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Coraline, aujourd’hui en salles !

Par Altan, le mercredi 10 juin 2009 à 22:07:46

Les personnages et leurs interprètes

Dakota FanningL’enregistrement des voix vient en premier sur un film d’animation. Ces enregistrements sont ensuite repérés, et les mouvements des lèvres des acteurs retranscrits à l’usage des animateurs, qui devront régler sur eux les mouvements des lèvres des figurines. L’interprétation vocale constitue la base du travail de l’animateur sur le personnage, souligne Selick. Le casting débuta, en toute logique, avec Dakota Fanning, qui avait alors l’âge du personnage, mais possédait déjà une solide expérience d’actrice.
Dakota Fanning : Tout enfant désire autre chose, à un moment ou un autre de sa vie. Coraline va devoir accepter que les gens – ses parents, ses voisins, etc. – sont ce qu’ils sont et non ce qu’elle aimerait qu’ils soient. Le spectateur tremble pour elle, il espère qu’elle se tirera d’affaire et pourra rentrer chez elle, comme Dorothy dans Le Magicien D'Oz ou dans Alice Au Pays Des Merveilles. Le film contient quelques passages légèrement effrayants, mais c’est surtout une merveilleuse histoire fantastique – un grand film pour les adultes autant que pour les enfants.
Une séance d’enregistrement est une expérience très particulière. Vous ne pouvez plus vous exprimer à travers vos mimiques ou vos gestes, vous devez tout faire passer par la voix, en forçant un peu sur celle-ci. J’ai ressenti le besoin d’être guidée dans cet exercice, et j’ai trouvé en Henry un directeur de plateau très précis et très patient.
Je devais jouer à la fois la peur, la fermeté et l’intelligence de Coraline. Son angoisse est si forte qu’elle comprend qu’il lui faut très vite se ressaisir et élaborer un plan pour s’échapper de cet Autre Monde où les gens ont perdu leur âme. C’est important de montrer aux enfants qu’on peut se sortir d’une telle situation.
Neil Gaiman : Dakota exprime à la perfection le cran et l’enthousiasme de son personnage. Elle s’est même donné un petit accent du Midwest qu’on ne lui connaissait pas. À son écoute, on ne se dit pas «C’est Dakota», mais «C’est Coraline»
Henry Selick : Dakota est une actrice douée, qui a mis son talent et sa sensibilité dans ce personnage, qu’elle comprend et rend crédible.

Teri HatcherLe film repose en grande partie sur les relations de Coraline à sa mère, ou plutôt à ses mères : la Vraie et l’Autre.
Henry Selick : Mel, la vraie mère, est un écrivain reconnu qui dirige d’une main ferme sa petite famille. Mais, en période d’urgence et à quelques jours d’un bouclage, elle n’a pas le temps de se soucier des moindres désirs et exigences de sa fille. C’est ainsi que Coraline découvre l’Autre Mère, qui ressemble étonnamment à la Vraie, quoique plus jolie. Cette Autre Mère va lui offrir de délicieux repas, préparés avec amour, et lui ouvrir son jardin enchanté. Elle va lui consacrer, en apparence, toute l’attention que désire la petite.
Henry Selick : La voix de Dakota donnant le ton du film, il me fallait trouver une comédienne qui s’accorde bien à elle. J’ai auditionné quelque 70 actrices. Teri Hatcher s’est imposée par son timbre, si chaleureux et si expressif.
L’actrice, dont c’était le premier doublage, devait donner corps non seulement à la Vraie Mère et à l’Autre, mais à une seconde déclinaison du personnage : la Mauvaise Mère.
Teri Hatcher : La Vraie Mère est stressée, car la famille vient tout juste d’emménager et qu’il fait un temps de chien. Rien ne va comme il faut, elle s’énerve, et finit par dire «La ferme !» à sa chère fille, ce que je n’ai jamais fait avec la mienne !
La deuxième voix est celle de l’Autre Mère, cette maman d’une perfection irréelle qui a réponse à tout, et que Coraline commence à préférer à la sienne. Enfin, je joue également cette Mauvaise Mère, qui se dissimule derrière l’Autre et se révélera un vrai monstre. C’est une créature maléfique qui tire sa force de l’âme des enfants morts. Pour incarner cette furie, j’ai dû surmonter mes inhibitions et hurler à pleine voix dans le micro !
Henry était passionné par ce film. Il a pris tout son temps pour nous communiquer avec précision ses desiderata sur chaque réplique tout en nous laissant libres de tenter d’autres approches. Au fil du travail, j’ai acquis la confiance nécessaire pour me risquer à être plus sarcastique, plus humoristique, plus méchante. En voyant le résultat final, j’ai admiré la qualité d’écoute des animateurs, la façon dont ils ont su exploiter nos moindres inflexions pour donner encore plus de relief aux personnages. Du grand art !

Mr BobinskyMiss Forcible et Miss Spink sont deux créatures pittoresques et rêveuses de l’entourage de Coraline, qui s’imaginent qu’elles furent de grandes actrices alors qu’elles n’étaient que d’obscures artistes de variétés. C’est Gaiman qui suggéra pour ces rôles les brillantes et célèbres Dawn French et Jennifer Saunders. Une proposition qui séduisit immédiatement Selick : Dawn et Jennifer forment un merveilleux duo comique, connu à travers le monde entier. Il était important d’avoir de vraies actrices de composition car les deux Miss sont loin d’être de simples faire-valoirs.
Et Jennifer Saunders de préciser : Henry nous a donné confiance en nous-mêmes. En travaillant avec lui, nous avons découvert des facettes inattendues de ces deux personnages et avons pu essayer d’autres rythmes, d’autres intonations que ceux auxquels nous sommes accoutumées. Miss Spink et Miss Forcible passent leur temps à se chamailler, comme le font couramment les vieux couples. On pense un peu à Bette Davis et Joan Crawford dans Qu'Est-il Arrivé à Baby Jane ?
Et Dawn French d’enchaîner : Les enfants et les adultes réagissent toujours très fort à des personnages comme ceux-là. La séquence du théâtre avec nos deux extravagantes demoiselles devrait rencontrer un franc succès.
Mr. Bobinsky est un voisin encore plus excentrique. Ce géant russe tout bleu se nourrit exclusivement de betteraves crues et prétend posséder un cirque de souris sauteuses. C’est l’acteur anglais Ian Mcshane, virtuose des accents étrangers, qui lui prête sa voix, faisant de Bobinsky un personnage tour à tour imposant, comique, triste, distant et un rien inquiétant. Charlie, le père de Coraline (interprété par John Hodgman) est un homme affectueux ... mais singulièrement paumé, qui ne cesse d’embarrasser sa fille par ses mauvaises plaisanteries, ses déplorables talents culinaires et son incapacité à chanter juste.
L’Autre Père, mélange de Bing Crosby et Dean Martin, incarne en revanche tout ce que Coraline attend d’une figure paternelle. Plus sophistiqué, plus cool, tu meurs ... Dans l’Autre Monde, Coraline rencontre aussi un chat noir, tout juste croisé dans le Vrai Monde. Cet étrange animal a la faculté d’aller et venir ainsi entre ces deux mondes, mais il ne parle que dans l’Autre Monde (avec la voix de Keith David).
Enfin, Henry Selick a inventé pour les besoins du film le personnage de Wybie (joué par Robert Bailey Jr.) pour que Coralie puisse partager ses impressions avec quelqu’un de son âge – en l’occurrence un gamin futé et solitaire passant ses journées à explorer les bois sur une bicyclette construite de ses propres mains.

  1. Le synopsis
  2. Genèse de Coraline
  3. Les personnages et leurs interprètes
  4. Deux mondes, un studio
  5. Trois dimensions
  6. Les chiffres anecdotes

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