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Le dernier maître de l’air, aujourd’hui en salles !
Par Gillossen, le mercredi 28 juillet 2010 à 13:02:04
La critique d'Alana
Autant vous prévenir immédiatement : la 3D n’apporte strictement rien à ce film. Hormis quelques effets de distance au début, le relief s’oublie vite, même pour les effets des 4 éléments.
Ensuite, il faut hélas annoncer que M. Night Shyamalan s’est planté. On ne retrouve rien ici de son sens de la mise en scène, de son travail de l’image. Le réalisateur semble comme un gamin devant son histoire préférée qu’il se contente de mettre en image de la façon la plus basique : en suivant à la lettre les codes des blockbusters américains. Tout ici est démonstratif, tout est au premier degré, sans subtilité, sans trouble. Certes, nous sommes devant une histoire destinée en premier lieu au jeune public, mais la complexité et l’enchantement des trente heures de la série télé ne sont guère visibles dans ce premier volet d’une trilogie qui pourtant, va cartonner au box-office.
Le film marchera parce que l’histoire et l’univers de « Avatar, le dernier maître de l’air » sont tout bonnement merveilleux. Visuellement, le film est un vrai bonheur. Les décors et les costumes sont absolument somptueux, et on a droit à de formidables scènes de baston, que ce soit les effets spéciaux pour les combats d’éléments, ou les prouesses physiques pour les arts martiaux. Quoique toute cette 3D fasse souvent... 3D, justement ! C’est dans l’ordonnancement très peu fluide des scènes que cela ne colle pas. Le voyage des héros est peu clair. Au lieu de sous-titrer : « Royaume Austral de la Terre » « Temple de l’Air Boréal» ou « Palais de la Tribu de l’Eau du Nord », une carte indiquant les déplacement des personnages aurait sans doute permis de comprendre que le voyage consistait à aller d’un pôle à l’autre en traversant le Royaume de la Terre. Les scènes vont et viennent entre les héros et les méchants maîtres du Feu, mais une fois sur deux, on a soit les poursuivant, soit le seigneur en son palais du Feu, et on se demande comment le général Zhao peut se permettre de revenir régulièrement au palais pour faire état de l’avancement de la poursuite en l’abandonnant aussi régulièrement !
Ensuite, venons-en à un défaut majeur : les acteurs et leur jeu théâtral (pour ne pas dire grotesque). Avant de critiquer la plupart de ceux-ci, louons d’emblée deux belles performances : Dev Patel, parfait en Prince Zuko rongé par l’amertume, la rancœur, l’ambition et ses contradictions de fils banni par son père. Il semble constamment retenir une rage et un désespoir qui le dévore et menace de le déborder. A ses côtés, Shaun Toub incarne son oncle, le général Iroh, vieux guerrier noble et doux, dont l’humour et l’attitude passive cachent un redoutable guerrier et un homme d’honneur. Sa prestation est l’image du personnage : sobre et élégante, un peu en retrait, mais dont la force morale empli l’espace autour de lui. Leur relation est l’un des atouts du film.
Le reste des Maîtres du Feu, hélas, n’a rien de flamboyant. Le commandant Zhao et le Seigneur Ozaï passent leur temps à déclamer leurs répliques avec tant de grandiloquence qu’on ne peut s’empêcher de pouffer devant si peu de subtilité.
Du côté des gentils, (et donc des jeunes acteurs) ça ne va pas beaucoup mieux. Le pire étant Jackson Rathbone, qui campe un Sokka particulièrement insipide. Le film a atténué son côté bouffon, et c’est bien dommage, il aurait eu un peu plus d’épaisseur. Son histoire d’amour avec la Princesse arrive si grossièrement que cela donne envie de rire. Sans doute aurait-il fallut accentuer le côté « à côté de la plaque » du personnage, le voir draguer les filles des villages traversé pour ensuite insister sur un coup de foudre avec la Princesse, sans renier le côté béta du garçon. Une recette facile, mais qui aurait permis d’apporter plus d’humour et d’intensité pour le personnage.
A ses côtés, Nicola Peltz fait une bien jolie (c'est à peu près son seul atout) Katara, mais elle peine à apporter l’énergie nécessaire au personnage. Son rôle de narrateur n’est également pas très heureux, il la relègue à une voix vaporeuse loin de la fille au fort caractère de la série et en plus en rajoute dans le grand défaut du film : il est trop verbeux.
Quand au rôle-titre, impossible de nier les qualités sportives de Noah Ringer. Mais il le joue sans éclat, et il ne parvient pas à être très émouvant. On aurait aimé un peu plus de tension entre le trio, et voir Aang se comporter davantage en gamin qu’en messie complexé. Il faut sans doute accuser le scénario pour ne pas développer des caractères plus solide chez les trois personnages principaux. Leurs grandes déclarations ne parviennent pas à nous faire vibrer, et c’est bien dommage…
Reste que si un second volet est mis en chantier, il y a l’espoir d’une amélioration, tant dans le jeu des comédiens que dans la mise en scène… Bilan : Offrez-vous plutôt la série animée en coffret DVD !
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