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Le Chat Potté, aujourd’hui dans les salles

Par Gillossen, le 30 novembre 2011 à 14:25

HÉROS ET HORS-LA-LOI

Dès le départ, Antonio Banderas, qui prête sa voix au Chat Potté, explique en grande partie la popularité du personnage.
Le réalisateur affirme : « Le Chat Potté est joué par Antonio Banderas, à moins que ce ne soit Antonio Banderas qui soit joué par Le Chat Potté ? Je ne sais pas, et il est parfois difficile de les différencier ! Une chose est sûre : l’un ne pourrait exister sans l’autre, parce qu’Antonio apporte énormément de fougue à ce rôle. On pourrait s’attendre à ce que cette frêle créature ait une petite voix aiguë, mais en réalité il est doté d’une voix très grave… C’est très drôle que ce grand acteur à la voix si impressionnante double ce petit félin. Ce que j’aime dans le jeu d’Antonio, c’est quand il fait semblant de se prendre très au sérieux et que le Chat se comporte comme n’importe quelle créature de son espèce, comme par exemple chasser un rai de lumière». Comme l’explique Joe Aguilar : «L’attirance pour le personnage est née avec Antonio. Il en fait un personnage drôle, charismatique, assez macho, mystérieux et aventurier. Quand vous regardez le chat et que vous entendez cette voix si grave, vous avez tout de suite envie d’en savoir plus». Banderas lui-même dit du chat «qu’il est un personnage vraiment génial. Nous avons développé beaucoup d’aspects différents de sa personnalité depuis que j’ai commencé à lui prêter ma voix en 2002. Il est romantique, mais c’est un héros d’aventure au grand cœur, qui a le sens de la loyauté et de l’honneur, tout en étant un peu filou, ce qui, à mon avis, le rend encore plus attachant aux yeux des enfants. Quand on a commencé à le voir dans Shrek, on ne savait pas grand-chose à son sujet. Il était un peu mystérieux et il l’est encore aujourd’hui. Pour moi, ce personnage a vraiment de multiples facettes et c’est ce qui le rend drôle».
Pour l’acteur, ce petit chat représente en effet plus qu’un simple félin : «Pour moi, ce n’est pas qu’un chat. À l’époque à laquelle nous vivons, savoir faire rire les gens est un honneur et un privilège : c’est un don. Depuis presque dix ans, le Chat a eu, dès ses débuts, son propre univers, d’abord dans la culture populaire américaine, puis dans le monde. Je viens d’Espagne, et j’ai donc eu l’opportunité d’incarner ce personnage pour un large public d’environ 800 millions de personnes, puisque je double le personnage dans deux versions d’espagnol, l’une destinée à l’Amérique centrale et du Sud, qui utilise un vocabulaire humoristique spécifique, et l’autre en castillan pour l’Espagne». Banderas partage également des qualités avec son homologue félin : il sait manier l’épée (ce qu’il a appris lors des tournages des deux volets de Zorro), danser (comme il a pu en témoigner à Broadway ou dans certains de ses films), et a prouvé à de nombreuses reprises qu’il peut parfaitement incarner l’archétype du «latin lover» : «Je suis plus grand, ça c’est certain, mais sinon Le Chat Potté et moi sommes assez semblables».

L’univers du Chat est peuplé de personnages étranges, issus des comptines de notre enfance, mais peu sont aussi pervers que le personnage d’Humpty Dumpty, l’ancien ami du Chat. Quand notre histoire commence, le Chat est orphelin et vit dans le petit village de San Ricardo, où il se lie d’amitié avec un étrange personnage à la drôle de forme «Le Chat écoute tous les rêves et les plans de Humpty», explique Miller, «mais en fin de compte, Humpty reste un œuf. Il peut à peine se déplacer et n’a en aucun cas les moyens d’accomplir ses projets. Il est un peu brimé, marginal, et le Chat le protège et le soutient. Il y a donc, d’un côté, Humpty le rêveur et, de l’autre, le Chat qui l’aide à réaliser ses rêves».
Tous deux aspirent à quitter l’orphelinat et à avoir une belle vie – et tout ce qu’il leur faut, c’est une poignée de haricots magiques (à faire pousser sur une tige) afin qu’ils puissent dérober une oie légendaire, qui pond des œufs d’or, à un géant, qui vit dans un château dans les nuages. Rien de plus simple, en effet ! Lorsque cette quête enfantine aux haricots magiques ne mène à rien, le rêve commence à se briser – du moins pour le Chat – et c’est ce qui sépare les deux amis. Il ne faut pas longtemps au Chat pour écouter sa vraie nature – l’action – qui se réveille lorsqu’il sauve une femme menacée par un taureau en train de charger. San Ricardo célèbre le félin en héros : il obtient alors son élégant chapeau et ses bottes légendaires (symbole de loyauté, d’honneur et de courage). Comme souvent, la gloire engendre la jalousie et, quand le Chat accepte d’aider Humpty au nom de leur amitié lors d’un plan qui tourne mal, ils finissent par s’éloigner l’un de l’autre. Le Chat passe pour un traître aux yeux des villageois et de tous ceux qui lui faisaient confiance, tandis que Humpty Dumpty devient un œuf pourri dont les rêves d’enfance se teintent d’avidité et de vengeance. Pas vraiment de quoi chanter une berceuse, mais c’est exactement ce que souhaitait Chris Miller : «Humpty Dumpty est très différent de ses représentations antérieures», dit-il. «Je pense que ce qu’on peut faire de mieux, c’est prendre les ingrédients que l’on connaît et pousser le personnage dans une nouvelle direction, tout en essayant de créer quelque chose de totalement original. En tant qu’auteurs dans le domaine de l’animation, c’est vraiment ce qui motive notre imagination».
Le directeur d’écriture Persichetti ironise : «Tous les chats n’ont-ils pas un œuf pour frère ? Quand on a commencé à travailler sur les personnages, on savait qu’on avait besoin que le Chat grandisse aux côtés de quelqu’un qui soit son faire-valoir. On s’est dit : «Et si son frère était un œuf ?» C’est comme ça que ça a commencé à germer».
«Humpty Alexandre Dumpty est joué par Zach Galifianakis», souligne Miller, «et j’adore son interprétation: il est incroyablement drôle et possède un esprit vif, très spontané. Il a donné à son personnage un côté inattendu : Humpty est un personnage un peu détraqué, qui ne fait rien de bon pendant l’essentiel du film, mais Zach fait en sorte qu’on comprenne son comportement. Humpty sent qu’il perd son meilleur ami, et c’est ce qui le pousse à se conduire étrangement, mais il a bon cœur». «On savait que Zack était irrésistible», note Latifa Ouaou, «mais il a donné à Humpty une vulnérabilité et une tendresse enfantine qui montraient de lui une autre facette. Il nous touche, et c’est ce qui compte pour nous car on ne voulait pas qu’il soit un méchant sans relief».
Pour Galifianakis, l’une des difficultés était de composer avec les restrictions imposées par le doublage : «Le défi a été de me représenter un personnage seulement avec la voix», explique-t-il. «Quand vous commencez, on vous montre une maquette de ce à quoi le personnage ressemble à ce moment-là et vous devez alors trouver une attitude, tout en étant limité à l’usage de votre voix. Une fois que les animateurs vous voient jouer, si vous usez de vos mains pendant un passage, ils peuvent s’en servir. Mais il faut vraiment chercher plus d’expressions dans sa voix que le ferait un acteur dans un rôle traditionnel». Latifa Ouaou se souvient: «Lorsqu’on a commencé, on a expliqué (à Zack) que oui, il s’agit d’un œuf, et on lui a dit qu’il devait travailler à partir du script, mais qu’il y aurait des changements parce qu’on développait et produisait le film en même temps. On voulait aussi qu’il soit libre de travailler en dehors des contraintes du scénario. Zach a confiance en Chris et l’a laissé le guider. Il a commencé à s’approprier le personnage et à se sentir à l’aise dans le rôle, ce qui lui a permis d’apporter ses propres idées et d’improviser – et c’est toujours mieux pour l’acteur, pour nous et, au bout du compte, pour l’interprétation du personnage».
Galifianakis a relevé le défi de se retrouver seul dans une cabine d’enregistrement avec un micro : «J’aime la simplicité du système», confie-t-il. «À l’origine, je suis humoriste, et je suis donc habitué à être seul devant un micro. À la fin de chaque séance, je me disais que j’avais un super boulot». Il ajoute: «J’ai pris beaucoup de plaisir à explorer le personnage : il est à la fois un peu paumé et envahissant. Je suis quelqu’un d’assez réservé, et du coup, c’est assez drôle d’interpréter ce type de personnalité». «Est-ce ce que j’ai réfléchi à ce qu’est un œuf ? Est-ce que j’ai effectué des recherches ? Disons que… J’aurais dû aller à l’épicerie, et fréquenter des œufs, apprendre à les connaître et leur parler», ironise-t-il, «mais j’ai mangé des œufs et j’ai lancé des œufs à la tête des gens qui sont bruyants dans la rue à deux heures du matin. Maintenant que j’y pense, les œufs sont traités en inférieurs dans la vie car les gens les mangent, ou les lancent – ils peuvent être bons ou mauvais. Les œufs sont rigolos en général à cause de leurs formes mais ils ne sont pas respectés. Ce film le prouve et mettra peut-être en évidence la manière dont ils ont été traités. Ou pas».

Après s’être brouillés, Humpty revient dans la vie du Chat lorsqu’il trouve finalement le moyen de réaliser leur rêve d’enfance et de voler les haricots magiques. Il a certes un plan mais a besoin du félin pour le mettre en œuvre. Pourtant, l’opération nécessitera la contribution d’un troisième personnage : Kitty Pattes de velours, la plus grande cambrioleuse de toute l’Espagne.
«Salma Hayek campe Kitty Pattes de velours et dans ce rôle, elle est belle, forte, sensuelle mais surtout, elle est drôle», explique le réalisateur. «Salma est une actrice pleine d’humour, ce dont elle témoigne dans le film. Et parce qu’elle imprègne son personnage de sa complicité avec Antonio (il s’agit de leur cinquième collaboration), cela sonne juste. On sent qu’ils sont de bons amis parce qu’ils se battent vraiment bien ensemble, et c’est ce qui donne du piquant à leur histoire d’amour. C’est un superbe duo. J’adore la voix de Salma, riche et profonde, qui fonctionne très bien pour Kitty».
Pour Joe Aguilar, « Le Chat Potté a toujours comporté une dimension romantique mais nous devions construire un personnage qui soit à la hauteur du Chat. On a donc créé Kitty. On a immédiatement pensé à Salma Hayek et on a été ravis d’apprendre qu’elle était partante. On savait que l’alchimie prendrait avec Antonio et que leurs voix se marieraient bien. Kitty reste longtemps hors de portée pour le Chat et il fallait qu’elle soit forte et captivante. On a voulu créer un personnage qui ne soit pas qu’une femme fatale». «La comédie n’est pas le premier genre qui vient en tête quand on pense à Salma», enchaîne Latifa. «Elle a une belle voix et même si on sait qu’elle peut être sensuelle, elle est finalement à sa place dans une comédie. Il y a quelque chose d’attirant chez un personnage féminin qui sait ce qu’il veut et qui n’a besoin de personne pour l’obtenir». Salma Hayek était enthousiaste à l’idée de jouer ce félin indépendant : «Tout, dans ce film, est drôle et exaltant», dit-elle. «Tout d’abord, c’est la première fois que je travaille dans l’animation et ça faisait longtemps que j’attendais cette opportunité. Ça ne pouvait pas mieux tomber car je peux partager cela avec ma fille. Je suis devenue experte en dessins animés depuis qu’elle est née… et c’est avec beaucoup de fierté que je dis que même si j’ai vu à peu près tous les dessins animés qui existent, celui-là fait partie des dix meilleurs».
Certains détails logistiques lui convenaient également, comme le fait de pouvoir travailler en pyjama ou de pouvoir enregistrer dans cinq villes différentes. Comme pour illustrer les propos de Latifa Ouaou concernant la simultanéité du développement et de la production du projet, ce n’est qu’assez tardivement que les traits de Kitty ont été révélés. Persichetti en témoigne : «Quand je travaille, j’ai plein de choses en tête, comme cette idée d’un chat cambrioleur qui est vraiment un chat. Cet animal est très silencieux, peut-être pour surmonter une infirmité…ça a mis du temps à venir jusqu’à ce que…Mais bien sûr ! Elle n’a pas de griffes ! Voilà ce qu’elle veut surmonter, mais là on peut en jouer…. Car cet incroyable talent fait qu’elle peut dérober les haricots dans la main même de Jack sans qu’il s’en aperçoive. Ou voler les bottes du Chat sans qu’il s’en rende compte. Elle est la plus parfaite pickpocket qui soit. Ça fonctionne très bien et cela ajoute de l’intérêt à son côté bombe latino».
La comédienne a adoré son personnage : «Elle a du répondant et sait se battre tant verbalement que physiquement. C’est une voleuse extraordinaire, la meilleure peut-être. Et même si le Chat se bat contre elle et essaie de lui prouver qu’elle a tort, il n’y arrive pas. C’est vraiment une joie d’interpréter un chat pareil». La relation de travail de Salma avec Antonio Banderas est tellement fusionnelle que l’acteur a formulé une requête auprès des auteurs du film. «Je travaille avec Salma depuis le début des années 1990 et nous sommes très amis. Normalement, dans l’animation, on travaille seul mais là, c’est la seule fois où j’ai demandé à travailler avec une partenaire. C’est parce que nous avons une formidable entente et qu’on se bat très bien face à la caméra. On a une sorte de rythme qui nous est propre et on improvise. Je leur ai donc demandé de nous organiser une séance ensemble et on en a sorti plein de choses. Ça a été génial de retravailler avec elle». «Antonio est parfait pour ce rôle», acquiesce Salma Hayek, «Il est né pour incarner ce chat. On a fait un certain nombre de films ensemble et cela a toujours été un grand plaisir. On a eu la chance de faire une séance ensemble, même si ce n’est pas très orthodoxe. On était tous submergés et on se trouvait dans des lieux différents mais on a réussi à s’organiser. On a tous les deux improvisé et une partie de ce que nous avons fait ce jour-là a été gardée dans le montage final. Antonio incarne tellement bien son personnage et je le connais tellement bien que quand j’ai enregistré seule, je pouvais le sentir tel un fantôme en train de dire ses répliques».

Le problème pour Humpty, c’est que deux autres personnages cherchent à mettre la main sur les haricots magiques : un couple de bandits, connus sous le nom de Jack et Jill. Encore une fois, il ne s’agit pas ici d’un conte de fées, puisque ces deux-là sont vraiment grands, méchants, égoïstes, bref, toutes les qualités pour mener une parfaite vie de criminels ! Le producteur, Joe Aguilar, raconte le casting : «On voulait que Jack soit fort, méchant et pervers, et donc pendant le développement du projet, lorsque les autres comédiens prêtaient leur voix à Jack, ils utilisaient tous une voix très rauque, un peu comme le personnage que Billy Bob Thornton incarnait dans SLING BLADE. On ne le savait pas encore mais Billy Bob a toujours été notre premier choix. Quant à Amy Sedaris, c’est une grande actrice, on l’adore. Quand nous cherchions qui incarnerait Jill, on a pensé à sa personnalité parce qu’on voulait quelqu’un qui puisse jouer avec la voix grave et perverse de Jack. Quand elle a passé le casting, elle a parlé avec une sorte d’accent du sud rustique qui était hilarant».
Contrairement à la plupart des personnages qu’il a pu incarner Billy Bob Thornton est un acteur très abordable : «La grande majorité des films dans lesquels je tourne sont trop durs pour mes enfants, du moins pour le plus jeune. J’avais déjà eu plusieurs opportunités de faire de l’animation auparavant et j’ai essayé de ne retenir que les meilleurs projets. Ce qui est génial, non pas que je sois un expert, c’est que tout le monde adore la saga SHREK et ses personnages. Je pense donc que c’est un honneur de participer à un tel film». Concernant son travail sur Le Chat Potté, l’acteur précise : «Bon, en réalité je pèse environ 66 kilos alors que Jack pèse le double. Je ne sais pas si c’est logique mais je devais essayer d’avoir l’air vocalement un peu plus gros».
Le tour qu’a fait prendre le comédien à son personnage est un peu différent du vrai méchant imaginé par les auteurs du film : «Jack est la sorte de sale type qu’on trouve dans les vieux films», dit-il, «non pas qu’il ait exactement un cœur d’or, mais il a un côté sensible que j’adore. Ses dialogues sont drôles, c’est un méchant certes mais il n’est pas diabolique. Il est égoïste, en fait. Il sait ce qu’il veut mais sa femme en veut encore plus».
Et ce n’est rien de le dire ! Tout comme son partenaire, Amy Sedaris tente de justifier les agissements de son personnage…et son manque de manières : «Regardons cela d’un peu plus près. Je pense que Jill est un personnage très mal compris. Le contexte «Espagne traditionnelle/conte de fées» signifie aussi que les opportunités pour les femmes étaient plus limitées et la maternité conduisait souvent à s’occuper des marmots. Et bien, dans une telle situation, j’aurais peut-être été tentée de choisir la voie du crime. Jill est gourmande et choisir une vie de criminelle est un moyen de dire : «C’est là que mes vrais talents vont être révélés. C’est comme ça que je vais briller…»». Elle poursuit: «Il n’y a rien de plus amusant que de s’approprier un personnage aussi drôle et, c’est ce que j’ai fait avec Jill. Elle a ce sens de l’aventure digne d’Annie Oakley ou encore ce bagou à la Belle Starr (respectivement fine gâchette et hors-la-loi du Far West). Il y a en elle ténacité et enthousiasme et c’est aussi une grande dame, ce que je ne suis pas, en taille du moins. Et nous autres acteurs adorons jouer un personnage beaucoup plus grand que nous».

  1. Synopsis
  2. UNE LÉGENDAIRE (CH)A(T)VENTURE
  3. HÉROS ET HORS-LA-LOI
  4. AUX ORIGINES
  5. ET... ACTION !
  6. ADIOS, GATOS Y HUEVO

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