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Steven Erikson de retour en France aux éditions Leha

Par Gillossen, le mercredi 13 décembre 2017 à 14:01:12

LehaCette fois, c'est la bonne !
Ce n'était plus tout à fait un secret puisque l'on savait que Steven Erikson se déplacerait en France pour les Imaginales l'année prochaine et que le tome 1 était déjà en cours de re-traduction, mais le nouvel éditeur français de The Malazan Book of The Fallen vient de se dévoiler, et il s'agit des éditions Leha. L'auteur lui-même s'est d'ailleurs fendu d'une petite réaction au passage concernant cette reprise en français de son cycle majeur de la fantasy épique : La France possède l’un des publics d’amateurs de fantasy les plus pointus au monde et la perspective de voir les éditions Leha publier The Malazan Book of the Fallen dans une nouvelle traduction me ravit, a ainsi déclaré Steven Erikson.
Mais au-delà de cette annonce ou du rappel des exemplaires écoulés jusqu'à maintenant dans le monde par le cycle (3.5 millions), nous avons posé quelques questions à Jean-Philippe Mocci, le patron des éditions Leha, pour revenir un peu plus en profondeur sur ce retour et ce que l'on peut en attendre !


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L'interview de Jean-Philippe Mocci

Comment les éditions Leha se retrouvent-elles à la barre de cette nouvelle aventure éditoriale ?
The Malazan Book of the Fallen fait partie des grandes sagas de la Fantay mondiale, traduite dans 21 langues et vendue à plus de 3,5 millions d’exemplaires. En apprenant que Penguin Random House était ouvert à une reprise de la traduction en langue française, nous avons décidé de les contacter et de négocier directement l’acquisition de ces droits. Cela s’est fait directement avec eux, ce qui peut sembler un peu surréaliste quand on s’appelle Leha et qu’on est une toute petite maison d’édition. Je crois que notre positionnement, la qualité de nos premiers livres et la dynamique que nous développons depuis notre lancement ont été des arguments assez puissants pour convaincre le premier éditeur mondial de travailler avec nous… Sur un plan éditorial, The Malazan Book of the Fallen vient compléter et enrichir notre panel d’une dimension Fantasy épique de haute volée.
Qu'est-ce que vous aimez dans la saga de Steven Erikson ?
Son gigantisme, tout d'abord :on parle ici d'une fresque plébiscitée par les lecteurs du monde entier, qui développe son histoire sur dix tomes, au sein d'un monde immense qui a été réfléchi dans ses moindres détails tant géographiquement qu'historiquement, certains pans de l'intrigue prenant racine plusieurs centaines de milliers d'années avant le déroulement des faits ! Au fil des tomes, le lecteur est invité à voyager d'un continent à l'autre, à découvrir de nouvelles cultures, races, peuplades et civilisations aux côtés de personnages charismatiques aux destins invariablement touchants.
Ensuite, il y a le fait que le Malazan Book se distingue des canons habituels de la fantasy. Son background s'inspire autant de l'antiquité et de la mythologie gréco-romaine que des légendes moyenâgeuses chères à Tolkien. Les armées malazéennes - calquées sur le moule des légions romaines - et les dieux y côtoient magiciens, dragons et autres créatures imaginaires, réalisant un bon équilibre entre univers médiéval-fantastique classique et innovations thématiques puisées dans l'histoire de notre monde. L'autre distinguo concerne les à-côtés philosophiques et sociétaux grâce auxquels Steven Erikson apporte profondeur et crédibilité à son récit et à ses héros. Tout en développant sa narration, l'auteur s'autorise des réflexions humanistes, politiques et religieuses qui trouvent écho dans notre monde moderne. Les femmes, en particulier, tiennent une place prépondérante et originale dans le cycle.
Par ailleurs le Malazan Book est un bel objet littéraire qui allie le souffle épique de l'Iliade au tragique de Shakespeare et qui s'appuie sur l'expérience professionnelle archéologique et anthropologique de son auteur. Enfin, j'ai bien sûr été séduit par le fait que cette œuvre soit inspirée d'un jeu de rôle inventé durant leur jeunesse par Steven Erikson et Ian Cameron Esselmont, ce dernier écrivant également des romans qui se déroulent dans le monde Malazéen. Nous qui, chez Leha, sommes très attachés à cette notion de transversalité entre les médias, littérature, BD, JDR, jeu vidéo, ne pouvions qu'être conquis par la vision de ces deux auteurs.
Beaucoup de lectrices et lecteurs le savent, mais l'auteur a déjà eu un parcours éditorial... compliqué en France. Comment comptez-vous relever ce défi ? Quels sont vos atouts ?
Je pense que la saga Malazéenne n’a pas été proposée dans les meilleures conditions au public francophone il y a quelques années. Quand on voit le succès mondial de cette série, l’univers de fans inconditionnel qui la situent très haut dans le panthéon de la fantasy, on se dit que le public français a toutes les raisons de l’apprécier à sa juste (dé)mesure. Du coup, nous avons décidé de revoir pas mal de choses par rapport à la version précédente, qui s’était rapidement arrêtée (de même que la collection littérature imaginaire de l’éditeur concerné, peu de temps après). A commencer par la traduction. Celle proposée à l’époque ne jouait pas en faveur de l’œuvre, notamment par une complexité d’écriture qui n’avait pas lieu d’être et pouvait perdre le lecteur dans une saga déjà extrêmement riche : Leha a décidé de reprendre intégralement la traduction des textes avec deux auteurs-traducteurs expérimentés qui sont également des inconditionnels de Steven Erikson dont ils connaissent parfaitement l’œuvre (Emmanuel Chastellière et Nicolas Merrien).
Côté illustration, Leha va travailler sur les couvertures de la saga avec Marc Simonetti qui est lui aussi un fan de Steven Erikson et qui a un don rare pour faire entrer le lecteur dans les univers qu’il dessine. Je précise aussi que nous avons le plaisir des travailler avec Media Diffusion, un diffuseur qui connaît bien le segment de la Fantasy et affiche un formidable enthousiasme pour ce projet porté par Leha ; c’est un des principaux acteurs de la diffusion en France mais ils nous distribuent également en Belgique, en Suisse et au Canada… Les lecteurs francophones auront donc tous accès au cycle en français dans les librairies de leur pays !
Enfin, last but not the least, Leha est un éditeur dédié aux littérature imaginaires, qui publie déjà dans ces univers, qui a un public mais plus largement je dirai une audience. Nous avons par ailleurs une forte présence sur les réseaux sociaux et une communication dynamique, ce qui est essentiel pour faire connaître des livres et des auteurs. Et nous voulons absolument faire découvrir la saga Malazéenne de Steven Erikson au plus grand nombre !
Quel est votre planning prévisionnel concernant ce retour d'Erikson en librairie ?
Nous souhaitons proposer une expérience de lecture qui soit à la hauteur de cette saga, avec des parutions assez rapprochées pour vivre pleinement l’immersion dans un univers particulièrement riche et d’une grande profondeur, ce qui a fait son succès mondial. La parution du premier tome est prévue pour les Imaginales 2018 dont Steven Erikson sera un des invités officiels, ce dont il se réjouit particulièrement et qui devrait également combler nombre de ses fans. Nous visons ensuite la sortie d’un tome à peu près tous les 6 mois et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous avons la chance de traduire un cycle fini, composé de 10 tomes assez conséquents et qui sont très immersifs pour le lecteur ; nous savons ainsi dans quel délai nous pouvons proposer l’intégralité de la saga. Au rythme de deux livres par an, nous allons ainsi offrir un continuum dans la lecture, un rythme qui permettra de ne jamais trop s’éloigner des aventures Malazéennes. Je précise que nous avons choisi de respecter la tomaison de l’auteur, en 10 tomes donc.
Que pourriez-vous dire à quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de cet auteur pour lui donner envie de sauter le pas ?
Je conçois bien que l'idée d'aborder un cycle de dix tomes peut avoir un côté un peu rebutant ! Mais le Malazan Book dispose de nombreux atouts qui font que le lecteur, au terme d'une phase de prise de contact nécessaire avec un univers aussi riche et immersif, aura bien du mal à s'en extraire. Comparativement à d'autres cycles de Fantasy, c'est certainement l'un des plus ambitieux de par les échelles géographique, historique et narrative qu'il déploie. C'est l'un des plus cohérents, dans le sens où Steven Erikson avait déjà arrêté la totalité de son scénario avant de débuter l'écriture du premier tome : il savait d'emblée où il allait, ce qui fait que le cycle ne donne à aucun moment l'impression de naviguer à vue. C'est l'un des plus originaux, de par son inspiration, sa méthode de narration usant de foreshadowing et d'in media res, mais aussi son système de magie basé à la fois sur des flux et des lieux (je préfère ne pas trop en dévoiler). C'est aussi l'un des plus variés, chaque nouveau tome opérant un changement de personnages principaux, de lieux, d'enjeux et parfois même de style littéraire, bien que toutes les intrigues finissent par se rejoindre lors de l'apothéose finale. Et, bien sûr, c'est sans aucun doute le plus épique ! On y trouve de purs moments de bravoure : la Chaîne des Chiens, le siège de Capustan, la bataille d'Y'Gathan, le final dantesque de Toll The Hounds, les batailles apocalyptiques de Dust of Dreams et The Crippled God, tous se placent comme des moments de lecture uniques. J'ajouterais que, contrairement à d'autres sagas, le cycle Malazéen est achevé : le lecteur sait donc qu’il s’engage dans une expérience littéraire unique qu’il pourra mener au rythme qui lui conviendra sans devoir attendre plusieurs années entre chaque tome !

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