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Murtagh
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Christopher Paolini
Traduction : Delval, Marie-Hélène
Traduction : Moreau, Eric
Un traître…
Un dragon…
Une nouvelle épopée…
En Alagaësia, des mois se sont écoulés depuis la chute du tyran Galbatorix. Murtagh le Dragonnier et son dragon Thorn sont toujours considérés comme des traîtres et des meurtriers, car le royaume ignore l’aide qu’ils ont apportée à Eragon et Nasuada. Ils vivent en parias, à l’abri des regards. Mais la rumeur d’étranges évènements, aux confins de l’Alagaësia, ravivent de douloureux souvenirs pour Murtagh et Thorn. Et nul ne peut se soustraire à son destin. Commence alors pour nos héros un voyage épique à travers des terres à la fois familières et inexplorées. Confrontés à des ennemis aussi terrifiants qu’imprévisibles, ils auront besoin de courage et d’espérance. Car une mystérieuse puissance œuvre dans l’ombre…
20 ans après la parution d’Eragon, Christopher Paolini rouvre les portes de l’Alagaësia dans un récit magistral sur Murtagh,l’intriguant demi-frère d’Eragon.
Critique
Par Gillossen, le 21/12/2023
Si vous hantiez déjà les couloirs d’Elbakin.net voilà… quelques années, vous vous souvenez peut-être que je n’avais pas particulièrement accroché à la prose de Christopher Paolini et que le “Mais au moins, ses romans font lire” ne m’a jamais totalement convaincu. Sans doute avais-je déjà, pour partie, trop lu de fantasy.
De l’eau a coulé sous les ponts. L’auteur s’est d’abord fait discret, puis s’est tourné vers la SF sans créer de réel impact dans ce domaine, avant de finalement se résoudre à revenir à son univers fétiche.
Paolini n’est plus un ado, il l’explique lui-même dans sa postface narrant ce retour en fantasy. L’auteur vient de fêter ses 40 ans, imitant désormais le look d’un Terry Pratchett… On pouvait légitimement imaginer qu’en partant des mêmes bases, il nous livre cette fois quelque chose de plus consistant, de plus abouti, qui lui parle beaucoup de principes d’écriture dans ses interviews. Hélas, ce n’est pas vraiment le cas.
Si l’on met de côté l’élément nostalgie qui va, logiquement, marcher sur certains d’entre nous, si l’on met également de côté l’énorme campagne promotionnelle de son éditeur (le roman s’affichait tout de même dans les gares) que retenir ?
Eh bien, que l’on a vite l’impression que l’Alagaësia n’est toujours qu’un simple décor, un mélange de références et d’emprunts qui n’ont pas bougé en vingt ans. Un décor où les personnages de l’auteur, qui se veulent plus sombres, jurent d’autant plus. En excluant la toute fin du roman, celui-ci se révèle englué dans les doutes et les peurs de Murtagh, dans une veine qui n’a malheureusement pas la profondeur ou la subtilité de la peinture des sentiments d’une Robin Hobb, pour citer l’une des références de l’auteur. On a déjà vu une partie du lectorat se plaindre de Fitz, que dire de Murtagh ?
Le comportement même du personnage dans son histoire parait souvent forcé, et ce sur tout de même 700 pages. Que de mauvais choix de sa part, après tout ce qu’il a pourtant déjà vécu ! Alors qu’il semble conscient de ses failles, et même à sa propension à se laisser entraîner dans des quêtes FedEx. Quant à sa relation avec son dragon… Murtagh est aussi plat qu’obtus, ce qui s’avèrera un peu étrange pour les amateurs de géométrie. Et on se serait passé de certaines scènes d’action qui se veulent sans doute “cool”, mais sombrent plutôt dans le ridicule quand on se les représente visuellement.
Mais tout cela ne concerne donc que la mise en scène/en place de l’intrigue, tout bien réfléchi. Sur le fond, Paolini semble vouloir miser sur une nouvelle menace, menace qui par ricochet rend quelque peu bancal ce qu’il avait développé dans les quatre tomes précédents de sa trilogie et ne rehausse pas franchement la fin de ce bon vieux Galbatorix. Si l’on ajoute à cela cette tendance toujours très présente de l’auteur à vouloir montrer qu’il possède du vocabulaire, comme si utiliser des mots d’un certain registre suffisait à considérer que l’on a du style… Une erreur de débutant, serait-on tenté de dire, celles que l’on commet à ses débuts par excès de zèle et d’enthousiasme. Mais nous l’avons rappelé en préambule, l’auteur a maintenant une carrière derrière lui. Et c’est là que l’on se rend compte, que, décidément, rien n’a changé en Alagaësia. Pour le meilleur si vous arrivez à passer outres ces défauts et autres manques, et surtout pour le pire.
Précisons que ce roman a été lu en anglais. La traduction française a été faite à quatre mains.
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