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Versipelle
(Ce Cycle est Terminé)
Dessin : Ott Anne Catherine
Parution d’une intégrale en novembre 2020.
Hiver
Après avoir lâchement assassiné Gunnulf, le meneur de loups, Harding s’empare de sa peau de Versipelle et la revêt, pensant ainsi s’approprier ses facultés. Mais un simple mortel ne saurait maîtriser un tel pouvoir. Rendu fou par la transformation, Harding doit fuir le village, semant la mort sur son passage. Sigurd, fils de Gunnulf et d’une louve, à qui devait revenir la peau de Versipelle se lance sur les traces de l’usurpateur en compagnie de sa meute et de Randi, une jeune orpheline qui parle aux esprits de la forêt.
Eté
Maudit par la peau du Versipelle, Harding a trouvé refuge dans un port et cherche un embarquement qui lui permettra de s’éloigner de ses démons et de la vengeance de Sigurd. Mais il doit faire vite, car ce dernier, toujours accompagné de sa meute, de Randi et du draugr de Folker, se rapproche plus chaque jour…
Critique
Par Erkekjetter, le 26/11/2018
Ce récit en deux tomes, deuxième collaboration entre la scénariste et la dessinatrice, relate le cheminement de Sigurd à la poursuite d’Harding, le meurtrier de son père.
Le fils du meneur de loups se lance en effet sur les traces de l’imprudent, qui a commis la folie de revêtir la peau de Versipelle dont il ne saurait maîtriser les pouvoirs. Et ce dernier laisse derrière lui une piste de sang, guère difficile à remonter. Au-delà de cette traque, le jeune homme, qui présente une nature duelle, initie également une quête à la recherche de lui-même. Dans cette aventure, il est accompagné par une sorcière et un singulier compagnon de route de nature plus diaphane.
Entre légende traditionnelle remaniée et inspiration nordique marquée, ce diptyque s’appuie sur un dessin que l’on peut qualifier d’épuré mais qui s’accorde bien avec le récit proposé. Les paysages sont soignés, les personnages expressifs et la mise en page, quoique classique, fonctionne bien. Il règne une certaine rudesse dans ce monde, rudesse que souligne le premier tome qui se déroule en hiver et où s’exprime toute la violence de ces fameux pouvoirs non contrôlés. La seconde partie, estivale, semble appeler à un apaisement, mais n’exclut pas non plus cette part de brutalité – s’il n’est pas nécessairement question d’une violence physique, s’y dévoilent de nombreux tourments intérieurs, tout aussi ravageurs, sinon plus. Il est toutefois difficile d’évoquer les événements qui y sont relatés sans dévoiler des pans de l’histoire et sans risquer, de fait, de gâcher le plaisir de la découverte à de potentiels futurs lecteurs.
Ce conte se tisse autour de la solitude, de la différence, de la jalousie aussi. Des mauvais choix que l’on fait parfois, et des renoncements inévitables qui jalonnent la vie – et qui ne sont pas nécessairement un mal. Et s’il se clôt sur une fin qui n’est pas forcément celle à laquelle on pouvait s’attendre, elle n’en est que plus belle, car elle s’offre comme une porte vers un apaisement mérité après de nombreuses souffrances.
7.0/10
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