Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Jack le chasseur de géants aujourd’hui en salles

Par Gillossen, le mercredi 27 mars 2013 à 13:00:00

Les intentions de Bryan Singer

Comme tout le monde, le réalisateur et producteur Bryan Singer a été nourri, enfant, de contes et d’histoires fantastiques qui parlent du bien et du mal, de voyageurs intrépides qui cherchent fortune ou qui défendent leur vie dans un monde peuplé de créatures monstrueuses et de bêtes féroces. Il a notamment été marqué par l’épopée de Jack, jeune homme qui se bat contre un terrifiant géant voulant moudre ses os pour en faire du pain. « Ce qui m’intéressait dans cette histoire, et c’est encore le cas aujourd’hui », explique Singer, « c’est qu’on pourrait croire qu’elle est très simple, alors qu’elle est pourtant pleine de rebondissements ».

C’est un conte qui a traversé les générations et qui existe sous de multiples noms dans des cultures différentes depuis le XIIème siècle. L’intrigue a évolué différemment en fonction des traditions locales et des évolutions subies lors de sa transmission, mais sa force reste intacte : elle se fonde tant sur notre amour des héros que sur nos peurs les plus profondes. C’est ce terreau fertile qui a conduit à l’adaptation sur grand écran de Jack Le Chasseur De Géants, un conte auquel a été donnée une nouvelle dimension grâce à des personnages qui, dépeints sous un nouveau jour, entraînent le spectateur dans un univers périlleux et une épopée haletante.
« L’idée pour moi était de redonner vie à cette légende d’une manière très réaliste et haute en couleurs. Il s’agissait de partir de quelque chose d’abstrait issu de l’enfance ou d’illustrations d’un recueil de contes pour en faire un spectacle comportant de l’action, des péripéties, et un plant de haricot géant de 8 kilomètres de haut », poursuit Singer, qui a utilisé à cette fin les technologies cinématographiques les plus sophistiquées pour mettre en scène les affrontements entre hommes et géants, et offrir à cette histoire le cadre somptueux qu’elle mérite.

« Nous racontons notre propre histoire, qui s’inspire de contes comme ‘Jack et le haricot magique’, et sa version plus ancienne et plus sombre ‘Jack le tueur de géants’, qui ont été élaborés à l’époque des grandes légendes arthuriennes », ajoute-t-il. « Notre récit mêle des éléments des deux contes et présente notre propre vision de l’histoire pour l’inscrire dans un contexte et une logique narrative propres et donner vie à ces personnages et à leur univers de façon dynamique, avec un réalisme accru ». « Nous savions que nous tenions quelque chose d’unique avec ce scénario, mais ce n’était pas tout », explique le producteur Neal H. Moritz. « Nous avons eu la chance de bénéficier du talent et de l’imagination de Bryan pour faire avancer le projet, lui donner toute sa force, et transformer ce récit pour aller au-delà du conte pour enfants. En voyant ces images, le public va comprendre qu’il s’agit d’une vaste épopée, d’un voyage épique où l’on croise des géants, mais aussi d’une histoire qui brasse des thèmes fondamentaux et qui mêle humour, amour et scènes d’action spectaculaires aux effets visuels à couper le souffle – bref d’un film que tout le monde peut apprécier ». « Pour faire simple, c’est tout ce dont on se souvient de ses lectures d’enfant, et bien plus encore », précise Nicholas Hoult, qui tient le rôle principal, après avoir été dirigé par Singer pour la première fois dans X-men : Le Commencement. « On se bat avec des arbalètes, on traverse des précipices sur des tyroliennes et on se balance de liane en liane tout en esquivant les arbres enflammés que les géants déracinent pour nous les lancer dessus. On ne sait jamais à quoi s’attendre ! »

La version de Singer commence comme une fidèle adaptation du conte : un jeune paysan bien ordinaire accepte étrangement de troquer son cheval contre un simple sac de haricots et se retrouve bientôt en possession d’un plant de haricot magique, une « voie d’accès » vivante (et verticale !) qui le mène tout droit dans le territoire de géants. Bien qu’il ne soit pas du tout préparé aux dangers qui l’attendent, il relève le défi, ne comptant pas seulement sur sa force, mais aussi sur son intelligence et son courage pour affronter ces créatures dévoreuses d’hommes, issues de nos pires cauchemars.
« Il était important que Jack soit un personnage auquel le public puisse s’identifier», explique le producteur David Dobkin qui a coécrit le scénario avec Darren Lemke et qui se dit fasciné depuis longtemps par ce qu’il appelle « le côté David et Goliath de cette histoire ». « Je pense que la plupart des gens se voient comme des perdants », précise-t-il. « On a tous le sentiment qu’il y a des choses dans la vie qui nous dépassent complètement et que nous n’avons souvent aucun pouvoir sur elles. Jack n’est pas un super héros, il est tout ce qu’il y a de plus banal, il a des rêves et des ambitions et une certaine idée de ce qu’il est capable d’accomplir, mais jusque-là il n’a jamais pu s’y mesurer. On s’attache à lui car on veut qu’il réussisse et qu’il nous montre que c’est possible ». « En surmontant les épreuves qui se présentent sur sa route, Jack prouve encore une fois qu’on ne naît pas héros mais qu’on le devient et que de grandes choses peuvent naître d’éléments aussi insignifiants qu’un haricot », ajoute Lemke.

Mais qui est Jack exactement, d’où vient-il et que lui réserve l’avenir, même si les géants sont vaincus ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme à grimper le long d’un plant de haricot, pont vertical chancelant qui s’élève jusqu’au ciel ? En soulevant ces questions, on entraîne le spectateur au cœur du village médiéval fictif de Cloister, où le jeune homme habite. Là, le destin le met sur le chemin de la Princesse Isabelle, jeune femme au tempérament fougueux, qui fait partie des personnages inventés par les scénaristes. Cette dernière, incarnée par Eleanor Tomlinson, est aussitôt attirée par le jeune homme qui, lui-même, n’est pas indifférent à son charme. Du coup, lorsque la jeune femme est transportée dans l’univers des géants, Jack ne tarde pas à lui porter secours avec l’aide du courageux Elmont (Ewan Mcgregor).
« Bryan est un formidable directeur d’acteurs », explique Moritz. « Il n’hésite pas à s’investir pour aider ses comédiens à cerner l’âme et l’identité de leur personnage à l’écran. Je pense que la relation entre Jack et Isabelle – et l’alchimie entre Nick Hoult et Eleanor Tomlinson – est un élément essentiel, et c’est quelque chose que Bryan excelle à mettre en valeur ». De même, la relation entre Jack et son futur mentor Elmont est fondamentale : elle suit sa propre logique, qui s’avère parfois comique, mais trouve finalement un dénouement mérité. Tout d’abord, la rencontre entre les deux personnages offre à Jack un aperçu de ce que McGregor appelle « le genre de boulot qu’il aurait rêvé de faire s’il avait eu la chance d’occuper cette position dans la société », et aboutit à une solide amitié, une fois que les deux compagnons sont revenus de l’enfer. Singer montre également les géants tels qu’ils sont rarement décrits : loin des gros balourds maladroits des contes de fées, ceux-ci sont d’agiles calculateurs. Dirigés par Bill Nighy qui incarne l’ambitieux Général Fallon, ils sont pourtant sujets aux mêmes rivalités, aux luttes d’ego et aux disputes violentes qui caractérisent ces humains qu’ils cherchent à dévorer.

Voici le monde dans lequel Jack évolue dorénavant, où il cherche non seulement à se défendre, mais aussi à protéger la femme qu’il aime, les sujets du royaume et, au bout du compte, le monde entier. C’est sans doute beaucoup pour quelqu’un qui affirme n'être qu’un simple fermier, et en tout cas, un défi à la mesure du talent de Singer.
« Bryan aime travailler sur des projets d’envergure », déclare Patrick Mccormick qui, aux côtés de Singer, Moritz, Dobkin et Ori Marmur, compte parmi les producteurs du film. « Mais il sait que lorsqu’on travaille sur un tel film, en créant un univers de A à Z, l’intrigue et les personnages sont d’une importance capitale. On ne peut réussir un bon film si tous les détails ne sont pas bien planifiés et élaborés à l’avance ».
Rendant hommage à la dimension atemporelle du conte, Jack Le Chasseur De Géants est situé à une époque et dans un lieu indéterminés, mais qui n’appartiennent qu’à lui. Si l’intrigue se déroule manifestement en Angleterre dans un passé lointain, l’esthétique du film mêle harmonieusement des éléments médiévaux à une approche contemporaine, ce qui se traduit dans des détails comme le comportement des citoyens, leur accoutrement et leur manière de parler. Du coup, Cloister se situe quelque part dans l’imagination du spectateur... Comme tous les contes, Jack Le Chasseur De Géants brasse des thèmes universels comme la persévérance, le courage, l’abnégation et le sens du sacrifice pour ceux que l’on aime. Dan Studney, qui a écrit le scénario avec Darren Lemke et Christopher Mcquarrie, remarque : «Le film parle du passage à l’âge adulte, et le plant de haricot magique en est une parfaite illustration. Grimper le long de cette plante extraordinaire signifie, de manière métaphorique, faire face à ses peurs, affronter ce qui semble inconnu et étrange pour sortir de cette aventure enrichi et grandi».

C’est ce que suggère le film avec humour lorsque Jack reconnaît, l’air penaud et bien peu viril, avoir le vertige, alors qu’il est justement suspendu dans le vide et qu’il se bat contre les créatures les plus sanguinaires et féroces qui soient. Tourné entièrement en 3D, Jack Le Chasseur De Géants mêle prises de vue réelles, décors naturels, effets visuels classiques, et infographie pour les personnages. Ceux-ci ont d’ailleurs été générés grâce à un dispositif de « motion capture » (des visages et des corps) d’une grande précision, utilisant la dernière génération de « SimulCam » créée pour Avatar afin d’intégrer, en temps réel, images de synthèses et plans tournés de manière traditionnelle. « Il y a beaucoup de scènes effrayantes dans le film et même des moments terrifiants », note Singer. « Les géants sont bel et bien des créatures maléfiques, et ils prennent un plaisir manifeste à dévorer les humains, en commençant par engloutir la tête. Mais c’est toujours fait avec une touche d’humour et un clin d’œil au public. Mon but était de réaliser un film que les adultes puissent apprécier, sans perdre de vue qu’il s’appuie quand même sur une histoire qui remonte à notre enfance et qui se situe dans un monde merveilleux ».

  1. Synopsis
  2. Un tournage très british
  3. Une atmosphère fantasy
  4. La fin des haricots
  5. Petite et grande histoire
  6. Les géants
  7. Les intentions de Bryan Singer

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :