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Cœur d’Encre, aujourd’hui dans les salles !
Par Gillossen, le mercredi 28 janvier 2009 à 14:26:16
La critique d'Alana Chantelune
Mo, relieur de livre, possède le don extraordinaire de faire surgir les objets et les personnages des livres qu’il lit à haute voix. Un jour, il fait surgir d’un roman nommé Cœur d’Encre plusieurs personnages : le cracheur de feu Doigt-de-Poussière, mais surtout le terrible Capricorne. Hélas, en échange, l’épouse de Mo a été envoyée dans le livre. Depuis, Mo recherche un exemplaire du livre pour la retrouver et tente d’échapper à Capricorne, qui veut le forcer à faire sortir des livres des trésors et de sinistres alliés… Neuf ans après le drame, Mo et sa fille Meggie, douze ans, retrouvent un exemplaire du livre. Mais Doigt-de-Poussière, qui souhaite désespérément retourner chez lui, pactise avec Capricorne et lui livre Mo et Meggie, ainsi que leur fantasque tante, une collectionneuse de livres chez qui ils se cachaient. Ils parviennent à s’enfuir, et doivent trouver un nouvel exemplaire du livre. Pour cela, ils partent à la recherche de l’auteur de Cœur d’Encre, Fengolio, en emmenant avec eux Doigt-de-Poussière, trahi par Capricorne, et Farid, un jeune voleur tiré des Mille-et-Une-Nuit et complètement largué…
Nous sommes ici devant un très sympathique film d’aventure pour la famille. Assez court, le long métrage va à l’essentiel et prend certains raccourcis par rapport au livre, notamment dans une conclusion un peu trop facilement évacuée et un peu trop facile. On regrettera également quelques effets spéciaux dignes des années 60 (des fonds en surimpressions trop visible dans les scènes en voiture et sur les toits) lors que ceux de la fantastique bataille finale sont magnifique.
Mais le point fort du film, c’est sans conteste le casting. On peut dire ce qu’on veut de la carrière de Brendan Fraser, il est ici un Mo idéal, qui trimballe sa grande carcasse et sa voix grave et étrange avec douceur ; une sorte de grand type doux et mélancolique, dont la stature tranche avec la délicatesse qu’il porte aux livres et sa fille. La douceur, c’est également ce qui caractérise Meggie, que son interprète ne rend jamais niaise ou horripilante. Mais les personnages secondaires sont tout aussi convaincant : Andy Serkis cabotine jusque ce qu’il faut pour le personnage joyeusement méchant et cruel de Capricorne, Helen Mirren campe une tante Elinor un peu plus piquante et active que dans le livre, mais fort drôle avec ses grands airs, et Jim Broadbent s’amuse comme un fou en jouant un Fengolio trop bavard aussi excité qu’un gosse devant ses création. Le rôle de Farid, naïf et plein de bonne volonté est également là pour apporter une touche d’humour. On regrettera simplement que sa relation avec Meggie ne soit pas un peu plus exposée, contrairement à celle avec Doigt-de-Poussière, très bien menée.
Justement, Doigt-de-Poussière. Paul Bettany est sans nul doute le meilleur acteur de seconds rôles de ces dernières années, injustement méconnu et qui mériterait de vrais premiers rôles. Véritable caméléon, il colle parfaitement au personnage, plus gris que noir ou blanc. Égoïste par essence, mais ayant bon cœur, il culpabilise sur les moyens qu’il emploie pour atteindre son but. Mélancolique et bourru, il s’attache malgré lui à ses compagnons (surtout à Farid qui le colle avec admiration), jamais à son aise, et le comédien nous fait réellement ressentir le poids qui le fait souffrir. Le plus beau personnage du livre, et du film.
L’alchimie entre les comédiens est véritablement réjouissante et est vraiment le grand atout du long métrage.
Pour le reste, les paysages naturels de l'Italie, les décors somptueux (sauf dans les scènes d’actions où le carton-pâte se voit), les trouvailles scénaristiques (l’utilisation du Magicien d’Oz dans l’histoire, les objets et personnages tirés de classiques de la littérature…) tout cela est très chouette, mais on regrettera une mise en scène basique et assez conformiste. L’histoire se déroule, et c’est tout. Il manque un petit quelque chose dans le scénario pour porter l’histoire, la rendre réellement féérique. La fin du film choisit de plus de fermer toute optique d’une adaptation ultérieure des suites du roman.
Au final, voici une adaptation correcte, et un film d’aventures familial tout à fait charmant, mais qui ne fera pas d’étincelles et rend la lecture du livre obligatoire !
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