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Le dernier maître de l’air, aujourd’hui en salles !
Par Gillossen, le mercredi 28 juillet 2010 à 13:02:04
Le tournage
La préparation
Noah Ringer retrouva, dans son travail d’acteur, le niveau de discipline exigé par le Taekwondo. Il s’entraîna avec les cascadeurs pendant deux mois pour la mise au point des combats : «Noah met beaucoup de grâce dans ses mouvements, sans rien sacrifier de la sensibilité propre à Aang», se félicite Shyamalan. «Nous avions du mal à réaliser que ce perfectionniste acharné tient ici son premier rôle, tant il s’y montre inventif.»
Nicola Peltz tira profit de sa longue pratique du hockey sur glace et de ses dons athlétiques durant sa préparation au rôle de Katara. «J’ai commencé à m’entraîner de mon propre chef à Brooklyn. Après m’être initiée au Kung Fu, je me suis rendue à Philadelphie deux mois avant le tournage pour une formation en Tai chi avant de travailler les combats avec Noah et Jackson.»
Le film, tout comme la série, associe quatre styles de Wushu : le Baguazhang, le Tai chi, le Hung Ga et le Kung Fu Shaolin, correspondant respectivement à la maîtrise de l’Air, de l’Eau, de la Terre et du Feu.
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Noah Ringer et Dev Patel sont Ceinture Noire de Taekwondo, mais leurs partenaires, plus ou moins aguerris, pouvaient compter sur une soixantaine de cascadeurs et régleurs. Plus de 90 des figurants avaient une formation en arts martiaux, qu’ils complétèrent avec l’équipe Cascades.
Le chef cascadeur Jeff Habberstad et son personnel répétèrent les séquences d’action pendant quatre mois, réglant dans leurs moindres détails des mouvements destinés à être exécutés avec la plus grande précision. «Nous avons commencé par les exercices au sol avant de travailler avec les filins et les harnais, mis en place par les meilleurs spécialistes, et ce dans un double souci de qualité et de sécurité.»
Chaque acteur possédait sa propre doublure. Ringer, pour sa part, en avait deux : Karine Mauffrey, acrobate du Cirque du Soleil, pour les scènes de maîtrise de l’Air, et Jade Quon, gymnaste et artiste martiale, pour les cascades à double révolution réalisées sur filin.
L’équipe utilisa le programme informatique Navigator pour définir la vitesse d’exécution des mouvements, ce qui permettrait par la suite de reproduire d’un simple clic la cascade dans les mêmes conditions, prise après prise.
Le superviseur des effets visuels Pablo Herman et son équipe d’ILM ont joué un rôle vital sur le film, d’abord durant la prévisualisation, puis durant la postproduction, elle-même partagée en deux phases successives : mise en place des effets visuels (6 mois) et finition (4 à 5 mois).
«Le film demanda une longue période de recherche et développement pour déterminer ce que l’on entendait par «maîtrise des éléments». Pour être crédible, il fallait que celle-ci ait une réalité organique, mais aussi qu’elle vous projette dans un univers fantastique où tout peut arriver.» «Nous voulions que chaque spectateur y croie», souligne le réalisateur. «La «maîtrise» est censée être un prolongement naturel de nos capacités humaines.»
Les effets visuels ont également mis à contribution pour créer, magnifier et amplifier des environnements naturels, les producteurs ayant choisi de s’appuyer sur des décors «physiques» et de limiter le recours aux fonds bleus.
ILM conçut aussi une ménagerie de créatures surprenantes, tels le bison volant Appa, doté de 6 pattes et mesurant 5 mètres de haut sur 4 de large ; le Rhino Kimodno (10 m sur 6) ; le glouton lémur volant Momo, avide de fruits ; l’Esprit du Dragon, qui apparaît de temps à autre pour guider Aang. Shyamalan confia une fois de plus à Steve Cremin les effets spéciaux du film, et en premier lieu ses effets pyrotechniques d’une grande complexité.
Le Feu, élément vedette du film, se présente sous de multiples aspects : explosions, boules de feu, torches enflammées, braises et débris fumants, etc. À chaque combat à mains nues, Zuko se retrouve prisonnier d’un cercle enflammé, effet obtenu en mettant le feu à un filin tendu à travers le décor. «Imaginez un peu la scène : Une boule de feu me lèche le visage, je fais une pirouette, ma jambe «s’enflamme» et projette une langue de feu, qui détruit tout dans un rayon de plusieurs mètres. Quelle montée d’adrénaline!», s’enthousiasme Patel. Cela ne représentait qu’une toute petite partie du travail de Cremin, qui était également chargé de régler quantité d’effets impliquant les autres éléments du film : projection de pierres, simulation de vents violents, de trombes d’eau, etc.
Décors :
La transposition de la série débuta en novembre 2007, lorsque ses créateurs, DiMartino et Konietzko, en remirent la totalité des dessins au chef décorateur, Philip Messina. Partant de cette base, Messina et ses collaborateurs fabriquèrent leur propre «bible», enrichie d’une masse de références : magazines d’histoire et de géographie, revues de sociologie, lexiques de langues mortes. De la Chine à l’Afrique du Nord, à l’Inde et à l’époque médiévale, Messina puisa généreusement dans tout ce qui pouvait servir le projet et contribuer à l’élaboration de l’univers du Dernier maître de l’air.
«Il fallut donner à chaque communauté de chaque nation sa physionomie propre», explique le chef décorateur. «Les anciens Nomades de l’Air, les majestueuses Tribus Nordiques de l’Eau, les Villageois rustiques… chacune avait sa logique, ses particularités, mais toutes étaient solidaires et devaient finir par se fondre dans un ensemble cohérent.»
Un an avant le début des prises de vues, Messina était prêt à entrer en production avec ses quelques 250 collaborateurs après avoir défini toutes les composantes visuelles du film en étroite collaboration avec la chef costumière Judianna Makovsky, la créatrice des coiffures et maquillages Ivana Primorac et le chef opérateur Andrew Lesnie.
Le principal défi, en matière de décors, fut la création de la forteresse de la Tribu Nordique de l’Eau. Cette immense structure, censément taillée dans la glace, est attaquée par des centaines de soldats de la Nation du Feu durant le siège qui occupe le dernier tiers du film. «Cet environnement se situe au-delà du Cercle Arctique, et on devait d’abord essayer de définir le mode de vie de nos personnages dans des conditions aussi extrêmes», explique Messina, qui puisa son inspiration dans un patchwork de cultures aussi peu «polaires» que possible : islamiques, indiennes et turques. La construction de ce décor massif dura près de quatre mois, le look «glacé» étant obtenu par l’emploi de polymères teints en bleu et gris et enduits de neige artificielle.
Le village rustique de la Nation de la Terre fut implanté dans une ancienne carrière, et ses habitations construites en rondins venus de la forêt voisine. La palette, très homogène, de cet épisode privilégie logiquement un dégradé de gris et de beiges. L’atmosphère générale évoque les campements bédouins. La Nation du Feu participe d’une esthétique toute différente. Le rouge et le noir dominent ici, soulignant la vigueur et l’agressivité de cette culture qui a acquis une puissance supérieure en s’industrialisant. Partant de cette idée, Messina utilisa des éléments architecturaux symboliques des débuts de l’industrialisation américaine, auxquels il ajouta des touches extrême-orientales très diverses, allant du Japon de shoguns à la Chine de l’ère Mao.
Les Nomades de l’Air ont capitulé avant même le début du film, de sorte que la plupart des constructions de cette nation vaincue sont maintenant en ruines. Pour construire leur Temple du Nord, Messina puisa une partie de son inspiration dans les anciens temples cambodgiens. Chacune des Nations vit sous un climat différent, amenant un style vestimentaire distinct et spécifique. La chef costumière s’attacha à souligner ces différences en s’inspirant de la palette et des formes de la série originale. Plus de 1800 costumes et armures furent fabriqués pour les besoins du tournage.
Les discrets villageois de la Tribu Méridionale de l’Eau s’habillent en bleu pastel, marron et gris, tandis que ceux de la Tribu Nordique, plus sophistiqués, arborent des teintes plus voyantes : bleus scintillants, pourpre et gris soyeux, et utilisent des étoffes plus riches, agrémentées d’opulentes fourrures. Le peuple captif de la Nation de la Terre doit se contenter de vêtements usagés dont le dessin évoque la Corée et la Chine d’antan. Les soldats de la Nation du Feu sont en noir, or et rouge, et équipés de casques et d’armures évoquant le Japon, la Mongolie et la Russie des temps anciens.
Sur place :
Au début du tournage, l’équipe installa ses quartiers dans la petite ville côtière d’Illulissat (iceberg), où seraient tournées les scènes du village de Katara et Sokka. Le site n’était accessible que par des avions petits porteurs, et la température était en permanence glaciale, mais la beauté de ses paysages justifiait tous les sacrifices. «Il nous sembla que le début du film devait être comme le début d’un grand voyage», dit Sam Mercer. «Nous sommes allés au Groenland parce que c’est un monde unique, avec ses icebergs, ses étendues d’eau, ses glaciers et son magnifique ciel bleu.»
«Lorsqu’ils tournent dans un tel lieu, les acteurs sont confrontés à la Nature, et leur jeu s’en ressent», ajoute Frank Marshall, qui avait déjà tourné sur place. «Leurs réactions ne peuvent qu’être authentiques dans ces conditions extrêmes.»
Les 9 premiers jours de tournage du Dernier maître de l’air se déroulèrent à Illulissat. L’équipe exploita pleinement le potentiel du site en captant un maximum de paysages environnants. Le décor principal – le village de la Tribu de l’Eau – fut érigé aux abords de la Disco Bay et de ses immenses icebergs. Sa construction commença deux mois avant le début des prises de vues et mobilisa 150 techniciens venus des États-Unis, du Danemark et du Groenland. «Aucun de nous n’avait jamais travaillé dans des conditions aussi dures», se souvient Messina. «Les pinceaux des peintres gelaient en quelques secondes avant qu’ils puissent s’en servir!»
Le village dénombre onze igloos en fibre de verre, fabriqués à Philadelphie et assemblés sur place avant d’être décorés de peaux d’ours, filets, poteries et matériel de pêche. Les autochtones fournirent en outre leurs vieux kayaks à l’équipe.
La région est sous la protection de l’UNESCO qui a édicté certaines règles pour la préservation de cet environnement classé au Patrimoine Mondial. Il est, par exemple, interdit de creuser des fondations allant jusqu’au sol, et les structures devaient être simplement arrimées à la couche de glace.
Avant l’arrivée de l’équipe, Tele-Post Greenland avait installé une connexion Internet haut débit via un câble sous-marin, ce qui permit d’envoyer les rushes à un labo de développement de Copenhague, puis de les visionner dans les confortables bureaux de production installés à l’Hôtel Arctic.
Le froid intense obligea à prendre quantité de précautions. Les comédiens furent équipés de plusieurs couches de sous-vêtements en soie, et leurs costumes doublés en «polaire». Les chaussures furent également dotées d’un isolant spécial.
Durant cette phase, l’équipe de Pablo Helman réalisa de nombreuses vues d’icebergs qui feraient ultérieurement office de transparences. Une équipe aérienne filma aussi en hélicoptère les vastes paysages couverts de glace, qui ne seront peut-être bientôt plus qu’un souvenir. «Cette contrée ne ressemblera plus jamais à celle que nous avons filmée car elle change chaque jour», rappelle Shyamalan. «J’espère que nous avons su capter sa beauté sans pareille.» Et le réalisateur de conclure : «Le Dernier maître de l’air a été pensé comme un divertissement estival, mais il aborde aussi des problèmes sérieux comme la domination d’une race sur une autre et notre rapport au monde – toutes choses dont parlent mes films précédents. J’ai beaucoup appris sur ce projet, en tant que réalisateur, mais aussi en tant qu’être humain, du fait qu’il m’a fallu renoncer à tout contrôler de façon maniaque, accepter de déléguer bien plus qu’à l’habitude et redevenir un peu un étudiant.
Ce film est le premier volet d’une trilogie, car Aang doit encore apprendre à maîtriser les autres éléments : l’Eau, la Terre et finalement le Feu avant d’accéder à la sérénité. C’est donc un voyage qui commence, et je pense qu’il mérite d’être entrepris.»
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