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Aujourd’hui en salles : Sucker Punch !

Par Gillossen, le mercredi 30 mars 2011 à 13:04:16

L'univers

La conception :

Quand la réalité est une prison, vous pouvez toujours vous libérer par l’esprit...

Zack Snyder souhaitait brouiller les pistes entre réalité et imaginaire dans Sucker Punch. Auteur complet du film, il explique : «C’est un film d’évasion, au sens propre et figuré. Il montre comment l’esprit peut ériger une barricade quasi infranchissable entre l’imaginaire et la réalité, et jusqu’où nous sommes prêts à aller et quels sacrifices nous sommes enclins à faire pour nous tirer d’une situation difficile».
Après avoir signé 300 et Watchmen : Les Gardiens, Snyder raconte que ce nouveau film représente une évolution pour lui. «Je suis influencé par l’heroic fantasy et des magazines comme Heavy Metal», poursuit-il. «Sucker Punch mêle ces sources d’inspiration à la série La Quatrième Dimension et aux livres de Richard Bach».

Le scénario a été écrit sur plusieurs années. «J’ai écrit une nouvelle il y a longtemps dont l’un des personnages s’appelait Babydoll», dit-il. «Je l’ai reprise, et je l’ai étoffée et enrichie».
La productrice Deborah Snyder ajoute : «C’était très libérateur pour Zack de travailler sur un projet à propos duquel personne n’avait d’attente. Il pouvait donc aller dans la direction qu’il souhaitait, en toute liberté, et même si l’intrigue a évolué au fil du temps, le film raconte, depuis le début, l’histoire de cette jeune femme, Babydoll, qui, à force d’affronter l’adversité, finit par se réfugier dans un monde imaginaire pour faire face. Chemin faisant, elle se découvre une force extraordinaire. C’est une battante».

Après avoir esquissé l’intrigue et les personnages, Zack Snyder a sollicité son fidèle ami Steve Shibuya pour coécrire le scénario : «Avec Steve, on a développé tous les enjeux dramatiques».
«Quand Zack a fait appel à moi, je me suis dit que ses idées étaient très audacieuses», confie Shibuya. «Il voulait faire un film aux scènes d’action d’une grande liberté, disposer d’un espace quasi infini pour ses différents univers, et repousser les limites des séquences de bataille, tout en racontant l’histoire d’une jeune femme qui combat ses propres démons et tente de se racheter».

Le plus amusant, c’est que même si l’intrigue n’est pas cantonnée à un lieu et une époque déterminés, elle se déroule pourtant dans un espace extrêmement confiné : un hôpital psychiatrique du Vermont, dans les années 60. Et pourtant, le spectateur s’embarque dans un périple fantastique, au gré des rêveries de Babydoll. Avec ses compagnes d’infortune, Sweet Pea, Rocket, Blondie et Amber, elle livre bataille à des samouraïs monstrueux, des soldats morts-vivants et de redoutables dragons. Pour y faire face, les filles disposent de leur intelligence, d’un arsenal d’armes mortelles et de leur volonté d’unir leurs forces pour survivre.
Sombrant dans un terrier de sa propre invention, Babydoll semble avoir une imagination sans limite.

La réalisation :

« On peut se perdre dans nos mondes : on peut croire qu’ils sont réels. » Sweet Pea

Avant d’entraîner ses amies dans la bataille, Babydoll débarque à l’asile psychiatrique Lennox House, à Brattleboro, dans le Vermont. Les décors de l’institut, comme d’autres lieux, ont été construits dans les studios de Vancouver, au Canada. Le chef-décorateur Rick Carter a cherché à mêler les mondes réels et imaginaires de Babydoll, et à faire en sorte que chacun des décors puisse être utilisé pour différents cas de figure.
«En y prêtant vraiment attention, on se rend compte, par exemple, qu’une voûte utilisée pour Lennox House a également été employée dans la séquence des dragons, et dans le bordel», indique Deborah Snyder. «Pour la scène qui se déroule pendant la Première guerre mondiale, on a d’abord tourné dans une cathédrale dévastée par les flammes qui évoque l’architecture de l’asile».

«Ce qui m’a le plus intrigué, c’est que, quel que soit le lieu où voyage Babydoll – la cathédrale, le château ou le temple –, il reprend l’architecture de l’asile, intérieur et extérieur», ajoute Carter. «La palette de couleurs sombres, et même les rais de lumière qui percent par les fenêtres, nous ramènent à l’asile, ce qui crée un lien entre tous les lieux qu’on traverse, et nous replace, inconsciemment, dans l’espace de l’asile et nous rap- pelle constamment ce qu’a vécu Babydoll».
Ces échos visuels renvoient aux parallèles établis entre les mondes réels et imaginaires de Babydoll. «L’univers fantasmagorique de Babydoll s’inspire de la réalité», reprend Deborah Snyder. «Du coup, quand elle entre dans le théâtre de l’asile pour la première fois et qu’elle voit ces accessoires typiques des troupes amateurs – un train, un château, un paysage carbonisé, une pagode japonaise –, ils font naître des lieux fantastiques dans son esprit. Mais ils sont déformés, comme les événements réels le sont dans les rêves, c’est-à-dire en ré-agençant les lieux et les objets».
Carter et le directeur de la photo Larry Fong ont collaboré pour retrouver ce sentiment de flottement propre aux rêves dans les scènes qui se passent dans la réalité du film. L’intrigue se déroule dans les années 60, mais, comme le dit Fong, «en dehors de quelques indices dans les coiffures, le maquillage, les costumes et la décoration, on ne peut pas dire qu’on ait vraiment l’impression que ça se passe dans les années 60. Plus qu’une époque, on souhaitait évoquer un état d’esprit et lui donner un côté atemporel. C’était plus important que de reconstituer une période en particulier».

Les visions de Babydoll nous transportent à travers le temps et l’espace en toute liberté, ce qu’illustre la mise en scène. Le style visuel du film s’appuie sur des émotions intenses, destinées à toucher et manipuler le spectateur. «On voulait quelque chose qui vous prend aux tripes et qui soit déstabilisant pour qu’on ne sache pas très bien si on est dans la réalité ou dans le rêve», reprend Fong.
«Pour y parvenir, on a utilisé pas mal de miroirs afin d’avoir des reflets qui renvoient au thème de la dualité, de l’illusion et du faux-semblant», poursuit-il. «Votre mémoire est-elle fiable ou pas quand vous en avez besoin ? Nous avons tous des souvenirs de certains événements, mais quand on regarde une photo, on se rend compte qu’on ne s’en souvenait pas comme ça : les frontières entre perception et réalité se brouillent. C’est aussi de cela que parle le film : qu’est-ce que la perception ? Qu’est-ce que l’imagination ? Qu’est-ce que la mémoire ? Et qu’est-ce que la mémoire déformée par le temps ?»

Pour Zack Snyder, le souci esthétique était bien plus important que le réalisme : «Dénicher la beauté dans le monde sinistre de l’asile était primordial parce que, pour moi, la beauté, dans ce film, est sans doute sa contradiction la plus intéressante : une histoire glauque qui n’en est pas moins visuellement fascinante».
Le réalisateur ajoute que le film repose pour l’essentiel sur ces contradictions, et sur les juxtapositions entre images et objets, sans considération de réalisme. Le chef-costumier Michael Wilkinson a été intéressé par ce mélange paradoxal chez les protagonistes à mi-chemin entre «des archétypes féminins traditionnellement soumis et des héroïnes téméraires que rien ne saurait faire reculer. J’ai commencé à esquisser des croquis qui alliaient ces archétypes féminins – la coiffe de soubrette ou le col et l’écharpe de l’écolière – à la silhouette et aux caractéristiques d’un soldat prêt à se battre».

«J’ai adoré parcourir des tas de domaines différents pour faire mes recherches», signale Wilkinson. «Je me suis inspiré de plusieurs époques, de tas de sources différentes – qu’elles soient historiques ou liées à la pop-culture – et qu’il s’agisse de vidéo clips et de jeux vidéo ou encore de peintures religieuses du XVIème siècle».
«Je me suis amusé à créer des liens entre les mondes pour qu’il y ait des clins d’œil visuels entre toutes les parties de l’intrigue, des sortes de références qui stimulent l’imagination du spectateur», souligne le chef-décorateur. «Je pense que ça aide le public à s’y retrouver».

Qu’elles soient en tenue de ménage pour récurer le sol de l’asile ou vêtues pour désamorcer une bombe à bord d’un train à grande vitesse, le but des filles est de mettre la main sur les objets et éléments qui leur permettront de recouvrer la liberté : une carte, le feu, une clé et un mystère qui représente la raison, la finalité et un profond sacrifice. Pour illustrer leur parcours, Snyder et ses collaborateurs ont cherché à embarquer le spectateur dans une sorte de chasse au trésor, en parsemant le film de symboles qui déclenchent et alimentent les fantasmes de Babydoll.
Ces points de passage entre les différents mondes ont nécessité de nombreux éléments fabriqués sur mesure, et notamment des accessoires en apparence anodins. Par exemple, les jouets de la petite sœur de Babydoll, au destin tragique, sont étonnamment lugubres et effrayants et leurs expressions étranges sont le reflet des tumultes intérieurs de Babydoll. Le briquet banal d’un aide-soignant est orné d’une décalcomanie de dragon que l’on retrouvera plus tard dans le combat opposant les filles au dragon, et, plus intéressant encore, dans le briquet en or, serti d’un dragon dessiné à la main, qui joue un rôle dans la tentative d’évasion de Babydoll.

  1. Synopsis
  2. Distribution
  3. L'univers
  4. Le tournage
  5. Musique !

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