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Du poing et de l’épée

Par Alice, le vendredi 10 octobre 2014 à 09:00:00

Adversaires

Il s’agit d’un domaine où les deux genres diffèrent de façon très importante. Les protagonistes de la fantasy épique, si l’on retourne à la mythologie et au Seigneur des Anneaux, ont tendance à tous se regrouper contre les méchants qui se révèlent être l’incarnation du mal pur. Des créatures comme Sauron ou les Seigneurs des Ténèbres sont des standards ici – des forces de la nature, en dehors des motivations conventionnelles, poursuivant leurs sombres desseins, car causer le mal est leur nature. Même dans Harry Potter, où Voldemort possède un visage plus ou moins humain, rien n’est vraiment tenté pour l’humaniser ou pour fournir une justification à ses actes.
Le héros shônen, au contraire, n’est presque jamais confronté avec le mal pur et gratuit. Les méchants qui sont de façon évidente corrompus, avides, ou vénaux sont ceux qui s’en rapprochent le plus, mais ils sont généralement facilement éliminés. Les méchants possédant une philosophie cohérente et une raison pour faire ce qu’ils font, bien qu’il s’agisse souvent d’une raison hideuse, sont beaucoup plus dangereux, et au coeur de l’intrigue en général. Les batailles deviennent ainsi une comparaison entre les idéologies en compétition dans lesquelles le victorieux est celui qui casse l’esprit de son adversaire en démolissant sa position philosophique. (C’est une raison pour laquelle les animés shônen sont très « bavards », l’autre raison est que la parole est bon marché en animation). La victoire du héros occasionne souvent l’entrée du méchant dans l’équipe, comme nous l’avons abordé plus haut, car il est maintenant convaincu que la philosophie du héros est supérieure.
La fantasy épique retient généralement les notion du Bien et du Mal comme étant des constructions objectives et abstraites, souvent physiquement incarnées dans l’univers. Cela permet à la destinée du héros de faire sens – un Elu n’étant pas sûr d’avoir été choisi par le bon côté ne serait pas du tout efficace. Les lecteurs sont rarement amenés à douter sur qui est vrai et sur ce qui est faux, du moins si le méchant ultime est un tant soit peu impliqué. (Cette tendance est presque complètement renversée dans la fantasy grimdark, plus récente, et dans ses sous-genres relatifs).
Le monde shônen a rarement des touches morales si évidentes, car le but du voyage du héros est d’établir et de prouver la domination de cet ensemble particulier de morales et d’idées. Cela le rend plus sophistiqué qu’il ne l’est souvent : la philosophie shônen est habituellement plutôt basique et se repose souvent sur des maximes du genre « on devrait toujours aider les gens », à l'opposé de « la fin justifie les moyens ». Les méchants croient souvent en des choses comme « les sacrifices sont nécessaires pour le bien de tous » et ont besoin d’être convaincus autrement par la force.
Une exception à la règle selon laquelle les méchants shônen sont humanisés et compliqués intervient à la toute fin de l’histoire où le méchant final est révélé. Dans certains cas, le précédent chef des méchants rejoindra le camp du héros uniquement pour révéler une force véritable de « pure » destruction cachée derrière lui. C’est commode, car cela permet au héros de tous les battre sans hésitation morale.

  1. Introduction
  2. Les héros : d'où viennent-ils et qui sont-ils ?
  3. Qu'est-ce qui rend les héros spéciaux ?
  4. Mentors et alliés
  5. Adversaires
  6. Quelles sont les fins possibles ?
  7. Conclusion

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