bibliothèque, là où j’écris la plupart du temps, je suis envahi par les jouets, les bandes dessinées et la musique. J’ai internet en haut-débit et un tiroir plein de friandises. Je peux me lever pour me rendre jusqu’au réfrigérateur, à la salle de bain, ou aller vérifier que le bébé va bien.
Quand je suis dans le métro, ou assis dans un café, ou dans un parc, et que je travaille sur mon téléphone, il n’y a rien d’autre que ce petit écran, et je peux m’immerger complètement dans ce monde plus que n’importe où ailleurs. Mais c’est l’hiver à New York maintenant, et je n’ai plus à prendre les transports en commun, alors m’aventurer dehors et écrire sur mon téléphone arrive moins souvent. Récemment, j’ai passé mes heures de travail habituelles à m’occuper de mon blog et de mon site internet, à faire de la paperasserie, répondre à des interviews, parce que le bébé m’empêche de me concentrer suffisamment pour écrire. Quand elle s’endort vers 9 ou 10 heures le soir, je me mets à écrire pour de bon, et je travaille généralement jusqu’à 3 ou 4 heures du matin. C’est un emploi du temps assez rude, mais il faut ce qu’il faut.
Vous avez mentionné plus tôt n’avoir aucune intention d’écrire une saga apparemment sans fin comme le font Terry Goodkind ou Robert Jordan. Si vous aviez le choix, en tant que lecteur, et à qualité égale, prendriez-vous un livre unique de 300 pages ou une série en plusieurs volumes ?
Les deux. Je crois fermement que les livres doivent avoir un début, un milieu et une fin, de façon à ce qu’on puisse les apprécier pour eux-mêmes, même s’ils font partie d’une saga. Mais si j’apprécie vraiment une histoire, j’aime avoir la possibilité de revisiter le monde et d’y passer du temps avec mes amis. Un coup d’œil rapide à ma bibliothèque le démontre, car j’ai bien plus de séries de romans que de livres uniques, même si parfois j’abandonne car le premier livre ne me plait pas.
Quelle question souhaiteriez-vous que l’on vous pose ?
Je ne sais pas, aucune en particulier, mais j’aime les questions qui parlent de l’écriture comme d’un métier. Je crois que les écrivains sérieux cherchent toujours à s’améliorer, et les questions sur le point de vue, la façon d’écrire, etc., peuvent souvent nous aider à résoudre des problèmes et à trouver des solutions aussi bien pour nous que pour les autres.
A propos de métier, vous avez dit que la raison pour laquelle L’Homme Rune avait différents narrateurs était que cela vous ennuyait de n’écrire que d’un seul point de vue. Lors de l’écriture de L’Homme Rune, avez-vous eu à vous battre avec certains narrateurs qui menaçaient de prendre le contrôle sur la narration ?
Bien sûr, surtout avec Leesha. Ses passages dans la dernière version sont quasiment deux fois plus longs que ce qui était initialement prévu dans mon plan. Elle a vraiment pris vie, au-delà de ce que j’avais prévu pour elle. Comme avec Arlen, j’ai du laisser des passages de sa vie dans le flou, à éclaircir plus tard, de manière à faire progresser l’histoire méthodiquement. Certaines réponses seront apportées dans les romans à venir, d’autres dans des nouvelles comme la partie coupée de la version deluxe de L’Homme-rune que les éditions Voyager vont publier plus tard dans l’année. Ce sera une courte nouvelle d’environ 14.000 mots sur « les années perdues » d’Arlen.
Avez-vous le même point de vue en tant que lecteur ?
En général, oui. Les histoires avec un narrateur unique ne sont pas mon choix de prédilection, bien qu’il y ait des exceptions, comme la série des Téméraire de Naomi Novik, ou même Harry Potter.
Quelle influence a eu votre éditeur sur L’Homme Rune ?
Mon éditrice qui était vraiment passionnée par l’histoire, a cependant réussi à l’aborder objectivement, avec recul, ce qui est compliqué pour de nombreux auteurs. Les écrivains relisent les mêmes scènes encore et encore tout en y travaillant, souvent jusqu’à être émotionnellement attachés à de mauvaises scènes, alors que les meilleures les ennuient à mourir. Quand vous avez travaillé non-stop sur un livre pendant des mois, voire des années, il devient difficile de faire la part des choses. Je dirai que le livre a davantage bénéficié de ce qu’elle m’a suggéré de couper plutôt que d’ajouter.
Et ce n’est pas pour faire de la pub pour mon site internet, mais j’y ai une section où je montre toutes ces scènes coupées, en donnant mon avis sur certains des débats qui ont conduit à leur suppression.
Je voudrais aussi souligner que le livre a autant bénéficié des commentaires de mon agent que de ceux de mes amis et de ma famille, qui ont été les lecteurs-test des premières versions. J’ai beaucoup de chance de les avoir et de pouvoir compter sur eux.
Merci d’avoir pris le temps de répondre à cette interview, Peter. Quelques mots pour terminer ?
Ce fut un plaisir ! Leave George alone !

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