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Aujourd’hui en salles : Horns

Par Gillossen, le 1 octobre 2014 à 11:55

Le point de départ

Cela fait dix ans que je fais des films d’horreur, et j’avais le sentiment que ce genre n’avait plus aucun secret pour moi. J’en connaissais trop les ficelles. J’aspirais à me réinventer, et il m’a donc semblé naturel de revenir aux sources mêmes du genre : le roman gothique. Avec son roman culte, Cornes, Joe Hill a fait souffler sur cet univers une vague de fraîcheur. Le mélange de ton de cette allégorie de l’Amérique moderne m’a frappé par sa nouveauté. J’ai été ému par l’histoire d’amour, séduit par la satire et amusé par ce portrait absurde et un brin morbide de la nature humaine. Joe Hill a joué de l’humour noir pour écrire une histoire d’horreur d’un genre différent, en s’appuyant sur l’idée du double, sur le surnaturel et la transgression des tabous. Sa fable gothique interroge la définition que donne notre société de la normalité, et remet en question nos addictions et nos contradictions. Mais ce qui m’a attiré le plus dans le roman, c’est sa manière de puiser dans une mythologie universelle sous un angle très rock’n roll et totalement dans l’esprit de la culture populaire. Il ne s’agit pas d’une parabole sur la lutte entre le Bien et le Mal, mais d’un thriller surnaturel doublé d’une quête romantique.

Lorsque Cathy Schulman, de chez Mandalay, a fait appel à moi pour réaliser le film, je me suis plongé dans la lecture du livre, que j’ai étudié en détail avec le scénariste Keith Bunin ; nous avons développé le scénario en restant les plus fidèles possible au roman. Nous avons intégré au script énormément d’éléments provenant de ce livre très complexe, des motifs, des symboles, afin d’enrichir le film au maximum. Je voulais que l’on retrouve le sous-texte biblique, et conserver intact le mélange de tons entre humour noir, romance et horreur. L’histoire se déroule sur plus d’une décennie, et évolue entre les souvenirs d’enfance d’Ig et l’époque actuelle, et il était important pour moi d’évoquer ces années d’adolescence grunge qui parleraient à la génération « STAND BY ME », et de rendre hommage à l’une de mes plus grandes sources d’inspiration : Stephen King. Puisque le roman de Joe Hill compte des fans dans le monde entier et qu’il est devenu un phénomène planétaire, il était de mon devoir de respecter tout ce qui en fait l’originalité, tout ce qui a plu aux innombrables lecteurs. À mes yeux, l’ingrédient le plus important du livre reste toutefois l’image du diable en tant qu’ange déchu. On retrouve cette métaphore chez le personnage d’Ig : il vivait avec Merrin dans une sorte de jardin d’Eden, un monde parfait, paradisiaque, jusqu’à ce qu’elle soit assassinée. Après quoi, Ig se réveille avec des cornes qui lui sortent du crâne. Il découvre que ces cornes ont le pouvoir de faire avouer aux gens leurs plus sombres secrets, et il va utiliser ces aveux et les tentations exprimées pour rassembler les pièces du puzzle du meurtre de la jeune femme. L’amour est ce qui motive sa quête de rédemption, mais il lui faut une touche diabolique pour découvrir la vérité. Pour se laver de tout soupçon, Ig va littéralement se transformer en démon et utiliser les confessions pour résoudre l’énigme ; il va ainsi plonger, à travers tous ceux qui l’entourent, dans les plus noirs péchés de l’âme humaine. J’ai vu cette histoire comme une version en négatif de La Vie Est Belle de Frank Capra, une ode à Twin Peaks de David Lynch avec une touche de l’humour et du ton de Fight Club.

  1. Synopsis
  2. Le point de départ
  3. Les acteurs
  4. L'image et les décors
  5. La musique

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