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Dans les salles : Twilight - Chapitre 3 : Hésitation
Par Altan, le mercredi 7 juillet 2010 à 20:11:55
Un tournage express
Le tournage d’Hésitation a commencé le 17 août 2009 à Vancouver et a duré 11 semaines dans plusieurs lieux de Colombie britannique. La plupart des forêts que l’on voit dans le film sont difficiles d’accès. Le tournage a nécessité une équipe principale ainsi qu’une deuxième équipe qui a participé au tournage des trois grandes séquences d’action : la course-poursuite sur le ravin entre les Cullen, les loups-garous et Victoria, la séquence où Jasper entraîne les Quileute au combat, et la double séquence de bataille finale qui confronte, d’une part, les Cullen et les loups aux nouveau-nés dans la clairière et, d’autre part, Victoria et Riley à Edward, Bella et Seth, sur la cime des montagnes enneigées.
Les équipes Combat / Cascades / Effets réels / Effets visuels ont travaillé en étroite collaboration pour que les comédiens ne courent aucun risque. Par ailleurs, la plupart des scènes d’action ont été tournées en extérieurs. Les comédiens ont suivi plusieurs semaines d’entraînement physique. Avec les cascadeurs, ils ont mis au point des acrobaties qui, par la suite, ont été enrichies par le département Effets visuels.
Il fallait en outre non seulement respecter les décors et les costumes imaginés par Stephenie Meyer, mais rester cohérent par rapport aux choix qui avaient été faits dans les deux premiers volets. On retrouve ainsi des décors tels que la maison des Cullen, et celles de Bella et Jacob, le lycée Forks High et la prairie. D’autre part, il s’agissait de concevoir les costumes pour une trentaine de personnages principaux et plusieurs dizaines de cascadeurs - sans même parler de la reconstitution des époques évoquées par les vampires.
« Au début du film, on comprend que Victoria est de retour et qu’elle cherche à assouvir sa vengeance, » note Taylor Lautner. « Victoria passe alors du territoire des Cullen au territoire des Loups. Emmett s’emporte et passe du côté des Loups, tandis que Paul, vraie tête brûlée, l’affronte dans un combat. C’était une bonne manière de démarrer le film car Victoria est au milieu du gué. C’est elle qui a provoqué ce chaos. » Dans ce premier moment de tension, le spectateur comprend que les personnages du film sont très puissants. « On prend conscience qu’ils sont à sa poursuite le long du ravin, » remarque Wyck Godfrey. « Alors qu’ils s’apprêtent à attraper Victoria, elle saute de l’autre côté et ils s’arrêtent. Pourquoi ne la suivent-ils pas ? En fait, c’est la ligne de démarcation entre le territoire des vampires et celui des Loups. Dès qu’on s’imagine qu’elle leur a échappé, les loups sont à ses trousses. Il y a donc les Cullen qui la prennent en chasse d’un côté du ravin, et les Loups qui la traquent de l’autre, et elle ne cesse de sauter d’un côté à l’autre du ravin. C’est une séquence hallucinante. »
« La course-poursuite le long du ravin était décrite de manière elliptique dans le livre, mais je me suis dit qu’il fallait qu’on la visualise, » signale David Slade. « J’ai dessiné quelques story-boards et, à partir de là, Melissa a écrit la scène. A l’écran, j’ai eu envie qu’on voit les vampires et les loups courir à une vitesse vertigineuse, et sauter d’un territoire à l’autre. C’est une formidable manière de mettre en lumière la frontière entre les deux territoires. »
L’équipe principale a dirigé les scènes dialoguées et les cascades les plus élémentaires, puis a délégué les séquences d’action nécessitant des grues et des filins au réalisateur 2ème équipe, E.J. Foerster. Les semaines de travail de chaque équipe ont été échelonnées pour permettre à Slade d’assister au tournage de la 2ème équipe les jours où il ne tournait pas. « Foerster est incroyablement polyvalent, » s’enthousiasme Slade. « Il a dirigé tellement de cascades qu’il sait exactement ce qu’il lui faut. Certaines scènes de combat prenaient sept heures de préparation par plan. Nous étions exactement sur la même longueur d’ondes et il passait son temps à me demander ce qu’il pouvait faire de plus pour nous aider. » « L’un de nos plus grands défis a été de transposer à l’écran la vitesse de déplacement des vampires, » ajoute Godfrey. « Avec David et E.J., on s’est dit qu’on voulait le faire en prises de vues réelles. On voulait les montrer en train de se déplacer à travers la forêt à une vitesse phénoménale. »
« On s’est demandé comment montrer un être qui se déplace tellement vite que, selon les lois de la physique, on ne devrait même pas s’en rendre compte, » signale Slade. « On a réfléchi à l’effet que produit un insecte qui bat ses ailes mille fois par secondes. Comment rendre crédible un homme qui court à 60 km/heure ? Je voulais que ça ait l’air surhumain, pas surnaturel. Il ne fallait pas que cela semble totalement fantastique. J’ai positionné la caméra au niveau du regard pour donner une dimension vraisemblable au film. »
Avec le réalisateur 2ème équipe, le chef cascadeur, le coordinateur combats, le superviseur Effets réels, le superviseur Effets visuels et le chef décorateur, David Slade a mis au point le dispositif du «tapis magique» pour rendre cet effet de vitesse extrême. « On l’a surnommé le ‘chiffon’ et même le ‘traîneau de la mort’ », plaisante Slade. «C’était un long tapis roulant, extrêmement rigide, fixé à l’arrière d’un camion, qui traçait un chemin à travers la forêt - chemin parcouru par les comédiens et les cascadeurs. Le véhicule de tournage était lâché à toute vitesse à travers la forêt pour tourner la scène. Les comédiens se mettaient alors à courir, et on avait l’impression qu’ils allaient à 60 km/heure.»
Le chef cascadeur John Stoneham Jr ajoute : « C’est un dispositif d’1m20 de large qu’on fixe à un treuil informatisé qui tire les comédiens à travers la forêt. Il ne faut pas qu’il y ait d’obstacle car ils courent à toute vitesse. » « C’est comme à l’aéroport, quand vous avez quelqu’un qui marche sur le tapis roulant à côté de vous : la personne semble marcher plus vite que vous, » précise le superviseur Effets visuels Kevin Tod Haug. « C’est le même principe. Tant qu’on ne voit pas leurs pieds, on a vraiment l’impression qu’ils vont très vite. Mais en réalité, ils se déplacent aussi vite qu’il est humainement possible de courir - vitesse à laquelle il faut ajouter les 40 km/heure gagnés grâce au camion. Du coup, on s’est dit que les vampires couraient à environ 60-70 km/heure, qu’ils ne se fatiguaient jamais, et qu’ils couraient toujours à vitesse maximale. » « Les comédiens se sont entraînés sur ce tapis roulant, et puis on les a emmenés dans la forêt, où l’on voit des arbres au premier plan, même si l’arrière-plan défile à toute vitesse, » signale Godfrey. « Pour la première fois, on voit vraiment les vampires courir à travers la forêt à une vitesse surhumaine. »
« En général, les meilleurs effets sont ceux que l’on peut réaliser en prises de vue réelles, dans les limites des possibilités de chacun, » dit Haug. « On demande d’abord aux comédiens et aux cascadeurs ce qu’ils sont capables de faire. Ensuite, ce sont les effets visuels qui prennent le relais. Ceci dit, David tenait à ce que l’on sente la tension liée à la pesanteur. » « Je n’ai jamais rien vu de tel au cinéma pour une scène de course-poursuite, » ajoute-t-il. « Les vampires vivent dans le monde réel, mais ils peuvent accomplir des choses surhumaines - quand cela est nécessaire. J’ai vu des scènes de ce genre avec des voitures ou des avions, mais jamais pour une course à pied. Mais dans le même temps, il fallait aussi que les décors défilent à toute vitesse derrière les acteurs, si bien qu’on a traité cette séquence comme s’il s’agissait d’une poursuite en voitures à travers la forêt. »
James Tichner a été le superviseur Effets visuels de la 2ème équpe. « Victoria met à rude épreuve les vampires et les loups dans sa course folle entre les deux territoires, » dit-il. « Je crois qu’il n’y a jamais eu autant de plans truqués pour une seule scène dans toute l’histoire du cinéma de Vancouver. On a dû en tourner environ 200. » « On a divisé cette séquence en trois parties : au départ, les comédiens foncent à travers la forêt et on a recours à ce qu’on appelle le ‘Parkour’, » indique Tichner.
« Supposons que Victoria doive parcourir une distance d’environ 200 mètres, » ajoute-t-il. « On projette son parcours sur un fond vert et on demande à une cascadeuse de suivre ce parcours en pratiquant le Parkour, et en étant harnachée de filins, en deux secondes. Du coup, quand on la replace ensuite dans un environnement réel, elle passe par tous les obstacles prévus à l’avance et on a l’impression qu’elle parcourt 200 m en deux secondes et non pas 15 mètres. »
Le Parkour mêle la gymnastique et les acrobaties : le « traceur » - ou adepte de cette discipline - cherche à trouver un chemin passant par des endroits que personne n’emprunterait normalement pour aller le plus vite possible d’un point à un autre. Cette technique a été utilisée pour une scène de poursuite dans Casino Royale. « Victoria bondit à travers la forêt comme une biche ou une antilope, et l’équivalent humain de sa course correspond au Parkour, » note Haug. « Dans Hésitation, il s’agit plutôt de ‘bloc’, qui est un type d’escalade qui se pratique sur des structures rocheuses. » Tichner poursuit : « Dans la deuxième partie de la séquence, Victoria saute par-dessus un ravin. On a d’abord tourné ce plan sur l’île de Vancouver, puis on l’a animé en 3D grâce à un processus infographique assez complexe. »
« Les traceurs pratiquant le Parkour ont été formidables, » note encore Haug. « Ce sont des gymnastes très doués qui exécutent des acrobaties hallucinantes. On a vraiment l’impression que Victoria franchit un ravin d’une vingtaine de mètres, et que c’est parfaitement naturel pour elle. La cascadeuse franchit ce qu’un être humain est capable de franchir et on sent le vent contre elle et ses muscles bandés. »
« Victoria est particulièrement douée pour le saut, » confirme Stoneham. « On a donc dû construire trois types d’appareillages pour trois sites très enclavés. Les forêts posent de vrais problèmes pour les plans nécessitant ce type de dispositif. Pour que les acteurs puissent se déplacer à toute vitesse, on a utilisé des treuils à câble, des crémaillères, des planchettes d’éjection, des toboggans et des décélérateurs. Tout cela doit être soigneusement préparé bien avant que l’équipe technique n’arrive sur le plateau. » « Dans la troisième partie de la course-poursuite, Victoria fait un salto arrière au-dessus du ravin après avoir échappé de justesse aux loups, » conclut Tichner. « Elle aboutit à Cypress Falls, à l’est de Vancouver, où s’affrontent Paul et Emmett. »
« On a demandé aux comédiens de réaliser la plupart des acrobaties, du mieux qu’ils pouvaient, pour que le spectateur ne soit pas saturé d’effets numériques, » indique Slade. « Vers la fin de la séquence, Emmett est assommé par Paul et précipité sous l’eau. Kellan Lutz a vraiment dû courir à toute allure vers un ravin - mais il était équipé d’un harnais qui l’empêchait de basculer dans le vide. Cela l’a effrayé, mais il était en sécurité. D’ailleurs, vers la toute fin de la scène, il roulait de grands yeux … On l’a précipité dans la rivière neuf fois, et il a été très courageux. C’était génial parce que ce n’était pas un cascadeur, mais Kellan qui a tourné la scène. »
Restait à trouver le décor pour la scène où Victoria franchit un ravin pour la deuxième fois. « Pour rendre crédible le fait que nos acteurs courent à toute vitesse, il fallait que le ravin soit bien dégagé, » affirme Haug. « On a vraiment eu du mal à trouver un tel site naturel. La 2ème équipe y a consacré un temps considérable : elle ne l’avait pas encore déniché quand le tournage a commencé. Ils ont dû passer en revue le moindre ravin de la Colombie britannique ! » La production a fini par trouver un site adéquat, mais qui présentait quelques difficultés d’accès. « On a trouvé une magnifique gorge à Nanaimo qui allait nous servir d’arrière-plan visuel, » déclare le coproducteur Bill Bannerman. « Mais Nanaimo se situe sur l’île de Vancouver, à deux heures de bateau du continent. En plus, on a dû convoyer tout le matériel en hélicoptère. Sans parler du bateau qu’il nous a fallu pour le tournage. Il n’y a pas de route là-bas. » « On était à deux doigts d’utiliser le ‘matte painting’ lorsqu’ils ont déniché cette gorge, » ajoute Haug. « C’était l’endroit idéal, mais vraiment pas facile à exploiter d’un point de vue logistique. »
« La plupart des décors dans cette saga sont peu accessibles - mais ils doivent être en accord avec ceux du livre, » affirme Bannerman. « Quand dans le scénario, on lit ‘Extérieur. Forêt’, on a cherché une forêt, même reculée, qui corresponde à l’esprit de Stephenie Meyer. » « Dans Twilight, tous les éléments de décors s’inspirent de la réalité, » poursuit-il. « Le spectateur peut donc identifier facilement les lieux de tournage car tout y est crédible. C’est pour cela qu’on a tourné dans de véritables forêts, de véritables ravins, de véritables falaises, de véritables rivières et de véritables sommets montagneux.»
Le scénario distingue, par exemple, plusieurs types de forêts. « Quand on lit, ‘Extérieur. Forêt sinistre’, on a cherché une forêt avec de drôles d’arbres sur lesquels pousse de la mousse, » précise le chef décorateur Paul Austerberry. « Même les techniciens de la région n’avaient jamais rien vu de tel. On a déniché d’étranges formations rocheuses, des terrains rocailleux et des cascades. Je craignais que ces décors se confondent s’ils n’étaient pas franchement différents les uns des autres. Du coup, on a sillonné toute la région de Vancouver et, avec E.J., on y a fait de la randonnée tous les week-ends pour trouver les différentes catégories de forêts. » Dans la deuxième grande scène d’action, Jasper apprend à ses compagnons à combattre les nouveau-nés. « Dans cette séquence, les vampires crânent un peu devant les loups, » relève Godfrey. « Pour nous, c’était une sorte de répétition générale avant la bataille finale. »
« Jasper apprend à sa famille vampire des techniques de combat, pendant que les loups les observent à distance, » explique Rathbone. « Il s’agit de parer les coups et de retourner la force de quelqu’un contre lui. On a essayé de ne pas utiliser de techniques d’arts martiaux pour aller davantage vers le combat de rue. Après tout, il s’agit d’une famille qui se réunit et qui chahute ensemble. »
Pattinson a également apprécié cette séquence. « C’est drôle parce qu’au moment de la préparation, Peter et moi avions répété toutes les figures et cela nous semblait être une scène dramatique, » indique-t-il. « Mais sur le plateau, on s’est dit que cela allait paraître bizarre qu’on essaie de s’entretuer, puisqu’on est censés être père et fils. Du coup, je me suis mis à rire et cela a fonctionné. Je me suis comporté de la même manière que je le ferais si je devais me battre avec Peter dans la réalité. » « Je me moquais pas mal de Robert car ce n’est pas le type le plus sportif qui soit, » signale Facinelli. « Mais on s’est entraînés au combat, et Rob m’a juste époustouflé ! Il est devenu beaucoup plus sportif au fil des tournages. » Tippett Studios, fondés par le grand spécialiste des effets visuels Phil Tippett, a créé les loups dans Tentation, et les a encore améliorés pour Hésitation. « C’est tout simplement le meilleur studio d’animation qui existe, » s’enthousiasme Haug. « Ce qui est très compliqué, c’est que les loups sont en contact avec d’autres loups et qu’ils affrontent des vampires qu’ils déchiquettent en mille morceaux. » « Les animateurs chez Tippett sont extraordinaires, » acquiesce Tichner. « Nous avions pré-visualisé la plupart des plans avec les loups, ce qui fait qu’on savait à l’avance comment les tourner. »
Etant donné que les loups sont créés en infographie au moment de la post-production, le réalisateur a eu recours à différentes techniques pour que les acteurs puissent se représenter les loups qui sont invisibles sur le plateau. Des figures en carton sont positionnées devant la caméra pour des questions d’échelle et de mise en place. « On utilise ce qu’on appelle la ‘patate’, autrement dit un objet qui fait à peu près la même taille qu’un loup, pour que les acteurs puissent l’affronter et se frotter à lui, » ajoute Tichner. « Durant la post-production, Phil et ses techniciens remplacent la patate par un loup numérique. » « Parfois, on fait appel à l’un des interprètes des loups-garous qui reste hors champ, » précise Godfrey. « S’il s’agit de Jacob, Taylor donne la réplique à Kristen pour qu’elle ait des repères. Le plus important, c’est que les comédiens soient dans le bon tempo pour le rendu final. » « Kristen préfère avoir Taylor en face d’elle, plutôt que de se retrouver face à un bâton ou à une figurine en carton, » ajoute Haug.
« Les séquences de combat d’Hésitation sont bien plus spectaculaires que celle du précédent opus, » affirme Haug. « Dans cet épisode, les loups se ruent les uns sur les autres, mordent, renversent les vampires et les tuent. C’est beaucoup plus difficile à réaliser. « Je voulais que les loups soient aussi réalistes que les arbres, » déclare Slade. « Je disais toujours : ‘regardez le nombre de feuilles qu’il y a sur un arbre et regardez maintenant le nombre de poils sur le corps d’un loup - il faut qu’on ait le sentiment qu’ils font partie du même monde.’ Quand on lit le livre, on comprend que Bella se sent bien avec Jacob quand il est métamorphosé en loup, et qu’elle aime bien se frotter contre lui. Du coup, si elle lui caresse la tête, il fallait qu’il soit aussi crédible qu’elle. »
La bataille finale se déroule en parallèle sur un sommet montagneux et dans une clairière enclavée. Pour la montagne, la production a utilisé des images du Mont Seymour ainsi qu’une reconstitution en studio. « Dans le troisième acte du film, il y a deux batailles concomitantes : l’une où Edward repousse les assauts de Victoria et de Riley, où la neige joue un rôle important, et l’autre qui oppose les Cullen aux nouveau-nés et que nous avons tournée dans un stand de tir, » explique Bannerman. « On a dû fusionner les techniciens de l’équipe principale avec ceux de la 2ème équipe qui travaillent sur la plupart des scènes d’action, » poursuit-il. « Le plus difficile a été d’avoir le même temps sur une durée de trois semaines. Dans Twilight, le climat estampillé ‘Cullen’ se caractérise par de la pluie, du brouillard et un ciel couvert. Quand on tourne en altitude, on peut se retrouver dans une tempête de neige quand il fait froid, et sous une pluie diluvienne quand il fait un peu plus chaud. Du coup, comment trouver l’équilibre entre ces deux extrêmes ? C’était un vrai défi. Pour les séquences montagneuses, on s’est donc partagés entre des décors réels et du studio, en faisant en sorte qu’on ne voit pas les raccords entre les deux. »
Le simple fait d’accéder à la montagne s’est avéré très compliqué pour l’équipe de tournage. Dans l’intrigue, Jacob emmène Bella au sommet de la montagne pour que les vampires ne puissent plus repérer son odeur. « Notre superviseur Effets spéciaux, Alex Burdett, a été fantastique. Il a conçu des appareillages qui ont fonctionné à 99,99 %. Il fallait par exemple mettre au point un dispositif permettant de soulever facilement Kristen pour que Taylor se concentre sur son jeu, et n’ait pas à la porter, tout en gardant son équilibre et en marchant à travers la forêt. Mais ça n’a pas fonctionné au final : quand Taylor s’est mis à marcher, on n’avait pas les balancements naturels que l’on a lorsqu’on porte quelqu’un. Du coup, il a fallu que Taylor la porte réellement. Et non pas pour un seul plan, mais pour tous les plans. » « Taylor m’a portée à travers la forêt pendant des heures, » déclare, admirative, Stewart. « C’est une scène qui fait environ quatre pages dans le scénario et il m’a portée tout du long. C’était très impressionnant. » « Taylor est très costaud, mais quand on porte quelqu’un comme ça toute une journée, même s’il s’agit d’une personne aussi légère que Kristen, on commence à avoir mal aux bras, » ajoute Slade. « Il a fallu qu’on tourne la scène un nombre incalculable de fois, même si Taylor connaissait parfaitement son texte et jouait très bien. Au bout de quatre prises, il était épuisé et, en plus, il pleuvait… Le lendemain, il n’avait même plus la force de tenir un stylo tellement il avait les bras en compote. » En réalité, l’équipe a utilisé des 4X4, des Humvees, un vieux téléski et… la marche à pied pour acheminer le matériel et les hommes sur ces sites enclavés.
« On aurait dit un mouvement de troupes, » affirme Bannerman. « Le Mont Seymour est une station de ski équipée d’un télésiège qui nous a permis de transporter l’équipe et le matériel au sommet de la montagne. Ensuite, on a utilisé le système D : chacun a pris une caisse et s’est mis en marche. Certains étaient totalement essoufflés une fois arrivés au sommet, mais dans l’ensemble, ils ne se sentaient pas trop mal. Surtout, ils ont compris que le point de vue magnifique qu’on a de là-haut en valait la peine. » « On a pu accéder au sommet relativement rapidement grâce au télésiège, » signale Bannerman. « Bien entendu, on était hors saison et la plupart des téléskis étaient en révision. On a donc dû les remettre en marche pour acheminer 200 personnes en haut de la montagne. On a mis environ 1h30 pour les transporter, et autant pour les redescendre au pied des pistes. A pied, cela aurait pris 4 heures. On s’en est rendu compte puisque 4 heures après l’arrivée des acteurs, nos agents de sécurité ont repéré plusieurs paparazzi qui fouinaient dans le coin et qui s’étaient fait passer pour des randonneurs et des ornithologues. » Stephenie Meyer a également fait le déplacement au sommet de la montagne, où sa scène préférée sous la tente a été tournée. « Sur la route de la station de ski, j’ai vu une falaise à côté de laquelle on roulait et je me suis dit que Jacob Black aurait pu s’y trouver, » dit-elle. « Il y a un passage dans le livre qui correspond parfaitement à ce sentiment de se trouver ‘au-dessus de tout.’ On surplombe Vancouver et on a vraiment le sentiment d’être loin de tout. »
« Grâce aux tournages, on a la chance d’aller dans des endroits sublimes où personne d’autre ne va, mais il arrive qu’ils bouleversent quand même votre plan de travail, » précise Haug. « Un jour où nous avions un temps magnifique, on s’est plaint du soleil qui nous empêchait de tourner ! Ce qui va d’ailleurs être extrêmement difficile, c’est d’assurer la continuité au niveau du climat car le temps change tout le temps sur ce type de tournage en extérieurs. » « La saga Twilight se déroule dans la forêt tropicale du nord-ouest américain, » ajoute Godfrey. « En général, on tourne en studio pour éviter la pluie. Nous, on tournait en studio quand il faisait un soleil magnifique, en attendant que les pluies diluviennes reviennent ! » « Pendant qu’on faisait les repérages, on savait qu’il nous fallait un site naturel qui puisse être raccord avec le tournage en studio, » explique Bannerman. « On a ensuite planté une tente au sommet pour éviter d’avoir une vue à 360° qui nous aurait posé problème dans un deuxième temps… »
« On a ensuite fait un scan numérique du décor réel et on a reconstitué les formations rocheuses et la topographie pour que cela soit raccord avec le site montagneux, » note Bannerman. « Après, bien entendu, on a amené sur place des arbres, de la mousse, de l’herbe et les plantes propres à la région. »
« En décors réels, on a filmé les plans qui précèdent la tempête, » poursuit-il. « Ensuite, on a tourné en studio les plans qui suivent la tempête pour l’affrontement final entre Victoria et Edward qui nécessitait beaucoup de cascades et de travail au filin. On n’aurait pas obtenu le même résultat en décors réels, sans pouvoir contrôler la neige, la lumière et le climat. » « C’est le plus grand décor en studio que j’aie vue depuis le début de la saga, » rapporte Godfrey. « Le problème, c’est qu’on tournait en automne et qu’il n’y avait donc pas de neige au sommet de la montagne. Or, il s’agit d’un parc national et il est interdit d’y apporter de la neige artificielle. C’est alors qu’on a eu l’idée de faire arriver Jacob avec Bella sur place avant la tempête : dans ce cas, on pouvait se permettre de filmer la beauté du paysage. Le lendemain matin, quand elle sort de la tente, il est censé avoir neigé : on ne pouvait donc plus tourner le reste de la scène en décors naturels. »
« Le chef décorateur, Paul Austerberry, qui a déjà travaillé avec David sur 30 jours de nuit, a déjà utilisé de la neige artificielle sur d’immenses décors, » assure Godfrey. « Du coup, on a reconstitué le sommet de la montagne en studio et on l’a recouvert de neige artificielle. » La production ne disposait que de cinq semaines pour construire les intérieurs de la maison de Bella, ainsi que le sommet de la montagne. « C’était une difficulté supplémentaire, » reconnaît Austerberry. « Il y avait environ une cinquantaine de personnes qui participaient à la construction des décors. Les experts de la neige artificielle ont dû tout recouvrir de neige au cours des trois derniers jours. On était sous pression, mais le résultat est génial. »
« Le plus difficile a été de faire venir les arbres qui convenaient, » dit-il. « Si on avait pris des arbustes, ils auraient eu l’air de sapins de Noël. Les arbres qui poussent en altitude sont biscornus, presque sans feuille, et marqués par le vent. Ils sont très particuliers, et difficiles à trouver. » Outre les story-boards, la production a utilisé un dispositif de prévisualisation informatique pour plusieurs scènes d’action, comme la bataille qui a lieu au sommet de la montagne : on pouvait ainsi voir des doubles numériques des personnages évoluer dans un décor virtuel à grande échelle. « L’outil de prévisualisation nous a permis de comprendre comment se déplacer dans cet espace et bien l’utiliser, » explique Haug. « La prévisualisation prend beaucoup de temps à installer sur l’ordinateur, mais une fois que le programme est lancé, on peut faire des changements très rapidement et avec beaucoup de précision. »
« Le plus difficile, c’est de faire en sorte que les comédiens comprennent bien les enjeux de l’action et la prévisualisation les aide à bien cerner les déplacements des loups et comment y réagir, » ajoute Godfrey. « Je pense vraiment que le chef décorateur, le chef costumier et moimême avons le même rôle : décrypter l’espace dans lequel se déroule le film, » note Haug. « Nous devons tous aller dans la même direction, nous devons tous interpréter les consignes du réalisateur de la même façon, et nous devons vraiment être au service du film. »
« La bataille finale est vraiment complexe d’un point de vue de la mise en scène car on fait des allers-retours entre la montagne et la clairière, et il faut s’assurer que les comédiens savent d’où viennent les loups, » assure Godfrey. « L’un des Cullen jette un nouveau-né en l’air qui se fait alors attraper par un loup et il faut donc régler le travail au filin pour retenir le nouveau-né. Mais il faut que tout soit orchestré au millimètre près pour éviter que les comédiens ne se fassent mal. » Pour réaliser la scène, la production a utilisé cascades, effets réels et effets visuels. « Il y a pas mal de plaquages au sol et de coups échangés, mais pour l’essentiel nos cascadeurs sont soulevés et balancés à gauche et à droite par des câbles qui retiennent leurs harnais. Grâce aux filins, nous les ‘pilotons’ à distance. » « Les plans infographiques les plus complexes à réaliser sont ceux qui prennent le relais des prises de vue réelles, » explique Tichner. « Par exemple, un de nos héros balance un nouveau-né à travers la clairière - qui se fait attraper au vol par un loup. A ce moment-là, un cascadeur lance le nouveau-né, puis le récupère grâce à un treuil. C’est ensuite l’infographie qui prend le relais : pour nous y aider, les cascadeurs posent les bras et les jambes en croix pour le motion-capture, puis nous scannons les comédiens et les cascadeurs pour fournir à Tippett les éléments virtuels dont il a besoin pour l’animation infographique. » « Le scan numérique est une méthode assez rapide et peu coûteuse d’obtenir ces informations précises, » poursuit Haug. « Les acteurs entrent dans une cabine et les scanners s’apparentent vraiment à un photocopieur : les machines créent une image 3D des comédiens. »
« Mais les effets visuels ne font qu’accompagner le travail des comédiens, » reprend Tichner. « Il est essentiel qu’ils soient aussi expressifs que possible et qu’on n’ait pas l’impression qu’ils jouent dans le vide. » Le chorégraphe combats Jonathan Eusebio a conçu les scènes de bataille et entraîné les comédiens aux différentes acrobaties. « Jonathan a travaillé avec E.J. et notre chef cascadeur John Stoneham pour mettre au point les scènes de combat, » précise Godfrey. « On ne voulait pas se référer aux arts martiaux. Ce sont des créatures surnaturelles et il fallait que les combats soient spectaculaires. Par exemple, quand Riley donne un coup à Edward, il traverse tout le décor. » « David voulait qu’on ressente la brutalité des coups, » relève Stoneham. « Lorsqu’on balance quelqu’un en l’air, il faut qu’il retombe violemment sur le sol. On aurait préféré ne pas faire trop de prises de ce genre de scènes, mais cela s’est avéré nécessaire car il y a énormément d’éléments en jeu à chaque fois. »
Eusebio et Stoneham ont travaillé en étroite collaboration avec le département Effets visuels dès la préparation, afin que chacun sache précisément quel serait son périmètre d’intervention. « Le plus important, c’était que l’on puisse fournir aux infographistes une matière adéquate, notamment pour les loups numériques, » souligne Eusebio. « Par exemple, quand on les attrape, ou qu’on les traîne sur plusieurs centaines de mètres ou qu’on les secoue dans tous les sens, il fallait qu’on ait le sentiment que cela leur arrive vraiment. » « J’essaie d’adapter le style de combat qui convient le mieux à chacun en fonction de sa personnalité, » indique Eusebio. « Carlisle et Esme combattent toujours en tandem, Kellan est un type imposant dont les coups reposent surtout sur la force physique, Alice est tout en souplesse, Jasper a beaucoup d’expérience et Rosalie est un peu hautaine. Quant à Edward, c’est le plus rapide de tous. En mettant au point le style de combat, je réfléchis à deux choses : les capacités de l’acteur et le tempérament de son personnage. » « Les Cullen savent se maîtriser, tandis que les nouveau-nés sont incontrôlables, » ajoute Stoneham. « Ils sont assoiffés de sang et sont donc hystériques. De toute évidence, Riley est le seul qui arrive à se contrôler, et il essaie d’ailleurs de les calmer. J’espère que l’on notera ces nuances de comportement assez subtiles. »
« Les nouveau-nés sont bruts de décoffrage et n’arrivent pas encore à maîtriser leurs pulsions, » ajoute Eusebio. « A l’inverse, les Cullen sont plus stratèges. » « Ce sont des personnages surnaturels : il faut absolument mettre en valeur leurs facultés extraordinaires, » note encore Eusebio. « La seule manière d’y parvenir, c’est avec les effets visuels ou le travail au filin. » Stoneham ajoute : « Le département Effets visuels va avoir du boulot pour ôter les câbles apparents en post-production. » « Pour des raisons de sécurité, on teste chaque situation de combat dans un gymnase, et puis on la teste de nouveau sur le plateau. Le plus difficile consiste à s’assurer que cela ait l’air réaliste, et qu’on ne s’aperçoive pas que les cascadeurs et les acteurs sont harnachés. » « L’entraînement au combat a été l’un des ingrédients de la réussite des scènes d’action, » dit Slade. « C’est probablement le film qui intègre le plus de séquences de combat, ne serait-ce qu’en raison de l’intrigue. On n’a jamais mis nos comédiens en danger, mais on leur a demandé de réaliser eux-mêmes leurs cascades - dans la limite de leurs capacités physiques. Nous avons été assistés par de formidables cascadeurs et doublures cascades, mais la plupart des acteurs ont réalisé eux-mêmes leurs propres figures. »
Les interprètes de la famille Cullen ont commencé leur entraînement à Vancouver cinq semaines avant le tournage, puis l’ont poursuivi sur le plateau dans la mesure où leur planning le permettait. Les acteurs se sont partagés entre le gymnase et l’entraînement spécifique au combat avec l’équipe d’Eusebio. Outre des exercices d’assouplissement et cardio-vasculaires, les comédiens se sont entraînés à la course et aux étirements du dos. « Dès qu’ils ne tournaient pas, ils s’entraînaient, » précise Eusebio. « Je les voyais un jour sur deux environ pendant deux heures. Ils se sont entraînés dur. »
S’agissant de l’entraînement au combat, les acteurs ont suivi des exercices d’arts martiaux, de danse, de gymnastique et de figures acrobatiques. Ils se sont aussi essayés au travail au filin. Les chorégraphes combat se sont appuyés sur la capoeira qui mêle arts martiaux, jeux, musique et danse.
« L’entraînement s’est passé en deux temps, » indique Eusebio. « D’abord, il s’est agi de remettre les acteurs en forme. Ensuite, on leur a inculqué les mouvements propres aux séquences de combat auxquelles ils seront confrontés sur le plateau. On leur a aussi appris à donner des coups et à faire des assouplissements. Je suis très pointilleux, mais je fais en sorte que l’entraînement soit beaucoup plus difficile que les figures qu’ils ont réellement à exécuter sur le plateau. »
« On filme d’abord les cascadeurs en train d’exécuter certaines figures correspondant à chaque personnage, et on montre ces vidéos aux acteurs, » explique Eusebio. « Cela les stimule car ils ont envie d’imiter les cascadeurs. Ils sont jeunes et, pour la plupart, sportifs. Bryce et Xavier étaient vraiment dedans. Xavier a également bien assimilé les techniques du Parkour, et il m’a pas mal impressionné. D’ailleurs, on se repose beaucoup sur les mouvements propres au Parkour : le saut, la roulade et le demi-tour pour se rattraper. Dans la mesure du possible, on essaie d’éviter les effets de montage ou les effets visuels, pour conserver le côté ‘physique’ du Parkour. »
Outre la reconstitution du sommet montagneux, la production a bâti un deuxième décor en studio : la propriété des Cullen. « Dans le premier volet, la maison des Cullen se situait près de Portland, dans un quartier résidentiel près d’une forêt, » observe Bannerman. « Pour Tentation et Hésitation, on savait qu’on tournerait à Vancouver et qu’il nous faudrait donc reconstituer le décor de Portland. Pour Tentation, on voulait un salon assez simple et un bureau sans prétention, pour Carlisle. On avait déniché une propriété à l’ouest de Vancouver dont les pièces ressemblaient aux intérieurs de la maison de Portland, sur le plan architectural. » « Dans le scénario d’Hésitation, il y a une quinzaine de pages de scènes se déroulant chez les Cullen, ou à l’extérieur de leur maison, » poursuit-il. « On a donc décidé de bâtir le décor en studio. Les murs sont en verre et on a donc dû construire la façade extérieure, l’allée extérieure et la forêt voisine. »
« En reconstituant la maison de Portland - et certains éléments de la propriété de Vancouver que l’on voit dans Tentation -, on a pu avoir pas mal de souplesse dans le tournage, » ajoute Bannerman. « On a construit le décor en respectant scrupuleusement l’échelle de la maison de Portland et ses moindres détails, depuis la toiture en cèdre jusqu’à la balustrade en teck. Si les propriétaires de la maison de Portland débarquaient sur le plateau, ils seraient estomaqués de constater que leur maison se trouve désormais dans un immeuble. Mais ce qui compte, c’est que les fans auront le sentiment de se trouver exactement dans le même décor que dans Fascination. C’est, d’ailleurs, la même maison - sauf qu’elle se trouve à 450 km de Portland. » « C’était passionnant de travailler sur les décors, » souligne le chef décorateur Paul Austerberry. « D’abord, il y a les livres de Stephenie Meyer où elle décrit assez précisément les lieux de l’action et leurs couleurs. Et puis, Catherine Hardwicke a établi les grands principes esthétiques avec le premier film. Quand l’équipe de tournage s’est installée à Vancouver, le chef décorateur David Brisbin a dû reprendre plusieurs éléments du premier épisode pour Chris Weitz. Ensuite, David et moi avons pris le relais. C’était assez difficile, mais intéressant et comparable à un travail archéologique. On a dû visionner les rushes des premier et deuxième chapitres, puis imprimer notre propre marque sur celui-ci. »
Il a fallu environ huit semaines pour bâtir la maison des Cullen. « On a travaillé sur le plus grand plateau disponible et on a réfléchi à la meilleure manière d’y faire tenir la maison. A cinq mètres au-dessus du sol, c’est sans doute le plateau le plus élevé sur lequel j’ai jamais travaillé. Les techniciens n’étaient pas ravis de devoir tout acheminer à un niveau aussi élevé. C’était d’autant plus haut que la maison comporte trois étages qui donnent sur la forêt. »
Les fans reconnaîtront notamment des éléments de décor des deux premiers films, comme la vitrine de toges universitaires. Austerberry déclare : « On a dû refabriquer pas mal d’accessoires qui n’étaient plus disponibles. Certains étaient assez complexes et coûteux à réaliser. » « Les Cullen ont bon goût et de gros moyens financiers, » ajoute-t-il. « Je me suis dit qu’Esme aimait bien l’art asiatique, et il y a donc des estampes japonaises. Ils possèdent aussi des sculptures modernes. En général, on peut se contenter de louer des objets d’art et des meubles. Mais comme on savait qu’il y aurait un quatrième épisode à venir, il a fallu qu’on achète les accessoires ou qu’on obtienne une garantie écrite qu’on pourrait de nouveau les louer pour un tournage futur. » « J’ai expliqué aux décorateurs de plateau qu’en raison de l’histoire des Cullen, on trouve chez eux des objets de cultures très différentes, » poursuit-il. « Comme s’il s’agissait d’objets accumulés par une famille sur plusieurs générations. On trouve donc des meubles anciens et contemporains. Ils ont des objets africains, un ravissant bonzaï japonais et des chaises chinoises. C’est un ensemble assez hétéroclite. » Une partie du salon a ensuite été redécorée pour servir de chambre d’Edward : « Pour le lit d’Edward, je me suis inspiré du style Arts and Crafts, » reprend-il. « Il a vécu au début du XXème siècle, et je me suis donc intéressé à ce qui était considéré comme avant-garde à l’époque. Mais comme il a été fabriqué de nos jours, le lit est une version plutôt moderne des meubles Arts and Crafts et Art Nouveau. Je me suis dit qu’Edward l’avait lui-même fabriqué, et on voit donc de petits croquis du lit dans sa chambre. Edward a beaucoup de temps libre et il est doué, et il a donc conçu ce lit par amour pour Bella. » « Nous avons parfois une idée, mais nous n’en sommes pas certains, et nous consultons donc Stephenie puisque c’est elle qui a imaginé cet univers, » dit-il encore. « On lui demande des conseils sur les couleurs, les accessoires et les bijoux qui, à ses yeux, sont très importants. Pour le lit aussi, on s’est assurés qu’il lui convenait bien. »
« Concernant la maison des Cullen, on doit en prendre particulièrement soin puisqu’elle va resservir pour le prochain épisode, » ajoute-t-il. « Il fallait donc préserver les détails architecturaux : les fenêtres, les portes, l’ébénisterie, la cheminée, les escaliers et la balustrade. Les escaliers ont été particulièrement coûteux et longs à réaliser. Nous avons pu stocker les accessoires relativement petits dans des containeurs jusqu’au prochain tournage. »
Pour la maison de Bella, la maison de Jacob, le lycée et la prairie où se retrouvent Edward et Bella, la production a utilisé les mêmes décors que dans Tentation. Pour faire de la prairie un lieu féerique pour nos deux amoureux, il aura fallu quinze jours de main d’œuvre et 75 000 fleurs ! « Le film démarre dans l’unique lieu protégé où peuvent se retrouver Edward et Bella, » explique Slade. « La prairie est un espace symbolique et idyllique. On voulait donc en faire un lieu onirique au départ, comme si les fleurs étaient un personnage à part entière qui prenait part aux échanges entre les deux protagonistes. C’est un lieu où l’on se sent en sécurité et où l’on revient pour retrouver cette sensation. Pour autant, les relations entre les personnages sont devenues plus complexes au cours du film. Par conséquent, à la fin, on ne filme plus les fleurs directement, mais la caméra les surplombe et leur couleur a un peu changé. L’image est plus sophistiquée. D’autre part, on a beaucoup répété cette scène car elle est très forte émotionnellement. »
C’est aussi dans la prairie que le spectateur verra le vampire scintiller. Une fois encore, le scintillement est ajouté par le département Effets visuels en post-production. « Dans le livre, Stephenie indique qu’Edward brille comme un diamant, » se rappelle Haug. « Quand j’ai rencontré David, on s’est demandé de quoi il s’agissait. On est tout de suite tom- bés d’accord sur le fait que c’est une métaphore de son âme. Edward prétend qu’il n’a pas d’âme, mais en réalité quand la lumière du soleil l’éclaire, il est encore plus beau. »
La production a trouvé dans la région de Vancouver plusieurs sites qui ont servi à représenter la Floride de nos jours et Seattle, ainsi qu’un village Quileute de 1750, le Rochester de 1933 et le Texas au XIXème siècle. « E.J. a trouvé des décors magnifiques dans le centre de la Colombie britannique, là où Impitoyable de Clint Eastwood a été tourné, » indique Slade. « Avec une superproduction comme Hésitation qui se déroule dans plusieurs lieux, il est important d’envisager tous les décors séparément, en en imaginant les moindres détails. C’est comme cela que c’est gérable. » « On a utilisé trois lieux différents pour reconstituer la scène du Rochester de 1933, » signale Austerberry. « Les Jardins de VanDusen, magnifique jardin botanique, nous a servi pour sa balade dans le parc avec Royce. C’est fou ce que des costumes d’époque et une voiture ancienne peuvent nous plonger dans le passé. On a aussi utilisé l’extérieur de la galerie d’art de Vancouver, et le Fairmont Hotel Vancouver situé à proximité. Les deux bâtiments datent des années 30. On a fait venir 13 magnifiques voitures anciennes que l’on a garées dans la rue. Mais il fallait surtout trouver un hôtel d’époque qui n’ait pas été rénové. Le 14ème étage de l’Hotel Vancouver n’a pas bougé depuis les années 30. On a fait quelques changements mineurs pour les besoins de la scène et on a rajouté quelques meubles Art Déco. »
« Tentation et Hésitation ont été tournés dans la foulée, » explique Bannerman. « Alors que Chris Weitz montait Tentation, David Slade était en préparation sur Hésitation. Du coup, on a conservé l’essentiel de l’équipe technique et du matériel d’un film sur l’autre. Même si au final, ce sont deux réalisateurs très différents, deux univers différents et deux films très, très différents ! » « Pour autant, je pense que ce qui a été bénéfique aux deux films, c’est qu’il y a eu une vraie continuité entre eux et que tout le monde a considéré ces deux films comme un ensemble, » poursuit Bannerman. « Cela a créé une formidable dynamique, qui a profité à la saga tout entière. La plupart des techniciens connaissaient bien les livres et étaient ravis de participer à l’adaptation. » Le directeur de la photo Javier Aguirresarobe et la chef costumière Tish Monaghan ont collaboré aux deux films. « Javier est le type le plus adorable du monde, » déclare Slade. « Il a été élu homme le plus souriant en toutes circonstances par toute l’équipe. Même pendant notre fameux Vendredi Noir, alors que tout le monde était de mauvaise humeur, il est resté jovial. C’est formidable d’avoir pu travailler avec ce grand chef-opérateur. »
« Le style visuel d’Hésitation n’a rien à voir avec celui de Tentation car ce sont deux intrigues très différentes, » explique le réalisateur. « Du coup, Javier et moi avons choisi une esthétique différente en matière d’éclairage et de mouvements d’appareil. C’est génial de travailler avec quelqu’un qui sait parfaitement s’adapter à ce que vous lui demandez. Il accepte votre vision du film et vous aide à la concrétiser. Si j’ai tant voulu qu’il collabore à ce nouvel épisode, c’est parce qu’il a une immense expérience derrière lui.»
La chef costumière Tish Monaghan a apprécié sa collaboration avec Slade. « Quand je l’ai rencontré au départ, on a parlé des personnages et notamment des Cullen et de Bella, » dit-elle. « Je lui ai montré la garderobe que l’on avait déjà constituée, mais j’ai essayé de m’adapter à ses demandes. C’est toujours difficile pour un metteur en scène de débarquer sur le troisième volet d’une saga et d’y imprimer sa marque car on reprend plusieurs des mêmes personnages. »
« Il a fait des propositions formidables pour l’armée des nouveau-nés et pour Riley, » ajoute-t-elle. « Il voulait vraiment distinguer l’univers des Cullen et celui des nouveau-nés et, du coup, dans la bataille finale, les Cullen sont dans des tons noirs et gris sombre, tandis que les nouveaunés sont plutôt dans des tonalités ocre, avec des touches de couleurs vives. On a aussi envisagé le genre de personnages susceptibles de devenir nouveau-nés : des jeunes forts et en bonne santé qui pouvaient être enlevés dans les rues de Seattle. » Monaghan et son équipe ont conçu de nouveaux costumes, dont le manteau de Victoria. « Tous les vêtements de Victoria sont dans des tons ocre qui non seulement mettent en valeur sa nature sauvage, mais qui la distinguent des Cullen, » indique-t-elle. « On lui a confectionné des vêtements mêlant tissu et cuir. J’ai été heureuse de pouvoir fabriquer les tenues plutôt que de les acheter. C’est une vampire sexy et à la mode, et je voulais que cela se voie. Mais il fallait en même temps que je garde présent à l’esprit qu’elle avait plusieurs cascades à réaliser et du coup, j’ai dû prévoir les rembourrages et les harnais. »
« Ce qui était également formidable, c’était de pouvoir évoquer plusieurs époques, » poursuit-elle. « J’ai conçu des tenues pour un vampire de la période de la guerre de Sécession et pour un explorateur espagnol et une femme vampire du XVIIIème siècle. Il nous a fallu entre six et sept semaines pour créer environ une cinquantaine de tenues pour les Indiens de la côte Pacifique des années 1750. On a utilisé un motif de plantes qu’on a décliné pour les capes et d’autres tenues telles qu’elles existent dans les documents d’époque que l’on a consultés. On a essayé d’imiter les costumes en écorce de cèdre. On a visité plusieurs musées, et je me suis entretenue avec des anthropologues et des archéologues. » Tous les détails ont été soigneusement élaborés. « J’ai travaillé avec trois personnes pour les bijoux, » dit-elle. « On a fait des kilomètres et des kilomètres pour trouver des ormeaux. On a broyé les coquillages pour les réduire en tout petits rectangles, et reproduire les colliers que nous avions vus dans les catalogues des musées. »
« Nous nous sommes plongés dans le passé de Jasper et de Rosalie, » dit-elle encore. « Pour Rosalie, nous avons confectionné deux manteaux avec des boutons à pression et une magnifique robe de mariée des années 30, avec une traîne et un voile de 4 mètres chacun. On avait l’impression que sa robe flottait derrière elle. »
« Pour moi, c’était intéressant de me pencher sur Rosalie car j’ai ensuite gardé certains éléments la caractérisant pour la période actuelle afin d’évoquer son personnage, » signale-t-elle. « Rosalie est toujours restée mystérieuse à mes yeux. Mais en voyant quel a été son parcours dans les années 30, j’ai tout de suite pu mieux me figurer à quoi elle devait ressembler de nos jours et faire ainsi le lien entre son monde et le passé. » La production s’est sentie investie d’une grande responsabilité vis-à-vis des fans de la saga Twilight. « C’est un univers totalement à part, » reconnaît Slade. « Il n’y a rien de comparable. Je ne m’en rendais pas vraiment compte en arrivant sur ce projet. Quand j’étais en pourparlers pour réaliser Hésitation, et que Tentation n’était pas encore sorti, nous étions conscients que cela allait être un vrai événement. Mais lorsque Tentation est sorti, c’est devenu un phénomène d’une ampleur que personne n’aurait pu prévoir. »
« Pendant le tournage, Vancouver a été pris d’assaut par des adolescents venus des Etats-Unis et du reste du monde, » signale Godfrey. « Tous les hôtels où résidaient les comédiens étaient remplis de fans. Il fallait que les comédiens fassent attention quand ils sortaient dans la rue. Par exemple, on se rendait sur le plateau en voiture et à la radio on entendait que nous allions tourner à Coquitlam. Sur le plateau, il y a avait des fans qui brandissaient des panneaux disant ‘Je ne repartirai pas d’ici sans rencontrer un Cullen.’ Ils ne savaient pas quoi faire pour obtenir un autographe de Taylor, Rob, Kristen et des interprètes des Cullen. Ce qui est positif là-dedans, c’est que cela vous oblige à vous souvenir constamment que vous avez le devoir de faire de votre mieux car ils vont tous attendre le film avec impatience. »
« Il arrivait qu’on change de décor au dernier moment pour des raisons climatiques et on retrouvait alors des fans sur notre nouveau lieu de tournage, » affirme Bannerman. « Ce sont des fans ultra enthousiastes qui méritent d’être les premiers spectateurs du film. Je n’avais jamais connu un tel phénomène : nous étions l’objet d’une attention permanente, 24h sur 24, sept jours sur sept, du premier au dernier jour de tournage. Cela va durer jusqu’à la fin du tournage de la saga. »
« En raison de ces fans innombrables, nous devons veiller à respecter le moindre détail contenu dans les livres quand nous travaillons sur les décors, » signale Austerberry. « Stephenie mentionne souvent certaines couleurs : par exemple, il y a des petites lucioles rouges et mauves clignotantes qui décorent la maison des Cullen pour la fête de fin d’année. On a transposé cette description dans le film. Je suis certain que les fans auraient protesté de manière véhémente si nous n’avions pas prêté attention à ce type de détails. » « J’espère que les fans sentiront que nous sommes restés fidèle au livre, » conclut Rosenberg. « Il y a beaucoup de choses qui ont été repensées et adaptées, mais on a surtout tenté de garder l’esprit du livre. Je pense que les fans apprécieront la manière dont nous avons exploré la mythologie. Ce troisième épisode comporte les séquences d’action les plus spectaculaires : la grande bataille finale témoigne de cascades et d’effets spéciaux époustouflants. Nous n’avons pas cessé de nous améliorer. » Le tournage d’Hésitation s’est achevé aux premières lueurs de l’aube du 29 octobre 2009.
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