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Le Chat Potté, aujourd’hui dans les salles

Par Gillossen, le 30 novembre 2011 à 14:25

UNE LÉGENDAIRE (CH)A(T)VENTURE

Chris Miller est un artiste à multiples facettes. Animateur, scénariste, homme de scène et réalisateur, ce diplômé du Film and Animation Department du prestigieux California Institute of the Arts a commencé sa carrière dans la publicité, la vidéo et le cinéma avant d’intégrer les Studios DreamWorks comme collaborateur à l’écriture sur le premier film d’animation du studio, Fourmiz. Par la suite, il a – avec quelques autres – bouleversé l’histoire de l’animation en travaillant sur la série des Shrek. Il a en effet été collaborateur à l’écriture sur le film oscarisé Shrek et sa suite Shrek 2, puis signé Shrek Le TroisiÈme (sans compter son doublage de certains personnages comme le pingouin Kowalski dans les films Madagascar et celui du Miroir Magique dans Shrek) et participé aux films d’animation les plus importants de l’histoire du genre.
C’est à l’époque où il était directeur d’écriture sur Shrek 2 que Miller a «fait la connaissance» du personnage inoubliable du félin, connu sous le nom de Chat Potté. Dès lors, il a su que ce chat était promis à un grand destin. Miller se souvient : « Le Chat Potté a largement contribué au succès de SHREK 2, si bien que je sentais que d’ici peu, il volerait de ses propres ailes. C’est un personnage vraiment attachant et il était clair qu’il méritait qu’on raconte son histoire. Je suis parti du chat – et toute une histoire est née, avec son lot d’aventures et de rebondissements sans fin. J’ai toujours voulu lui demander: "bon, d’où vient ton accent ?" et, encore plus important : "d’où viennent ces bottes extraordinaires ?"»
Miller s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs caractéristiques qui rendaient cette aventure féline totalement irrésistible : «Il a quelque chose de diabolique, et c’est ce que j’aime le plus chez lui, mais il a quand même un grand cœur. En dépit de sa taille, c’est un géant». Récompensé par un Emmy, le producteur Joe M. Aguilar est également l’un des pivots de DreamWorks Animation, dont il est l’un des cadres dirigeants et des producteurs-clé depuis la fondation du studio. Il résume ainsi le potentiel du Chat Potté : «De tous les personnages qualifiés de secondaires, il est celui qui a suscité le plus de questionnements de la part du public. En développant un film autour du Chat Potté, on est parti à la recherche de ce qui définissait son personnage... quelque chose qui tienne de la comédie mais aussi de l’aventure, quelque chose qui mettrait en valeur son charisme».
La productrice Latifa Ouaou a, elle aussi, assisté à la naissance du personnage, puisqu’elle était en charge du développement de l’écriture sur Shrek 2. Elle explique pourquoi, selon elle, le public a été séduit par ce personnage de cape et d’épée : «Ce qui rend Le Chat Potté si attachant, c’est que ce minuscule matou recèle une forte personnalité et une grosse voix. Il est très orgueilleux, narcissique et fanfaron, mais on peut pourtant le distraire en brandissant une boîte de thon devant lui ou en jouant avec un rai de lumière. Je pense que c’est ce qui le rend adorable et drôle».
Particulièrement séduit par le personnage, Chris Miller tenait à mettre en scène le premier long métrage dédié au Chat : «Je voulais réaliser ce film car je sentais que ce personnage méritait sa propre histoire», dit-il. «Il a beau être petit par la taille, c’est un grand. Il lui fallait la dimension d’un conte drôle et rocambolesque pour se déployer. Je voulais être immergé dans son monde, autrement dit dans un univers qui concentre toutes les facettes de son personnage : c’est une petite créature, mais qui n’en est pas moins audacieuse, flamboyante et romantique. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire un grand film». C’était la priorité du studio depuis que le félin tenait son chapeau entre ses pattes et lançait au public son regard de velours !
La productrice Latifa Ouaou poursuit : «Le film a commencé à prendre forme quand Chris Miller s’est embarqué dans l’aventure – il a participé à toute la saga de Shrek, a réalisé le troisième épisode et avait précédemment été collaborateur à l’écriture. C’est donc quelqu’un qui sait raconter les histoires et qui comprend parfaitement son personnage. Par ailleurs, il possède un sens visuel exceptionnel et il aime les personnages qui ont de la densité et un vrai potentiel comique».
Le réalisateur décrit le film comme «une aventure entre frères qui tourne mal et se transforme en une histoire de vengeance et de rédemption… mais au fond, c’est une comédie. Le Chat est très drôle. Quand on le voit pour la première fois, c’est un hors-la-loi, un fugitif qui erre de ville en ville – mais il cherche aussi un moyen de réparer ses erreurs passées et de blanchir son nom».
En reprenant l’histoire, bien connue, du Chat botté, les auteurs du film ont cherché à aller au-delà du conte de fées d’origine pour raconter comment le personnage est entré dans la légende. Comme pour d’autres récits du genre, un plan d’action a été mis en place et une équipe a été constituée pour la conception des temps forts de l’histoire (réalisateur, producteurs, directeur d’écriture, scénaristes et autres consultants).
Le directeur d’écriture Bob Persichetti, se souvient : «Le tout premier film sur lequel j’ai travaillé au studio a été Shrek 2 , et ma première séquence a été celle qui présentait le personnage du Chat Potté. J’ai donc été tout de suite dans le bain et ce, depuis 2001 ! Je pense que tout le monde savait dès le début que c’était un personnage extraordinaire et qu’il méritait d’avoir son propre film».
Il reconnaît d’ailleurs que «pour la plupart d’entre nous, il s’agit de travailler en famille. D’une manière ou d’une autre, on a tous accompagné ce personnage depuis sa naissance». Il reprend : «La sensibilité de Chris et son sens de l’humour conviennent parfaitement à ce film. C’est un artiste qui a un grand sens du travail en équipe. Du coup, diriger 400 personnes (et jusqu’à 600 parfois !) ne lui a pas posé de problème. Il est très doué lorsqu’il s’agit de rassembler les forces créatives de tous».