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Jack le chasseur de géants aujourd’hui en salles

Par Gillossen, le 27 mars 2013 à 14:00

Une atmosphère fantasy

En écho à l’atmosphère choisie par Singer pour l’esthétique générale du film, la chef costumière Joanna Johnston a pu laisser s’exprimer sa créativité pour la garde-robe. « En jouant avec une perspective plus contemporaine, j’ai trouvé des pièces qui rappelaient les habits du XIIème siècle – par exemple des capuchons et de grandes capes. Ainsi, j’ai affublé Nick d’un haut à capuche et d’une veste en cuir avec une sorte de tee-shirt en-dessous. Ça devait rendre très bien sans paraître trop classe ou apprêté, car il fallait garder à l’esprit que Jack vient d’un milieu modeste. Avec un pantalon qui pendouille et d’épaisses bottines, il ressemble à quelqu’un de cette époque sans être complètement différent des gosses d’aujourd’hui », précise-elle encore. La garde-robe d’Eleanor Tomlinson reflète les deux aspects de sa personnalité : une élégante princesse et une aventurière qui voyage incognito. Ses robes devaient simplement être très belles. Mais pour ce que Joanna Johnston appelle « ses tentatives pour s’habiller en garçon, nous voulions qu’elle reste extrêmement belle dans une tenue extravagante mais qu’elle croit être celle d’un garçon, avec un chapeau à larges bords sous lequel se cacher au besoin, mais qui ne gâche en rien sa beauté ».
Elmont, campé par Ewan Mcgregor, a lui fière allure en armure de cuir noir, asymétrique et moderne, tout en angles. « La partie la plus réussie en est le magnifique aileron sur l’épaule qui a l’air particulièrement acéré en 3D », précise Joanna Johnston. À l’exact opposé, le pauvre Stanley Tucci (Roderick) doit non seulement endurer d’avoir les cheveux filasses, de porter un pourpoint orné de scarabées noirs et une cape qui ressemble à une queue de crocodile, mais aussi arborer une rangées de dents chevalines, dont l’idée revient à l’acteur. « Je faisais l’idiot sur le plateau et me disais que j’aimerais bien me faire faire de fausses dents. Je n’en ai pas du tout parlé à Bryan, je les ai juste sorties pour l’essai du maquillage et il a adoré », s’en amuse Tucci.

En collaboration avec les infographistes chargés de donner vie aux géants, Joanna Johnston a aussi imaginé les vêtements du Général Fallon et de ses énormes compères. Étant donné que c’est déjà sa troisième expérience des images de synthèse, elle avait conscience des problèmes de texture et de liberté de mouvement.
« Nous avons d’abord dû définir et créer leur morphologie et leur physionomie, car, au départ, ce n’était qu’un ensemble de torses nus, puis elle a commencé à donner du relief à ces silhouettes », souligne McCormick. Joanna Johnston s’est plongée dans cette nouvelle aventure avec passion : « Je voulais quelque chose de naturel qui donnerait bien l’idée de couches de vieux chiffons purulents et crasseux, pas tant des vêtements que de la matière brute. La 3D révèle très bien cette superposition et ces textures immondes, ainsi que les armures anciennes qui pourrissent et tombent en ruines, de vieillesse », dit-elle encore.
Elle et son équipe ont créé environ 2 000 costumes. Beaucoup ont été faits main avec du tissu fabriqué sur commande, à partir de ses propres dessins, ce qui a mobilisé une grande quantité de teintures, d’impressions et de broderie – un processus qu’elle a trouvé productif malgré la masse de travail. Pour avoir déjà travaillé avec Bryan Singer sur Walkyrie, elle connaît bien le style du réalisateur : « Bryan est très friand de pièces uniques. Je me suis retrouvée inspirée par des influences artistiques et par la mode, de Pieter Brueghel, au XVIème siècle, et John William Waterhouse au XIXème siècle jusqu’à Alexander McQueen et les jeunes d’aujourd’hui, puis j’ai mélangé tout cela à des formes médiévales classiques, mais en travaillant avec des matières et des palettes de couleurs différentes ». « Je voulais que Cloister paraisse comme sorti d’un conte de fées, mais pas au sens traditionnel du terme. Il devait être ancré dans la réalité, et c’est pour ça que les couleurs sont si importantes. Cela nous donnait un fil conducteur avec lequel travailler pour l’esthétique générale du film, l’architecture et les vêtements. Tout était parfaitement délibéré. L’histoire se déroule il y a environ 700 ans, autour des XIIème- XIIIème siècles, mais l’endroit est sûrement plus décoré, coloré et chic que ça ne devait l’être à l’époque », explique encore le cinéaste.

« Le film permet de s’évader du monde réel », précise Hoult, « et il est conçu pour un public familial qui a envie de passer un bon moment et d’être ébloui par des images spectaculaires, tout en s’attachant à une histoire drôle et romantique à la fois ». C’est à Singer que revient le mot de la fin : « Il ne s’agit pas seulement d’une grande aventure liée au voyage de Jack. Je voulais aussi rendre hommage à cette histoire que nous sommes nombreux à connaître ainsi qu’au concept même de conte et de mythe, et à la façon dont ces récits évoluent, gagnent en importance et marquent les esprits de génération en génération ».

« Nous avons légèrement forcé le trait », explique Gavin Bocquet, le chef décorateur. « Nous nous trouvons à une époque médiévale, mais pas historiquement identifiable. Cloister était censé être l’archétype du hameau anglais, mais nous en avons proposé une relecture fantasmée parce que nous savions que les gens de l’époque n’y vivaient pas aussi confortablement que nous le décrivons. On peut dire que c’est une variation historique un peu fantaisiste dans laquelle tout est quelque peu embelli ». À l’inverse, Singer voit la forteresse des géants comme étant « ancienne, primitive, bâtie grossièrement, avec beaucoup de pierres. Leur culture repose sur la nourriture, parce que ces monstres ont besoin d’énormément de viande, et nous avons donc mis l’accent sur des lieux assez grands pour qu’ils puissent se réunir pour manger, et notamment une ancienne salle du trône avec de longues tables imposantes », reprend le réalisateur.

Bien que les géants et leurs constructions soient quatre fois plus grands que la normale – de leur demeure à leurs meubles, de leurs outils à leurs armures ou leurs ustensiles –, la terre qu’ils habitent n’est pas, elle, de taille gigantesque, ce qui contribue à les plonger dans un état d’agitation perpétuelle. « Ce n’est pas un monde conçu pour les géants. Il faut garder à l’esprit que Gantua a été arraché à la Terre au moment de sa création, et c’est pourquoi ce monde ressemble au nôtre. Gantua est à taille humaine et ce sont ses habitants qui font figure d’anomalies. Pour eux, un arbre équivaut à une brindille, ils ne font d’un mouton qu’une bouchée, et tout ce qu’ils créent nécessite une quantité hallucinante de matériaux », reprend Bocquet.
Navigant entre les deux mondes, Bocquet et Richard Roberts, le décorateur de plateau, ont conçu des accessoires à la fois de taille normale et surdimensionnés. « Dans tout film qui requiert une amélioration du rendu de l’image par des effets visuels, nous ne pouvons pas décider d’élaborer seulement les éléments qui se trouvent à taille réelle», explique le chef décorateur. «Les concepts doivent être détaillés dans leur ensemble. Puis, à un moment donné, nous choisissons ce qui sera virtuel et ce qui sera utilisé sur le plateau ».

  1. Synopsis
  2. Un tournage très british
  3. Une atmosphère fantasy
  4. La fin des haricots
  5. Petite et grande histoire
  6. Les géants
  7. Les intentions de Bryan Singer

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