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Deux entretiens avec Stephen Hunt !

Par Izareyael, le mardi 20 janvier 2009 à 23:21:44

L'interview de Pat

The Kingdom Beyond the Waves comporte des éléments de Jules Verne, Arthur Conan Doyle et Rider Haggard mêlés au monde jackélien de The Court of the Air. Êtes-vous depuis toujours un fan des histoires d'aventure classiques ?
Oui, bien que selon moi la définition des vrais classiques devrait être élargie pour inclure beaucoup de space opera, de science-fiction et de fantasy pulp et la nouvelle vague des années 70 autant que le genre des années 30, légèrement plus vieillot, avec Holmes et Le Monde Perdu. Michael Moorcock plutôt que Rider Haggard, peut-être.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui accroche votre imagination, maintenant que vous pensez que vous pourriez aimer continuer une aventure et découvrir vous-même ?
Je pense que mes romans de fantasy sont à peu près aussi proches que j'aimerais de n'importe laquelle des situations dangereuses dans lesquelles je jette régulièrement mes personnages. Tenter de trouver des cités perdues tout en évitant les dinosaures et les hommes à vapeur cannibales, je suis plutôt content de laisser ça à ceux qui ont un entraînement sérieux pour les armes à feu et leur propre sous-marin torpilleur.
Dans la vraie vie, je suis un empoté pas doué et étourdi genre prof, donc j'apparaîtrais probablement dans mes aventures littéraires seulement comme un ajout comique qui met toujours tous les autres en danger en trébuchant accidentellement sur le nid d'une tarentule de vingt mètres de large. Je suis aussi un casanier, beaucoup plus heureux avec les doigts de pieds en éventail devant la cheminée pendant que je lis les journaux du dimanche qu'en train d'explorer des territoires dangereux et lointains. Je ne fais même plus de camping ! Mon idée des périls de la quête ces jours-ci, c'est un hôtel deux étoiles douteux.
Peut-être que je pourrais faire un bon hobbit à l'esprit traditionnel, qui refuse d'aller plus loin que le bout de son jardin, à moins qu'il ait la promesse d'un substantiel déjeuner grillé chez les voisins sur la colline d'en face ?
Qui rassembleriez-vous, parmi le canon des grands explorateurs du passé, réels ou fictionnels, dans votre recherche de vos antiquités perdues ?
Eh bien, il faudrait qu'ils soient bons – ou chanceux – pour me garder en vie, donc je pourrais seulement choisir parmi les meilleurs. J'aurais besoin de Robur et du Capitaine Nemo pour l'assistance technique et la fourniture de gadgets, du Professeur Challenger à la tête de l'expédition, et pour le muscle, j'aurais besoin de Tarzan, Flash Gordon, Tom Strong, Michael Kane de Old Mars, Jerry Cornelius et Oswald Bastable (ce dernier vient du Nomade du temps de Moorcock). Je complèterais aussi l'expédition avec des tas d'acolytes malveillants et un universitaire déloyal, pour m'assurer qu'ils soient ajoutés au menu du déjeuner par ces araignées géantes avant que je le sois.
Avez-vous déjà été tenté de déplacer votre mélange de technologies et d'arts fantastiques vers un monde plus futuriste ?
Eh bien, il y a certainement un space opera ou deux tapis tout au fond de moi-même. J'adore lire les livres sur la Culture de Iain Banks et les oeuvres d'Alastair Reynolds, et je pense sans aucun doute que je pourrais créer quelques romans dans le style imposante série cosmique vaste comme un cuirassé d'ordonnance.
Je ne pense pas que j'aimerais presser la touche avance rapide avec le monde jackélien pour en arriver là, par contre. Des romans comme The Kingdom Beyond the Waves sont trop enracinés dans une culture équivalente à la culture napoléonnienne ou victorienne. Ça serait comme essayer de réimaginer la Terre du Milieu au XXVIIe siècle. On se retrouverait avec une progéniture mutante, comme Warhammer 40 000.
Une partie du plaisir d'écrire une série entièrement nouvelle vient quand même avec un nouveau monde qui garde fraîches les cellules de votre cerveau, donc j'imagine que ça ne poserait pas trop de problèmes de pousser à l'intérieur de ce territoire.
Dans The Court of the Air, vous nous laissez à la fin du roman avec Middlesteel au beau milieu de la révolution. Quelle a été la réflexion entre les deux histoires qui vous a décidé à reprendre une histoire à part avec Amelia Harsh ?
Je voulais que chaque roman soit une oeuvre indépendante, distincte, se suffisant à elle-même. The Court of the Air est un récit, The Kingdom Beyond The Waves en est un autre, bien que se déroulant dans le même monde avec certains personnages identiques. Les écrire de cette façon m'a aidé à apaiser mes inquiétudes sur le fait que je pourrais être tenté de flâner dans une série archétypale de fantasy où il faut lire le tome vingt de la série pour que le tome deux ait le moindre sens.
On finit simplement par se perdre dans un territoire de soap opera quand on fait ça, et par écrire avec beaucoup de trucs exactement identiques à ceux que les scénaristes de soap utilisent pour garder leur public vaguement occupé pendant le long et laborieux voyage. Aha, tu pensais que j'étais mort dans le tome sept, mais en fait j'ai épousé une elfe et elle a utilisé son Anneau de Résurrection pour me ramener à la vie dans le tome dix-sept, et après j'ai divorcé et épousé ta mère... donc oui, maintenant je suis ton père (et tu peux embrasser mon anneau).
Quels étaient les instants de la création du monde de The Kingdom Beyond the Waves qui vous ont apporté le plus de satisfaction (sans trop en révéler !) ?
La ville flottante de Camlantis a été très amusante, comme le voyage dans la jungle sombre envahie de ruines de Liongeli. Une grande partie du décor avait quand même déjà été posée dans The Court of the Air, donc je pouvais simplement plonger directement dans l'histoire, ce qui était très sympa à tous points de vue.
Après le premier roman, comment était le courrier des fans et quel était un des meilleurs messages ?
Le courrier des fans semble être largement électronique ces temps-ci, soit par courriel, soit avec des commentaires sur des profils de réseaux sociaux comme Hivemind et Facebook. Il a plutôt tendance à être assez général, parmi les lignes de ah, j'ai vraiment adoré le livre, quand sort le prochain ?
C'est toujours agréable quand on voit d'autres auteurs débutants nous poser des questions sur le pourquoi et le comment du travail d'auteur – et ça arrive souvent. On se sent un peu comme Obi Wan qui donne des leçons à Luke sur la pratique du sabre-laser (bien qu'un peu moins honorable : la force n'est pas toujours aussi puissante en moi).
Quel était le moment le plus difficile pendant l'écriture de The Kingdom Beyond the Waves ? Comment était-ce par rapport au précédent roman ?
Pour être honnête, il n'y en a vraiment pas eu. Chaque fois que je bute sur une barrière, je lâche mon imagination dessus et je l'explose. Peut-être que je devrais plus souffrir de mon art, pour pouvoir me sentir un auteur bien plus convenable. Je pourrais prendre un petit appartement à Paris, porter des cols roulés noirs, décorer mon plafond d'une araignée et parler beaucoup plus de la façon dont la perception ténue de la réalité devrait agir comme le pont entre l'écrivain et le lecteur.
En tout cas, The Kingdom Beyond the Waves était un roman plus facile à écrire, parce que le concept, le monde et la société avaient déjà été éprouvés dans The Court of the Air. Le coeur du deuxième roman était pour moi une question philosophique assez intéressante, cependant... de combien d'argent et de pouvoir avez-vous besoin pour changer le monde, en mieux ? Et qu'est-ce que en mieux, de toute façon ? C'est toujours facile d'écrire un livre à suspense passionnant quand on a un thème central plus profond pour draper le tout autour.
Votre prochain roman, The Rise of the Iron Moon arrive bientôt ; pouvez-vous nous donner des détails, ou est-il toujours fermement tenu secret ?
The Rise of the Iron Moon raconte en détail l'invasion du Royaume de Jackals par le nord, par une force que tout le monde croit être à peine une horde de barbares polaires ayant particulièrement du succès. Ils apprennent bientôt, à leur éternel regret, que les envahisseurs ne sont cependant pas de gros pilleurs chevelus qui se servent d'une hache.
Il met en scène le retour du gang complet de The Court of the Air, avec Molly, Oliver, le Commodore Black et Coppertracks, et oui, c'était une joie d'écrire celui-là aussi !

Article originel, par Patrick Saint-Denis

  1. L'interview de Grasping for the Wind
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