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La Tombe de l’Empereur Dragon, aujourd’hui en salles !

Par Gillossen, le mercredi 6 août 2008 à 13:13:06

L'art de la guerre et des effets spéciaux

Toute histoire de La Momie se doit d’avoir de grands combats. La présence d’un maître des arts martiaux comme Jet Li rehaussa encore le niveau de La Momie 3, où l’on trouve une multitude de styles de combats : le Krav Maga (pour Brendan Fraser), le sabre (Michelle Yeoh), le kung-fu (Isabella Leong), un «street-fighting» teinté d’arts martiaux (Luke Ford), sans oublier la boxe (Maria Bello). De quoi ravir les amateurs…
Rob Cohen est on ne peut plus à l’aise dans la mise au point de ces scènes qu’il sait rendre excitantes à souhait : «Il a un excellent sens du rythme», note Jet Li, «et il sait que la vitesse est un élément essentiel dans un combat cinématographique. Qui plus est, il trouve des angles très intéressants.» La scène de la Chambre des Fondations en est un bon exemple. L’Empereur, venu réveiller son armée momifiée, s’y confronte à Rick, lequel lui lance un couteau dans le dos. À peine affecté, l’Empereur arrache le poignard et attaque sauvagement O’Connell. Celui-ci lui fonce dessus et s’ensuit une féroce bagarre à poings nus.
Cohen partit de l’idée que Rick s’était entraîné au Krav Maga, «une forme d’autodéfense inventée par les juifs de Tchécoslovaquie durant la Deuxième Guerre, qui se caractérise par des mouvements courts, rapides, instinctifs, mobilisant toute l’énergie du corps. Au lieu d’attendre que l’adversaire vienne à vous, vous foncez sur lui. Un excellent moyen de se doper !», explique Fraser. «Brendan est particulièrement doué pour l’action», se réjouit Vic Armstrong. «Il s’est très consciencieusement entraîné et s’est fait des muscles d’acier. Il adore ce genre de scène et connaît ses points forts.»
Le coordinateur Mike Lambert, qui avait travaillé avec Michelle Yeoh sur Tigre Et Dragon, entraîna les acteurs et chorégraphia les combats avec le chef cascadeur Mark Southwork. Lambert vit depuis des années à Hongkong et connaissait déjà nombre des interprètes du film, qu’il avait eu à former antérieurement.
Le duel au sabre opposant Jet Li à son amie Michelle Yeoh fascina la presse chinoise. «C’était le combat que toute l’Asie attendait !», plaisante l’actrice. «De De Ku, alias Master De, qui entraîne Jet depuis longtemps, est un grand artiste, un homme brillant qui nous a mâché le travail. Nous n’avons eu qu’à suivre ses instructions… magiques. Jet et moi nous affrontions pour la première fois en ennemis. Nous nous comprenons fort bien, nous sommes sur la même longueur d’onde, et tous deux décidés à donner le maximum.» «Avoir un bon adversaire est essentiel», dit Li. «C’est comme au tennis, il faut que les deux joueurs soient au même niveau. J’ai eu énormément de plaisir à travailler avec Michelle et j’espère bien renouveler l’expérience.»
Maria Bello pu réaliser un rêve d’enfance : se battre à l’épée. «Evy est une femme raffinée», explique Lambert. «Elle s’y connaît en arts martiaux, mais a aussi acquis le style «voyou» de Rick et sait se servir de ses poings. Alex, lui, fait flèche de tout bois : arts martiaux, sabre, boxe traditionnelle et thaï…» Luke Ford s’entraîna pendant trois mois avant le début du tournage, à raison de 5 jours par semaine. Sa partenaire, Isabella Leong, consacra elle aussi de nombreuses heures à la pratique des arts martiaux et à des exercices de stretching et mise en forme. Vic Armstrong : «L’action est quasi ininterrompue dans La Momie3. Poursuites, combats, arts martiaux… on y trouve de tout.»
Les séquences équestres furent tournées à Tian Mo, avec les acteurs et une équipe de cavaliers-cascadeurs chinois. Après le tournage des poursuites principales, Armstrong et son équipe se rendirent aux Hengdian World Studios pour les dernières séquences d’action : «À chaque nouveau chapitre d’une série, on essaie d’aller plus loin, mais ce n’était pas évident, car les deux précédents films étaient d’une haute tenue. C’était vraiment passionnant de voir Rob apporter sa propre touche, fixer les paramètres du plan, décider du rythme de l’action, de la longueur de la scène.»
Cohen apprécia tout autant cette collaboration et la capacité de Vic Armstrong à exécuter ces scènes complexes dans le strict respect des règles de sécurité : «Vic a tout fait au cinéma, des JAMES BOND aux INDIANA JONES. C’est un homme qui n’applique pas simplement vos idées, mais les améliore, leur donne de l’ampleur et fait en sorte qu’elles soient réalisables sans danger.»

Les séquences les plus complexes de La Momie 3 exigeaient l’intégration harmonieuse et «sans couture» d’effets visuels et mécaniques d’une grande diversité : créatures mythiques, avalanches géantes, batailles épiques, incrustation de centaines de personnages numériques dans des décors virtuels, etc. La productrice Ginger eisen, chargée du département effets visuels, répartit les 800 effets entre deux grands studios : Digital Domain, dirigé par les superviseurs effets visuels Matt Butler et Joel Hynek, et Rhythm & Hues, dirigé par le producteur d’effets visuels Derek Spears.
Le département effets spéciaux était sous la direction du vétéran R. Bruce Steinheimer.
Pour assurer les nombreux effets mécaniques de La Momie 3, celui-ci supervisa quatre ateliers à Montréal et en Chine : «Nous avons fait travailler simultanément une centaine de personnes sur deux continents afin que tous les effets soient prêts à temps pour l’équipe principale et les équipes Action.» Steinheimer dû fréquemment concevoir des effets mécaniques qui se combineraient à des «extensions» numériques, notamment dans la poursuite de Shanghai, où le chariot («physique»), attelé à des chevaux de bronze (numériques) interagit avec l’environnement, percute un mur, éjecte un sarcophage, etc.

LA MOMIE ET SES SOLDATS

L’équipe réalisa pour ces personnages des corps fluides et souples, pouvant se régénérer en quelques secondes après une blessure ou un choc violent. La première étape du travail sur l’Empereur consista à scanner Jet Li à l’aide de multiples caméras 3D afin de créer un modèle complet de son corps, puis d’y adjoindre les caractéristiques d’une statue de terre cuite.
Rob Cohen : «Au lieu d’utiliser des maquillages spéciaux, nous avons élaboré une image tridimensionnelle du visage de Jet Li à partir de mesures très précises effectuées tandis qu’il jouait le rôle. Ensuite, nous avons fait une image infographique «parlante», la parole étant l’essence même d’un acteur.» L’Empereur contrôle tous les éléments naturels : la terre, l’eau, l’air, le feu et certains corps solides comme le bois, ce qui en fait un adversaire particulièrement redoutable. Qui plus est, il est capable de se régénérer en quelques instants.
Car, ainsi que l’explique Joel Hynek, de Digital Domain : «Son corps est rempli de magma. Lorsqu’il se fend à la suite d’un choc et que des fragments s’en détachent, le magma remonte à la surface, puis se solidifie rapidement, lui redonnant sa splendeur originelle. Ses Guerriers n’ont pas les mêmes propriétés. C’est uniquement après avoir franchi le mur du mausolée qu’ils deviendront immortels. Faute de quoi, ils continueront à se détériorer.»

LES GUERRIERS

Digital Domain assura la réalisation des deux armées virtuelles rivales, soit 2500 Soldats des Fondations et 4000 Guerriers de Terre Cuite. «Les Soldats des Fondations sont les «gentils» de l’histoire», explique Matt Butler, de Digital Domain. «Ce sont les bâtisseurs qui furent ensevelis durant la construction de la Grande Muraille. Rendus à la vie 2000 ans plus tard, ils ont triste allure avec leurs corps décharnés, réduits pour certains à de simples squelettes. Mais malgré leur apparence inquiétante, nous ne devions pas oublier qu’ils se situent dans le bon camp.»
Butler et son équipe travaillèrent à partir d’un riche matériau de référence : manuels d’embaumement, traités d’anatomie et de physiologie… «À partir de ces données, nous avons pu représenter à l’écran des corps âgés à divers stades de dégradation, jusqu’à l’état d’ossements», explique Butler.
Pour individualiser chaque personnage au sein de la masse des combattants, Digital Domain utilisa le logiciel Massive de Stephen Regelous, déjà employé sur les scènes de bataille de plusieurs films, dont la trilogie du Seigneur Des Anneaux: «Cet instrument permet de rendre des milliers d’êtres humains ou de créatures qui auront un comportement distinct et spécifique, défini par l’artiste.»
Après avoir numérisé les visages, coiffures et corps (tous différents) des Guerriers originaux de Xi’an, l’équipe pu combiner et permuter ces éléments au gré des plans, de sorte que le public ne verra jamais deux fois le même soldat charger l’ennemi sur le champ de bataille. Les variations de textures, de mouvements et de lumières renforcent ce processus : nous percevons bien à l’écran des milliers de combattants dont aucun ne peut être confondu avec son voisin.
Restait à animer ces soldats durant les phases de destruction/ régénération : «Rob tenait beaucoup à ce que les guerriers aient un comportement réaliste dans ces scènes épiques», explique Vic Armstrong. «J’ai réuni deux groupes de cascadeurs, l’un en bleu (les Guerriers de Terre Cuite), l’autre en vert (les Soldats des Fondations) et les ai fait s’affronter. Nous avons ainsi constitué un matériau abondant en motion capture auquel l’ordinateur a substitué les images des Guerriers et des Soldats. Ce premier stade «physique» était décisif pour obtenir le degré souhaité de violence, de réalisme, mais aussi d’humour.»

DE NOUVELLES CRÉATURES

L’Empereur a aussi le pouvoir de se transformer en diverses créatures, dont une gorgone volante à trois têtes, qui crache le feu à la façon d’un dragon.
«Ce monstre de dix mètres est sa première incarnation», explique le superviseur numérisation de Rhythm & Hues Bob Mercier. «On a commencé par définir son degré de ressemblance avec le vrai visage de Jet Li. Il fallait en effet que la gorgone garde en elle quelque chose de Jet, tout en possédant des caractéristiques reptiliennes… et une physionomie légèrement asiatique. C’est à ce mélange que nous nous sommes efforcés, en privilégiant toutefois la dimension fantastique.»
L’Empereur se métamorphose aussi en Nian, une créature michien, mi-lion basée sur le Chien Foo, gardien mythique des temples chinois d’antan. «Nous sommes allés très loin dans la bestialité», indique Cohen. «Ce Nian est un géant de 3 mètres de haut qui pourrait aisément empoigner un avion en vol. Il n’est qu’une des multiples incarnations de cet Empereur polymorphe.»
Tout le monde a entendu parler du yéti, cette créature gigantesque censée hanter les sommets de l’Himalaya. Personne ne l’a jamais vu de près, ce qui n’empêche pas certains de croire à son existence… et les animateurs d’exercer sur lui toute leur fantaisie. «Nous avons tout de suite pensé qu’il fallait intégrer l’Abominable Homme des Neiges au film», explique Sean Daniel. «Il appartient, comme Shangri-la ou la Momie, à une mythologie universelle.» Cohen voulait que ses yétis aient une personnalité très affirmée. Mais du fait que ceux-ci se contentent de grogner et de rugir, l’équipe dû se focaliser sur la gestuelle.
«Il a fallu donner de la personnalité à un type dont l’intervention se limite à dévaler une montagne et à casser la figure d’un méchant !», s’esclaffe le directeur de l’animation Craig Talmy. À l’origine, les yétis tenaient à la fois de l’homme, de l’ours polaire et du léopard des montagnes, mais, au fi l du temps, les animateurs renforcèrent son «humanité» pour enrichir ses échanges avec Lin. Ils aimaient le fait que la créature pouvait, sur un signe de la jeune fille, se saisir d’un méchant et le balancer dans les neiges éternelles après lui avoir jeté un regard foudroyant…

  1. Synopsis
  2. Cap sur la Chine !
  3. Le casting
  4. Le tournage
  5. Décors & costumes
  6. L'art de la guerre et des effets spéciaux

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