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La Tombe de l’Empereur Dragon, aujourd’hui en salles !

Par Gillossen, le mercredi 6 août 2008 à 13:13:06

Le tournage

MONTRÉAL

Le tournage débuta à la Cité du Cinéma, avec une spectaculaire séquence d’action, censé se situer au Musée de Shanghai. Nigel Phelps avait conçu pour celle-ci un opulent décor permettant d’exécuter diverses cascades. «Le chariot de l’Empereur Dragon y tenait un rôle-clé, mais il n’était pas encore dessiné à ce stade, ce qui amena quantité de retouches et d’ajustements techniques.»
La prochaine séquence se déroulait à l’entrée de Shangri-la, une vaste cour enneigée avec pour arrière-plan la chaîne majestueuse de l’Himalaya. Un passage secret mène à la mystérieuse fontaine de jouvence, où l’Empereur espère accéder à l’éternité.
C’est dans ce magnifique décor que les O’Connell, Jonathan et Lin affrontent l’Empereur Momie dans une grande scène d’action complexe orchestrée par Vic Armstrong, qui se conclut par une gigantesque avalanche et l’effondrement d’un pont.
Après avoir échappé aux intempéries de l’automne canadien, l’équipe gagna le plateau ADF, où Phelps et ses hommes avaient créé un des décors les plus impressionnants du film : le mausolée des Guerriers de Terre Cuite, où Alex et ses compagnons s’introduiront à leurs risques et périls et vivront une expérience mémorable.
Nigel Phelps : «Les vrais Guerriers sont disposés sur 4 files. Je les imaginais de taille modeste, mais ils mesurent en réalité près de 1,80 mètre et possèdent chacun des traits spécifiques. La décoratrice de plateau, Anne Kuljian, a fait un travail remarquable pour les différencier en réalisant une vingtaine de têtes distinctes et interchangeables. »
Anne Kuljian et ses assistants recréèrent aussi les armes de ces soldats, dérobées des siècles plus tôt par les pilleurs de sépultures. «Nous avons fait venir de Chine un soldat et sa monture pour les faire reproduire à des dizaines d’exemplaires par un atelier de Montréal», explique Kuljian. «J’ai fait fabriquer en Chine l’ensemble des armes, armures et accessoires nécessaires par le chef accessoiriste Kim Wai Chung.»
De retour à la Cité du Cinéma, l’équipe investit la Chambre des Fondations, théâtre d’un brutal affrontement à mains nues entre l’Empereur et Rick. Cette scène était la première de Jet Li sur le tournage.
Nigel Phelps : «Le scénario évoque la construction de la Grande Muraille et explique que durant l’édification de celle-ci, des ennemis de la Chine furent enterrés vivants dans les fondations. C’est leur armée, surgie des profondeurs de la terre, qui attaquera dans cette scène l’Armée de Terre Cuite. » La paisible grotte de Shangrila est le théâtre des émouvantes retrouvailles de la sorcière Zi Yuan et sa fille Lin, qui ne s’étaient pas vues depuis plus de 2000 ans. Michelle Yeoh : «Rob montre avec force les émotions contrastées que suscite cette confrontation : d’un côté, la pure joie de retrouver mon enfant, de l’autre, la douleur et la colère d’une jeune fille abandonnée à elle-même. Isabella a joué cela à merveille.»
La grotte, éclairée à la chandelle, héberge un grand Bouddha allongé. Les alcôves renferment de superbes statuettes, et l’entrée forme une pagode spectaculaire. La consigne, pour la déco ? Faire de Shangri-la le plus vaste, le plus opulent et le plus magique des décors…
Le 15 octobre, l’équipe avait bouclé la première phase du tournage et entamait une nouvelle aventure : tourner en Chine…

LA CHINE

Les producteurs de La Momie se sont attachés, dès le début, à respecter l’authenticité des lieux et des époques : «Bien que ces films soient d’une très grande fantaisie, ils sont tournés autant que possible sur les lieux de l’action», explique Ducsay.
Le transfert s’opéra en douceur, grâce à une excellente organisation. Rob Cohen : «Notre producteur Chris Brigham, les producteurs chinois Chiu Wah Lee et Doris Tse Karwai ainsi que les administrateurs de production Mitch Dauterive et Er Dong Liu ont accompli des prodiges. Transporter 200 occidentaux un vendredi et leur permettre de tourner le mardi suivant relevait du miracle.»
Tourner en Chine procédait à la fois de considérations pratiques et artistiques. Chris Brigham : «L’extérieur des Studios de Shanghai où se déroule une incroyable poursuite n’existe nulle part ailleurs. Une fois que nous avons décidé d’y tourner, il nous fallait aussi des décors «de renfort» pour parer à toute éventualité. C’est ainsi que nous avons ajouté cet extérieur de Tian Mo.»
L’équipe s’enrichit de plusieurs centaines de participants en vue des scènes épiques à tourner. Elle compta certains jours plus de 2000 collaborateurs, dont 200 Américains et Québécois, 1700 techniciens de Chine continental, 100 de Hongkong, sans oublier des collaborateurs venus de Taiwan, de Malaisie, de Croatie, de Slovénie…
Rob Cohen : «Les problèmes de communication ne m’inquiétaient pas outre mesure. Les équipes cosmopolites partagent toutes les mêmes préoccupations : l’argent, le temps, la vision d’une scène. Lorsque je parle, par exemple, avec un cadreur chinois comme Tony Cheung, nous nous comprenons immédiatement dès qu’il est question de lentilles, de point, de filtres, etc.»
La phase chinoise débuta dans le désert de Tian Mo. «Nous voici donc en Chine», écrivait alors Cohen dans son blog de tournage. «Des centaines de décorateurs chinois ont préparé pendant des mois le site où nous allons tourner aujourd’hui. Le soleil se lève au-dessus de notre Grande Muraille reconstituée. L’Empereur Dragon va chevaucher son colosse de 15 mètres de haut, arracher ses 5000 Guerriers à un sommeil millénaire et les conduire à leur ultime bataille. Les O’Connell et le vieil ennemi de la Momie, Ming Guo, sont sur le pied de guerre. Deux armés vont s’entrechoquer, le Bien et le Mal s’affronter, les Vivants et les Morts se battre. En d’autres termes, nous voici ce lundi dans le décor de …»
Le site de Tian Mo servit à une multitude de scènes, dont un époustouflant duel au sabre entre Jet Li et Michelle Yeoh, et la bataille épique des deux armées. Nigel Phelps : «Ce champ de bataille devait comporter des repères visuels qui permettraient au spectateur de situer immédiatement l’Armée de Terre Cuite et les Guerriers des Fondations. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons meublé cet immense espace dénudé en y plaçant des ruines qui accrochent le regard.»
La Grande Muraille n’aurait pu être recréée sans l’expertise du directeur artistique chinois Mr. Yi, conseiller technique et historique du film. C’était la sixième fois que cet éminent artiste supervisait la reconstitution d’une des Sept Merveilles du Monde. À Tian Mo furent également construits le camp du Général Yang dans un réseau de grottes abritant un village Ming et l’intérieur de la tente noire où l’Empereur rencontre ses généraux.
Les températures baissant rapidement au fil des jours, l’équipe se replia sur Shanghai et ses fameux Studios, situés à une heure de route de la ville. Les décorateurs y avaient reconstitué, grandeur nature, plusieurs rues de Shanghai dans les années quarante, avec des églises, bars, clubs et restaurants, ainsi que des maisons et un trolley qui ne survivrait pas au tournage. C’est dans ce vaste complexe que se déroule la poursuite entre les O’Connell et l’Empereur. Le tournage de nuit, réparti entre deux équipes, prit trois semaines, les effets spéciaux et certaines des cascades ayant déjà été réalisés par Vic Armstrong avant l’arrivée de l’équipe principale.
La poursuite est une séquence complexe associant action physique et effets infographiques. Des chevaux de bronze tirent le chariot dont l’Empereur tient les rênes en mains. Alex et Lin se sont dissimulés sous le véhicule, accrochés tant bien que mal aux essieux. Au milieu de centaines de spectateurs, Rick, Evy et Jonathan manoeuvrent un camion chargé de feux d’artifice dans l’espoir d’arrêter le chariot impérial.
Rob Cohen : «C’est Vic qui fit exploser le trolley dans la rue de Shanghai. À l’écran, on verra Rick et Jonathan pointer une fusée géante en direction du chariot. Jonathan allumera la mèche, la fusée filera le long du boulevard en direction de l’Empereur, et ce dernier la déviera au dernier moment en direction du trolley, qui explosera dans une immense gerbe d’étincelles visible depuis la stratosphère !» «R. Bruce Steinheimer avait planifié l’effet avec une armada de pyrotechniciens américains et chinois. La déflagration fut si violente qu’elle brisa toutes les fenêtres du voisinage et mit le feu au troisième étage du décor. Un pur moment de bonheur !»
Parmi les autres décors réalisés aux Studios de Shanghai, on se doit de citer la Salle du Trône, véritable chef-d’oeuvre d’artisanat sur lequel Cohen bénéficia grandement de l’apport des conseillers culturels chinois. Rob Cohen : «Le film véhicule quantité d’informations sur le langage des Qin, leurs cérémonies, leurs comportements. À cette époque, les artistes et intellectuels se tenaient à la gauche de l’Empereur, les soldats à sa droite. Les musiciens n’avaient pas le droit de porter le sabre, et nul ne devait tourner le dos au souverain. Ces détails contribuent à enrichir le film : même si vous n’êtes pas familier de ce monde, vous en ressentez l’authenticité.»
Les scènes finales furent tournées dans l’étonnant cabaret «égyptien» de Jonathan – le genre d’établissement huppé qu’aurait fréquenté l’élite de Shanghai dans les années 1940. Tandis que l’équipe principale finissait son travail aux Studios de Shanghai, Vic Armstrong prenait la route du sud pour une impressionnante séquence de bataille aux Hengdian World Studios. Ces studios qui sont parmi les plus vastes d’Asie hébergent des décors élaborés évoquant différentes dynasties chinoises. On y trouve ainsi des répliques grandeur nature du palais de l’empereur Qin, des palaces Ming et Quing, le grand hall du Temple Dazhi avec son immense Bouddha de 29 mètres.
L’équipe fut impressionnée par le travail de chefs accessoiristes comme Chueng Kim Wai, qui parvint à reconstituer minutieusement l’autel du temple impérial à partir de simples photos – floues ! – en noir et blanc.
Nigel Phelps : «J’ai découvert à ma grande surprise que nombre des accessoires de Hengdian étaient authentiques ; les armes des soldats momifiés, par exemple, étaient en bronze véritable, et toutes les arbalètes fonctionnaient. C’est comme cela qu’on travaille dans ce pays, où il est finalement moins cher d’utiliser des matériaux nobles que de la simple fibre de verre.»

  1. Synopsis
  2. Cap sur la Chine !
  3. Le casting
  4. Le tournage
  5. Décors & costumes
  6. L'art de la guerre et des effets spéciaux

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