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Aujourd’hui en salles : Dracula Untold

Par Gillossen, le mercredi 1 octobre 2014 à 09:45:09

A la recherche du prince

Le premier défi à relever fut de trouver l’interprète à même d’incarner ce Dracula inédit, un personnage dominé par des sentiments complexes, et de passer outre les idées préconçues liées au plus célèbre des vampires. Père aimant, mari dévoué, guerrier sans pitié et homme cultivé, le prince des ténèbres a de multiples facettes qu’il fallait conjuguer avec un mélange de réalité historique et de fiction, de faits propres à la vie de Vlad III et de folklore lié à la créature légendaire. «Le choix de l’interprète est délicat dans le cas d’un personnage connu de tous. On se fait tous une idée de Dracula, comme de Spiderman, Batman ou James Bond. D’autant que notre «héros» fait partie de la culture populaire depuis des siècles», explique le producteur. Pour l’équipe, un nouveau visage était de mise pour incarner et s’approprier ce personnage emblématique : un acteur montant, mais sans rôles trop marquants à son actif. Luke Evans les avait impressionnés en Bard dans Le Hobbit : Un Voyage Inattendu (Peter Jackson, 2012) et en Owen Shaw, le méchant de Fast & Furious 6 (Justin Lin, 2013). L’acteur tournait alors le chapitre suivant du HOBBIT en Nouvelle-Zélande et les entretiens avec l’équipe durent se faire via Skype. «Skype est le meilleur ami des acteurs», s’amuse Luke Evans. «Si vous êtes par monts et par vaux, c’est un outil précieux.» «Lors de mon premier entretien avec Gary, j’ai compris que j’avais affaire à un homme passionné. Il avait tourné et retourné le rôle dans sa tête, tous les personnages, l’histoire, etc. Il maîtrisait parfaitement tout et cherchait quelqu’un d’aussi passionné et volontaire que lui», continue l’acteur. Il fallut attendre leur première rencontre de visu à Los Angeles pour que le réalisateur soit convaincu. «Son visage raconte une histoire. Il avait la présence nécessaire pour incarner Vlad l’Empaleur et le guerrier, mais aussi le prince débonnaire. Son physique à lui seul avait retenu mon attention», témoigne Gary Shore.

Vlad III remplissait des rôles différents pour beaucoup de gens : seigneur impitoyable, guerrier invincible, père, mari et supposé vampire. Il y a peu de personnages dans la littérature et au cinéma qui présentent autant de richesse et de complexité émotionnelle que Dracula. Mais la difficulté tenait à s’assurer la sympathie du public pour un être au passé si sombre et violent et à la destinée plus menaçante encore. «Si on envisage Dracula comme un archétype, c’est un antihéros par excellence dans lequel on s’investit et auquel on s’attache. On n’apprécie généralement pas un personnage pour sa nature impitoyable ou les actes brutaux qu’il est amené à commettre, mais on peut le respecter. C’est une frontière ténue à naviguer et Luke a fait un travail formidable», se félicite le réalisateur. «Tout est question d’équilibre», renchérit l’acteur. «Sans mettre de côté la nature sombre de Vlad, on voulait montrer aux spectateurs son caractère passionné, aimant et vivant.»

Quand Gary Shore entreprit de trouver l’actrice qui incarnerait Mirena, l’épouse de Vlad, il avait en tête une femme aux antipodes de son mari : un être pur et lumineux. Il explique : «Mirena représente l’innocence. Elle apparaît en contrepoint du voyage de Vlad dans les ténèbres. Elle demeure pure jusqu’à la fin. Elle n’est jamais corrompue ou entachée.» Mais sans faillir à son éthique, Mirena est également responsable de la transformation de Vlad en vampire à cause de la pression qu’elle exerce sur lui pour qu’il n’abandonne pas leur fils Ingeras au sultan Mehmet. Pour l’actrice Sarah Gadon à qui revint le rôle, «Mirena est le repère moral du film. Elle est inébranlable dans sa foi et ses idées. Chaque fois que ses principes sont mis à l’épreuve, elle s’érige en modèle et se bat pour les défendre.» Remarquée dans A Dangerous Method (David Cronenberg, 2011) et The Amazing Spider-man : Le Destin D’un Héros (Marc Webb, 2014), entre autres, la jeune actrice avait conscience que son personnage devrait puiser dans son côté le plus sombre pour comprendre la transformation de Vlad. «Le film a beau être «d’époque», la relation amoureuse de Vlad et Mirena est très moderne. Vlad est un guerrier, un prince, un combattant et un leader qui part risquer sa vie pour sa famille et son peuple, ce qui trouve une résonance actuelle, comme avec les épouses des soldats par exemple. Ça apporte du poids et de la véracité à l’histoire», commente-t-elle.

Pour le réalisateur, «Sarah a un côté classique, vieil Hollywood. Elle complétait la dichotomie entre ténébreux et torturé d’un côté et lumineux et pur de l’autre.» Si Mirena est le pendant moral de Vlad, Mehmet, interprété par Dominic Cooper, est son double démoniaque. Adversaire dangereux et vengeur (le sultan en veut à Vlad d’avoir été le jeune guerrier préféré de son père), la cupidité de Mehmet provoque la transformation de Vlad en créature de la nuit. Pour le réalisateur, «il aurait été facile d’en faire un archétype du mal, mais je voulais que Mehmet soit aimable, charmant, loquace, quelqu’un dont la compagnie est très prisée, mais qui n’inspire aucune confiance !» Scénaristes, producteur et réalisateur avaient vu The Devil’s Double (Lee Tamahori, 2011) et avaient été impressionnés par la capacité de Dominic Cooper à passer en un clin d’œil d’un personnage charmant à un être intensément psychotique. Michael De Luca déclare : «Son registre est vaste, d’Howard Stark dans Captain America : First Avenger (Joe Johnston, 2011) à The Devil’s Double. Nous l’avons courtisé et sommes très reconnaissants de sa participation. Il apporte de la force à son personnage, doublé du charme d’une star de cinéma.»

Quand Vlad retrouve Mehmet, ils se livrent à des négociations tendues et vaines. Anciens frères d’armes durant les années que le jeune Vlad a passées contre son gré au service du père de Mehmet, dans l’armée turque, ils s’avèrent rapidement être des ennemis jurés. Leur première scène en commun informe le spectateur sur leur relation et sur le passé terrible de Vlad. Pour Dominic Cooper, «cette scène est un modèle de manipulation et d’irritation. Mais elle révèle également leur histoire commune : le fait que le père de Mehmet a arraché Vlad à sa famille et l’a élevé comme un enfant soldat et que Vlad et Mehmet étaient très proches, enfants.» Dans DRACULA UNTOLD, on découvre l’origine de la malédiction qui frappe les vampires sous les traits du Maître Vampire, un personnage issu du 15e siècle. Pour le réalisateur, «le Maître Vampire est le meneur de jeu de toute l’histoire. Si Vlad sait qu’il prend des risques en partant à la recherche du Maître, il n’a aucune idée de ce qui l’attend. En considérant le rôle, on avait conscience que personne mieux que Charles Dance ne pourrait incarner cette créature démoniaque.» La réussite de ce personnage était un des défis du film et reposait largement sur les épaules de son interprète Charles Dance, connu pour ses rôles dans Games Of Thrones (2011-14), les films d’action Underworld : Nouvelle Ère (Mårlind & Stein, 2012) et Alien 3 (David Fincher, 1992), mais également pour ses rôles dramatiques dans Gosford Park (Robert Altman, 2001) ou Hilary And Jackie (Anand Tucker, 1998). Donner une part d’humanité à un personnage si despotique n’était pas chose facile. Éternellement confiné sur le pic de la Dent Brisée, le Maître Vampire vit à l’écart du monde. Son interprète nous confie : «Il a passé des siècles seul dans sa caverne, se nourrissant seulement du sang des malheureux qui passaient par là. Quand Vlad et ses hommes partent à la recherche de soldats turcs ayant mystérieusement disparus dans la montagne, notre «héros» s’en tire de justesse. Alors qu’il n’a plus d’autre recours, le prince demande au Maître de l’aider en lui accordant les pouvoirs nécessaires pour arrêter les forces du sultan.» Pour l’acteur émérite, ce fut un plaisir de jouer cet archétype du vampire et de travailler avec Luke Evans.

Et le réalisateur n’aurait pas pu être plus satisfait de la performance de Charles Dance : «Il insuffle menace et anarchie à son rôle. Le Maître est le bourreau de Vlad, un être condamné à une danse macabre pour des années à venir, une sorte de Joker pour notre Batman qu’est Vlad. Il attend depuis longtemps la venue d’un homme de la carrure de Vlad qui pourrait le libérer de sa prison.» C’est le désespoir qui mène Vlad à l’antre du Maître Vampire. La présence qui réside dans la montagne tue les Turcs et c’est pour cette raison que Vlad pénètre un monde qui le déstabilise complètement. «En dernier recours, Vlad demande au Maître de l’aider à vaincre ses ennemis. Malheureusement pour lui, cette créature dans la montagne est un monstre narcissique et égoïste et les choses ne se passent pas comme prévues», explique Luke Evans. Pour compléter la distribution, on retrouve la fine fleur des acteurs de genre dont Diarmaid Murtagh en Dimitru, le plus valeureux garde de Vlad ; William Houston en Cazan, son conseiller très crispé ; Ferdinand Kingsley en Hazma Bey, le très arrogant émissaire turc ; Zach Mcgowan en Shkelgim, le Tzigane tapi dans l’ombre qui attend son terrible maître ; Paul Kaye en Père Lucian, un humble moine qui révèle à Vlad la légende de la créature et a pour mission de protéger Ingeras ; Thor Krist Jansson est le turc aux yeux clairs qui manie le sabre avec une habileté inégalée, et Arkie Reece est le Général Ismail, le chef militaire du sultan ayant pour ordre de détruire le royaume de Vlad.

  1. Synopsis
  2. Le Maître des mort-vivants : Dracula
  3. A la recherche du prince
  4. Décors et costumes
  5. Des légions de chauves-souris

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