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Le Puits au bout du monde
Titre VO: The Well at the World's End (Ce Cycle est En Cours)
La Route vers l'amour
Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, un petit pays paisible, s’enfuit de chez son père pour partir en quête d’aventures et vivre la vie d’un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l’existence d’un puits magique à l’eau miraculeuse, et se met en devoir de le découvrir. Son périple le mènera par monts et par vaux, de hameaux en citadelles, par-delà les prairies, les forêts et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera toutes sortes de personnages, parmi lesquels les bergers-guerriers du Pays-des-Collines, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique, une troupe de joyeux hors-la-loi et une merveilleuse sorcière dont il tombera éperdument amoureux.
La Route des dangers
Rodolphe, jeune chevalier errant parti à la recherche du Puits au Bout du Monde, se retrouve enfin seul avec la mystérieuse enchanteresse dont il est passionnément épris. Mais de tragiques événements viennent interrompre ce bref moment de bonheur, et c’est l’âme en berne que notre héros reprend sa quête, désormais hanté par le souvenir de deux femmes : la Dame de la forêt, qu’il laisse derrière lui, et la demoiselle de Fort-l’Abbé, dont il suit la trace sur la route du Puits. Au cours d’un périple qui le mène toujours plus loin vers l’Est, au-delà des montagnes, des collines et des plaines, Rodolphe retrouve de vieilles connaissances et fait de nouvelles rencontres : le bandit Taureau la Hure, Mort-Fine le ménestrel, la douce reine de Bourg-l’Or et Gandolphe, le sinistre tyran d’Outre-Malmont, dont les terres s’étendent au pied de la gigantesque Muraille du monde, le Puits se trouvera-t-il vraiment au-delà ?
Critique
Par Gillossen, le 17/02/2014
On a dit beaucoup de choses sur William Morris, un auteur au parcours tumultueux qui n’avait pourtant encore jamais eu droit à une parution par chez nous en bonne et due forme. Il aura donc fallu tout de même attendre bien longtemps avant de découvrir l’œuvre de ce pionnier de la fantasy.
On raconte notamment que cet homme aux talents multiples a fortement influencé l’œuvre de C. S. Lewis et J.R.R Tolkien, deux autres auteurs anglais et on aurait donc envie de le rapprocher de figures telles que Thomas Burnett Swann ou même Lord Dunsany, dans la catégorie des Grands Anciens du genre. Certains pourraient même nourrir quelques réticences, associant ces écrits avec des textes passés et poussiéreux.
On s’aperçoit vite que Le Puits au bout du monde en diffère assez nettement. Pour une fois, la quatrième tape juste, sans chercher à sur-vendre ce que l’on découvre au fil des pages. Oui, il s’agit avant tout d’un roman d’aventure et d’une quête aux accents picaresques illustrant le passage du temps au gré des rencontres et des épreuves qui se dresseront sur la route de Rodolphe. Succès, déceptions, doutes, espoirs déçus ou pas… Finalement, tout ce que l’on peut croiser au cours de son existence, maintenant aussi bien que jadis.
En soi, le roman profite d’une narration qui n’a rien de moderne (pas de facétie de style, pas de découpage cinématographique - logique…, pas de dialogues qui fusent, etc, etc…), mais qui s’avère des plus plaisantes. On suit les péripéties qui ponctuent le voyage de Rodolphe avec une certaine nonchalance, un certain recul, mais toujours curieux. Bref, le roman ne cherche évidemment pas à vous prendre aux tripes, simplement par la main. Il offre au lecteur un joli voyage, moins poétique mais aussi moins figé que certains des auteurs cités un peu plus tôt.
Le côté candide de Rodolphe, bien sûr de moins en moins présent, en fait un personnage attachant, à l’image des nombreux protagonistes croisés au cours des nombreuses étapes de ce voyage. En fait, on pense plus, par endroits, au ton adopté par Neil Gaiman dans Stardust qu’aux ouvrages auxquels on pourrait spontanément le rapprocher. Ici, pas de dimension du rêve ou autre, mais une création tangible, un univers conçu de toute pièce qui représente le seul et unique cadre permettant à cette histoire de prendre vie. Ces deux premiers tomes, de moins de deux et trois cents pages chacun, nous donnent d’ailleurs l’impression de nous retenir bien plus longtemps dans cet univers et il n’est bien sûr pas ici questions d’ennui. Si l’on devait émettre quelques reproches, on pourrait se concentrer sur certains coups du hasard fort bien placés. Ce qui fait aussi partie du charme des romans, même si objectivement, difficile de ne pas y voir de la facilité, quand bien même l’auteur ne semble guère s’en soucier. Après tout, l’essentiel ne se trouve pas là.
Au passage, saluons comme d’autres avant tout le travail des éditions Aux Forges de Vulcain, qui avec ce genre de publications permettent de remettre en avant et de faire découvrir à tous un auteur qui a toute sa place au patrimoine du genre, mais qui mérite avant tout d’être considéré comme autre chose qu’une lointaine référence citée ici ou là mais finalement inconnue de la très grande majorité des passionnés.
L’oubli est donc réparé, avec la manière !
7.5/10
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