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En coulisse, une équipe d’élèves-ingénieurs se vautre sur un canapé miteux en mangeant une pizza tandis que Meyer, ses cheveux bruns-roux épais qui la font ressembler à Anne de La Maison aux Pignons Verts relevés par une barrette, est assise avec son attachée de presse et passe en revue un plein panier de questions du public. (Voici la question qu’on lui a le plus posé : si les vampires deviennent fous à l’odeur du sang, comment Bella se débrouille-t-elle quand elle a ses règles ? Dégoûtant, s’exclame Meyer.) Une technicienne en T-shirt noir lève les yeux au ciel devant le geyser d’énergie qui se dégage de la foule. Ce sont vraiment de super livres, mais je pense que certaines personnes présentes devraient vraiment penser à vivre leur vie, dit-elle à la ronde d’un air suffisant. Ce sont les femmes de 50 ans qui crient le plus fort ! Oh, elles sont juste un peu excitées, c’est tout, répond Meyer avec vivacité. L’attaché de presse de Meyer raconte alors la fois où certains fans ont commencé à se baptiser Twihards au lieu du terme communément admis de Twilighters et que la blogosphère est entrée en ébullition. Quand un responsable du marketing chez Little Brown a annoncé un projet de badges Twihard, l’attaché de presse l’a supplié de n’en rien faire, arguant qu’il allait mettre le feu aux poudres.
Quand Meyer fait finalement son entrée en scène, son visage et son cou habituellement pâles enflammés par le trac, elle parle de son nouveau roman et donne des encouragements à tendre vers les étoiles à tous les apprentis auteurs du public. Quand elle mentionne Breaking Dawn, les cris reprennent de plus belle. Le grand final qui va lever le voile une fois pour toutes sur le sort de l’humanité de Bella est Numéro 1 des ventes sur Amazon.com depuis plus d’un mois. Je n’arrêtais pas de dire qu’il n’y aurait jamais dans ma carrière un autre livre comme le septième Harry Potter, déclare Diane Mangan, directrice du département enfant chez Borders. Qui aurait cru que nous dirions ça à nouveau un an plus tard ? Avec une impatience sur le net atteignant DEFCON 2 – Bella finira-t-elle avec le sexy Edward ou le fidèle Jacob – Meyer ressent la pression. Elle est même allée jusqu’à écrire à son attaché de presse une parodie intitulée Breaking Down (ndt : jeu de mot entre breaking dawn l’aube et breaking down la dépression nerveuse), dans laquelle elle faisait la liste de tout ce qui pourrait énerver les fans. Vous devez vous mettre dans la tête, déclare Meyer avec lassitude, comme si elle s’adressait à son moi plus jeune et plus naïf, que quoi que vous fassiez, il y aura toujours des gens à qui vous allez déplaire. Quelques semaines plus tard, Meyer ouvre les portes de son accueillante maison de 5 chambres à Cave Creek, Arizona. Son mari, Pancho, qu’elle a épousé à l’âge de 21 ans, et qui a récemment quitté son boulot de comptable pour devenir père au foyer, a emmené les garçons dans un parc aquatique. Après sa tournée pour The Host, Meyer est rentrée chez elle épuisée pour faire face à la date butoir la plus éprouvante de sa courte carrière. Elle n’avait que trois jours, travaillant dans son bureau de 6 heures du matin à plus de minuit, pour apporter les dernières modifications à Breaking Dawn. Sortir deux livres en un seul été était un pari fou, et elle dit qu’elle ne fera plus jamais cette erreur. Et pourtant, comme elle le dit, c’était une réelle satisfaction de prouver à son éditeur et à elle-même qu’elle n’était pas juste la fille aux vampires. A Salt Lake City, son amie proche Shannon Hale, lauréate du Prix Newbery pour l’auteur pour adolescents avec Princess Academy, a félicité Meyer pour The Host. Je suis si fière de toi ! Parce que nous ne savons pas si J.K. Rowling est l’auteur d’un seul et unique prodige, plaisanta-t-elle avec exubérance avant le début de la dédicace. Mais toi, tu ne l’es pas !

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