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C.S. Lewis - Mythe, raison ardente
Catégorie : Roman connexe
Auteur/Autrice : Irène Fernandez
Faut-il se méfier de l’imagination ? Et de la mythologie qui en est le fruit ? Le christianisme n’a-t-il pas chassé les mythes, vidé les forêts sacrées des divinités qui les habitaient ? On le dit souvent.
La pensée occidentale moderne - la pensée des “Lumières” et du rationalisme - a certes des origines chrétiennes, mais le christianisme, s’il défend la raison (le Christ est le Logos - la Raison de Dieu), n’est pas étroitement rationaliste. Il n’a pas chassé les Muses. Il les a intégrées dans cet alliage où l’œuvre d’imagination de l’homme et la révélation divine dessinent ensemble, d’abord obscurément, puis pleinement, les traits du Sauveur.
La découverte de ce “christianisme total” a conduit C. S. Lewis d’un rationalisme sans Dieu à la religion de Jésus-Christ. Et ce passage s’est fait par le biais d’une réflexion profonde sur le rapport du mythe et de la religion qui, grâce à Tolkien, a permis à C. S. Lewis de voir dans le christianisme “un mythe devenu fait” - devenu réalité dans le Verbe fait chair.
Critique
Par Gillossen, le 03/01/2006
Irène Fernandez n’est pas une inconnue, loin de là, et les lecteurs, amateurs de fantasy ou non d’ailleurs, ont déjà pu apprécier ses propos à travers plusieurs ouvrages.
Dans celui-ci, on entre rapidement dans le vif du sujet (gare à vous si vous ne connaissez rien du tout à Narnia… Mieux vaut tout de même disposer d’un bagage minimum, même né après la sortie du film), où l’auteur, sans prétendre apporter des réponses définitives, met en avant un propos à base d’idées énoncées avec simplicité mais percutantes. Le mythe, le conte, la “magie”, comment ces diverses conceptions que l’on imagine parfois là encore simplissimes ont-elles été vraiment manipulées par C.S Lewis ?
Et la place de l’homme dans tout cela ? En Narnia, par exemple ? Si les quatre frères et sœurs Pevensie deviennent rois et reines, il ne s’agit pas de régner en maître absolu. La présence d’Aslan plane toujours. Mais une quelconque allégorie chrétienne n’est absolument pas revendiquée : c’est une certaine conception de l’imaginaire et de l’usage que l’on peut faire de celui-ci qui dicta ses pas. Si la forme pèche par instants, si l’on peut décompter quelques incohérences dans son monde, ce n’est pas le plus important. “Contes de fées sans fées”, Les Chroniques démontrent néanmoins d’une véritable réflexion sur les rapports entre religion et mythe, première passion de l’auteur, des rapports sur lesquels Irène Fernandez apporte son regard aguerri tout en permettant au lecteur de tirer bien sûr ses propres conclusions. Narnia, notamment, n’est pas un monde figé, un monde clos, et chacun peut y revenir comme bon lui semble.
Bref, Irène Fernandez propose un ouvrage dense, accessible tout en se révélant parfois des plus pointus, et souvent passionnant, que l’on partage ou non ses positions.
8.5/10
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