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L’été 2016 en anime !

Par Benedick, le jeudi 28 juillet 2016 à 17:20:28

Berserk

Manga créé par Kentaro Miura et publié à partir 1989 dans Young Ace, Berserk est généralement perçu comme une œuvre de référence, que se soit pour le fan de la première heure ou la personne s’intéressant de près ou de loin à la bande dessiné japonaise. En France, malgré une histoire éditoriale compliquée (trois éditeurs différents), Berserk a gagné une réputation d’œuvre fantasy sans concession et sans facilité. Le genre d’aura qui pèse dans un média dominé par les œuvres jeunesse (shonen), soumis à une ligne éditoriale glorifiant l’amitié pure, le travail récompensé et la réussite du juste. Berserk fait partie des mangas qui ont contribué à populariser en France les œuvres destinées à un public toujours jeune mais adulte (Seinen). Il n’est aussi pas rare de faire des analogies entre Berserk et des œuvres littéraires de fantasy qui dépeignent un monde où la survie est la principale victoire et où la violence laissera toujours sa marque.
Culte, Berserk reste semblable à la plupart des mangas par le fait que sa popularité doit beaucoup à un dessin animé, produit en 1997. Cette adaptation des treize premiers volumes, en deçà des standards de qualité technique de l’époque, a permis au plus grand nombre de découvrir l’arc scénaristique fondateur de Berserk, surnommé l’Age d’or. De 2010 à 2012, trois films ont réadapté l’’Age d’or et une nouvelle série TV diffusée à partir de Juillet 2016 propose d’adapter pour la première fois la suite du manga.
Malheureusement, les premiers épisodes délivrent un mélange de faiblesse artistique et de maladresse technique indignes du matériel d’origine. L’esprit de l’œuvre originale tendrait vers une réalisation organique et sombre, déchirée par des moments de folies charnelles et émotionnelles. Des studios comme Madhouse (Demon city, Claymore) ou Witt Studio (Shingeki no kyojin) ont déjà produit ce style de direction artistique. Ici, la série n’arrive même pas à maintenir le niveau technique des films précédents, imposant une succession de scènes d’exposition désagréables à suivre et de scènes d’action incompréhensibles. Tant qu’on est à parler d’alternances malheureuses, dès le second épisode nous avons droit à un patchwork grotesque mélangeant modèles 3D affichant quinze ans de retard technologique et des plans fixes en 2D dignes des adaptations d'animés à moindres coûts des années 1980 / 1990. Faute de goût massive, la bande son est inexistante alors que l’adaptation de 1997 a démontré le poids que pouvait avoir l’audio dans un animé.
Alors, quel est l’intérêt de cette adaptation ? Eh bien, essentiellement de faire se diriger les gens vers le manga d’origine ou de faire ressortir des souvenirs chez les connaisseurs. Il serait avisé de (re)-découvrir Berserk par l’arc original, souvent présenté comme le plus intéressant, et ayant surtout bénéficié d’adaptations respectables. Ensuite, il est possible d’essayer de voir comment va évoluer sur 26 épisodes cette présente adaptation...