Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Jack le chasseur de géants aujourd’hui en salles

Par Gillossen, le mercredi 27 mars 2013 à 13:00:00

Les géants

Les géants n’ont pas choisi d’habiter à Gantua : ils y vivent en exil, loin de la Terre où ils étaient autrefois libres de commettre toutes les horreurs inimaginables. Car le seul passage qui reliait autrefois ces deux mondes a été détruit depuis longtemps. L’événement remonte à un millier d’années et ils n’ont toujours pas décoléré. Mais l’heure du règlement de comptes approche.
Même si l’infographie fait partie intégrante de la conception des géants, le producteur Moritz raconte : « Nous trouvions très important qu’ils ne soient pas simplement de bons gros géants en images de synthèse. Nous voulions qu’ils aient chacun leur propre personnalité, qu’ils soient animés de sentiments et qu’ils fassent preuve de réflexion, bref qu’ils semblent réels dans leurs rapports aux autres, notamment avec leurs proies humaines. C’est pourquoi nous avons choisi pour ces rôles de grands acteurs capables de nous offrir cette palette de jeu ». Le plus important d’entre eux est Bill Nighy qui incarne le Général Fallon, géant à deux têtes qui a soif de vengeance et rêve de son mets préféré : la chair humaine.

Nighy a trouvé particulièrement grisant de pouvoir incarner un personnage en images de synthèse. « Ce dispositif offre à la fois réalité et authenticité, mais vous permet aussi d’aller plus loin dans votre jeu et de gagner en puissance », note-t-il. « C’est difficile pour un acteur de parler d’une telle expérience, mais vous vous sentez libéré de toute contrainte pour jouer, et vous allez encore plus loin que vous ne le feriez en temps normal. Vous vous sentez un peu pousser des ailes ». Nighy a aussi contribué à élaborer l’élocution bien particulière des géants. « Bryan voulait qu’ils se distinguent des autres par leur physique mais aussi par leur façon de parler, comme s’il s’agissait d’une espèce qui avait évolué en vase clos et adopté le même accent. Du coup, j’ai proposé une sorte d’accent d’Irlande du Nord », précise l’acteur.
Il a même été encore plus loin pour donner à Fallon une voix rauque. « Pour obtenir cette voix, chaque matin avant le tournage, il s’enfermait dans sa voiture les fenêtres fermées et pendant 20 minutes il hurlait à s’en casser la voix », se souvient Singer. « Il arrivait ensuite sur le plateau avec une voix rocailleuse qui est devenue celle de Fallon. La première fois, j’ai cru qu’il était malade. Il m’a dit, « Non, j’étais juste en train de crier dans ma voiture et j’aimerais essayer de travailler avec cette voix pendant la lecture du texte, alors dis-moi ce que tu en penses ». Et je lui ai répondu, « Euh, c’est pas dangereux ça ? »

Pour donner encore plus de charme à Fallon – si tant est que ce soit du charme ! –, il est pourvu d’une deuxième tête, minuscule et grotesque, qui lui sort de l’épaule droite. Elle a un avis sur tout, mais elle ne fait que bredouiller bêtement en postillonnant, crachant et grognant des propos qui s’avéreraient les pires menaces et insultes s’ils étaient intelligibles. Singer a choisi John Kassir pour assurer la voix de ce partenaire peu discret. Il s’en explique : « Je voulais un personnage qui s’exprime par borborygmes, et qui se résume à une petite tête qui voudrait dire tout ce que raconte la grosse tête, mais qui en est incapable. Pourtant, il s’y efforce, et si on l’écoute attentivement, on perçoit des bribes de ce que dit Fallon, mais il n’y arrive pas vraiment, ce qui le frustre énormément ». Dans l’ensemble, Singer a imaginé cette race extraterrestre de manière assez humaine. « Au premier abord, leur épiderme semble vivant et pourtant, en y regardant de plus près, on se demande, « Est-ce que ce sont des furoncles ou des graviers ? Des poils ou de l’herbe ? » Ils sont restés isolés pendant un millier d’années et ils portent sur eux les stigmates du temps et du laisser-aller ».

Afin de bien se représenter le mouvement d’un corps de plus de 7 mètres de haut, les acteurs incarnant les géants se sont entraînés avec le chorégraphe Peter Elliott, qui a aussi tenu un rôle secondaire, celui d’un géant sentinelle. Les producteurs voulaient éviter le cliché des gros lourdauds habituels, et préféraient des adversaires plus énergiques et réactifs. Mais ils ont pris conscience que la seule taille de leur corps nécessitait de repenser leurs mouvements, qui s’agisse de l’abaissement de leur centre de gravité à leur énorme tête qui pivote. Par ailleurs, Elliott s’est efforcé de faire de chaque géant un être distinct, caractérisé par sa démarche et ses manies, plutôt que d’avoir une armée de clones. « Une fois passé le premier choc en les voyant, Jack et Elmont comprennent rapidement que ces types sont vraiment rapides », rapporte Hoult.
Les producteurs ont essayé différentes tailles de géants avant de trouver le bon équilibre : les géants sont quatre fois plus grands que les humains. Trop petits, ils n’étaient pas assez intimidants, et trop grands, leurs affrontements avec les humains devenaient irréalistes. Pour coordonner l’action et lui donner de la fluidité, il a fallu recourir à un système de SimulCam sophistiqué, initialement mis au point pour Avatar de James Cameron. Ce dispositif permet à un réalisateur de projeter des images infographiques déjà enregistrées sur des plateaux en dur et des décors naturels, et de créer entièrement chaque scène depuis un moniteur.

Le réalisateur a d’abord enregistré en Motion Capture les gestes des géants, dimensionnés à une échelle de plus de 7 mètres, puis les a sauvegardés dans l’ordinateur. À partir de cette matrice, les acteurs incarnant les humains ont joué leurs scènes sous la direction de Singer qui les orientait par rapport aux géants avec lesquels ils étaient en contact – et ils disposaient d’une certaine marge de manœuvre pour jouer et se déplacer, suivant que la scène était plutôt dominée par les géants ou par les humains. Les nuances des expressions et des mouvements des géants étaient ensuite intégrés à l’ensemble, auquel s’ajoutaient des éléments infographiques destinés à rendre crédible ce qui ne pouvait s’obtenir sur le plateau, comme, par exemple, la taille démesurée des géants. Le Motion Capture n’a pas seulement servi aux acteurs incarnant les géants. Beaucoup d’acteurs tenant des rôles d’humains se sont retrouvés filmés avec ce dispositif. Pour Ewan Mcgregor, c’était une première. « Mes mouvements étaient enregistrés et numérisés pour que mon personnage puisse être en images de synthèse quand je devais sauter ou tomber de très haut. On me filmait en train de prendre mon élan, puis on recréait mon ‘avatar’ en train de voler dans les airs, jusqu’à ce que je me réceptionne », raconte-t-il.

Par ailleurs, en reproduisant les mouvements de la caméra principale du film au moyen de 34 caméras Motion-Capture pour les ramener à une seule dimension, Singer a gagné en liberté pour choisir son point de vue sur l’action, que ce soit en se situant au-dessus, en-dessous ou derrière les géants, en fonction de l’orientation qu’il voulait donner à chaque scène.
Pour ce film, Singer a de nouveau fait équipe avec son fidèle collaborateur Newton Thomas Sigel, directeur de la photographie avec qui il travaille depuis Usual Suspects. Singer a souvent tourné en contre-plongée pour rendre le point de vue des humains. En revanche, pour adopter le point de vue adverse, il explique sa démarche : « Les yeux d’un géant sont beaucoup plus éloignés l’un de l’autre car sa tête est plus grosse. Du coup, quand un géant fixe quelque chose de précis, j’augmente d’environ 22 à 26 cm la distance entre les deux objectifs de caméra 3D fixés à la perche. Cela crée un effet de ‘super-3D’ qui tend à rapetisser l’objet que vous observez – en l’occurrence, il s’agit des humains qui cherchent à se cacher ».
« J’ai été très content de pouvoir vraiment tourner en 3D plutôt que de transformer des images 2D en 3D en postproduction, parce que quand on est sur le plateau et qu’on essaie d’agencer une prise de vue ou d’évaluer son impact en relief, je trouve très précieux de pouvoir immédiatement la visualiser en 3D pour juger du résultat », ajoute-t-il.

  1. Synopsis
  2. Un tournage très british
  3. Une atmosphère fantasy
  4. La fin des haricots
  5. Petite et grande histoire
  6. Les géants
  7. Les intentions de Bryan Singer

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :