Librairie Quai des brumes, Strasbourg – Sandy Bizzozero

Alors que 2024 est derrière nous, quel serait votre premier bilan de cette année en Imaginaire dans votre librairie ?

Un bilan très positif, puisque le rayon a été agrandi et le nombre de tables doublé ! En 2024, la librairie Quai des brumes a eu la volonté de développer son rayon imaginaire, de l’animer davantage avec des tables thématiques, plus de coups de cœur, etc. Pour ma part, j’aime particulièrement l’imaginaire francophone contemporain et avais envie de diversifier notre proposition, qui jusque-là répondait majoritairement à la demande d’un lectorat amateur de classiques de SF anglophones. Cette diversification de notre proposition et tout le travail effectué sur le rayon ont permis d’élargir notre lectorat.

Un évènement d’actualité dans l’édition vous a-t-il marquée ou surprise cette année ?

Le genre est en constante mutation, et c’est passionnant à suivre ! On essaie de prendre les tendances en compte tout en gardant notre identité : l’importance des couvertures, le foisonnement de novellas – qu’on adore, et qui plaisent beaucoup aux lecteurs –, tout un nouveau lectorat qui arrive vers l’imaginaire via la romantasy, etc.
Mais en événement majeur, on pense évidemment à la fin des Moutons électriques, après ce qui s’est produit avec ActuSF (qui a déposé le bilan en 2023 avant d’être repris par une autre structure, NDLR). Ça ne fait que renforcer notre envie de mettre en avant les éditeurs indépendants de l’imaginaire au sein de la librairie.

Les lectrices et lecteurs sont-ils toujours aussi friands de conseils ou vous semblent-ils de plus en plus guidés par les grandes tendances (venues des éditeurs, des réseaux…) ?

De manière générale, le rôle prescripteur des réseaux sociaux livresques – Bookstagram, Booktube, Booktok – est indéniable. Plutôt que de le déplorer, de poser ces réseaux sociaux en rivaux, on a tout intérêt à les transformer en force. En les intégrant à notre veille culturelle notamment, pour être au fait des tendances en temps réel. Et on peut nous-même découvrir de belles lectures par ce biais – tout comme c’est le cas via les blogs, les sites d’actualité comme Elbakin.net, la presse spécialisée, etc.
Cela dit, au sein de la librairie, la demande de conseil reste très importante, y compris en imaginaire. Il y a de plus en plus de passionnés qui arpentent le rayon, et ça donne lieu à des discussions réjouissantes. J’ai l’impression que c’est un lectorat curieux, qui aime partager, prêt à se laisser conseiller s’il est face à quelqu’un d’aussi passionné que lui. Enfin, les notules que nous posons sur nos livres coups de cœur font toute la différence.

Enfin, qu’attendez-vous de cette année 2025, en tant que libraire ?

En 2025, on a envie de continuer à faire vivre le rayon, à amener des lecteurs vers l’imaginaire et à séduire les lecteurs de SFFF qui ne pensaient pas forcément à notre librairie pour trouver leur prochaine lecture auparavant. On veut mettre en avant toujours plus de textes variés, de montrer que l’imaginaire c’est un genre avec une diversité de propositions folles, francophones notamment, où chacune et chacun pourrait y trouver son compte.
Ça se concrétise notamment par deux rencontres à venir en mai et juin avec deux autrices francophones dont on adore la production : Catherine Dufour et Anouck Faure !

Propos recueillis et mis en forme par Izareyael.

Pages de l'article

1. Librairie Martelle, Amiens - Nelly Duquesne
2. Librairie Critic, Rennes - Etienne Vincent
3. Fnac Paris Saint-Lazare - Christophe Brocard
4. Librairie Légendarium, Arras - Pierre Debarbieux
5. Librairie Kléber, Strasbourg - Mathilde Bouchot
6. Librairie Quai des brumes, Strasbourg – Sandy Bizzozero