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Aujourd’hui en salles : les Boxtrolls !

Par Gillossen, le mercredi 15 octobre 2014 à 13:00:00

Une étape après l'autre

Un film en stop-motion prend vie image par image. C’est une forme artistique qui met en scène des personnages, entourés d’un décor fait à la main, envisagé en 3 dimensions. Un processus remontant à la création du cinéma, possédant une chaleur et un charme uniques, dont chaque plan relève d’une technique de haut vol auxquels se sont adonnées, depuis toujours, des générations d’animateurs en herbe, dans les garages ou les sous- sols de leurs parents. La stop-motion possède une sorte d’âme, tout droit sortie de l’aspect malléable du matériau de base. Sur Les Boxtrolls elle n’hésite pas à s’associer avec les techniques les plus récentes d’effets numériques créant ainsi un film hybride qui repousse les frontières du genre. Que ce soit pour le public ou pour les techniciens, l’animation image par image reste et restera toujours captivante. Plan par plan, dans des films comptant 24 images par seconde, les animateurs manipulent minutieusement des objets réels sur un vrai plateau. Chaque plan est photographié. Les personnages et leur entourage prennent vie de manière fluide et continue, une fois les milliers de photographies séquencées. C’est de la magie cousue main. Comme dans un film conventionnel, les personnages doivent être habillés et coiffés, les décors construits, et le tout proprement mis en scène et en lumière. Mais c’est la précision millimétrique de la manipulation, issue de l’esprit créatif des animateurs, qui donne à cette forme d’art son côté unique. En 1898 avec le court-métrage The Humpty Dumpty Circus, Albert E. Smith et James Stuart Blackton, deux émigrés britanniques, firent école en donnant vie à une maquette de cirque. C’est en Europe que les premières figurines furent utilisées, mais on doit le raffinement de cette technique au californien Willis Harold O’Brien. Passant du format court à des longs-métrages comme Le Monde Perdu en 1925, ou King Kong en 1933, il reçut un Oscar en 1949 pour Monsieur Joe.

Ray Harryhausen, un de ses disciples, inventa la « Dynamation » et fut un exemple pour des générations à venir. Avec Le Monstre Des Temps Perdus (1953) ; A Des Millions De Kilomètres Sous La Terre (1957) ; Le 7e Voyage De Sindbad Le Marin (1958) ou encore Jason Et Les Argonautes(1963), il mélangea cinéma traditionnel et stop-motion pour la première fois, faisant interagir avec brio des figurines et des humains. Dans les années 40, le hongrois George Pal (György Pál Marc- zincsák) affine cette technique pour Paramount et invente les « Puppetoons » pour lesquels il utilise des poupées de bois faites main. Plusieurs de ses courts-métrages furent récompensés aux Oscars, qui lui décernèrent ensuite un prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière. Il persévéra avec : Les Aventures De Tom-pouce (1958); Les Amours Enchantées (1962). L'“Animagic”, la technique inventée par Arthur Rankin Jr. et Jules Bass, a fait le bonheur de deux générations de téléspectateurs et a donné ses lettres de noblesses à la stop-mo- tion, grâce à des séries comme Rudolph Le Petit Renne Au Nez Rouge (1964) et Le Pere Noël Dé- Barque En Ville (1970).

Bass a réalisé seul, The Daydreamer (1966) et Mad Monster Party (1967). La « Claymation » fut créée, quelques années plus tard, lorsque Nick Park rejoignit Peter Lord et David Sproxton au sein de U.K.’s Aardman Animations. Leurs court-métrahes Creature Comforts, la série des Wallace Et Gromit, avec Rasé De Près et Un Mauvais Pantalon, récompensés aux oscars, changèrent alors la donne et leur ouvrirent la porte des longs-métrages, où ils collectionnèrent les succès. En 1982 Tim Burton, alors chez Disney réalise un court-métrage expressionniste en noir et blanc utilisant la stop-motion. Vincent est élaboré avec la collaboration technique de Rick Heinrichs et la voix de Vincent Price. Dix ans plus tard, il réitère l'expérience avec son camarade de classe de la California Institute of the Arts, Henry Selick, et la comédie musicale d'animation L'étrange Noël De Monsieur Jack révolutionne le genre. Le XXIè siècle voit la création de Laika.inc, forte de 550 personnes et réunissant la crème des scénaristes, réalisateurs, concepteurs et animateurs, oscarisés ou largement reconnus dans la catégorie animation (y compris en 2D et stop-motion)...

Laika déménage dans l'Oregon, après sa participation en 2005 au film oscarisé Les Noces Funèbres de Tim Burton et Mike Johnson, alors tourné en Angleterre. C’est là que, sous la houlette de Henry Selick, Coraline (Henry Selick, 2009) innove en ouvrant les portes de la 3D. L'étrange Pouvoir De Norman (S. Fell & C. Butler, 2012) était le second long-métrage en 3D de Laika et a également été conçu et filmé en 3D stéréoscopique. Réalisé par Sam Fell et Chris Butler, le film a été cité par nombre de critiques comme le film d’animation par excellence. Il a entre autres reçu un Oscar ainsi que le prix de la critique, une nomination aux Baftas, et remporté deux Annie Awards. Le dirigeant de Laika, Travis Knight, coproducteur et animateur en chef sur L'étrange Pouvoir De Norman confie que si la stop-motion relève de l’enfance de l’art, c’est un exercice qui reste excessivement difficile à réussir. Et si le procédé traditionnel reste la marque de fabrique de Laika, il ne cesse de s’enrichir des avancées technologiques de méthodes comme le RP (prototype rapide: photocopies en 3 D d’expressions de visages), et le CG (traitement numérique). Les Boxtrolls est leur troisième long-métrage d’animation conçu et filmé en 3D stéréoscopique. C’est un exemple de fusion entre la stop motion (crée à la main) et les effets spéciaux numériques (générés sur ordinateur). Une nouvelle fois, l’Oregon est à la pointe du développement et de la recherche autour d’une forme classique qui se transforme.

  1. Synopsis
  2. Une étape après l'autre
  3. Déballage de cartons
  4. Boîtes vocales
  5. Bobines
  6. Dans les coulisses de Laika

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