L’année 2016 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le 4 mars 2016 à 17:00

Alors que 2015 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?: 2015 ne fut pas une année simple mais on l’a fini avec la tête hors de l’eau, ce qui n’est pas si mal, compte tenu du fait que de plus gros que nous ont connu de sérieuses difficultés. C’est décevant de constater combien on peut s’investir dans une structure comme Voy’el pour finalement en retirer bien moins de satisfactions que prévues en termes financiers. Force est de constater que le système que nous avons choisi d’avoir un distributeur et un diffuseur reste problématique pour une structure comme la nôtre, peut être trop petite pour que cela fonctionne.

Avez-vous un coup de cœur éditorial particulier pour 2016 ?: Personnellement, j’en ai deux, dans deux univers différents : une uchronie, Absyrialle, qui sort ce mois-ci et pour laquelle je me suis sans doute plus investie que pour d’autres titres, l’ayant notamment défendu devant le comité de lecture. C’est un univers original, c’est une intrigue palpitante, c’est un récit plein de mystère.
Et dans un autre registre, Les Essaims galactiques, un projet que nous avons porté, les auteurs et moi, durant les trois derniers mois. Il s’agit d’un artbook pour lequel nous avons réalisé une campagne de financement participatif, laquelle nous a permis de le proposer en plus en couverture rigide. Le talent de J-C Chaumette conjugué à celui de Sébastien Hue, l’illustrateur, ça donne un objet-livre tout à fait formidable à mon sens.
Mais heureusement pour moi, des coups de cœur éditoriaux, il y en a d’autres qui s’annoncent et ce qui permet de tenir la barre.
Il y aura peut-être un peu moins de fantasy cette année, car la SF, elle, aura la part belle, mais au final, on aime tous les genres chez Voy’el. On cherche sans doute plus de textes dans d’autres genres comme la science-fiction, l’uchronie.

Quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?: Être encore là l’année prochaine. Je ne suis pas très optimiste, je dois l’avouer, la faute peut être à une certaine lassitude, 7 ans après la création de Voy’el. L’investissement est quotidien, en plus de mon travail d’enseignante et je sens que la flamme n’est plus la même. Néanmoins, nous avons tellement de beaux projets encore dans nos tiroirs, mes yeux brillent à chaque fois que j’y pense et je trouverais trop dommage de ne pas leur laisser leurs chances. Néanmoins, nous avons fermé nos soumissions, en attendant d’y voir plus clair et afin de ne pas nous engager en risquant de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout désormais. Nous en resterons sans doute à publier des auteurs déjà dans la maison. Un retour en arrière certes décevant, mais que nous espérons aussi provisoire.