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L'Ogresse et les orphelins
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Kelly Barnhill (Proposer une Biographie)
Traduction : De Prémonville, Marie
Prix Elbakin.net 2022 - Meilleur roman fantasy traduit jeunesse
Pierre-dans-la-Vallée était autrefois une ville riante, mais le sort s’est acharné : incendies, inondations et autres calamités ont coûté à ses habitants leur bibliothèque, leur école, leur parc et même leur esprit de bon voisinage. Affligée, la communauté a placé ses derniers espoirs dans son maire, un personnage haut en couleur qui se prétend leur ultime recours. Après tout, n’est-il pas un célèbre tueur de dragons ? (Affirmation audacieuse, mais il est vrai que personne n’a vu de dragon en sa présence.) Seuls les enfants rusés de l’orphelinat et la gentille ogresse vivant dans les faubourgs semblent continuer à porter un regard objectif sur les problèmes de la ville.
Voilà qu’un jour un des jeunes pensionnaires de l’orphelinat disparaît. À l’instigation du maire, tous les regards suspicieux se tournent vers l’ogresse. Les orphelins ne doutent pas un instant du bon cœur de cette dernière, ils savent qu’avec l’aide d’une bande de corbeaux distingués, elle s’emploie à livrer des cadeaux aux habitants de Pierre-dans-la-Vallée. Mais arriveront-ils à convaincre les adultes, si personne ne veut les écouter ? Et parviendront-ils à démasquer le véritable coupable qui se cache parmi eux ?
Critique
Par nephtys, le 11/04/2022
S’il y a bien un exercice difficile en littérature, c’est sans doute celui du conte. En recueil, le ressenti est différent mais lorsque le conte se veut aussi long et dense qu’un roman, que faire ?
L’Ogresse et les Orphelins n’a peut-être pas trouvé la recette miracle mais au moins propose-t-il quelque chose. Tout d’abord, il y a cette notion d’intimité, de complicité, que nous lecteur nous commençons à éprouver face au narrateur de cette jolie histoire. On nous interpelle, on joue avec nous, on nous cajole de quelques mots pour laisser deviner la suite ou bien les prémices des leçons à tirer d’une telle histoire.
On devine les choses et le ton même du récit joue avec nous, comme un clin d’œil lancé pour dire « oui, je vois bien que tu as deviné » et nous encourager. Le plus important n’est pas la destination, mais le voyage après tout.
Et puis il y a les répétitions, de quoi rajouter à l’effet « oral » de ce roman quand bien même tout passe par les yeux. Une longue ritournelle de papier pour un village autrefois heureux.
Tout est simple, naturel et poétique. Chaque personnage, chaque animal mais aussi chaque objet parvient à trouver une voix et peindre ainsi le récit de merveilleux. Un récit certes lent, qu’il faut lire avec le bon état d’esprit, mais qui bénéficie d’un texte d’origine à qui la traduction française a permis de laisser garder toute sa chaleur.
Conte d’épreuves et d’amitié, conte de solitude et de différence, le récit a toute la force de sa douceur et le défaut de sa lenteur. Bien exécuté, poétique et chantant mais aussi accessible aux jeunes lecteurs avides de merveilleux, L’Ogresse et les Orphelins promet de beaux instants d’évasion. Simple et calme peut-être, mais surtout efficace et maîtrisé.
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