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Le Royaume Interdit, aujourd’hui en salles !
Par Gillossen, le 24 septembre 2008 à 22:00
Nos avis
Alana Chantelune :
Le synopsis du film fait peur, n’est-ce pas ? Il fallait vraiment que le héros soit américain, et plongé dans l’univers de la Chine tel que représenté par les films de kung-fu…
Cela dit, lequel d’entre nous n’a jamais refait son roman favori en s’y offrant un rôle ? Qui n’a jamais rêvé d’épauler Luke Skywalker dans ses combats au sabre-laser, d’être le 10e Marcheur de la Communauté de l’Anneau, d’intégrer l’équipage de L’Enterprise ou d’avoir son Armure du Zodiaque ?
L’idée de base n’est donc pas si bête que ça : il s’agit d’un fantasme d’adolescent porté sur grand écran. L’introduction du film, réjouissante, est un défilé d’affiches de films chinois des années 50 à 80, Bruce Lee restant l’idole éternelle. Les décors magnifiques de la Chine sont absolument magnifiques, et les combats magistralement chorégraphiés reprennent cependant avec humour les trucs un peu kitch du genre : personnages qui « volent » littéralement (mais où est le fil invisible ?), centaines d’armes déviés par une seule, coups de pieds retournés en veux-tu-en-voilà…
Jet Li est aussi impeccable en moine détaché et un peu hautain qu’en Roi-Singe facétieux (et qui rappelle ses rôles de jeunesse). Jackie Chan s’en donne à cœur joie, mais il est plus intéressant en vieux marchant qu’en maître perpétuellement ivre (avec une perruque impossible). Les deux stars assurent leur réputation de maîtres en arts martiaux et prennent visiblement beaucoup de plaisir à cette aventure.
On apprécie aussi les références à l’épopée du Roi-Singe et au célèbre Voyage en Occident, textes illustres en Orient mais à peine entendus de par chez nous. Le héros se retrouve plongé dans un monde que les dieux et les immortels parcourent encore.
Hélas, ce qui aurait pu faire un film un peu sympa est torpillé par une réalisation à l’américaine absolument navrante au premier degré : gros plans sur les personnages, musique pesante, répliques déclamées avec emphase mais pleines de ridicule… C’est bien simple, on devine exactement ce qui va se passer à la minute suivante ! Le scénario est cousu de fil blanc, et les scènes semblent être mises bout à bout sans véritable intérêt. Celle de la traversée du désert, par exemple, ne sert qu’à rapprocher le héros et la donzelle d’une manière particulièrement bécasse (Poum, il tombe, Hop, elle le relève, ils se regardent, y’a de l’amour dans l’air, mais il faut continuer à marcher dans ce désert pourri, mon chéri.)
Que dire des personnages autres que les deux stars ? Le héros a un physique de sitcom made in USA sans aucune grâce, et on le voit devenir un initié du kung-fu en quelques semaines. L’orpheline, plus monolithique qu’une statue, intègre le groupe de façon téléphonée. Le Guerrier de Jade est maquillé comme un membre de l’Opéra de Pékin et sa vile femme de main aux cheveux blancs a autant d’épaisseur qu’une feuille de bambou : son personnage sensé être classe n’a aucune consistance.
Évitez donc ce nanar, sauf pour le revoir dans quelques années à la télévision et rire du ridicule des situations vues et revues de ce beau désastre.
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