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L'Ombre de l'abîme

Titre VO: The Skybound Sea

Tome 3 du cycle : La Porte des Éons
ISBN : 978-226508902-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Sam Sykes

Par souci de transparence, nous vous signalons que ce livre a été traduit par Gillossen, contributeur du site.

Le monstrueux Daga-Mer s’est libéré de sa prison millénaire.
Pour empêcher la fin du monde et accessoirement recevoir la récompense qui leur a été promise, Lenk et ses amis doivent à tout prix rejoindre l’île de Jaga, aussi dangereuse que mystérieuse. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir choisi cette destination…
Dans l’ombre, les démons rôdent.

Critique

Par Dup, le 28/08/2013

Lenk, le « chef » de cette bande d’aventuriers, est de plus en plus perturbé par les interventions dans son esprit de non pas une, mais de plusieurs voix. D’autant que celles-ci lui susurrent des horreurs. La seule idée fixe à laquelle il arrive encore à se raccrocher, c’est son but : retrouver le Codex de l’Outremonde. Or, ce satané livre serait aux mains des Shens, les guerriers reptiles verts qui peuplent l’inaccessible île de Jaga.
Jaga qui se révèle être la prison de la terrible Ulbecetonth, la reine mère de tous les démons, sur le point de se libérer. Jaga qui semble être le point de ralliement de toux ceux que l’enfer est capable de vomir sur Terre. Et comme si tout cela n’était pas assez compliqué pour Sam Sykes, l’auteur rajoute l’armée des Infernelles, ces impitoyables guerrières à la peau violette. Elles viennent du néant, sont là pour tuer ou être tuées, sans état d’âmes. En ont-elles une d’ailleurs ? Elles sont commandées par l’ignoble Sheraptus, celui-là même qui grâce à sa couronne du chaos, pratique une magie interdite et leur en a fait tant voir lors du tome précédent, sur l’île de Teji.
Bref, il ne faut pas se cacher que l’ensemble de ce joyeux méli-mélo s’avère un brin compliqué et que bien souvent l’auteur m’a perdu au milieu de ces démons, déités, seigneurs, vassaux, fidèles ou traîtres. Mais qu’importe, le but de nos compères reste le même. Leurs soucis, leurs préoccupations aussi et c’est avec plaisir que l’on suit leurs pérégrinations jonchées de batailles épiques qui apportent leur lot d’actions haletantes et entraînantes. Les mauvaises langues pourraient dire que l’intrigue n’a pas beaucoup évolué, avec un simple changement de décor.
Mais c’est là toute la différence, et ce grâce à l’imagination fertile de l’auteur. Les descriptions de cette île maudite valent à elles seules la lecture de ce dernier tome. Imaginez être dans un aquarium géant, avec la flore et la faune qui vous entoure. Les algues qui ondulent alors qu’il n’y a pas de vent, les coraux qui forment des barrières acérées, des poissons qui nagent… dans l’air. Ils ne volent pas, ils nagent. Seulement voilà, il n’y a pas que des jolis petits poissons colorés et, comme toujours avec Sam Sykes, on peut s’attendre à croiser des monstres hideux et repoussants pour aviver encore les contrastes.
Une chose est sûre, nos aventuriers n’ont pas franchement le temps de souffler ! Et le lecteur encore moins car l’auteur reprend le même découpage que précédemment, chaque chapitre concernant l’un des aventuriers, et parfois même, lorsque l’action s’accélère, le changement de narrateur se fait d’un paragraphe à l’autre. Ce qui rend la vision de la même scène, de la même bataille sous un prisme diffractant assez singulier que je n’ai jamais croisé nulle part ailleurs. Ce kaléidoscope d’images, d’actions, mais aussi de pensées (parfois profondes, voire philosophiques, parfois légères voire grivoises, dans un registre intime ou tout simplement spectaculaire) en fait une marque distinctive. Une signature Sam Sykes que l’on apprécie de plus en plus au fil du temps. D’autant que malgré la complexité des différentes factions en lice (sincèrement on s’y perd parfois), l’humour et le cynisme de l’auteur sont un délice, sa plume d’une finesse exquise. Ci-dessous, un exemple parmi d’autres : Il posa une main sur son flanc et sentit le sang couler entre ses doigts. Lentement. C’était une blessure courtoise, qui n’était pas pressée de le tuer et voulait bien laisser quelqu’un d’autre s’en charger.
Si l’imagination de l’auteur est son point fort, le must reste sans conteste le ton développé. Je ne peux que vous encourager à découvrir cette trilogie et pas m’empêcher de saluer Marc Simonetti, l’auteur de cette magnifique illustration de couverture, de loin la plus réussie des trois volumes et un vrai coup de cœur, à l’image de cette conclusion à la hauteur de ses enjeux.

7.5/10

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