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Aujourd’hui en salles : les Boxtrolls !

Par Gillossen, le mercredi 15 octobre 2014 à 13:00:00

Déballage de cartons

Avec ce voyage décoiffant à la découverte de soi, les artisans de Laika se sont une fois encore immergés dans un monde fantastique où la créativité transforme littéralement la réalité. Il leur faut des années pour faire un film, mais un film qui sait tenir la distance. Dans leurs studios, on transforme tous les jours des matériaux basiques en quelque chose de plus grand que la somme de toutes les tâches réunies, c’est pourquoi le concept des Boxtrolls a rencontré chez Laika une résonance toute particulière. Pour Travis Knight, ici producteur et chef de l’animation, le coeur du film est une fable intemporelle humaine et émouvante. « Chacune des histoires que nous racontons est un concentré de noirceur et de lumière, de chaleur et d’intensité, avec un véritable développement. Mais surtout ce sont des fables qui délivrent un message. Chaque film est un agitateur de pensées, sensible, progressiste et un brin subversif, qui, nous l’espérons touchera les spectateurs du monde entier de la même façon ». Il ajoute « Les Boxtrolls sont différents de nos derniers films. Coraline et L'étrange Pouvoir De Norman étaient ancrés dans la réalite contemporaine de l’Amérique et saupoudrés de surnaturel. Ici il s’agit d’un film d’époque où enquête policière, comédie de l’absurde et aventure effrénée viennent se mêler à une magnificence visuelle et un fond réellement touchant. On est à mi-chemin entre Charles Dickens et Roald Dahl avec une touche des Monty Pythons ».

Le réalisateur Anthony Stacchi surenchérit : « C’était la combinaison parfaite entre le scénario et la façon dont nos studios fonctionnent; l’histoire de créatures magiques qui surgissent de leurs cartons pour vous apporter du rêve ». Mais c’est encore une fois une grosse avancée technique et un des films les plus ambitieux du studio, qui repousse les frontières de l’innovation toujours plus loin dans un souci de constante évolution. Travis Knight n’est pas seulement à la tête de Laika, il est aussi père de trois enfants et tient à ce que chaque film soit pour eux sujet à discussion et réflexion. « Les Boxtrolls est l’histoire d’une période de transition entre l’enfance et l’adolescence. Nos jeunes héros vont découvrir qui ils sont, d’où ils viennent, ce qu’ils veulent devenir. Ils apprendront que chaque individu se définit par ses choix et son entourage. Le monde des enfants n’est pas spécialement accessible pour ceux qui n’en font pas partie, mais parfois il nous aide à nous rendre compte des barrières que la société a mises en place et nous permet d’y redéfinir notre position. Oeuf et Winnie ont beau avoir 11 ans, les décisions qu’ils vont prendre vont modifier et améliorer leur société dans son entier ». Pour le producteur David Bleichman Ichioka, l’innocence de la jeunesse peut établir un pont entre deux mondes foncièrement antagonistes, du moment qu’il est arrimé par des sentiments généreux et une forte détermination. Ce à quoi le réalisateur Graham Annable ajoute « Cette histoire vous apprend à ne pas juger un livre par sa couverture, mais par son contenu et comment prendre le contrôle de sa vie, afin de réécrire sa propre histoire ».

Le premier volume d’une série de livres d’aventures fantastiques à succès Les Chroniques De Pont-aux-rats d’Alan Snow est à l’origine de ce scénario. Cela faisait une dizaine d’années, dès l’époque de la mise en chantier de Coraline, que Laika préparait cette adaptation. C’est donc l’aboutissement d’un projet à long terme, mûrement réfléchi. Les histoires d’Alan Snow ont bercé l’enfance de Travis Knight et les 500 pages de ce roman constituaient un matériau de base conséquent pour l’exploration du coeur des relations familiales, qui est le véritable sujet de Les Boxtrolls. Sans oublier la notion de lutte de classes très présente aussi dans le livre, référence à Roald Dahl, qui est primordiale dans l’articulation des motivations machiavéliques de l’infâme Archibald Trappenard. Pour Anthony Stacchi dont c’est le premier long-métrage en tant que réalisateur, après avoir été responsable de l’animation sur Les Rebelles De La Forêt (J. Culton, A. Stacchi, 2005), le thème de la paternité résonnait, pour ce jeune père, à la manière de la relation entre Peter Pan et les garçons perdus. Dès qu’il eut vent du projet entrepris par Laika, il se constitua comme partie prenante et, comme ce fut le cas sur L'étrange Pouvoir De Norman, se vit confier la coréalisation avec un des pionniers du studio, Graham Annable, le story boarder de Coraline et L'étrange Pouvoir De Norman. Un procédé qui permet de maintenir une unité sur l’ensemble des films de Laika tout en apportant à chaque fois un regard différent. Le sens de l’humour de Annable, son immense talent et sa capacité à contourner les obstacles avait déjà impressionné toute l’équipe sur les deux précédents films du studio et c’est en toute confiance qu’il se vit confier la tâche de maintenir l’identité éditoriale et visuelle de Laika. Pour lui, le pari était de taille et il avait l’impression de se retrouver dans la peau d’un as de la fabrication d’avions en papiers soudainement catapulté aux commandes d’un 747. Pour l’un comme pour l’autre ce copilotage s’est avéré des plus fructueux et la collaboration fluide, afin de rendre limpide la complexité de rapports familiaux avec des créatures adorables mais définies comme des monstres par la société. La complémentarité de l’expérience du story boarding de l’un, et de celle de l’animation de l’autre, ne pouvait faire que des étincelles. « Sur un film de stop motion le travail individuel ne vaut rien s’il n’est pas au service d’une collaboration dont le but final n’est autre que la somme des compétences au service d’un tout. »

Leur collaboration fut d’entrée cruciale afin de définir le style du film pour ensuite créer de toutes pièces les éléments qui le constitueraient. La scène clef du film se devait d’être l’adoption du petit humain par ces créatures étranges, afin de créer un véritable lien affectif pour que le spectateur puisse ressentir de l’empathie envers ces « monstres ». Cette scène fut la première à être story-boardée et montée pour les tests visuels préliminaires. Le résultat fut si touchant qu’ils comprirent immédiatement quelle serait la ligne directrice du film: Le passage de la timidité à l’affirmation de soi et la capacité à transformer les règles d’une société, qui semble vous rejeter, afin d’y trouver sa place légitime. C’est exactement le fonctionnement de Laika, où chaque département affine et affirme ses propositions afin d’aboutir à une création globale où chaque pièce s’imbrique parfaitement dans l’autre.

  1. Synopsis
  2. Une étape après l'autre
  3. Déballage de cartons
  4. Boîtes vocales
  5. Bobines
  6. Dans les coulisses de Laika

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