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Le Palais de minuit
Titre VO: El Palacio de la Medianoche
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Carlos Ruiz Zafón
Calcutta, 1932.
Ben et sa sœur jumelle Sheere, séparés depuis leur naissance seize ans plus tôt, se retrouvent enfin. Mais à peine réunis, les voilà traqués par un mystérieux assassin. Aidé par la Chowbar Society, un club secret créé avec six copains de l’orphelinat, Ben devra faire face à Jawahal, un démon maléfique, une âme damnée qui doit tuer l’un de ses enfants pour trouver le salut…
Commence alors une course-poursuite, entre palais abandonnés et trains fantômes. L’odyssée indienne de deux enfants qui vont tout faire pour échapper au spectre de la terreur et mettre un terme à la malédiction…
Critique
Par Gillossen, le 01/06/2012
Après Le Prince de la brume, on retrouve Carlos Ruiz Zafón dans le domaine de la littérature Young Adult, et dans un cadre tout différent, puisque nous voilà en Inde, dans les années 30.
On retrouve néanmoins immédiatement la patte Zafón, en quelques pages à peine : un cadre historique, des mystères, des visions saisissantes, une ambiance plus sombre qu’il n’y paraît et des personnages croqués très vite mais non dénués d’une vraie personnalité, qui sauront évoluer au fil des chapitres.
Les chapitres justement défilent sans le moindre temps mort, s’agençant les uns les autres dans une mécanique aussi précise qu’efficace, mais surtout, comme souvent là encore avec l’auteur, nous conduisant droit vers un épilogue inéluctable.
Cette nouvelle aventure est à nouveau parcourue de thèmes forts, comme l’amitié ou le poids des remords, mais s’avère avant tout encore plus désabusée que ne l’était Le Prince de la brume, qui contenait pourtant déjà de vrais moments de noirceur. Mais l’espoir n’a pas abandonné nos héros et brûle encore au fond de leurs cœurs. Bien sûr, cette formulation peut prêter à sourire, tout en n’en étant pas moins fondée. Zafón n’oublie en effet jamais cette dimension. Amers, les sacrifices sont parfois nécessaires, mais personne ne cherche ici à jouer les héros pour le plaisir. Il s’agit de tenter de sauver sa peau et celles de ses camarades pris au piège dans la même galère en découvrant la véritable nature du démon Jawahal.
Les adolescents dépeints par Zafón se comportent de fait ainsi, en adolescents, avec leur sensibilité propre et leurs défauts, qui ne les voient pas pour autant réagir en teenagers décérébrés. L’auteur a su créer une dynamique de groupe crédible, qui représente l’un des points forts du récit, jusque dans ses thèmes sous-jacents.
Pour autant, le roman n’est pas parfait et on pourra même lui préférer assez nettement Le Prince de la brume, de par son ambiance incomparable et un attachement supérieur aux personnages, car peut-être moins nombreux. Le précédent était aussi, dans une certaine mesure, un peu moins prévisible dans ses rebondissements, en particulier sur la fin. On est toutefois loin de l’exercice de style vain et l’ensemble demeure de haute volée.
Porté par un ton doux-amer qui colle à la peau de l’auteur, ce roman s’impose comme une lecture de qualité à défaut de pouvoir être qualifiée de pleinement marquante.
7.5/10
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Auteur
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